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La réforme de l'évaluation
- Loys
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La cause des difficultés est implicitement désignée d'emblée : c'est la notation qui cause l'échec scolaire. Attention : la "réflexion collective" est souvent pilotée par le haut.Face aux difficultés d'un grand nombre d'élèves lors de leur rentrée en 6ème, ce petit établissement du Gers a décidé de mener une réflexion collective et d'instaurer un nouveau système d'évaluation qui remplacerait les notes .
Car les points ne sont pas des notes !« L'administration, la direction et les équipes pédagogiques se sont concertées pour la mise en place d'un nouveau dispositif en réponse aux lacunes et au manque de motivation des élèves », explique Catherine Lasserre, principale du collège depuis cette rentrée. Les traditionnelles notes ont donc laissé place à un système de points, rouges ou verts.
A noter la précision de l'évaluation nouvelle mouture, devenue binaire.
Et quelle "innovation", comme on peut le voir sur ce fil !Créée en 2010, cette innovation pédagogique...
Toute action pédagogique mériterait d'être baptisée, et si possible avec des intitulés aussi optimistes.... baptisée « Envie d'apprendre »...
Il suffit de dire qu'ils ont zéro (rouge) ou vingt (vert) : où est le problème ?...n'a d'abord concerné que les classes de 6ème pour s'étendre progressivement à l'ensemble du collège en 2013. Seule exception, ces points de couleurs sont transformés en notes pour les élèves de 3ème qui doivent obligatoirement avoir une moyenne générale lors de l'examen du brevet des collèges.
Ah... le problème n'est donc pas tant la note que la mauvaise note. C'est vrai qu'un point rouge fait tout de suite moins peur. Et que le zéro (toujours "pointé" bien sûr, même si plus personne ne se souvient de ce que cela signifie) est très répandu chez l'ensemble des élèves.Fini la peur du zéro pointé
De la mauvaise note. Comprendre donc que la motivation doit venir de la note et non du désir de travailler de l'élève.« Nous nous sommes rendu compte que le couperet de la note était démotivant pour l'élève », poursuit Catherine Lasserre.
Par ailleurs on voit mal en quoi la note est un "couperet" pendant le parcours au collège unique...
Eh oui, les points rouges (correspondant aux zéros pointés) sont un facteur de détente.Facteur de stress, la note entraîne souvent des tensions entre les enfants et les parents. « Désormais, il n'y a plus de pression de la part des parents, qui ont rapidement constaté les avantages de la fin des notes ».
Parce que les évaluations par points ne sont pas des évaluations ?Les élèves sont aussi moins angoissés à l'idée d'être évalués lors d'un devoir sur table.
Quant à "l'angoisse", elle est surtout valable pour les élèves qui ne fournissent pas le travail nécessaire, surtout en 6e.
En supprimant toute nécessité de travailler !Et les parents sont renseignés quotidiennement sur la progression de leurs enfants. « Nous souhaitons redonner du sens à la notion de travail.
En les illusionnant sur leur propre niveau, donc.Les élèves ne sont plus focalisés sur leurs notes. » Lors des conseils de classe, la directive reste la même, donner aux élèves une meilleure image d'eux-mêmes.
Quel "classement" et quelle "compétition" dans le collège unique ?Plus de classement et plus de compétition, l'attention est portée exclusivement sur la progression et l'autonomie de chaque élève.
Pratique : à adopter pour que le professeur soit moins angoissé par son paquet de copies !Une double évaluation
Les corrections au stylo rouge dans la marge ont disparu...
Parce que les notes empêchent d'évaluer les compétences ?... les élèves sont évalués sur leurs compétences...
Et les connaissances, au fait : comment peut-il y avoir compétence sans connaissance ?
Livrés à eux-mêmes, disons plutôt...... et sont plus autonomes face à leur travail.
Parce que la note empêche la confiance ?Selon la principale, le dispositif a permis de modifier les pratiques pédagogiques « mais aussi de voir apparaitre une nouvelle relation entre les élèves et les professeurs. Les compétences des enfants sont mises en avant et ils se sentent plus en confiance à l'intérieur d'une salle de classe ».
A la fin du contrôle, l'élève s'attribue de deux points rouges à deux points verts, selon la difficulté de l'exercice et son ressenti.
Le "ressenti", voilà une évaluation fine et précise, surtout quand elle vient de l'élève lui-même ! Enfin : l'auto-évaluation décharge le professeur d'une partie de son travail et c'est aussi bien !
