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Les manuels numériques
- Loys
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L'étude étant commandée par une instance ayant tout intérêt à la promotion du manuel numérique, à savoir les éditeurs (malgré un nom très neutre : "Savoir lire"), mérite une certaine circonspection.
40% des enseignants au LGT "enseignant depuis plus de deux ans avec un manuel numérique"... et je n'en connais pas un seul ?
A vrai dire l'étude ne dit pas comment a été constitué l'impressionnant panel de 15 283 questionnaires on-line. Sur la base d'un fichier et lequel en ce cas ?
Une conclusion assez grandiose :
15% d'enseignants estiment qu'à moyen terme le manuel numérique aura supplanté le manuel papier, c'est sensiblement plus qu'en 2011 (9%).
=> Il y a nécessité à accompagner les 85% d'enseignants qui ne souhaitent pas une substitution totale du papier dans cette transition numérique.
Complément : "Livre scolaire numérique : «l’essayer, c’est l’adopter »"
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En fait, ce sont surtout les élèves qui l'utilisent, car, avec une excellente classe, je fais une expérience pédagogique tourneboulo-ébouriffantesque de "classe inversée". J'en présenterai ici même les résultats, la "classe témoin" étant une autre troisième qui subira les mêmes évaluations... :transi:
Sinon, je ne connais aucun autre professeur, dans mon établissement, utilisant ces manuels...
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- Loys
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Les manuels Sésamath sont une version libre et gratuite (distribués sous une licence libre) des manuels classiques des grands éditeurs, avec leurs qualités (beaucoup d'images, de la couleur, des exercices très nombreux et des activités à ne savoir qu'en faire) et leur défaut : pas de cours, pas d'exposition structuré des notions au programme, mais seulement des fiches récapitulatives réduites au minimum. En pratique, les collégiens n'ouvrent leur manuel que pour faire leurs exercices. La différence avec un manuel papier est faible :
- mon fils n'a pas un gros livre à promener régulièrement de la maison au collège.
- au lieu de faire ses exercices en ouvrant son manuel, il fait ses exercices sur son cahier, devant un écran d'ordinateur ou de tablette,
- au lieu de ne pas ouvrir son livre pour réviser ses leçon (la partie cours des livres de maths de collège ou de lycée étant indigente), il ne consulte pas son manuel numérique pour réviser ses leçons.
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Ah, si on pouvait contraindre les pratiques des enseignants, lesquelles résistent bêtement aux bons conseils d'un consultant éclairé...Le numérique, ça devrait être obligatoire (1), me demandais-je il y a plus de trois ans déjà sur le ton de la plaisanterie.
Merci Michel Guillou ![...] Ce qui semble être un heureux effet du numérique, l’incitation au travail avec les autres, à coopérer, à collaborer, à construire ensemble, s’avère très vite très contrariant quand, justement, les autres cumulent inculture et refus de s’engager.
Non ?C’est ainsi, me dit-on, du côté de ceux qui font des efforts et se lassent de les voir annihilés par l’inertie, voire maintenant de plus en plus, par l’attitude passéiste déterminée des opposants au numérique, car il en existe.
C'est toujours sympathique.[...] « Enseigner avec le numérique ne peut pas être un choix pédagogique »
C’est ainsi, avec ces mêmes mots, que s’exprime à juste titre une jeune professeure de français enthousiaste mais lasse de la paresse et des reculades de ses collègues.
C'est lamentable. Quel dommage que cette collègue ne soit pas inspectrice !Elle s’appelle Aurélie Foucault-Texier puisqu’elle m’a autorisé à donner son nom. Les équipes pédagogiques sont ainsi fragilisées, me dit-elle aussi, dans son collège des Yvelines pourtant bien connecté et équipé, par l’attitude froide et et les pratiques pédagogiques particulièrement désuètes d’une partie de leurs membres.
Mais faire un cours sans Internet en 2015, comment est-ce possible ?Ces derniers continuent à dispenser des cours magistraux lénifiants sans jamais utiliser Internet ou l’espace numérique de travail dont disposent le collège et donc les élèves.
Les malheureux !Ces derniers, comme leurs parents, s’en trouvent désemparés, ne sachant à quel saint se vouer.
