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La réforme de l'évaluation
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- www.la-croix.com/Famille/Actualite/Faut-...e-2014-12-09-1277354 (dossier)
- www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/12/10/3...pprime-les-notes.php
- www.lexpress.fr/education/reforme-de-l-e...veautes_1631054.html
- www.humanite.fr/les-notes-sont-elles-la-...chec-scolaire-560039
- www.lexpress.fr/education/evaluation-des...nsensus_1631372.html
etc.
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Rien de tel, en effet, que de juger sur pièce. Merci à "L'Express" de nous donner un exemple concret, comme pour une copie évaluée par compétences fournie par le "Nouvel Obs".DOCUMENT. Un bulletin scolaire sans notes, ça ressemble à quoi?
Les bilans sont rapides !Depuis la rentrée, le collège Jean Malaurie, en Seine-Maritime, a abandonné les évaluations chiffrées pour tous ses élèves de 6e. Laxisme ou progrés au bénéfice des élèves en difficulté? Premier bilan après 3 mois de pratique.
En même temps il faut bien donner satisfaction aux volontés ministérielles, la réforme se faisant dans la précipitation et l'urgence... comme d'habitude.
Une chose est curieuse : c'est le décrochage qui pousserait à réformer l'évaluation. Pourtant jamais les élèves n'ont été si nombreux à obtenir le brevet et si peu nombreux à décrocher ...Loin, très loin de Paris où se tient depuis jeudi la très officielle Conférence nationale sur l'évaluation des élèves, le collège Jean Malaurie de Longueville-sur-Scie, en Seine-Maritime. Un classique collège rural, installé au bord des champs. 410 élèves, 25 par classe. Son lot de très bons élèves, particulièrement adaptés au système scolaire tel qu'il fonctionne aujourd'hui, mais aussi pas mal d'élèves en difficulté, dont certains "décrochent" très tôt. Un constat qui a décidé la principale de l'établissement, Béatrice Delandre, à prendre une décision radicale à la rentrée dernière: la suppression des notes chiffrées dans ses 4 classes de 6e.
Bienveillance et réassurance
Déclinons : C'est pour lutter contre l'abandon dans les courses d'endurance, mais aussi pour ne pas laisser s'installer le défaut d'estime de soi et la démotivation qui bien souvent le précède ou l'accompagne, que le professeur d'EPS a pris la décision de supprimer le chronomètre.C'est pour lutter contre le décrochage scolaire, mais aussi pour ne pas laisser s'installer le défaut d'estime de soi et la démotivation qui bien souvent le précède ou l'accompagne, que la principale du collège Jean Malaurie a pris la décision, avec son équipe d'enseignants, de supprimer les notes.
L'estime de soi procède de la réussite, pas de l'illusion de la réussite : ce serait même le contraire. On peut parfaitement être bienveillant et encourageant envers les élèves sans leur cacher la réalité : les notes correspondant à un niveau à un moment ponctuel, elles sont moins décourageantes que des compétences éternellement non acquises.
Si la note correspond à un niveau antérieur insuffisant (ce qui est le cas d'élèves entrant en 6e sans savoir lire ou calculer par exemple : 12% des entrants en 6e ne maîtrisent pas - même partiellement - l'automatisation de la grapho-phonologie), c'est surtout la non-reconnaissance de l'aporie dans laquelle est mis l'élève qui constitue une violence. Si la note correspond à un manque de travail (quatre ou cinq verbes irréguliers en anglais connus sur vingt à apprendre par exemple), la violence consisterait à lui mentir..."Un 4 ou un 5 sur 20, surtout pour un 'petit' de 6e, c'est quand même très violent, explique Béatrice Delandre.
Signifier à un enfant qu'il n'a pas une compétence est moins "violent" ? En fait il s'agit de noyer le poisson puisque entre zéro et vingt la compétence est "en cours d'acquisition"...Trop d'enfants se démotivent et ont une très mauvaise image d'eux-mêmes parce qu'ils ont des mauvaises notes." A 11 ou 12 ans, et même plus tard, difficile de faire la différence entre ce qu'on "vaut", et les notes qu'on décroche. Supprimer les notes, une façon de se montrer bienveillant avec les élèves? "Oui, mais 'bienveillant' ne veut pas dire 'laxiste', précise la principale. Nous avons supprimé l'évaluation par note chiffrée, mais nous l'avons remplacée par une autre forme d'évaluation, l'évaluation par compétences."
L'évaluation par compétence peut parfaitement être chiffrée. La meilleure preuve est qu'elle peut être convertie en chiffres...L'évaluation par compétences, c'est quoi?
L'évaluation par compétences, une petite révolution dans le monde de l'Education nationale, mais une révolution qui ne date pas d'aujourd'hui. "On en parlait déjà dans les textes officiels en 2005", souligne la principale.
