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Les manuels numériques
- Loys
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Stricto sensu, il y a peu de chance puisqu'elles ont vocation à les remplacer.Les tablettes numériques sont-elles l’avenir des manuels scolaires ?
Car c'est Apple qui initie les réformes pédagogiques dans le monde, dans l'intérêt des seuls élèves bien sûr.La présentation de l’application "Author Books" par Apple mi-janvier a marqué une étape dans le développement d’outils pédagogiques numériques.
Heu... non. :scr:Mais elle ne résout pas les questions de coût et d’éthique que pose la conversion des manuels scolaires en support digitaux, un chantier qui ne fait que commencer.
Remplacer les livres de classe par des tablettes numériques : depuis l’avènement de l’iPad en 2008, la question agite les milieux éducatifs.
Et qu'est-ce qui justifie cette "nécessité d'une évolution de l'école vers le numérique" ?La nécessité d’une évolution de l’école vers le numérique semble intériorisée, et nombre de pays ont commencé à équiper leurs écoles d’outils pédagogiques numériques.
Mais peut-être que si une telle "nécessité" est intériorisée, ce n'est pas par hasard...
Quand à l'équipement de certains pays dans le monde, on peut avoir quelques doutes. C'est pas grave, on leur refilera nos vieux manuels.
Pas dans tous les départements : www.lemondeinformatique.fr/actua ... 32210.htmlMais l’opportunité et la possibilité d’équiper chaque élève d’un iPad font débat.
Ouaaaahh ! Lire Les Travailleurs de la mer avec des vidéos, des titres qui clignotent et des graphismes rotatifs 3D, ça va déchirer !Lors de sa conférence "Reinventing Textbooks” mi-janvier, Apple a présenté une nouvelle application, baptisée "Author iBooks", qui permet aux éditeurs de produire des manuels interactifs avec vidéo, audio, voire même des graphismes rotatifs en 3D, qui s’activent au simple toucher d’un doigt.
On se demande même comment faisaient les générations précédentes...De quoi offrir des explications que les élèves pourraient intérioriser plus facilement, à tout âge.
Apple ayant l'habitude conserver le prix de ses produits en euros, on n'est pas très loin du prix moyen d'un manuel en France. On aurait pu s'attendre à des économies plus substantielles, mais il faut bien que Apple prenne une marge : de combien est-elle exactement ? Et au fait : à l'heure du numérique, pourquoi continuer à vendre à l'ancienne des manuels pour chaque discipline ? Ce n'est pas parce que c'est plus rentable, bien sûr.Pour accéder à ces nouveaux supports numériques sur iPad, une application gratuite, iBooks 2, est à télécharger sur l’Apple Store de l’école. Les manuels interactifs peuvent ensuite être achetés sur iTunes ou l’Apple Store en ligne, pour environ 15 dollars chacun ou moins. Soit un septième du prix moyen d’un manuel américain aujourd’hui.
Autre question : un manuel numérique est vendu avec une licence à vie (comme un manuel papier finalement) ou pour un an, à la manières des semences génétiquement modifiées pour n'être utilisables qu'un an ?
J'aime beaucoup l'"application gratuite" qui permet... d'acheter des manuels interactifs.
Le concept même de manuel interactif est lui-même intéressant : il suppose qu'il n'y a pas d'interaction entre un manuel traditionnel et l'élève. Lire et comprendre, ce n'est pas interagir avec le manuel.
Le protocole de cette unique expérience, menée pendant une seule année, n'est guère détaillé : en revanche il est bon de savoir que cette expérience avec un manuel numérique... a été menée par l'éditeur du manuel lui-même ! Voilà qui inspire confiance.Les études sur l’efficacité des supports numériques, notamment ceux d’Apple, se multiplient. Des chercheurs viennent de comparer la performance de deux groupes d'enfants au cours d'une année à l'école d'Amelia Earhart Orient à Riverside, en Californie. Deux groupes d’élèves ont été constitués : un premier groupe a utilisé un manuel d’algèbre classique, l’autre un iPad avec une version numérique du même programme de calcul. Le résultat a été net : à la fin de l'année, 78% des élèves utilisant le support interactif ont obtenu une évaluation "expérimenté" ou "avancé", contre seulement 59% des élèves ayant appris le même programme sur un livre scolaire standard.
Source : www.hmhco.com/content/student-ma ... orms-class
Au passage le prix du manuel numérique dont il est question, "HMH Fuse" est de $59,95. Le manuel n'est évidemment utilisable que sur un seul appareil. Il occupe un volume de 4-6GB... sur un iPad de 16GB dans la version la moins chère (500€) !
Pour une version 64GB plus proche d'un ordinateur à proprement parler, il faut plutôt compter 700€ (en Wifi seulement).
