La suppression des notes

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08 Déc 2014 20:48 - 10 Déc 2014 21:03 #12668 par Loys
A lire sur son blog "La fin des notes à l’école, ce running gag" (08/12/14) par Marie-Caroline Missir.

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10 Déc 2014 21:03 #12685 par Loys
Dans le "Café" du 10/12/14 : "Evaluation : Le Cnesco pose les bonnes questions"

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10 Déc 2014 21:20 - 10 Déc 2014 21:45 #12686 par Loys

A quoi peut bien servir une conférence nationale sur l'évaluation ? Ceux qui ont des doutes sur sa pertinence ont de bons éléments de réponse dans l'étude innovante qu'a publié le Cnesco le 9 décembre.

Même les études sont "innovantes" à présent ! :P

Sa présidente , Nathalie Mons, à présenté une étude internationale des modes d'évaluation et de leur histoire en abordant la question sous l'angle de l'évolution des systèmes éducatifs. Demandée par la Conférence nationale sur l'évaluation, elle en éclaire singulièrement les objectifs.
Une grande variété des évaluations
L'étude montre la grande variété des modes d'évaluation dans les pays développés. Cela va de la notation de 1 à 100 en Corée ou au Québec, aux lettres ABCDEF utilisées en Suède. La remarque souligne, si besoin était, l'absurdité du débat sur le maintien ou non de la note.

Enfin surtout l'absurdité d'un tel débat... :roll:

Un mouvement mondial de repli de la liberté pédagogique

Quelle curieuse formulation... :rirej

Mais N Mons a surtout situé le débat sur l'évaluation dans l'évolution globale des systèmes éducatifs. Elle constate que depuis les années 1970 et surtout 1990, dans tous les pays développés on assiste à un encadrement croissant des procédures d'évaluation. Partout de nouveaux textes réglementaires tentent de contraindre l'évaluation pratiquée par les enseignants.

Voilà qui a le mérite d'être clair.

La France fait exception. Le socle commun de 2005 a bine essayé d'encadrer les pratiques enseignantes avec le livret personnel de compétences mais avec un rare insuccès.

Autre aveu...
Comme quoi les atteintes à la liberté pédagogique émanent aussi bien de la gauche que de la droite au pouvoir.

Si les enseignants français sont cadrés par un programme national de façon très stricte, ce qui n'est pas forcément le cas ailleurs, ils ont toute liberté pour concevoir les procédures et els supports d'évaluation.

Un vrai scandale !

L'enjeu de la conférence nationale c'est d'en finir avec cette liberté enseignante pour cadrer la façon dont les enseignants évaluent en France comme cela se pratique,par exemple avec des tests nationaux, ailleurs.

Le cynisme du "Café" est saisissant ! :spider:

La France peu préparée est au milieu du gué
N Mons montre aussi que la France est particulièrement peu préparée à cette évolution.

Une évolution dont la nécessité n'a fait l'objet d'aucune justification... :shock:

De tous les pays de l'OCDE c'est le pays où on pratique le moins l'auto évaluation par les élèves. C'est le pays où la coopération entre enseignants est la moins développée alors qu'ele sert de base au changement des pratiques d'évaluation.

Encore une atteinte à la liberté pédagogique.

D'où l'idée que la France "est au milieu du gué". "Alors que, dans la grande majorité des pays de l’OCDE, des réglementations strictes imposaient dès les années 1970 des critères d’évaluation des élèves de plus en plus prescriptifs, et que, dans d’autres pays, les collectifs enseignants fortement présents imposaient, de fait, des formes d’harmonisation, les enseignants français ont longtemps bénéficié d’une marge de manoeuvre individuelle sur le sujet", écrit N Mons. "Depuis une dizaine d’années, la France a clairement rejoint le mouvement de réformes internationales qui rendent les réglementations plus prescriptives.

Et c'est une bonne nouvelle, bien sûr.

C’est le cas, récemment, avec le développement du « nouveau socle commun de connaissances, de compétences et de culture (article 13 de la loi du 8 juillet 2013) » qui comporte de nouveaux critères d’évaluation des élèves par les enseignants. La France n’est donc pas ce « village gaulois » qui passerait à côté du raz de marée international des réformes en éducation".

