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Coursera, un mooc commercial américain
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C'est désormais une constante de l'e-learning de reprendre les slogans publicitaires, comme celui de la "réalité augmentée".Daphné Koller : l'apprentissage en ligne pour une éducation "augmentée"
J'adore cette formule : "se tenir informé sur l'école du futur".RSLN est au BETT, le salon incontournable pour se tenir informé sur l'école du futur.

Les minutes de Daphne Koller sont d'autant plus précieuses que c'est une business woman et que Coursera est une start-up. Précision inutile et déplacée, sans doute.Après la présentation de ce qu'il fallait retenir de la première journée, voici un entretien avec l'une des intervenantes, Daphne Koller, co-fondatrice de la plateforme en ligne Coursera. Elle nous a accordé de précieuses minutes pour répondre à quelques questions concernant l’enseignement à distance. Entretien.
Comme une grande partie des élèves...Daphne Koller est une femme comme on en croise peu. Diplômée du bac à l’âge de 17 ans...

Et surtout occuper le terrain et gagner de l'argent, puisque c'est une plateforme payante.... la jeune femme poursuit sur un master puis un doctorat dans la prestigieuse université de Stanford en Californie. Aujourd’hui professeure au département d’informatique de l’université, elle revient sur Coursera, la plateforme de cours en ligne qu’elle a co-fondé avec Andrew Ng. Objectif : démontrer les vertus de l’enseignement en ligne.
Réponse équivoque. A qui profite cette opportunité : aux étudiants ou à Daphne Koller ?RSLN : Qu’est-ce qui vous a motivé à créer cette plateforme de cours en ligne ?
Daphne Koller : Nous avons vite pris la mesure de ce que les cours en ligne représentaient et nous avons décidé de saisir l’opportunité.

On progresse dans l'appréhension du principe de la réalité.Pensez-vous vraiment qu’il soit possible de suivre des cours universitaires sur internet ?
Il n’est pas possible de suivre tout un cursus universitaire sur internet, tout dépend du sujet.

Un cursus implique surtout une cohérence disciplinaire et le long terme : tout le contraire de Coursera et de ses modules aux choix d'une durée de huit semaines.
Bah, avec des vidéos bien faites...Les expériences de biologie sont impossibles à réaliser en ligne évidemment.
Certaines matières, et de manière superficielle donc.Mais les cours que nous proposons ont de très bons taux de réussite, et pour certaines matières, comme les bases de l’informatique ou le marketing, cet enseignement suffit.

Comment en auraient-elles la certitude ? Qu'est-ce qui permet aujourd'hui de certifier une formation et de valider des acquis en ligne ? Ces entreprises, si elles existent, semblent bien ingénues.Qu’en est-il des entreprises ? Pensez-vous qu’elles soient prêtes à accueillir des personnes formées en ligne ?
Formées tout court.Nous savons que les entreprises sont prêtes à recruter des gens qui se sont formés par le biais de cours en ligne.
Il faudrait les publier.Nous recevons régulièrement des emails de nos étudiants à ce sujet.
Très intéressant : voilà qui mérite une plus ample publicité car on lit des choses étonnantes à ce sujet, comme cet article du "Figaro" .Evidemment, ces cours ne sont pas des substituts aux diplômes. Personne ne le considère de cette manière.
Un diplôme est lui la preuve d'un potentiel non pas affiché mais accomplie et certifié.Mais je pense que si quelqu’un se présente et explique avoir suivi différents cours sur Coursera, les employeurs seront plus enclin à valoriser cette initiative. C’est la preuve d’un certain potentiel.
Un pis-aller, un enseignement en mode dégradé par défaut, en quelque sorte. Un peu comme le CNED.Quel rôle pour les politiques dans l’enseignement en ligne ?
Aujourd’hui nous sommes à un point où l’éducation en ligne devrait être prise très au sérieux, comme une manière de remplacer l’enseignement présentiel dans les cas où il n’est pas possible de faire autrement.
Ah bah non, du coup...C’est une éducation « augmentée » de très haute qualité.