Car, comme chacun sait, un cours sur un écran Rétina est infiniment plus personnalisée qu'un cours donné par un être humain.Concrètement, les manuels interactifs peuvent offrir des didacticiels vidéo, un enseignement plus personnalisé...
Avant l'accès aux ressources était compliqué, il fallait ouvrir le manuel....un accès instantané aux outils d'évaluation et aux ressources pédagogiques...
Réseaux sociaux qui sont - pour le plus célèbre d'entre eux - interdits aux moins de treize ans. Une interdiction inadmissible !...et permettent d’échanger via les réseaux sociaux avec des élèves d’autres établissements du pays.
Car il n'y a pas assez de ressources dans un seul manuel pour un élève, c'est évident. Il lui faut accéder à l'infini.Des recherches dans des bases de données publiques sont également possibles directement depuis le manuel...
Au lieu de synchroniser bêtement leur pensée avec lui......alors qu’une fois dans la salle de classe, les étudiants peuvent synchroniser leur livre numérique avec les ordinateurs de leurs enseignants.
Le seul problème du manuel numérique finalement, c'est le sous-équipement en manuels numériques.Pourtant, les manuels numériques ne représentent que 2,8% du marché des manuels scolaires aux États-Unis. En cause, d’abord, des questions logistiques : il faut des équipements informatiques suffisamment puissants pour gérer des classes entières utilisant des manuels numériques, ce dont ne dispose pas la très large majorité des écoles.
Noooon ????!!! :transpiMais se pose surtout une question de coût...
En France, 500 euros permettent d'acheter des manuels pour trois-quatre élèves, manuels qui peuvent être conservés pendant cinq ou six ans, voire plus.les prix des tablettes vont peut-être baisser à terme, mais que pour l’instant, l’iPad se vend encore à 500 dollars l’unité outre-Atlantique, contre entre 75 et 100 dollars pour un manuel scolaire américain moyen.
Comme je le disais. Et la durée de vie d'un iPad garanti un an, il y a des études à ce sujet ?Même en donnant une réduction groupée à chaque école, en admettant qu’elle débourse 100 dollars pour un iPad, il faut encore compter sur des questions d’amortissement : un manuel scolaire dure en général cinq ans, et se transmet d’un élève à l’autre.
A ce prix, n'oublions pas le vol...Avec les risques de panne ou de casse, notamment dans les mains des plus jeunes, ou tout simplement d’usure, un iPad a peu de chances de survivre aussi longtemps. Et coûte donc pour l’instant plus cher, quoiqu’il arrive.
Et ne parlons pas des problèmes d'autonomie de batterie.
Pas sûr que les élèves avec tablettes soient si avantagés que ça. A lire à ce sujet : www.vousnousils.fr/2012/02/28/pa ... bay-522349Quand bien même le coût serait abaissé, le risque d’une éducation digitale à deux vitesses grandi : les tablettes seront achetées par les écoles les plus riches ou les parents les plus aisés. On imagine mal des classes scindées en deux, entre les élèves qui peuvent se faire payer une tablette, et ceux qui doivent se contenter d’un livre papier, des conséquences à long terme pouvant en découler. Il y a donc de quoi approfondir les inégalités des systèmes scolaires, qui, comme notamment en France ou aux Etats-Unis en comptent déjà beaucoup, tout enjeu numérique mis à part.
Le lobbying d'Apple est encore perfectible. Et ce n'est pas comme si les enfants étaient face à un écran en permanence déjà chez eux.Confort de travail
Par delà la question financière, se pose celle du confort de travail avec une tablette ou un manuel numérique, notamment pendant une session de travail prolongée de plusieurs heures. Les écrans LCD ne sont pas franchement faits pour une lecture approfondie, qui peut comporter des dangers pour la vue des élèves, bien que les avis des ophtalmologistes ne soient pas unanimes sur le sujet.
Tiens c'est vrai ça...Des questions de régulation se posent également : l’Ipad n’a pas pour fonction première d’être un outil éducatif, mais plutôt de permettre de naviguer sur internet, de faire de jeux, etc.
Sûr que l'attrait des élèves risque d'être bien moindre, dans ces conditions.Il s’agirait donc de développer des gardes fous pour obtenir des iPad avec des fonctionnalités limitées aux seuls enjeux éducatifs.
Effectivement.Ce qui repose la question du prix, un iPad pouvant difficilement être vendu 500 dollars sans ses fonctions les plus attrayantes.
L'argument est percutant : ce qui convient à des adultes convient nécessairement à des enfants.Et cette possibilité existait, rien n’assure qu’Apple ou ses concurrents seraient prêts à développer des iPad limités, puisqu’il leur faudra se retrouver financièrement dans ce pari.