Mais de quel "raz-de-marée" parle-t-on puisque, dans tous les pays, on note d'une manière ou d'une autre ? :roll:

Mais "entre immobilisme et mouvement, entre attente réglementaire et difficultés de mise en oeuvre d’une politique d’évaluation, la France est désormais au milieu du gué... C'est cet assemblage, à ce jour hétéroclite, d’ancien et de nouveau qu’il faut mettre en cohérence à l’avenir. C’est la condition de la lisibilité de l’école pour les professionnels de l’éducation qui y oeuvrent au quotidien, mais aussi pour les parents, soucieux de suivre et de comprendre les progrès de leurs enfants à l’école."

Avec l'évaluation par compétences, la lisibilité de l'école a bien régressé, précisément...

Un débat intensément politique
Un dernier apport, décisif, de l'étude c'est de faire le lien entre évaluation et alternance politique. N Mons montre que la question de l'évaluation des élèves est un sujet politique.

Ben non...

Elle explique comment l'Angleterre conservatrice vient d'imposer la note A+ pour distinguer la crème qui alimentera "Oxbridge" du vulgaire.

Mince ! Et le "raz-de marée" ?

Elle le montre aussi clairement en reprenant l'exemple des cantons de Genève et de Vaud en Suisse. A Genève, une majorité de gauche impose une évaluation formative. Cela entraine un débat politique mené par la droite qui se remet en selle politiquement en défendant une évaluation sommative assurant le tri des élèves.

Mais de quel "tri" parle-t-on avant la troisième ? Et par la suite, il faut donc renoncer à toute sélection ? :shock:

Un référendum (une votation) tranche et se fait en faveur de la droite chargeant le gouvernement de gauche en place de changer la donne. Autrement dit les évaluations sont sensibles au débat politique et c'est sur ce terrain là que l'initiative ministérielle pourrait être attendue.

En France la suppression des notes en primaire est le fait d'une majorité de droite... Quel chance que ce consensus national !

Ce que ne dit pas N Mons, c'est qu'à Genève, comme l'explique Lucie Mottier Lopez, l'injonction politique de faire une évaluation formative a été accueillie par les enseignants pour ce qu'elle était : une volonté politique temporaire. La seconde injonction, appelant à rétablir l'évaluation sommative, a été reçue de la même façon. Sur le terrain pédagogique les enseignants s'en sont tenus à ce qu'ils jugent bon pour leurs élèves. La formation aurait pu faire bouger les lignes. Mais L Mottier Lopez observe que personne ne demande de formation à l'évaluation formative... Sur le terrain, la liberté pédagogique a la vie plus longue et dure qu'une alternance politique. Une récente étude du Céreq sur les pratiques d'évaluation en bac pro montre la capacité des enseignants à se cramponner à ce qu'ils jugent bon pour les élèves.

Quels rétrogrades !
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10 Déc 2014 21:36 - 10 Déc 2014 22:47 #12688 par Loys
Où l'on apprend l'existence du concept d'"échelle de notes ordinale".

Il est sidérant de constater que cette "étude" se borne à relever des pratiques d'évaluation assez différentes d'un pays à l'autre (en attestant par ailleurs qu'aucun pays n'a renoncé à une forme de notation)... sans jamais en évaluer le moins du monde l'efficacité : elle se contente d'opposer "pratiques innovantes" et "immobilisme". Celle-ci est supposée toujours meilleure ailleurs ! :doc:
A retenir malgré tout :

en moyenne, dans l’échantillon de pays TALIS (voir figure 4), 54 % des enseignants du premier cycle du secondaire déclarent ajouter régulièrement un commentaire écrit à la note chiffrée ou à l’appréciation des travaux des élèves, alors qu’en France, les enseignants sont près de 75 % à le déclarer.

En moyenne, dans l’échantillon de pays TALIS (voir figure 6), 68 % des enseignants du premier cycle du secondaire déclarent élaborer régulièrement leurs propres épreuves pour évaluer les acquis des élèves dans la classe. Les données témoignent d’une autonomie des enseignants français en la matière puisque près de 86 % d’entre eux déclarent élaborer leurs propres tests. En Angleterre, en Espagne ou encore en Australie, la majorité des enseignants déclarent également élaborer leurs propres épreuves. A l’opposé, en Corée ou au Japon, les enseignants sont seulement 30 % à déclarer souvent élaborer eux-mêmes les épreuves de leurs élèves.

Dernière édition: 10 Déc 2014 22:47 par Loys.