Un enseignement au rabais et pour les pauvres : tout est dit ! Merci "RSLN" !Et c’est une alternative que les politiques doivent prendre en compte, notamment dans les pays en développement où les capacités éducatives sont plus limitées

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Et cela permet de voir bien des choses, "de l'intérieur".
Mon but était surtout de perfectionner mon anglais en étudiant des matières que je connais déjà par ailleurs (et en approfondissant).
Quelques constatations:
- Tout l'ensemble n'est valable qu'au niveau universitaire, et demande un réel investissement en temps. Ainsi, pour le cours d'astronomie, 3 à 4 h par semaine étaient requises. Dans la réalité, même un ex math sup/spé comme votre serviteur y a passé ses soirées. On peut multiplier par 10 les chiffres annoncés (les "devoirs" à faire réclamant un vrai "sens" de la physique). Toutefois, pour ce cours, "la mayonnaise a pris": les forums ont été très utiles, des étudiants se sont entraidés, ont échangé, des précisions ont été apportées, des erreurs débusquées... et le prof ainsi que ses assistants avaient réalisé un travail très important. Ils sont intervenus souvent dans les forums, les erreurs ont été reconnues et corrigées, de l'aide apportée; les docs et références en ligne étaient également de première qualité.

Un autre cours, en génétique, est également très bien réalisé. Il permet d'ailleurs aux "vrais" étudiants d'obtenir des crédits universitaires réels. Évidemment, c'est le plus dur niveau examen... On est validé à partie de 16/20, pas moins (j'imagine nos résultats au bac en appliquant ce crible....")

Aucun élève du secondaire "tel qu'ils sont" (et tel qu'on voudrait nous interdire d'oser tenter de les changer) ne va se donner la peine de faire ce genre de démarches (à titre d’exemple, mes élèves de troisième et quatrième disposent, avant les évaluations, d'une liste de plusieurs types de questions et de leur corrigé détaillé. Ils savent que les questions d'évaluations seront prises dans cet ensemble. Et bien même pour la seule chose importante à leurs yeux ("la note, la note!") seuls 2/30 font l'effort de passer en revue quelques questions...avant l'interro)
- Nous partîmes 13000, mais par de prompts efforts, nous nous vîmes 300 en arrivant au port: c'est ce qui est arrivé pendant le cours de mécanique quantique, raconté par un participant: la "perte" d'étudiants en cours de route est énorme, car malgré le MOOC, ce qui est complexe le reste, et malgré les dogmes Bourdivins, force est de constater que tous les esprits volontaires ne peuvent malgré tout pénétrer tous les arcanes de la connaissance! Imaginez donc un amphi de 400 étudiants dont 9 seulement obtiendraient l'examen...
- si tout est bien gratuit et sans pub "extérieure", il y a de la retape pour des "certificats optionnels" vendus 50 $. Toutefois, leur caractère optionnel et facultatif est très clairement signalé.
- Les sujets traités sont variés et quelquefois très pointus. J'ai hâte de voir, par exemple, comment va se déroule le cour sur "la conception d'organes artificiels".
- les certificats sont obtenus à la suite de questionnaires de type QCM, d'examen en temps limité, ou de "projets web notés par les pairs"