L’avenir de l’école n’en apparaît pas moins intimement lié avec le développement des technologiques numériques. Dans une étude, des chercheurs du Massachussetts Insitute of Technologoy (M.I.T) ont ainsi récemment noté que "presque toutes les institutions - entreprises, industrie, médecine, science et gouvernement - ont exploité les aspects de ces technologies depuis des décennies. Les jeux et les simulations ont été un élément clé de la formation de médecins et de personnel militaire. Le fait est que les grandes entreprises, le ministère de la Défense ou le monde médical n’utiliseraient pas ces outils s’ils s’avéraient inefficaces".
Une paille ! A 500€ par élève pour la version la plus économique, c'est un budget de 6 milliards rien qu'en France. Apple peut se réjouir. Sans compter que, maintenant qu'il est prouvé que l'iPad donne de meilleurs résultats aux élèves, beaucoup de parents voudront en doter leur progéniture à la maison.De plus en plus d’école en France s’équipent de tableaux blancs et d’outils numériques pour un usage pédagogique collectif. Mais il semble que deux questions cruciales se posent. En termes financiers et logistiques, il y a celle de l’équipement individuel des écoliers et des étudiants.
Oui mais faisons les choses dans l'ordre : ça on verra après.En termes pédagogiques, il y a celle de la formation des enseignants aux nouvelles technologies dans l’éducation. Car c’est encore l’enseignant qui reste le maître de l’utilisation de la technologie. Celle-ci n’est jamais aussi efficace que quand celui qui l’utilise sait en faire un usage optimal.
Une belle réflexion sur l'éducation où finalement l'enseignant n'est considéré qu'en bout de chaîne : on ne lui demande ni son expérience ni son avis. Que connaît-il de l'enseignement, après tout ?
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- Loys
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Ou encore : "Apple devient la plus grande capitalisation boursière de tous les temps" .
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Dans cette introduction, pas un mot sur les inconvénients des manuels numériques. Va-t-on en parler dans le corps de l’article ? Voyons en tout cas les avantages :Les manuels scolaires numériques, on en parle beaucoup mais on en voit peu ! Alors qu’ils font l’objet d’annonces régulières des acteurs publics et des éditeurs depuis près de trois ans, quelle est réellement leur place dans cette rentrée 2012 ?
A chaque rentrée, le débat fait la Une de l’actualité. Toute la presse relaie d’une même voix… l’inquiétude des parents quant au poids démesuré des cartables de leurs enfants ! La faute aux manuels scolaires, souvent nombreux et volumineux. A l’heure des bébés robots et des gants chirurgicaux intelligents, on peut s’étonner que le numérique n’ait toujours pas réussi à régler, à grande échelle, cette épineuse question. Et ce malgré les nombreux autres avantages qu’il comporte.
Si les atouts sont indéniables, il ne devrait pas être nécessaire de rendre l’édition numérique obligatoire. Elle devrait s’imposer d’elle-même. Il y a ici un problème de logique.> Des atouts indéniables
Il y a deux ans, nous vous parlions déjà de la dématérialisation des manuels. Le député Fourgous venait de remettre un rapport [...]. Il préconisait de « rendre obligatoire, pour 2011, l’édition bi-média de chaque ouvrage pédagogique et éducatif » puis « de disposer, en 2012, de l’ensemble des manuels numériques pour modifier les pratiques pédagogiques ».
Et je ne parle même pas du problème législatif consistant à imposer à l’éditeur le support sur lequel il doit publier.
Les sacs de mes enfants sont lourdsPourquoi un tel volontarisme affiché par les pouvoirs publics ? Parce qu’en plus d’alléger les sacs, le manuel numérique devait apporter son lot d’avantages pédagogiques et financiers.
- parce qu’ils oublient de le faire correctement. La maîtresse pourrait mettre l’accent là-dessus, mais c’est aussi à moi d’apprendre à mes enfants à s’organiser. Lorsque le sac est fait correctement, il n’est pas si lourd que cela. Je le trouve même parfois un peu léger.
- parce qu’ils ont dans leur cartables des affaires non scolaires. Lorsqu’il y a un kimono dans le cartable, c’est mon choix, pas celui de l’Education Nationale.
- parce que les pédagogues multiplient les livres-cahiers. A la place du cahier d’écolier, il y a ce fameux livre-cahier, où l’élève met les réponses dans les petites cases prévues pour. C’est le concept du cahier de vacances, qui envahit maintenant le temps scolaire - en cinq fois plus lourd, puisqu’il ne s’agit plus de révision mais d’apprentissage, et qu’il faut des exercices non pour deux mais pour dix mois.