Bah, une tablette remplaçant au moins un manuel, on se demande où est le problème...Comment convient-il de rendre les devoirs faits à la maison ? Sous forme papier ou numérique ? Convient-il d’apporter les manuels scolaires papier en classe ou se servira-t-on des manuels numériques ? Les élèves n’en savent rien car ces conditions de travail changent d’un cours à l’autre, d’un professeur à l’autre…
Vivement que Michel Guillou puisse exercer une autorité hiérarchique dans l'Education nationale !La plaisanterie a assez duré
Et heureusement, sans consulter les enseignants la plupart du temps : il y a toutes les raisons de s'en féliciter.Ce sont les collectivités locales qui sont chargées du raccordement à l’Internet, des achats de matériels et de l’équipement, de leur entretien et de leur maintenance, des achats de ressources pédagogiques. Parmi ces dernières, nombreuses parmi ces collectivités sont celles qui ont compris l’importance d’investir dans l’achat de manuels scolaires numériques, dématérialisés donc.
Ah...Il s’agit là d’un engagement résolu de leur part pour répondre à la demande des professeurs...
Quel scandale !...mais aussi pour accompagner la stratégie numérique de l’État. Et pourtant, nombre d’enseignants, malgré cette incitation, malgré souvent la décision contraire prise en conseil pédagogique, continuent à utiliser les réserves de manuels scolaires papier voire à commander de nouvelles séries.
Grâce surtout à ceux qui ont convaincu les collectivités d'acheter des manuels numériques.Les éditeurs scolaires ne s’en plaignent pas et se frottent les mains qui voient là l’occasion de faire une double affaire.
Parce que les TNI, les tablettes, les ordinateurs pour tous les élèves en revanche...Il en va de même des lourdes photocopieuses achetées il y a un bon moment et qui continuent à être entretenues et maintenues à grands frais — ceux du contribuable.
Afin qu'ils les impriment.Les professeurs continuent à s’en servir très largement pour distribuer des quantités impressionnantes de documents papier plutôt que de se préoccuper de les numériser et de les mettre à disposition des élèves sur leur espace personnel en ligne.
TINA !L’école n’a plus le choix, les disciplines n’ont plus le choix et les enseignants non plus.
La politique de l'ultimatum, en somme. Ce serait assez amusant !La révolution numérique de l’école est en marche n’en déplaise aux grincheux et nostalgiques de l’école de Jules Ferry, même en version 3.0. Les collectivités territoriales lui rendraient un fier service en uniformisant leurs politiques d’équipement et de fourniture de ressources.
Commençons par fermer les CDI et interdire les livres à acheter aux élèves.Le zéro papier inutile puis le zéro papier doivent être des objectifs simples à atteindre pour peu que les conseils pédagogiques, aidés en cela par des politiques locales résolues, convaincues et compréhensibles, prennent les décisions qui s’imposent et qui sont à leur portée :
Il faudra également interdire les examens sur papier.
Bien pratique pour annoter les textes ou donner des interrogations...ne plus acheter de photocopieuses et, pour celles qui restent, limiter leur utilisation au seul domaine administratif, dans un premier temps ;
C'est-à-dire qu'il faudrait également consacrer les crédits dévolus non seulement à l'achat de manuels numériques (ou plus exactement à la location de licences...), à l'installation du haut-débit et du wifi dans toutes les classes... Sans parler des tableaux numériques, de la gestion et de la maintenance de tout ce parc informatique. Pas sûr que les crédits y suffisent, compte tenu du fait que les licences coûtent presque aussi cher que les manuels imprimés...ne plus acheter de livres scolaires sous la forme traditionnelle et consacrer les crédits dévolus à cet effet à l’achat de manuels numériques dont il sera, à titre secondaire, intéressant de vérifier qu’ils sont granulaires et interopérables
On pourra même accéder aux pages pornographiques de Wikipédia !— y retrouvera-t-on ce Botticelli et les merveilleux autres tableaux des Lagarde et Michard, qui furent la cause de mes premiers émois d’adolescent ?
Finalement cet article a le mérite du cynisme : la pédagogie numérique commence par la mise à mort de la liberté pédagogique.À ces deux conditions-là, il sera plus facile ensuite de changer les programmes et les examens et de faire évoluer les postures magistrales, la transmission des connaissances et l’acquisition de compétences à l’heure du numérique. De telle manière à rendre de fait le numérique obligatoire.
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"Une histoire d'ampoule"
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