- un cours concernait le "e learning and digital culture". Je me suis jeté dessus (ou dedans, plutôt) avec délectation: je n'ai pas été déçu! Le "travail" consiste à regarder quelques vidéos sectionnées, à lire un "digest" de quelques pages et surtout d'aller en discuter sur le forum. Il ne ressort pas grand-chose de ce blablatage généralisé typique d'une "pensée agrégative" qui ignore la synthèse ou la confrontation argumentée. Nous devons, pour être "certifiés", réaliser un "artefact" (en clair, un document web) qui sera "noté par nos pairs" (et on notera celui des autres). Quelques exemples des "promotions" passées sont accessibles. A les voir, cela présentait bien. Lorsque j'ai cliqué dessus... Je me suis retrouvé comme le Steve Jobs moyen au cours de la démo de Windows 3.1, qui avait eu ces mots "historiques": "mais... c'est de la merde!": quelques pauvre-point poussifs reprennent pèle même des photos ou des bribes de phrases des forums ou des "digests": On est en plein dans l'agrégatif: aucune appropriation, aucune critique, aucune synthèse (M Serres, que j'aime infiniment en historien des sciences, me dirait que c'est normal, je lui répondrais que c'est symptomatique, et on finirait par s'opposer vertement). Mon propre "artefact" va être nettement plus offensif, mais je crains d'être assez mal évalué par mes "pairs"...(je ne serais jamais le primus inter pares!)
Bref, les MOOC me semblent être une fantastique opportunité pour se perfectionner, à un niveau universitaire, dans quelques domaines bien précis. Ce sont de superbes compléments, qui peuvent seconder très utilement, dont certains peuvent remplacer les cours en Amphi, mais dont la généralisation serait aussi abusive que ne l'a été celle des méthodes constructivistes