Voilà pour la pédagogie. C’est la seule phrase de l’article qui évoque le bénéfice pédagogique que les usagers tireront de leurs manuels numériques. Ce qui pour moi devrait être le cœur du sujet est évacué en une phrase. Avouez que j’ai de quoi être frustré. Mais analysons cette phrase plus attentivement :Plurimédias et multi supports, il se veut ludique, facile à mettre à jour et à enrichir, voire annotable par les enseignants eux-mêmes.
Pour commencer, vous noterez « il se veut ludique ». Cette proposition sonne à mes oreilles comme une condamnation. Cela ressemble furieusement à « il se croit drôle », et laisse entendre que ce manuel numérique n’est pas si ludique que cela.Plurimédias et multi supports, il se veut ludique, facile à mettre à jour et à enrichir, voire annotable par les enseignants eux-mêmes.
Vous noterez ensuite que le manuel numérique n’est pas « annotable ». Il est « voire annotable ». Soyons sûr que le « voire anotable » peut se transformer très facilement en « pas annotable du tout ». Le support technique et les données seront verrouillés. Les éditeurs et les industriels se protègent, quoi de plus normal ? Mais souvenez-vous de vos cours d’histoire-géo : avez-vous passé 100% de l’année dans le manuel ? Non. Votre enseignant vous produisait régulièrement des documents de travail puisés à d’autres sources. Avec le manuel numérique « voire annotable », ne risque-t-il pas de se trouver verrouillé par le système ?
Ces deux points mis de côté, demandons-nous maintenant : avec le manuel numérique, qu’est-ce qu’un enseignant va gagner, et que vont gagner ses élèves, par rapport à une méthode numérique artisanale ?
Par méthode numérique artisanale, j’entends que l’enseignant va composer son document de cours sur ordinateur (traitement de texte), puis le diffuser en classe sur du papier, ou vidéoprojecteur, et éventuellement le poster par mail à ses élèves, le mettre sur internet, produire une version mobile, etc. Ce numérique artisanal, je pense que c’est le mode de fonctionnement de la majorité des enseignants de France aujourd’hui, sur leurs deniers personnels évidemment, la République n’ayant pas les moyens de payer un ordinateur de travail à chacun.
Notez au passage que ce numérique artisanal est plurimédia, multi support, facile à mettre à jour et à enrichir, et 100% annotable par les enseignants eux-mêmes. Et qu’un grand nombre d’enseignants (la majorité ? La quasi-totalité ?) fonctionne déjà comme cela.
Attention, le coût d’un livre papier doit être divisé par le nombre d’années durant lequel il va servir. Si les vendeurs de produits numériques ont compté un achat de livre neuf chaque année, leur statistique est un trucage. Comme il manque une source pour investiguer leur affirmation, on est obligé d’en rester là, mais on note toutefois que « jusqu’à 60% moins cher » est une borne inférieure. La location annuelle pourrait en fait coûter beaucoup, beaucoup plus cher. Rien ne nous prémunit ici contre les mauvaises surprises.Pour les familles et les collectivités, il peut aussi représenter des économies non négligeables : au Canada comme en Espagne, une location annuelle coûte jusqu’à 60% moins cher que l’imprimé.
Pas plus tard que dans trois paragraphes, l’auteur de l’article vous apprendra ainsi que « le modèle économique reste à inventer », puis que pour les économies attendues, ce sera partout sauf en France.
C’est le résultat de ces expérimentations qu’il serait intéressant d’obtenir, mais nous n’en saurons pas plus. Arrivé ici, nous avons fait le tour des « avantages indéniables » du manuel numérique. Le paragraphe suivant n’est qu’une habile transition vers la deuxième partie de l’article. Pour résumer voici la liste de ces avantages :Ainsi, à Hong-Kong, Taïwan ou encore Singapour, le manuel numérique a supplanté le papier. D’autres pays, comme les Etats-Unis, l’Angleterre ou l’Italie multiplient les expérimentations dans cet objectif.
- c’est pédagogique (mais on ne sait pas en quoi, et en tout cas pas plus que ce qu’un brave PC permet déjà).
- on fera moins mal au dos des petits enfants
- on fera des économies (peut-être)
- les autres pays font pareils, ou s’apprêtent à le faire
je ne sais pas faire des beaux dessins comme Loys
alors je les pique ailleurs – ©Gosciny-Uderzo
Ceci était l’habile transition, et nous allons nous intéresser maintenant à ces « freins » qui gênent l’essor de la technologie.Pourtant, en France, cela ne décolle pas. « Il ne s’est pas passé grand-chose depuis le rapport Fourgous. La mayonnaise prend très lentement et la généralisation n’est pas pour demain », déplore Jean Bravin, en charge des TICE au Conseil régional d’Ile-de-France. Pour cette rentrée, les versions numériques représentent tout juste 1% du chiffre d’affaires des versions papiers. A qui la faute ? Les différents acteurs pointent de nombreux freins qui restent à lever.