Pas en rouge, j'espère. Danger de grave traumatisme psychologique.Cette auto-évaluation vient compléter l'appréciation du professeur.
Dans le système d'évaluation par notes, c'est tout à fait proscrit.Si des lacunes persistent, l'élève peut travailler sur ses points faibles et se faire réévaluer quand il le souhaite.
Parce qu'avec la note le professeur est là pour pénaliser l'élève ?« Le professeur n'est pas là pour pénaliser l'élève mais pour lui expliquer ses difficultés.
Et en quoi un point rouge est-il moins pénalisant ?
Et sans annotation dans la marge, c'est toute de suite plus utile pour progresser...
Et accessoirement de masquer l'échec scolaire, ce qui est bien pratique quand il devient criant.Cette méthode permet aussi de voir si l'enfant a plutôt tendance à sous-estimer ou à surestimer son travail. »
A noter que l'évaluation sans note (autant dire l'évaluation binaire) devient ici une "méthode pédagogique".
Le modalisateur relativise l'affirmation.L'expérimentation semble fonctionner et réussir aux élèves du collège Gabriel Seailles.
Il n'y avait pas besoin d'une telle réforme pour obtenir une baisse des redoublements : la volonté d'un chef d'établissement peut suffire. Par ailleurs la baisse - impressionnante - des taux de redoublement depuis quelques décennies ne semble pas corrélée avec une hausse du niveau des élèves et donc une quelconque "réussite". Ce serait plutôt le contraire...Depuis sa mise en place, de nombreux changements ont été constatés en termes de réussite et d'orientation. « Nous assistons à une baisse des redoublements et du taux de réorientation après la classe de 4ème.
Dans quelle proportion ce n'est pas dit. On observe que le taux de réussite au brevet s'est - comme le bac - amélioré un peu partout...La création de cet établissement sans notes a amélioré le taux de passage en 2nde et de réussite au brevet », se félicite Catherine Lasserre.
Voilà par quoi il aurait fallu commencer...Cette initiative éducative, soutenue par l'inspection académique du Gers...
Comment hésiter devant un tel succès ! Voilà qui répond à la question du titre :...devrait se poursuivre dans d'autres établissements français.
Bien sûr : c'était planifié pour, de toute façon !Fin des notes au collège : est-ce que ça marche ?
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L'Académie de médecine le confirme !Cette rentrée a été dominée par les rythmes scolaires et s'est mieux passée que ce que l'on pouvait attendre. Mais ce qui importe maintenant que la mise en place a eu lieu, c'est la prise de conscience de la dimension pédagogique forte de la réforme et de ce qu'elle va apporter aux élèves.
Il faut juste compter plus de 3200 postes non pourvus rien que pour le Capes... sans parler des démissions. Mais c'était sans doute des postes dispensables.Pour ce qui est des effectifs de professeurs, même si quelques postes restent vacants, globalement le déroulement compliqué des deux concours sur l'année scolaire 2013–2014 n'a pas nui au recrutement.
Un "nouveau collège" ?Pouvez-vous nous en dire plus sur un de vos grands chantiers en cours, la réforme de l'évaluation des élèves, ainsi que la réforme des programmes scolaires ?
En ce qui concerne la Conférence nationale sur l'évaluation des élèves, nous en sommes à la phase finale de composition du jury, les candidatures sont closes depuis le 27 septembre. Nous en avons reçu plus de 1000 et nous allons proposer un jury composé de 30 personnes, professionnels de l'éducation, parents, lycéens, membres d'associations... Un site internet sera également mis en ligne en octobre pour accompagner ce travail et présenter les avancées au grand public. Ce travail se conclura par trois jours de conférence nationale en décembre. Pour nous, ce chantier est absolument crucial, car nous allons mettre en œuvre bientôt un nouveau socle commun, des nouveaux programmes, un nouveau collège, de nouveaux cycles, un lien renforcé école-collège, et si nous n'associons pas ces réformes à une réforme de l'évaluation, nous serons en décalage.
Et quel lien entre de nouveaux programmes ou de nouveaux cycles et une "nouvelle évaluation" ? Aucune des réformes précédentes des programmes ou des cycles ne nécessitait une telle réforme.