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- Loys
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Je m'étais moi-même inscrit à un cours en septembre 2012 ("Introduction to philosophy") pour début 2013 (sic) : je n'ai pas eu de nouvelles depuis. J'attends, j'attends.N°6 écrit: Je suis en ce moment plusieurs cours sur coursera.
Et cela permet de voir bien des choses, "de l'intérieur".
C'est l'un des problèmes que le dispositif numérique ne résout pas, au delà des problèmes contingents d'organisation : l'adéquation entre le moment du cours et la disponibilité de l'auditeur. Contrairement à ce que l'on voudrait nous faire croire, le cours en ligne ne se suit pas quand on veut, même s'il donne une certaine souplesse.
Dont acte, mais je vais faire preuve de mauvais esprit : le modèle de Coursera, c'est bien de faire travailler les étudiants sans dépenser un sou, la "collaboration" entre étudiants remplaçant les TD. Un peu comme Google exploite commercialement le travail collaboratif gratuit des wikipédiens.Quelques constatations:
- Tout l'ensemble n'est valable qu'au niveau universitaire, et demande un réel investissement en temps. Ainsi, pour le cours d'astronomie, 3 à 4 h par semaine étaient requises. Dans la réalité, même un ex math sup/spé comme votre serviteur y a passé ses soirées. On peut multiplier par 10 les chiffres annoncés (les "devoirs" à faire réclamant un vrai "sens" de la physique). Toutefois, pour ce cours, "la mayonnaise a pris": les forums ont été très utiles, des étudiants se sont entraidés, ont échangé, des précisions ont été apportées, des erreurs débusquées... et le prof ainsi que ses assistants avaient réalisé un travail très important. Ils sont intervenus souvent dans les forums, les erreurs ont été reconnues et corrigées, de l'aide apportée; les docs et références en ligne étaient également de première qualité.
Je ne suis pas sûr de vous suivre sur cette notion de "crédit" puisque l'examen en ligne ne donne aucune garantie personnelle qu'il a bien été passé par l'étudiant qui a suivi le cours. C'est tout le problème de la validation en ligne.Un autre cours, en génétique, est également très bien réalisé. Il permet d'ailleurs aux "vrais" étudiants d'obtenir des crédits universitaires réels.
C'est là où j'aurais besoin de vos lumières : comment "l'examen" concrètement se présente-t-il ? Je serais en effet curieux de savoir comment sont évaluées la composition et la rédaction des travaux des étudiants, puisque Coursera revendique déjà plus de deux millions d'"étudiants".Évidemment, c'est le plus dur niveau examen... On est validé à partie de 16/20, pas moins (j'imagine nos résultats au bac en appliquant ce crible....")
Vous avez raison de bien distinguer les publics. La question de l'enseignement en ligne est déjà assez problématique pour le supérieur.Aucun élève du secondaire "tel qu'ils sont" (et tel qu'on voudrait nous interdire d'oser tenter de les changer) ne va se donner la peine de faire ce genre de démarches (à titre d’exemple, mes élèves de troisième et quatrième disposent, avant les évaluations, d'une liste de plusieurs types de questions et de leur corrigé détaillé. Ils savent que les questions d'évaluations seront prises dans cet ensemble. Et bien même pour la seule chose importante à leurs yeux ("la note, la note!") seuls 2/30 font l'effort de passer en revue quelques questions...avant l'interro)
Ce qui n'empêche pas "Coursera" de faire ainsi sa promotion avec ce compteur sur la page d'accueil.- Nous partîmes 13000, mais par de prompts efforts, nous nous vîmes 300 en arrivant au port: c'est ce qui est arrivé pendant le cours de mécanique quantique, raconté par un participant: la "perte" d'étudiants en cours de route est énorme, car malgré le MOOC, ce qui est complexe le reste, et malgré les dogmes Bourdivins, force est de constater que tous les esprits volontaires ne peuvent malgré tout pénétrer tous les arcanes de la connaissance! Imaginez donc un amphi de 400 étudiants dont 9 seulement obtiendraient l'examen...
L'approche est plus quantitative que qualitative : on compte les seuls inscrits. Difficile de rivaliser quand l'inscription à n'importe quelle université est payante, même en France. Pour Coursera, une inscription ne coûte rien : ce n'est qu'un ajout de nom sur une base de données. En fait le concept même d'inscription n'a pas de sens. De même que le concept d'"étudiant" puisqu'on s'inscrit non pas pour un cursus d'études mais pour un cours de quelques semaines.
Bien sûr, mais vous en conviendrez : un diplôme obtenu sans certificat n'a aucune valeur, surtout passé en ligne.- si tout est bien gratuit et sans pub "extérieure", il y a de la retape pour des "certificats optionnels" vendus 50 $. Toutefois, leur caractère optionnel et facultatif est très clairement signalé.
La vraie question à se poser, c'est de savoir quel pourcentage de "Courserians" paient pour ces certificats optionnels et quel est le chiffre d'affaires ainsi réalisé. Même pour un petit nombre, le bénéfice net ne doit pas être très important, vu combien ce modèle est économique à tout point de vue.
Vous parlez en scientifique. Les matières "littéraires", regroupées hâtivement dans la seule catégorie "humanities" , (lettres, philosophie, anthropologie, psychologie, histoire, etc.) sont largement sous-représentées. Cette catégorie ne représente que 16% des cours, soit autant que la "Computer science", présentée d'ailleurs dans deux catégories distinctes : tout un symbole !- Les sujets traités sont variés et quelquefois très pointus. J'ai hâte de voir, par exemple, comment va se déroule le cour sur "la conception d'organes artificiels".
On voit que les choix des matières présentées sont très orientés.
J'ai compté six cours de lettres au sens le plus large, en incluant des cours comme "Think Again: How to Reason and Argue" ou "English composition I", "Writing II : rhetorical composing" etc. Le seul cours de littérature à proprement parler est très vaste : "Modern & Contemporary American Poetry". On le voit : les cours proposés sont souvent des cours basiques, supposément plus pratiques ("how to") que théoriques.
Autre lacune à mes yeux : aucune progression n'est proposée. Les cours sont comme déconnectés les uns des autres. Il n'y a pas de cursus au sens strict.
Des QCM posent un gros problème dans les matières littéraires, et même dans les disciplines scientifiques, j'en suis convaincu.- les certificats sont obtenus à la suite de questionnaires de type QCM, d'examen en temps limité, ou de "projets web notés par les pairs"
(voir + loin)