Loys l’a déjà noté dans ses nombreuses critiques de textes équivalents : les nouvelles technologies ne souffrent jamais d’aucun défaut : si leur déploiement ne se fait pas aussi vite que certains le désirent, ce n’est pas parce qu’elles se révèlent inadaptées aux besoins du client, mais parce qu’il y a des « freins », des « blocages », qui entravent la marche de leur nécessaire progrès.
Dissimuler les défauts du produit derrière des causes extérieures – la pesanteur du système, le sabotage des acteurs, la fatalité – est un truc rhétorique inusable, que nous retrouverons dans les paragraphes qui viennent.
La TVA réduite ne protège pas les contenus, elle protège (ou devrait protéger) les supports. C’est-à-dire le livre imprimé, avec toutes les professions qui vont avec (y compris les imprimeurs et les libraires). Par ailleurs, 15 points d’écart, ce n’est pas énorme si réellement le numérique permet des gains de 60%. Ou pour dire les choses autrement, si 15 points de TVA suffisent à mettre le modèle par terre, c’est qu’il n’est pas si solide que cela.> « Le modèle économique reste à inventer »
Sur le plan économique d’abord. « Nous étions soumis à une TVA à 19,6%, là où les imprimés bénéficiaient du taux réduit sur le livre à 5,5%. Quinze points d’écart, c’était intenable », analyse Pascale Gélébart, directrice de Savoir Livre, une association animée par les six principaux éditeurs de manuels. Bien que la loi française ait été modifiée depuis le 1er janvier 2012 l'Union européenne devrait forcer le gouvernement à revenir en arrière, pour non respect de la directive TVA, qui lie les 27 Etats membres. « Nous sommes des éditeurs, pas des imprimeurs. Les contenus que nous produisons sont indépendants des supports et devraient donc être soumis aux mêmes normes. Nous espérons que l’UE entendra notre appel », ajoute-t-elle.
Le millefeuille administratif français est le pire des boulets que nous a laissés François Mitterand, mais il n’empêche pas nos élèves de recevoir chaque année leurs manuels imprimés. Si la logistique du livre numérique est si difficile, on voit mal pour quelle raison on peut en faire reproche à un système qui approvisionne correctement nos écoles en livres imprimés.D’un niveau à l’autre, le parcours d’achat peut également être compliqué. « En primaire, ce sont les communes qui achètent les livres, selon un décret de 1880. Au collège, c’est l’Etat qui est en charge des imprimés, tandis que les Conseils généraux acquièrent les outils numériques. Au lycée, ce sont les familles ou les Conseils régionaux », détaille-t-on au Syndicat national de l’édition. Difficile donc d’aboutir à une politique commune en la matière. « Seuls des crédits fléchés vers le numérique, comme en Grande-Bretagne, permettraient une acquisition rapide et la démultiplication des usages », analyse Pascale Gélébart.
Le « parcours d’achat » ici semble un bouc émissaire.
Au sujet de la réutilisation du travail de l’enseignant sur son manuel numérique, je vous conseille ce post :Selon Jean Bravin, « le problème est aussi celui de la propriété intellectuelle ». « Un manuel imprimé qui a du succès rapporte chaque année des dizaines de milliers d’euros à ses ayants droits. Il existe là un véritable lobby des éditeurs et des auteurs. Demain, si les enseignants enrichissent un manuel numérique, que deviennent ses droits d’utilisation ? Faut-il payer à nouveau des licences ? Le débat n’avance pas », s’agace-t-il.
www.neoprofs.org/t21080-manuels- ... s-licences
Vous y découvrirez les réponses dilatoires de certains éditeurs à une enseignante qui découvre l’un des problèmes posés par la limitation des droits sur le manuel numérique.
Curieusement, la question de la propriété intellectuelle n’est abordée ici que pour ce qui concerne les éditeurs et les auteurs. Face à eux, on nous montre des enseignants naïfs, victimes de l’arnaque des premiers. Entre les deux, nous ne voyons pas, mais ils sont là en embuscade, les fournisseurs de matériel. Leur objectif, c’est de dégager un bénéfice, à coût constant, donc en taillant dans la rémunération des auteurs et des éditeurs traditionnels.
Leur stratégie : pointer du doigt un « lobby ». Celui dont ils veulent détourner une partie du pactole.
Et si l’on n’arrive pas à faire rendre gorge aux éditeurs, ce sont les utilisateurs –les parents et la puissance publique- qui paieront le surcoût.Résultat : la France apparaît comme l’un des rares pays où la généralisation des manuels numériques pourrait coûter aussi cher, voire plus, que les manuels imprimés. Certains enseignants n’hésitent pas à parler « d’arnaque », tandis que les collectivités soulignent que « dans un contexte budgétaire difficile, il n’est pas envisageable d’augmenter les crédits ».