Parce que l'évaluation par notes est responsable du manque de réussite et des inégalités ? Curieux car ce type d'évaluation n'a jamais (comme les rythmes scolaires) posé le moindre problème aux générations précédentes. Par ailleurs, si l'on se fonde sur les résultats de l'examen terminal du secondaire, le bac, jamais la réussite des élèves n'a été aussi éclatante. Alors, cohérence ?En effet, travailler sur la réussite des élèves et la lutte contre les inégalités sans se poser la question de l'évaluation n'est pas cohérent.
A contrario tout ce qu'on va faire sera nécessairement meilleur !Je n'ai pas d'idée préconçue sur ce que devront être les résultats de la réflexion menée par la conférence, mais en tout cas, il ne faut pas se dire qu'en matière d'évaluation, tout ce que l'on a fait jusqu'à présent était la meilleure des choses.
A noter que le principe même d'une "réflexion" autour de l'évaluation comme cause responsable de l'échec scolaire et des inégalités n'est pas questionné...
Comme le thermomètre doit être mis au service des températures souhaitées.L'évaluation est un des éléments qui doit être mis au service de la réussite des élèves.
Mais...Cela signifie la suppression des notes ?
Les notes en elles-mêmes ne me gênent pas.
Montrer avec précision le niveau d'un élève ?Mais quel est leur rôle ?
Certainement, d'autant que les notes sont accompagnées d'appréciations... En revanche la question inverse mérite d'être posée : la suppression des notes aiderait-elle les élèves à progresser ? Cette pratique, déjà imposée dans une grande partie du primaire avec la suppression du redoublement, ne semble pas donner les résultats escomptés.Aident-elles l'élève à progresser ?
Sur quoi se fonderait une orientation qui ne prendrait pas en compte le niveau d'un élève ?Comment les utilise-t-on pour l'orientation ?
Je ne comprends pas cette phrase ? Qu'est-ce qu'un "projet personnel" de l'élève pour un enfant de huit ou treize ans ? Et que signifie cette sibylline expression "mettre en cohérence" ? S'agirait-il, pour parler en termes clairs, d'adapter l'évaluation au profil de l'élève ?On parle de décrochage scolaire et d'envie d'apprendre : comment faire justement pour mettre les évaluations plus en cohérence avec le projet personnel de l'élève et avec ses compétences ?
Ce qui change tout : un élève qui a 4 est un élève heureux !Est-ce que certains pays appliquent déjà une nouvelle forme d'évaluation ?
Oui, en Finlande par exemple, les élèves n'ont pas de notes à l'école élémentaire. Ensuite, il y a des notes sur 10, mais elles ne peuvent jamais être inférieures à 4.
Ce que Florence Robine oublie de préciser, c'est qu'à la fin de l'école élémentaire en Finlande la sélection est ensuite beaucoup plus cruelle qu'en France pour entrer dans le second cycle du secondaire. Et ne parlons pas de la sélection à l'entrée à l'université.
Quelle différence avec une note inférieure à 4 ? Elle indique que l'élève ne doit pas retravailler ? Au contraire, même : une note de 4/10 pour une absence totale de travail par exemple n'incite guère à travailler....L'objectif n'est pas de dire aux élèves que tout est parfait, mais de leur dire, cela a été acquis et cela doit être retravaillé.
Avec le collège unique ?Notre système trie les élèves, les classe.
En Allemagne où les élèves sont "triés" dès dix ans en différentes voies c'est visiblement possible... Et rappelons que la Finlande effectue un tri beaucoup plus sévère après l'école fondamentale jusqu'à 16 ans...Cela n'est plus possible...
Pourquoi parler d'échec scolaire et d'inégalités en ce cas ?... il y a beaucoup de voies de réussite différentes. Il faut travailler aussi sur l'orientation, la formation tout au long de la vie, car en France aujourd'hui, ce que vous faites entre 15 et 18 ans détermine toute votre existence !
Vous évoquez l'orientation et la valorisation des compétences de chacun. Qu'en est-il de l'enseignement professionnel ?
L'enseignement professionnel est l'un des chantiers majeurs. La qualité de l'enseignement professionnel français est très largement reconnue à l'étranger, et il a pour spécificité de permettre de conduire à des diplômes de haut niveau, car avec un bac pro aujourd'hui, on peut poursuivre jusqu'à la licence professionnelle. Nous sommes par ailleurs un des seuls pays où deux langues vivantes sont obligatoires dans l'enseignement professionnel. Si nos élèves de lycées professionnels faisaient davantage de stages à l'étranger, ils verraient combien ils ont du savoir-faire.