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11 Déc 2014 20:31 #12694 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Dossier "Libération"
Dossier "Libération" du 8/12/14 :
- Edito : "Méthodes"

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- "«Cesser de noter les élèves en difficulté, c’est se moquer d’eux»" par Ondine MILLOT

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- "A Paris, le collège Budé se dénote"

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- "Ecole : la fin des notes fait couac" par Véronique Soulé

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11 Déc 2014 20:32 - 25 Mar 2016 20:43 #12695 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Dossier "Libération"

Laurent Joffrin écrit: La vraie question, c’est l’humiliation.

Le débat est clos, dès lors... :roll:

Question simple et fort peu idéologique : un enfant mal noté dès le plus jeune âge s’enferme dans le rôle du mauvais élève, prend l’école en grippe, se dévalorise à ses propres yeux et perd pied dans la compétition qu’on lui impose.

L'origine du problème, si on lit bien cette phrase, est donc la note.
Mais comment est-ce possible puisque les élèves ne sont plus notés dans le primaire ?

Tourné vers la sanction plus que vers la récompense, le système français aide ceux qui n’ont pas besoin d’aide et néglige les autres. Le nombre des «décrocheurs» ne cesse de croître ;

Pas du tout : il ne cesse de décroître... et la France n'a jamais compté tant de bacheliers, dans l'absolu comme en proportion d'une génération.

le dernier rapport Pisa sur les performances des systèmes d’enseignement désignait la France comme le pays des inégalités scolaires.

Et "Libé" a fait un vrai travail d'investigation sur la question... :santa:

Or la France note, classe, sanctionne toujours.

Causalité présumée ici. Mais bizarrement on oublie que les pays qui réussissent le mieux à Pisa (Corée, Japon, Shanghai, Singapour, Taipei etc.) notent et classent bien davantage...

Il faut donc réformer, ce qu’envisage Najat Vallaud-Belkacem.

D'où sort ce lien logique ? PISA n'évalue qu'un paramètre ?

Aussitôt les conservateurs se gendarment : on «casse le thermomètre», on veut une école aveugle, on prêche l’égalitarisme là où il faut du mérite. Pure rhétorique. Personne ne propose de «supprimer les notes» purement et simplement. Il s’agit de substituer une méthode d’évaluation à une autre...

C'est d'une grande clarté... :scratch:

...de juger de manière moins fruste que par une moyenne globale dont la signification est confuse.

La moyenne est un problème distinct de la notation. On peut faire des moyennes avec des compétences, des pastilles de couleur...
Quant à juger "fruste" une échelle de 0 à 20 pour la remplacer par quelques paliers... :santa:

La plupart des pays, dont beaucoup obtiennent de meilleurs résultats que la France, ont des méthodes d’évaluation plus souples ou plus bienveillantes que les nôtres.

Bizarrement, pas d'exemples ici. :santa:

Dans les petites classes en tout cas, le rôle de l’école ne consiste pas à détecter dès l’âge de 5 ans les futurs polytechniciens, qui trouveront tout seuls le chemin de la réussite. Il s’agit de former tous les futurs citoyens à la vie en société. Les notes viendront bien assez tôt.

Joffrin n'a pas l'air de savoir que l'évaluation par notes n'a plus cours dans le primaire depuis un certain temps et qu'il s'agit ici du secondaire... Du vrai travail de journalisme ! :cheers:
Dernière édition: 25 Mar 2016 20:43 par Loys.

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11 Déc 2014 23:53 #12696 par archeboc
Réponse de archeboc sur le sujet Dossier "Libération"

Loys écrit: Dans les petites classes en tout cas, le rôle de l’école ne consiste pas à détecter dès l’âge de 5 ans les futurs polytechniciens, qui trouveront tout seuls le chemin de la réussite.

Il est difficile de pondre un bon éditorial tous les jours, mais on atteint ici le comble du grotesque. Par quelque bout qu'on prenne cette idée, elle donne l'impression de vivre sur une autre planète. Les futurs polytechniciens ne trouveront pas tout seuls le chemin de la réussite. Si ce n'est pas l'école de la République qui le donnera, ne doutons pas que ce sera l'école privée. Merci Libé !

Et quelque soit l'influence familiale, ce sont d'abord les enseignants qui font réussir. Au delà des polytechniciens, la phrase est une insulte à tous les enseignants qui travaillent à la réussite de leurs élèves.

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