L'évaluation par compétences est une façon d'évaluer les élèves qui se différencie de la traditionnelle méthode chiffrée, par la forme, et par le fond.
"Non évalué" ne correspond pas à un niveau. Et les bulletins fournis ne proposent que trois couleurs : "acquis", "début d'acquisition, en cours d'acquisition/presque acquis", "non acquis"...Sur la forme, les notes disparaissent, au profit d'un code couleur en 5 nuances différentes, du vert au rouge. Chaque couleur correspond à un niveau de maîtrise de la compétence évaluée: Expert, Acquis, A renforcer, Non acquis, Non évalué - soit peu ou prou ce qui se fait déjà au primaire.
Ça a toujours existé : ça s'appelle un barème...Sur le fond, c'est toute la pédagogie des professeurs qui est remise à plat par l'évaluation par compétences. Dans le cas d'une rédaction de français, par exemple, il ne s'agit plus de mettre une note globale, mais d'évaluer indépendamment chacune des différentes compétences mobilisées pour la réalisation de ce travail (suivi de la consigne, maîtrise du vocabulaire, de la grammaire, de l'orthographe, etc).
Pas plus qu'avant. Et pour chaque compétence, l'analyse est au contraire beaucoup plus grossière avec trois niveaux, dont un correspond à l'immense majorité des élèves...L'évaluation par compétences permet donc de faire une analyse plus fine de ce que l'élève maitrise, ou pas.
On peut parfaitement évaluer par compétences et mettre ce genre d'appréciations : la preuve avec les deux bulletins fournis !Des bulletins scolaires détaillés
L'évaluation par compétences entraîne évidemment une révolution sur les bulletins trimestriels... "Plus possible pour les professeurs de se contenter d'un 'Ne suis pas en cours et n'apprends pas ses leçons' suivi d'un 5/20, explique Christophe Chartreux, professeur de français et d'histoire-géographie au collège Jean Malaurie, et ardent défenseur de l'évaluation par compétences.
Rien de nouveau : les bulletins incluent ce genre d'observations depuis longtemps. Une appréciation détaillée (ou pas) n'a pas grand chose à voir avec l'évaluation par compétences...Désormais, pour chaque élève de 6e, dans chaque matière, les professeurs doivent prendre le temps de pointer les points forts et les points à améliorer." Suit un commentaire plus général, et surtout des pistes de travail ou des conseils pour y parvenir. "Clairement, c'est plus de travail, surtout au début", reconnait le professeur.
Les bulletins sont de bons exemples d'usines à gaz, parfaitement illisibles : des disciplines sont mises sur le même plan que des piliers de socle ("culture humaniste"), lesquels "incluent" des disciplines. Certaines disciplines apparaissent deux fois, de façon incompréhensible (LV1 ou arts plastiques).> A consulter: deux exemples de bulletin sans notes, et la lettre d'accompagement adressée aux parents par la principale du collège Jean Mallaurie.Ci-dessous, ou en cliquant ici.
Plus intéressant : on observe que le principe des moyennes (sous forme graphique certes, mais peu importe) est bien conservé puisque la barre de couleur récapitule toutes les évaluations (en les mettant à égalité... ce qui ne laisse pas de surprendre puisque un professeur peut accorder, grâce aux coefficients, plus ou moins d'importance à certaines évaluations). C'est donc une moyenne, mais biaisée...
Les compétences correspondent à des activités très classiques (en anglais par exemple : oral et écrit, dans le sens de la réception et de la production). EN EPS, les compétences correspondent tout simplement à deux activités sportives différentes. En mathématiques à des portions de programme (si ces portions sont achevées, difficile d'acquérir ces "compétences" par la suite) . Rien de bien nouveau, en somme. Dans certaines disciplines sont en revanche plutôt nébuleuses ("Savoir" ou "réaliser" en SVT : quand on "sait", c'est pour toujours ?).
En français les compétences "lire" ou écrire" laissent perplexe : à quoi correspondent-elles ? Difficile de le dire. Bref, grand flou artistique alors que les compétences sont supposées éclairer les difficultés avec une précision scientifique...
De façon amusante, dans la première copie, la compétence nébuleuse du socle "avoir des connaissances et des repères" est évaluée par deux professeurs différents... et de façon non concordante, en toute objectivité compétentielle bien sûr !
Et ne parlons pas des "compétences" qui n'ont rien de "compétences" mais portent un jugement sur l'élève lui-même : "faire preuve de sensibilité, d'esprit critique, de curiosité" ou "s'investir", lesquelles font donc l'objet d'évaluations spécifiques (un contrôle de sensibilité ?).