L'orientation en fin de troisième dans une section professionnelle se fonde sur des dossiers, avec des appréciations, qui prennent en compte les aptitudes des élèves dans diverses disciplines en fonction de leur souhaits d'orientation...Une meilleure qualité de l'orientation est cependant aujourd'hui indispensable pour bien saisir la diversité des métiers, ainsi qu' une autre façon d'évaluer les élèves : pour aller dans telle ou telle section professionnelle, est-ce vraiment la moyenne générale en maths, français, histoire... qu'il faut prendre en compte, ou n'est-ce pas plutôt d'autres compétences ?
Mais surtout il s'agit ici de l'orientation à l'issue du collège : quel rapport avec la scolarité et l'évaluation pendant le collège ?
Si l'on suit cette logique, il faudrait adapter l'évaluation des collégiens à leur profil de futurs élèves de l'enseignement professionnel ?
Ce n'est la finalité que du lycée professionnel... Pas du lycée général ou technologique.Il faut enfin faire tout un travail d'information auprès des jeunes et des parents pour les convaincre de s'engager, en partenariat avec les entreprises, dans des voies débouchant sur l'emploi.
Maîtriser un savoir, c'est avoir une compétence. Cette opposition entre connaissance et compétence ne cessera jamais de m'étonner.Les nouveaux programmes entreront en vigueur en 2016, en même temps qu'une réforme du collège. Le collège unique est-il menacé ?
On a aujourd'hui besoin de beaucoup plus de souplesse au collège et d'être davantage dans une logique de socle, c'est-à-dire de savoirs à maîtriser mais également de compétences diverses.
Les collèges devraient pouvoir disposer de plus de liberté pour développer des projets adaptés à leurs publics.
Comprendre que face à la difficulté scolaire... il faut renoncer à l'exigence scolaire.Sans remettre en cause le collège unique, il faut davantage de personnalisation. Il faut regarder en face l'hétérogénéité du collège, et donc accompagner davantage les élèves pour leur proposer de s'engager, leur proposer des projets dans lesquels ils se retrouvent, des travaux de groupe, des parcours en éducation artistique et culturelle...
Compétences bien nébuleuses en regard des compétences que l'école se propose de transmettre. L'illettrisme en fin de scolarité obligatoire n'est pas une priorité, tant que l'élève sait s'exprimer à l'oral.Car dans ce type de projets souvent des compétences insoupçonnées des élèves – capacité de prise de parole, de recherche d'information, de prise d'initiative, de travail en groupe... — vont pouvoir se révéler.
Encore une fois se pose la question de l'évaluation : est-on capable de prendre en compte ces compétences ?
Il s'agit là pour vous de la clé pour lutter contre le décrochage scolaire ?
Oui, j'en suis convaincue...
Car les élèves décrochent à cause de leurs notes, mais pas de leur niveau scolaire. Le diagnostic est bien posé...
Les notes !...d'ailleurs si l'on regarde le rapport qui a été publié en juin dernier sur le décrochage scolaire, il s'avère que l'on s'intéresse à la remédiation, et pas assez à la prévention. Il faut s'attaquer aux racines du décrochage.
Une évaluation "valorisante" (curieux concept : à décliner avec le thermomètre valorisant par exemple) produit déjà de merveilleux effets au bac.Pour cela, une évaluation qui permet de mieux valoriser les compétences des élèves est nécessaire, tout en les aidant à progresser sur ce qu'ils ne maîtrisent pas.
L'écrit, ce n'est pas pour tout le monde. Certains doivent se contenter de l'oral ou du travail en groupes (que ceux qui savent lire et écrire ne maîtrisent pas, bien entendu).Il faut savoir reconnaître différents types d'intelligence et pas seulement l'élève mythique –qui d'ailleurs est rare.
Et déjà bien explorées avec l'entrée des pédagogies constructivistes dans l'école depuis quelques décennies, et les merveilleux résultats que l'on constate.Proposer de la mise en action, du travail de groupe, de la médiation entre pairs, apporter très tôt de l'aide, parfois dès l'école primaire : voilà des pistes à explorer.
Il faut surtout porter un vrai diagnostic sur les raisons de l'échec scolaire devenu presque artificiel aujourd'hui.Quand la méthode standard ne fonctionne pas, il faut trouver un moyen de réembarquer l'élève.