Ils ont certes un gros avantage : ils n'exigent aucune correction humaine : la notation peut être automatisée, ce qui constitue une belle économie.
Pour les "projets web notés par les pairs", vous concevez bien la limite de ce système. Il s'agit par ailleurs, là encore, d'un procédé très économique pour Coursera.
La mise en abîme est souvent apologétique : le premier MOOC français était ainsi consacré aux MOOC...- un cours concernait le "e learning and digital culture".
N°6, vous osez contredire Michel Serres ?Je me suis jeté dessus (ou dedans, plutôt) avec délectation: je n'ai pas été déçu! Le "travail" consiste à regarder quelques vidéos sectionnées, à lire un "digest" de quelques pages et surtout d'aller en discuter sur le forum. Il ne ressort pas grand-chose de ce blablatage généralisé typique d'une "pensée agrégative" qui ignore la synthèse ou la confrontation argumentée. Nous devons, pour être "certifiés", réaliser un "artefact" (en clair, un document web) qui sera "noté par nos pairs" (et on notera celui des autres). Quelques exemples des "promotions" passées sont accessibles. A les voir, cela présentait bien. Lorsque j'ai cliqué dessus... Je me suis retrouvé comme le Steve Jobs moyen au cours de la démo de Windows 3.1, qui avait eu ces mots "historiques": "mais... c'est de la merde!": quelques pauvre-point poussifs reprennent pèle même des photos ou des bribes de phrases des forums ou des "digests": On est en plein dans l'agrégatif: aucune appropriation, aucune critique, aucune synthèse (M Serres, que j'aime infiniment en historien des sciences, me dirait que c'est normal, je lui répondrais que c'est symptomatique, et on finirait par s'opposer vertement). Mon propre "artefact" va être nettement plus offensif, mais je crains d'être assez mal évalué par mes "pairs"...(je ne serais jamais le primus inter pares!)

Oui, certains domaines scientifiques, et avec des limites (pas de cursus, pas d'évaluation fine, pas de validation probante).Bref, les MOOC me semblent être une fantastique opportunité pour se perfectionner, à un niveau universitaire, dans quelques domaines bien précis.
Votre conclusion me convient très bien. En rappelant que, si l'inscription à l'université est payante, les examens sont gratuits.Ce sont de superbes compléments, qui peuvent seconder très utilement, dont certains peuvent remplacer les cours en Amphi, mais dont la généralisation serait aussi abusive que ne l'a été celle des méthodes constructivistes
dans l'enseignement.
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- tous les cours donnent lieu a un certificat si on complète les exos. Maintenant, la "valeur" de ce certificat est à peu près la même que celle des promesses d'un politicien.