Notez l’énonciation : La syndicaliste « avance » une critique, le journaliste et ses lecteurs ne sont pas obligés de la suivre. C’est qu’on évoque ici des désavantages des produits numériques. Il faut rester prudent.> Un outil parfois difficile à appréhender
Sur le plan pédagogique ensuite. Si les enseignants n’hésitent pas à innover au travers du numérique, ceux-ci ont parfois du mal à appréhender ces nouveaux manuels : « Malheureusement, en l'état actuel, ils comportent plus de désavantages que d’avantages », avance Stéphanie de Vanssay, chargée des questions du numérique à l’école au syndicat des enseignants UNSA.
La syndicaliste spécialisée en numérique demande des formations continues au numérique. Elle est dans son rôle. Mais il y a plusieurs centaines de milliers d’enseignants à former. Est-ce bien réaliste ? Ne faudrait-il pas plutôt produire des ergonomies moins complexes ?« Leur utilisation reste complexe, ce qui les réserve aux enseignants habitués à l’informatique et à l’aise dans la gestion de leur classe », regrette-t-elle. D’où un réel besoin de formations adaptées.
Améliorer les produits, il semble d’ailleurs que ce soit l’objectif :
Mais ne serait-il pas plus sain de ne se lancer dans l’aventure que lorsque les produits seront au point, lorsqu’une ergonomie standard se sera imposée ?Les éditeurs entendent ces remarques : « Nous apprenons en marchant. Chaque rentrée comporte son lot d’améliorations, souvent fondées sur des recherches en sciences cognitives ». Les catalogues se sont d’ailleurs enrichis : près de 1.000 titres sont proposés en 2012, du simple « manuel numérisé » au « manuel multimédia enrichi » qui peut être modifié par l’enseignant. En parallèle, de plus en plus de professeurs s’organisent en collectifs, pour construire leurs propres ressources numériques, gratuites et open-sources.
Pour vous, contribuable, rien ne presse. Pour les équipementiers, c’est le contraire : c’est lorsque le produit est tout frais qu’on a le plus de chance de le vendre cher, et de constituer une clientèle captive. La dernière phrase sonne d’ailleurs comme une menace pour les éditeurs de contenu : les équipementiers peuvent parfaitement travailler avec le gratuit et l’open-source. Donc tremblez, éditeurs, si vous ne passez pas au manuel numérique.
Si les collégiens, les lycéens et les parents sont d’accord, le débat est clos ? Ni les enseignants, ni les bailleurs de fond ne sont invités à donner leur avis ? On touche ici à la principale difficulté que connaît l’éducation en France, qui tient à ce que parce que tout un chacun est passé sur les bancs de l’école, tout un chacun s’estime expert en pédagogie.> Un besoin d’équipement pour lever « la peur de la panne »
La nécessité d’utiliser les nouvelles technologies à l’école ne fait plus débat : 94% des collégiens, 89% des lycéens et 85% des parents pensent qu’elles sont nécessaires et que leur impact est positif.
C’est d’autant plus étrange que personne ne s’estime dentiste après s’être fait poser un plombage, ni chirurgien après un passage sur le billard. Il ne viendrait à personne l’idée qu’on puisse rembourser un médicament sur la base d’une enquête d’opinion : on ne se demande pas si 94% des cancéreux ont jugé positivement l’impact du Probitairban pour décider de son remboursement par la sécurité sociale.
Manifestement, les techniques de l’enseignement obéissent à d’autres lois.
La « peur de la panne », je vous laisse deviner dans quel sens penche ici la connotation.Pour autant, une nette majorité a le sentiment que le matériel disponible est insuffisant. En découle chez les enseignants une réelle « peur de la panne ». « Il s’agit de l’une des populations les plus technophiles, mais le passage à l’échelle est compliqué.
Il est même dommage d’avoir placé ensuite ce « passage à l’échelle », qui ne veut rien dire, et qu’on aurait plus agréablement remplacé par un « passage à l’acte ». Voyons :
« les enseignants [...], une réelle peur de la panne [...] mais le passage à l’acte est compliqué. »
Notre journaliste a vraiment loupé une belle occasion de soigner sa névrose scolaire.
Classe tonique, quelle belle litote ![...], mais le passage à l’échelle est compliqué. Il faut gérer une classe tonique,
La France est dans le dernier décile de l’enquête PISA 2009 pour ce qui est de l’ambiance de travail à l’école. C’est sans doute parce que nos classes sont « toniques ».