On comprend donc que ces établissements font l'objet d'expérimentations, d'"hypothèses pédagogiques". Et que bien sûr ces hypothèses ne peuvent être que "validées" même si elles n'ont rien démontré pour l'instant puisque ce "réseau" (très très modeste par rapport aux efforts antérieurs) vient à peine d'entrer en vigueur...Qu'en est-il de l'éducation prioritaire ?
La nouvelle carte de l'éducation prioritaire est en marche, et les contingents de réseaux ont été donnés par académies. Désormais, nous allons travailler avec les recteurs à déterminer quels sont les collèges et les écoles associées qui entreront en REP ou en REP+. La carte définitive entrera en vigueur à la rentrée 2015. Nous nous appuyons beaucoup sur les 102 REP+ qui ont été lancés en cette rentrée pour valider les hypothèses pédagogiques liées à cette réforme – liaison école-collège, mission de professeur-formateur académique par exemple.
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Je crois que c'est le précédent DGESCO qui faisait la liste, dans l'un de ses articles, des différentes appellations qu'à connu le collège unique depuis la réforme Haby. Le changement de packaging c'est une recette de la junk food, appliquée à la junk education.Loys écrit:
Un "nouveau collège" ?car nous allons mettre en œuvre bientôt un nouveau socle commun, des nouveaux programmes, un nouveau collège, de nouveaux cycles, un lien renforcé école-collège, et si nous n'associons pas ces réformes à une réforme de l'évaluation, nous serons en décalage.
Ah ah ah, Loys, tu ne vois pas ? Je donne ci-dessous ma propre interprétation du message de la DGESCO. Tu me diras ce que tu penses de mon hypothèse.Et quel lien entre de nouveaux programmes ou de nouveaux cycles et une "nouvelle évaluation" ? Aucune des réformes précédentes des programmes ou des cycles ne nécessitait une telle réforme.
Tu devrais connaître la réponse à cet argument : on va te répondre que les notes n'ont aucune précision. double correction, blabla, écarts de 7 points sur 20, blabla, expérience édifiante, blabla, et c'est pour cela, monsieur, que votre fille ne fait rien à l'école. Tu n'as jamais discuté avec un parent FCPE ? Estime toi heureux si tu ne te prends pas un coup de constante macabre en plus derrière les oreilles.Montrer avec précision le niveau d'un élève ?Mais quel est leur rôle ?
Les pédagogistes disqualifient cet argument de la rigueur finno-tudesque par l'existence dans ces pays de voie de rattrapage (promotion par la formation continue). Selon eux, c'est en France plus que nulle part ailleurs que la formation initiale pèse le plus lourd. la DGESCO évoque d'ailleurs cette objection trois lignes plus loin :En Allemagne où les élèves sont "triés" dès dix ans en différentes voies c'est visiblement possible... Et rappelons que la Finlande effectue un tri beaucoup plus sévère après l'école fondamentale jusqu'à 16 ans...Cela n'est plus possible...
Évidemment, cela ressemble au chien qu'on accuse d'avoir la rage.... il y a beaucoup de voies de réussite différentes. Il faut travailler aussi sur l'orientation, la formation tout au long de la vie, car en France aujourd'hui, ce que vous faites entre 15 et 18 ans détermine toute votre existence !
Sur ce sujet comme sur d'autres, le ministère est totalement incohérent. Témoignage de Gryphe sur néoprof : on prétend valoriser les filières pro, mais dans le même temps, les CDE sont évalués entre autre sur un objectif d'envoyer le minimum d'élèves dans ces filières sélectives que sont les lycées pro.Pourquoi parler d'échec scolaire et d'inégalités en ce cas ?Vous évoquez l'orientation et la valorisation des compétences de chacun. Qu'en est-il de l'enseignement professionnel ?
L'enseignement professionnel est l'un des chantiers majeurs.
Dans ce cas là, adopte sans réserve le vocabulaire des compétences. C'est un outil très puissant.Maîtriser un savoir, c'est avoir une compétence. Cette opposition entre connaissance et compétence ne cessera jamais de m'étonner.On a aujourd'hui besoin de beaucoup plus de souplesse au collège et d'être davantage dans une logique de socle, c'est-à-dire de savoirs à maîtriser mais également de compétences diverses.