- en Génétique, nous avons des QCM hebdomadaires qui comptent pour 15 % de la note finale, et deux exam en temps limité: une fois lancés, vous avez 1H...
Pour obtenir de "vrais" crédits (payants, 50 $), il faut s'affilier à un programme spécial ("signature track") avec vérification d'identité, conférant des crédits "ACE" (American Council of Education). L'intérêt reste limité, donc, aux USA dans ce domaine.
- Le gros problème est celui de la correction: en astronomie, nous avions des exercices et nous devions entrer les réponses comme valeur numériques ou expressions algébriques. Même là il y a eu quelques problèmes liés à la présentation des résultats (la virgule, par exemple, non reconnue, il fallait un point: 12,35 était "compris" par le robot comme 1235, il fallait écrire 12.35). Bref un temps d'adaptation est nécessaire. Cela explique pourquoi il y a fort peu de disciplines littéraires (et dans ce cas, "correction par les pairs" (que l'on peut effectivement résumer comme "gratos pro deo")), car un texte ne peut être automatiquement corrigé. Vu l'esprit joyeux qui règne sur les forums, je crains que cette "correction" par les pairs ne s'apparente à de la cooptation pure et simple, avec force "great!" et autre "amazing!".
Autant dans le domaine scientifique, on peut retirer pas mal de choses de ces cours (en étant précédemment, et c'est tout le problème, formé, disponible, extrêmement motivé, anglophone et assez "riche" pour disposer d'un accès web assez performant) autant dans le domaine littéraire, je me pose de très nombreuses questions...
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- Loys
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Merci, merci. C'est un point que je n'avais pas bien compris : un certificat vaut attestation de présence, en quelque sorte, même si le mot ne veut pas dire grand chose ici : c'est bien ça ?N°6 écrit: Quelques précisions sur l'évaluation:
- tous les cours donnent lieu a un certificat si on complète les exos. Maintenant, la "valeur" de ce certificat est à peu près la même que celle des promesses d'un politicien.Il s'agit surtout d'une distinction symbolique.
Et il faut envoyer un texte rédigé ? Ah, vous donnez la réponse plus bas.- en Génétique, nous avons des QCM hebdomadaires qui comptent pour 15 % de la note finale, et deux exam en temps limité: une fois lancés, vous avez 1H...
Des examens à l'ancienne, quoi. Et - effectivement - restreints pour l'instant : la validation dans chaque pays risque de poser bien des problèmes.Pour obtenir de "vrais" crédits (payants, 50 $), il faut s'affilier à un programme spécial ("signature track") avec vérification d'identité, conférant des crédits "ACE" (American Council of Education). L'intérêt reste limité, donc, aux USA dans ce domaine.
J'aimerais quand même en savoir plus sur le déroulement de ces certifications avec vérification d'identité : comment sont-elles organisées ? Quand ? Où ? Surveillées par qui ?
J'ai rencontré ce genre de problèmes - de casse par exemple- dans mes propres questionnaires en ligne, où certaines questions (le plus possible à vrai dire) sont de free texts : il ne peut s'agir que d'un mot ou d'une expression, ce qui limite grandement le champ des questions possibles, par rapport à un questionnaire traditionnel. C'est quand même mieux qu'un QCM mais ça ne permet en aucun cas d'évaluer une composition ou une rédaction, bref une pensée complexe.- Le gros problème est celui de la correction: en astronomie, nous avions des exercices et nous devions entrer les réponses comme valeur numériques ou expressions algébriques. Même là il y a eu quelques problèmes liés à la présentation des résultats (la virgule, par exemple, non reconnue, il fallait un point: 12,35 était "compris" par le robot comme 1235, il fallait écrire 12.35).
Admettons que c'est contingent.Bref un temps d'adaptation est nécessaire.
C'est quand même très problématique.Cela explique pourquoi il y a fort peu de disciplines littéraires (et dans ce cas, "correction par les pairs" (que l'on peut effectivement résumer comme "gratos pro deo")), car un texte ne peut être automatiquement corrigé.
On le voit avec les "Like" sur Facebook ou les "reTweets" sur Twitter : c'est une logique de l'échange.Vu l'esprit joyeux qui règne sur les forums, je crains que cette "correction" par les pairs ne s'apparente à de la cooptation pure et simple, avec force "great!" et autre "amazing!".
Les questions de la formation préalable et de la motivation me semblent effectivement cruciales. La motivation n'est-elle pas plus difficile, passé l'enthousiasme de la découverte des MOOC, quand les contraintes sont plus lâches ?Autant dans le domaine scientifique, on peut retirer pas mal de choses de ces cours (en étant précédemment, et c'est tout le problème, formé, disponible, extrêmement motivé, anglophone et assez "riche" pour disposer d'un accès web assez performant) autant dans le domaine littéraire, je me pose de très nombreuses questions...
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Loys écrit: J'aimerais quand même en savoir plus sur le déroulement de ces certifications avec vérification d'identité : comment sont-elles organisées ? Quand ? Où ? Surveillées par qui ?
J'ai creusé un peu la question sur le site de coursera, et ce n'est pas triste:
- 2 éléments d'identification à distance sont utilisés:
-- la façon de taper au clavier (il faut ensuite conserver le même clavier.... ce qui veut dire utiliser un portable, ou passer tous les exam au même endroit)
-- une photo prise par la webcam, et comparée avec une photo d'identité sur un document officiel que vous aurez préalablement envoyé
En clair, mettons que vous avez un "exam" d'une heure:
vous cliquez "go", vous devez alors:
- taper un petit texte fourni histoire de vérifier votre frappe
- vous prendre en photo avec la webcam (il ne faudra pas en changer...)
- sans doute répondre à une question personnelle dont vous aurez préalablement fourni les réponses.
Ensuite une heure est décomptée, a vous de faire le travail demandé...
Je ne sais pas si la vérification est demandé avant l'examen, pendant ou a la fin.
Pour le moment, cette procédure ne concerne que 4 cours (génétique, microéconomie, nutrition et bioélectricité) sur les 221 proposés par coursera.
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- Loys
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N°6 écrit: J'ai creusé un peu la question sur le site de coursera, et ce n'est pas triste:
- 2 éléments d'identification à distance sont utilisés:
-- la façon de taper au clavier (il faut ensuite conserver le même clavier.... ce qui veut dire utiliser un portable, ou passer tous les exam au même endroit)
-- une photo prise par la webcam, et comparée avec une photo d'identité sur un document officiel que vous aurez préalablement envoyé
On en avait parlé ici il y a quelques mois : www.laviemoderne.net/veille/viewtopic.ph...0&t=450&p=1737#p1737
J'avais cru comprendre que la méthode de reconnaissance de frappe au clavier n'était pas encore au point.
J'avoue que tout ceci me laisse sceptique. Je pensais plutôt à des certifications dans de vraies salles d'examen. J'imagine que la vérification est automatisée dans les deux cas (frappe et photo).En clair, mettons que vous avez un "exam" d'une heure:
vous cliquez "go", vous devez alors:
- taper un petit texte fourni histoire de vérifier votre frappe
- vous prendre en photo avec la webcam (il ne faudra pas en changer...)
- sans doute répondre à une question personnelle dont vous aurez préalablement fourni les réponses.
Ce double système semble très facile à contourner : il suffit d'inviter un ami très calé dans la discipline étudiée et de taper ses réponses...