Les appréciations ressemblent à des appréciations très classiques (quand elles ne sont pas redondantes avec les compétences...). Sur le bulletin il y a donc une cinquantaine de points jaunes ne permettant absolument pas de savoir où en est l'élève... Bref, le parent qui reçoit ce bulletin (en supposant qu'il sache lire ce jargon) ne peut que rester perplexe devant ce déploiement d'énergie totalement insignifiant dans tous les sens du terme et ne peut qu'avoir une idée très vague du niveau de son enfant...
Heureusement, il y a encore des "félicitations"... même si on ne sait pas sur quoi elles se fondent !
C'est vrai que demander à un élève de "savoir" ou "d'avoir des repères", c'est une révolution copernicienne !Au-delà des visions parfois caricaturales des défenseurs de l'évaluation chiffrée, la suppression des notes ne serait donc que la partie visible de l'iceberg (et du changement en cours)? "Derrière la suppression des notes, l'objectif est d'identifier plus finement ce que les élèves n'ont pas compris, pour les faire mieux progresser", confirme Béatrice Delandre.
Personne n'y aurait pensé avant : quelle inventivité !Charge ensuite aux professeurs de travailler de manière différenciée avec chaque élève: aller plus loin avec ceux qui excellent, revoir les bases avec ceux qui ont plus de mal.
Et voilà, en trois mois, on a trouvé la solution.Des élèves plus détendus
Si après trois mois de pratique, Christophe Chartreux reconnaît volontiers que la suppression des notes n'est sans doute pas la "baguette magique" qui va résoudre tous les maux de l'Education nationale, il relève cependant depuis la rentrée un vrai changement d'attitude chez ses élèves de 6e: "Ils sont beaucoup plus enthousiastes. La crainte de l'erreur, sanctionnée par une mauvaise note, a disparu. Du coup, ils participent beaucoup plus à l'oral." Un aspect non négligeable quand on sait que les élèves français sont, de tous les pays de l'OCDE, parmi ceux qui s'expriment le moins en classe, de peur de se tromper...
Mon expérience me conduit plutôt à observer en sixième une difficulté à canaliser l'énergie débordante d'élèves heureux d'entrer au collège...
En sachant que les élèves français... sont parmi les moins stressés.Mieux, le professeur note beaucoup moins de problèmes de devoirs non remis, ou bizarrement "perdus" la veille de la remise: "En supprimant les notes, on supprime l'angoisse et le stress analyse Christophe Chartreux.
Ou pas...Moins stressés, les élèves sont plus motivés...
Quand un devoir n'est pas noté, les élèves le considèrent comme facultatif : seuls les élèves les plus sérieux travaillent éventuellement. N'importe quel professeur sait cela.
Ce qu'il fallait démontrer était de toute façon déjà démontré avant même l'expérimentation : la preuve avec ce bilan précoce !...et donc ils travaillent plus, et apprennent mieux." CQFD?
Pour résumer on peut s'interroger car, contrairement à ce que laissent entendre les réformateurs et si l'on suit les chiffres de la DEPP, le taux de réussite au brevet n'a jamais été aussi élevé, le nombre de décrocheurs si faible. De même la proportion d'une génération obtenant le bac et même le nombre de mentions n'ont jamais été aussi élevés. Alors, pourquoi cette urgence soudaine ? Parce que ces indicateurs ne voudraient rien dire ? C'est bien possible en effet car l'écart par rapport à la réalité du niveau devient criant.
L'évaluation par compétences permettra de masquer ce naufrage.
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- Loys
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Soyons rassurés :Loys écrit: Nul doute qu'avec une telle composition de jury, la conférence risque d’être animée et son issue pleine de suspense !
Source : www.vousnousils.fr/2014/12/12/evaluation...-juste-milieu-559019[Etienne Klein] a demandé de « ne pas réduire la question de l’évaluation à la question des notes » et balayé les critiques selon lesquelles la composition du jury chargé de fournir en janvier des recommandations à la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem, laisse entrevoir qu’un consensus a déjà été construit, sur un sujet très sensible et polémique.
« Il n’y a pas de contestation » possible car les débats se sont appuyés sur « beaucoup de résultats de recherche » et « notre première proposition sera de les faire connaître aux enseignants », a-t-il dit.
« L’idée n’est pas de trouver un consensus mais de trouver un consensus minimum », a fait valoir Florence Robine, directrice générale de l’enseignement scolaire.
On est dans un « cadre clair », celui de la loi de 2013 qui prône une évaluation positive et encourageante, a-t-elle dit. Il s’agit aujourd’hui d’inscrire la réforme de l’évaluation « en cohérence » avec le refonte du socle commun, la réécriture en profondeur des programmes, la refonte des cycles et la réforme du collège, selon elle.
Si le "cadre" est si "clair", quel sens peut bien avoir une "conférence de consensus" ?
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Et dans le "Café" du 15/12/14 : "La Conférence sur l'évaluation écarte la question des notes"
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