Tiens, lu sur néoprofs : des enseignants qui apprennent progressivement la technique de la prise de note. Je trouve cela vraiment excellent, et cela me manque aujourd'hui de ne pas avoir eu ce type d'apprentissage quand j'étais collégien (ou bien j'ai oublié). Et si tu rentres dans le moule des compétences, tu auras d'un coup le droit de mettre sur un bulletin trimestriel : "n'est pas capable de suivre les enseignements de la classe supérieure". Car il s'agit là évidemment d'une compétence.
Sinon, voici ma propre interprétation du texte de la DGESCO :
Il faudrait faire une traduction phrase par phrase de la DGESCO, pour montrer que le choix prudent des mots ne dissimule pas la situation problématique de l’Éducation Nationale. Ce que nous lisons ici n'est pas un mensonge, c'est une vérité bien habillée. La nuance n'est pas toujours facile à distinguer. Seuls ceux qui la maîtrisent à fond peuvent espérer faire une grande carrière ministérielle. Essayons de décoder :Comment s'est passée cette rentrée ?
Cette rentrée a été dominée par les rythmes scolaires et s'est mieux passée que ce que l'on pouvait attendre. Mais ce qui importe maintenant que la mise en place a eu lieu, c'est la prise de conscience de la dimension pédagogique forte de la réforme et de ce qu'elle va apporter aux élèves. Pour ce qui est des effectifs de professeurs, même si quelques postes restent vacants, globalement le déroulement compliqué des deux concours sur l'année scolaire 2013–2014 n'a pas nui au recrutement.
- Cela s'est bien passé, on s'attendait vraiment à pire,
- le côté pédagogique de la réforme des rythmes scolaires a été sacrifié
- si le ministère promeut la "prise de conscience", c'est pour faire comprendre qu'il n'est plus sur ce chantier qu'un ministère de parole, sans pouvoir ni moyen. En français courant, on dira plus clairement : les gars, débrouillez vous.
- vu de l'extérieur, les données me manquent pour savoir quels sont les postes vacants, mais les échos sont assez préoccupants, et la DGESCO a sûrement plus que des échos. Loys dit 3200 postes. Je fais confiance, mais au delà du chiffre, la pagaille de ce recrutement est historique.
- en particulier la multiplication des concours et le rétablissement des ESPE ont profondément déstabilisé le système, pour un coût non négligeable et des démissions en début d'année qui non seulement impacte directement les titularisations à venir, mais surtout qui mette dans la panade les équipes pédagogiques au sein desquelles ces stagiaires étaient nommés.
Voici une traduction plus fine du paragraphe suivant :
- Beaucoup de choses se mettent en place en cette rentrée, => Notez le présent. La rentrée était il y a quatre semaine. Les choses se mettent en place signifie que durant le mois de septembre, elles n'y étaient pas. Bref c'est la pagaille.
- et nous allons continuer à suivre et à accompagner la mise en œuvre de la loi de refondation. => C'est la pagaille, merci Peillon.
- Nous sommes très attentifs aussi bien sûr à ce qui se passe dans les ESPE => ce sont les ESPE qui connaissent la plus haute densité de pagaille.
- avec cette année la première promotion des M2, => on croyait être prêt, mais les lauréats des concours ne sont pas ceux que nous attendions : Les étudiants des M1-ESPE ne sont pas au rendez-vous. On se retrouve avec des stagiaires déjà diplômés.
- et à l'écoute des remontées de terrain, => les stagiaires ne sont pas contents, mais alors vraiment pas du tout.
- pour apporter des améliorations si nécessaire, => des améliorations ô combien nécessaire. Et oui, ce "si", ce petit mot de deux lettres, est traitreusement polysémique.
- car les profils accueillis en ESPE sont très hétérogènes. => on a promis aux stagiaires des parcours adaptés, promesse que personne ne veut tenir.
(pour plus de précisions, allez voir le fil sur les stagiaires dans neoprofs)
Dans ce cas, est-il cohérent de convoquer ce jury et cette conférence pour ne parler que de l'évaluation, alors que les autres chantiers sont menés parallèlement, indépendamment de cette conférence et de ce jury ? Où est la cohérence ? On rejoint là les interrogations de Loys : quelles sont les intentions cachées de tout cela ? (je propose une réponse ci-dessous).Pouvez-vous nous en dire plus sur un de vos grands chantiers en cours, la réforme de l'évaluation des élèves, ainsi que la réforme des programmes scolaires ?
[..] Pour nous, ce chantier est absolument crucial, car nous allons mettre en œuvre bientôt un nouveau socle commun, des nouveaux programmes, un nouveau collège, de nouveaux cycles, un lien renforcé école-collège, et si nous n'associons pas ces réformes à une réforme de l'évaluation, nous serons en décalage.