Ce que je comprends mal, effectivement, c'est à quel moment la frappe est identifiée : à l'inscription, pendant les cours ou pendant l'examen seulement ? Ce détail a son importance car dans les deux premiers cas il faut décider de passer la certification dès le départ. Dans le dernier cas, je ne vois pas trop la valeur de la certification.Ensuite une heure est décomptée, a vous de faire le travail demandé...
Je ne sais pas si la vérification est demandé avant l'examen, pendant ou a la fin.

Pour le moment, cette procédure ne concerne que 4 cours (génétique, microéconomie, nutrition et bioélectricité) sur les 221 proposés par coursera.
Sur les 2,6 millions d'étudiants, beaucoup risquent d'être déçus de ne pouvoir ni faire certifier leurs connaissances ni ajouter une ligne Stanford par exemple sur leur curriculum. Et même pour ceux qui suivent ces quatre cours, pour l'instant, pas de certification digne de ce nom.
Ce n'est pas grave, ce qui compte, dans la logique de Coursera, ce n'est pas encore d'offrir un système fonctionnel mais d'occuper le terrain par rapport à edX ou d'autres.

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J'ai enfin reçu avec retard une notification e-mail.
Je n'ai lu aucun cours de la première semaine puisqu'il n'y avait pas de quiz prévu et j'ai passé directement le quiz de la deuxième semaine sans lire ou écouter le cours. Sur les huit questions, je n'ai pas compris grand-chose (anglais+cours non suivis+philosophie+concepts philosophiques inconnus de moi) et j'ai répondu du mieux que j'ai pu, parfois au hasard cependant : résultat probant. J'ai réussi du premier coup, en quinze minutes de mon temps !
Du coup je n'ai même pas pu évaluer la difficulté ou non des questions.

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- Loys
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A travers le phénomène du Mooc, ces cours en ligne gratuits sur Internet, le marché universitaire est-il en train de passer sous contrôle américain ? C'est l'interrogation de BBC News qui annonce 2,8 millions d'étudiants sur Coursera, le grand mooc lancé par Stanford University. Des cours venues du monde entier y sont maintenant proposés. L'Ecole polytechnique, par exemple, y participe. Ces cours suivis à domicile grâce à Internet remettent en cause le marché mondial de l'enseignement supérieur et pour la BBC risquent de faire le vide dans les universités britanniques.
Article BBC News
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