« Incivil », « Indiscipliné », « bordélique » auraient été trop ringards, chevènementiste ou politiquement incorrects. Nos classes sont donc toniques.
Pour un peu, le monde entier nous les envie.
http://md0.libe.com/photo/246985/?modified_at=1297857535&ratio_x=03&ratio_y=02&width=476
un dessin tonique paru dans un journal tonique – © Laurent Lolmède, Libération .
Revenons à nos enseignants, constituant une population des plus technophiles, mais qui souffrent collectivement d’une « peur de la panne » :
Les pannes existent-elles vraiment ? Le journaliste semble être fondé à en douter. Il prend de nouveau ses distances avec la syndicaliste : par un discret « selon elle », il lui restitue l’entière responsabilité de son argument. Regardez surtout comment la citation est introduite : la syndicaliste se « justifie » ! Elle n’est pas dans la proposition, ni même dans la critique constructive, on nous la montre sur la défensive, elle essaye de protéger les freineurs, les saboteurs. Si je m’écoutais, j’irais même gloser sur l’assonance entre « justifie » et « juste un fantasme », qui montre bien ce que nous devons penser de ses justifications.[..] « Le bug technique arrive, ce n’est pas juste un fantasme », justifie Stéphanie de Vanssay. Selon elle, « un enseignant qui débute, ou qui pense que son autorité est fondée sur son infaillibilité, se retrouve alors dans une situation de fragilité, voire de panique ».
Si l’article prend ses distances avec la réalité des pannes (ce qui est « réelle », c’est la peur, pas la panne), la syndicaliste, elle, semble dire que la panne fait partie de la normalité, qu'il faut l'accepter, et que ce qui n'est pas normal, c'est que le prof ne sache pas la gérer. Enseignant en informatique, j'ai la hantise du pépin technique. Je ne pense pas que la panne mette en cause une quelconque "infaillibilité", ni me mette en situation de fragilité. C'est plus simplement qu'une panne est souvent difficile et longue à soigner, et qu'une panne en début de cours, c'est parfois le cours qui saute.
J'enseigne à des adultes, ou presque adultes. Je m'imagine maintenant face à des enfants ou des adolescents, dont l'attention doit être tenue en permanence, dont la sécurité m'aurait été confiée (responsabilité pénale) et que je ne peux donc pas laisser à eux-mêmes le temps de régler la panne. Je m’imagine dans une école élémentaire ou un collège, avec un support informatique réduit à rien ou pas grand-chose. En cas de panne, je fais quoi ? Je mets mes élèves en récréation ?
Solution évidente : l’enseignant doit préparer deux cours, un avec support numérique, et l’autre pour la panne. Et si l’administration lui fournit de l’argile, entre minuit et six heures du matin il pourra faire des briques.
Expérience personnelle : j’ai donné une initiation à Google Earth en maternel, sur un poste antédiluvien, avec une connexion très bas de gamme, dans la pourtant richissime académie de Paris. Un public de 6 élèves, devant qui je devais batailler pour obtenir qu’ils restassent assis entre deux chargements de page. Equiper 32.000 écoles élémentaires est effectivement un « gros chantier ».Si les établissements ont vu leurs équipements s’améliorer nettement ces dix dernières années, « le débit reste parfois insuffisant, tandis que la gestion des réseaux locaux et des accès internet est très problématique », précise Jean Bravin. Le plus gros chantier réside dans les 32.000 écoles élémentaires, aux moyens très hétérogènes.
Nous avons déjà du mal à offrir à nos lycées et nos universités l’équipement pour enseigner la programmation. Alors équiper les écoles et les collèges pour faire autre chose que de l’informatique, on nage dans le délire économique.
Etonnez-vous après si cela coûte cher !Les enquêtes d’usages, menées en 2010 et 2011 par Savoir Livre, démontrent que les manuels numériques sont finalement utilisés en complémentarité et non en substitution des imprimés.
Analysons ici les marqueurs d’énonciation qui viennent infuser dans nos cervelles ce que l’article n’a pas réussi à démontrer, mais qui, dans cette conclusion, va construire l’impression que nous retiendrons de tout l’article :Alors, les écoliers français, condamnés ad vitam aeternam au papier ? Pas certain. « La généralisation va dans le sens de l’Histoire. La vitesse de basculement est juste difficile à prévoir. Ce sera davantage une évolution qu’une révolution », conclut Pascale Gélébart.
- Rester au livre papier est une condamnation, une condamnation à perpétuité - comble de l’horreur, une perpétuité en latin !