En effet, travailler sur la réussite des élèves et la lutte contre les inégalités sans se poser la question de l'évaluation n'est pas cohérent .
Cette phrase a suscité sur néoprofs les pire soupçons de manipulation : la copie que doit rendre le jury serait déjà écrite. Je pense que la DGESCO est encore plus machiavélique. Elle rappelle ici simplement que si on convoque une conférence avec un jury citoyen et toute la logistique autour, c'est pour obtenir des recommandations positives, quelles qu'elles soient, et que la seule option interdite sera l'injonction à garder le système inchangé. Tout est donc ouvert, sauf l'option de l'inaction. Et si elle confie le bébé à un jury citoyen, c'est que l'enjeu des résultats est faible : que le jury donne les recommandations qui lui passe par la tête, et cela lui suffit pour ce que la DGESCO pourra en faire : une brèche dans la liberté pédagogique des enseignants.Je n'ai pas d'idée préconçue sur ce que devront être les résultats de la réflexion menée par la conférence, mais en tout cas, il ne faut pas se dire qu'en matière d'évaluation, tout ce que l'on a fait jusqu'à présent était la meilleure des choses. L'évaluation est un des éléments qui doit être mis au service de la réussite des élèves.
Si cette hypothèse est correcte, elle répond à la question précédente : quelle cohérence y a-t-il à confier à ce jury la seule évaluation, et à laisser le reste en dehors ? La réponse serait donc qu'on ne cherche pas la cohérence, mais juste un motif pour interférer dans la relation maître-élève. Et le jury n'est là que comme tiers indépendant prescripteur, autorité à la légitimité démocratique inattaquable, et sur qui la DGESCO peut s'appuyer comme un PDG sur un consultant externe pour bouleverser l'organisation d'une entreprise.
Au final, dans cette conférence, c'est sans doute la liberté pédagogique qui est visée.
(parenthèse : lors du jury citoyen de Francfort sur le ramassage des ordures ménagères, il me semble que le jury a choisi l'inaction)
C'est une curiosité dans le domaine de la gouvernance : on est dans une logique de quota décidé par le haut, attribué a priori à chaque académie, et répartis seulement dans un second temps. Ce ne sont pas d'abord les besoins réels du terrain qui commandent, mais les contingents par académie. Joue donc en premier lieu la pugnacité de chaque recteur pour se tailler dans le gâteau la part la plus grosse possible. Ensuite, seulement, à l'échelle de l'académie, les besoins du terrain sont pris en compte. Ce sont là les joies de la déconcentration des services de l'Etat.La nouvelle carte de l'éducation prioritaire est en marche, et les contingents de réseaux ont été donnés par académies.
Avec quelle méthodologie ? A-t-on suffisamment de recul ? N'y a-t-il pas là une fois de plus un risque de trucage de l'évaluation de l'action publique, si on cherche à valider à sens unique, s'interdisant à priori d'invalider les hypothèses qui ne mènent à rien ?Nous nous appuyons beaucoup sur les 102 REP+ qui ont été lancés en cette rentrée pour valider les hypothèses pédagogiques liées à cette réforme – liaison école-collège, mission de professeur-formateur académique par exemple.
En particulier, si la validation repose sur des taux de succès à des examens pilotés par les rectorats, on sait combien les bons résultats sont faciles à obtenir.
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Une seule remarque.
Une seule possibilité car "si nécessaires" serait au pluriel.- pour apporter des améliorations si nécessaire, => des améliorations ô combien nécessaire. Et oui, ce "si", ce petit mot de deux lettres, est traitreusement polysémique.
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Le Snalc a protesté contre le document de présentation envoyé aux instance syndicales : www.snalc.fr/national/article/952/
Les professeurs n'ont pas attendu cette consultation pour réfléchir sur leurs pratiques, pour travailler à mettre en œuvre l'évaluation la plus juste et la plus pertinente possible, pour communiquer avec les élèves et leurs familles. On ne peut balayer nos compétences professionnelles d'un revers de main en déclarant que notre manière d'évaluer est un problème central de notre système éducatif. C'est faux, c'est injuste et c'est détestable.
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Rien sur la déclaration du SNALC.Loys écrit: Dans le "Café" du lendemain : "Réforme de l'évaluation : Passe d'armes au CSE "
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