- Les méthodes traditionnelles sont toutes ici englobées dans cette condamnation du papier. On aurait pu parler d’imprimerie, de livre imprimé, comme ailleurs dans l’article. Mais l’imprimerie a des connotations trop positive : Gutemberg, l’humanisme et la Renaissance. Le papier sent beaucoup plus la poussière d’un vieux grenier, renvoie à des idées d’enfermement, laisse entendre si facilement l’état d’arrestation : Elèves, vos papiers !
- Du manuel numérique, on n’attend pas une simple diffusion. Tous les élèves de France devraient en disposer dans les meilleurs délais. On va donc convoquer le sens de l’Histoire, avec sa belle majuscule, et décréter la généralisation, avec sa discrète connotation militaire et sa mobilisation générale.
- Le passage au numérique est un basculement : c’est comme un mouvement sous l’action de la pesanteur, auquel il serait vain de s’opposer. Un petit caillou irait rouler, seul un gros rocher bascule. L’impudent qui s’interpose sur sa trajectoire se fera évidemment écraser.
Voici comment, pour les besoins de la cause, faire un article rempli de généralités déconnectées de l’expérience des enseignants et de leurs élèves.
Nous avons vu passé en escadrilles des chiffres venus d’on ne sait où et ne menant nulle part. Un clignement d’œil a suffi pour faire défiler devant nous plus d’un millier de titres. Complexe, ludique, économique, nous avons enfilé les épithètes sans jamais atteindre ce que ces mots recouvrent d’expérience vécue. La grande cohorte des poncifs – les lobbys, les freins, la marche du progrès – à joué pour nous son spectacle de guignol. Pas un exemple concret, pas une seule description d’une mise en situation. Que dirait-on du journaliste qui rendrait compte d’une guerre en n’interviewant que les états-majors ?
C’est qu’ici, les arguments ne sont que des faire-valoir. Ils ne sont pas là pour rendre compte du réel, mais pour donner l’impression d’une analyse intelligente, surplombante, de la question. Le sens est un habillage, une simple opération publicitaire, et le plus important se trouve derrière les mots, dans ces connotations qui toutes pointent dans la même direction : Une critique du manuel numérique n’est pas concevable, ce produit incarne le sens de l’Histoire, ses détracteurs cumulent imbécillité et malfaisance.
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- Loys
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Quelle explication de texte magistrale : c'est de la dentelle sémiologique, brodée main. Je me sens tout revigoré, merci.
J'aime beaucoup la notion de "numérique artisanal", je crois que je vais la faire mienne.
Pour parachever, je commenterai le seul titre :
L'expression "faire décoller", venue tout droit du monde marketing, inscrit d'emblée cette réflexion dans la seule perspective qui anime cet article, une perspective non pas pédagogique ou républicaine, mais commerciale. Le problème ne porte évidemment pas sur la pertinence du numérique, mais sur la stratégie pour l'imposer.Manuels scolaires : comment faire décoller le numérique ?
Pour l'actualité du livre numérique, je renvoie aussi aux critiques formulées par l'inspection générale dans son tout récent rapport de septembre 2012 .
Quelques extraits p. 29 sq :
Le catalogue incite à aller vers des produits déjà connus, ou des manuels dont on utilise par ailleurs la version imprimée. Il contraint parfois à l’acquisition simultanée de la version papier et de la version numérique, car cette dernière n’est compatible qu’avec la plus récente édition imprimée. En outre, seul le niveau du collège (où les manuels sont pris en charge par l’État) propose des manuels numériques pour l’élève. Dans le premier degré et le lycée (où la prise en charge revient aux parents et aux collectivités), seuls les manuels numériques pour l’enseignant sont éligibles au CCR. C’est sans doute sur ce point de l’orientation de l’offre que le dispositif apparaît le plus fragile. Les manuels numériques (dont beaucoup ne sont encore que des manuels numérisés plus ou moins enrichis) représentent 60 % de l’offre ; le multimédia pédagogique 31,6 % ; les dictionnaires et ouvrages de référence 1,8 % ; le soutien scolaire 4,6 %22. Or, à de très rares
exceptions près, les enseignants rencontrés aussi bien dans le premier que dans le second degré situent leurs besoins en matière de ressources numériques hors du champ trop contraint, trop balisé et souvent trop coûteux du manuel numérique. Comme on le verra ci-après (partie 3 du rapport), ils veulent pouvoir construire, articuler et partager avec leurs élèves des ressources diverses puisées à plusieurs sources.
En tout état de cause, la sous-utilisation des crédits disponibles et le retard pris dans l’acquisition des ressources disent bien assez l’incompréhension des communautés éducatives face à un ensemble de propositions difficilement lisibles et dont l’utilité pédagogique n’est pas apparue clairement. À cet égard, les chiffres parlent d’eux-mêmes, car, comme on vient de le voir, à la fin de l’année scolaire, seuls 38 % des crédits disponibles ont été consommés.
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- Loys
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