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Oodoc - "Comment "apprendre mieux" avec les nouvelles technologies ?" (26/03/12)
- Loys
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Ce communiqué est d'ailleurs judicieusement recensé sur le Scoop-It de Marie-Anne Paveau, laquelle critique "les aspects éthiques" de mon expérience et ne veut pas me laisser "le monopole de la morale"... en s'appuyant notamment sur ce communiqué d'un site sans scrupule, qui cherche à vendre aux élèves stressés les corrigés les plus douteux !
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- Loys
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Il ne faut évidemment pas attendre le moindre début de justification argumentée à cette affirmation, à cette injonction de modernité en forme de pétition de principe : ce qui est moderne est nécessairement meilleur. Oodoc, profitant de l'angoisse scolaire d'élèves de moins en moins bien préparés à ces méthodes, gagne pourtant beaucoup d'argent grâce à "l'absence d'évolution et l'obsolescence des méthodes d'évaluation actuelles".L'expérience originale menée par M. Loys BONOD, professeur de Lettres, a le mérite d'avoir mis en exergue l'absence d'évolution et l'obsolescence des méthodes d'évaluation actuelles des élèves comme l'attestent également certaines études d'associations de parents d'élèves.
On pourrait par ailleurs s'interroger sur les propres "méthodes d'évaluation" auxquelles recourent les comités de lecture de Oodoc pour valider les documents mis en ligne, car si elles ne sont pas "obsolescentes", elles ne sont guère efficaces au regard de la nullité patente du corrigé de commentaire qu'Oodoc m'a permis de publier. Si l'on se réfère d'ailleurs à la qualité générale des documents mis en ligne par Oodoc, mon expérience n'est en tout cas pas "originale" par la médiocrité de mon document.
En s'associant enfin aux parents d'élèves, Oodoc cherche sans doute à gagner une légitimité à parler de l'éducation en France que cette entreprise commerciale n'a absolument pas. Je ne suis pas certain que beaucoup de parents d'élèves apprécieraient de se retrouver associés à Oodoc.
Il n'y a ici aucune lacune, puisqu'un commentaire de texte, comme de nombreux autres exercices scolaires d'ailleurs, est un exercice personnel et ne nécessite aucune recherche documentaire. Réduire l'enseignement à la recherche d'information est une aberration pédagogique.Elle met également en lumière les lacunes pédagogiques quant à la recherche et la vérification d'informations ainsi que le recoupage des sources qui sont pourtant des compétences essentielles que doivent avoir nos élèves dans notre société de l'information : dans leurs études, dans leur future vie professionnelle ou dans leur vie quotidienne.
Quant aux "lacunes pédagogiques quant à la recherche et la vérification d'informations ainsi que le recoupage des sources", elles semblent bien s'appliquer à Oodoc également. A aucun moment les diplômes ou l'identité que j'ai allégués n'ont été vérifiés. Ne parlons évidemment pas des droits d'auteur, puisque le même faux corrigé était publié simultanément chez un concurrent, Oboulo.
"nos élèves" ? Depuis quand les élèves de l'école publique sont-ils les élèves de Oodoc ? C'est sans doute cette prétention qui autorise Oodoc à porter des jugements de valeur sur les exercices de l'école publique ?"... qui sont pourtant des compétences essentielles que doivent avoir nos élèves dans notre société de l'information"
Je suis curieux de lire la suite !Remise en cause de l'égalité des chances
Les sites de corrigés payants s'érigent donc à eux seuls en représentants des "nouvelles technologies" : il fallait oser !Pour masquer ces lacunes, M. BONOD, à travers son expérience, a choisi comme boucs émissaires les nouvelles technologies...
Pourtant on peut bien se demander ce que ces sites ont de "nouveau" ou de "technologique", si ce n'est de mettre en ligne des documents, permettant une sorte de plagiat autorisé parce que payant. Car c'est, quand on y réfléchit, une façon de légitimer le copier-coller par une transaction commerciale : il ne s'agit plus d'un vol, l'auteur autorisant en quelque sorte à le piller contre rémunération. De plus les élèves, sur le modèle de l'édition imprimée, font naturellement davantage confiance à des sites payants qu'à des sites gratuits.
Il faut donc considérer les corrigés tout faits comme des "ressources éducatives et pédagogiques" : mon expérience a montré ce qu'il fallait en penser....et plus particulièrement les sites Internet de mise à disposition de ressources éducatives et pédagogiques.
Je confirme puisque je n'ai pas touché d'argent : loin de moi l'idée d'accuser les sites de corrigés en ligne de malhonnêteté !Cette mise en cause est faite à tort puisqu'il s'avère que le corrigé mis en ligne par M. BONOD sur Oodoc.com n'a jamais été consulté !
Ce qu'oublie de rappeler Oodoc en revanche, c'est que les sites de corrigés ont mis en ligne gratuitement "l’introduction, le plan et des extraits importants" : l'essentiel du corrigé était accessible pour les élèves, comme j'ai pu le constater dans les copies. Pour preuve, le faux corrigé était le seul de mes marqueurs à mentionner "Anne de Beaunais" (sur Wikipédia il s'agissait seulement de "Melle de Beaunais").
C'est vrai que vouloir apprendre à ses élèves à lire et comprendre un texte par eux-mêmes, c'est un "combat d'un autre temps".Plus grave, cette mise en cause qui apparait comme un combat d'un autre temps est surtout préjudiciable à l'égalité des chances.
Où on retrouve l'argument de la triche universelle, mais avec cette originalité qu'elle est ici revendiquée : la triche pour tous !En effet, dans cette expérience, combien d'élèves ont réalisé leur devoir grâce à un membre de leur famille, combien d'entre eux ont fait appel à un professeur particulier, combien d'entre eux ont recopié un livre d'une bibliothèque familiale bien fournie ?
Oodoc rétablit donc, pour quelques euros et contre l'école républicaine, l'égalité des chances. Ou plus exactement l'égalité de la triche.Toutes ces méthodes ont un seul point commun : l'inégalité d'accès entre les élèves.
Les professeurs de lettres, conscients du fléau, n'évaluent plus le travail à la maison...Or ces élèves se trouvent valorisés par leur professeur sous prétexte qu'ils n'ont pas trouvé l'information sur Internet !
...de ceux qui peuvent payer...Les nouvelles technologies de l'information et les acteurs éducatifs présents sur ces nouveaux médias contribuent pourtant quotidiennement à favoriser l'égalité des chances en rendant disponibles au plus grand nombre...
Un corrigé tout fait de commentaire n'est pas une "source d'information", mais une source de copier-coller de l'interprétation d'autrui. Une interprétation d'un texte littéraire ne peut en effet en aucun cas être assimilé à de l'"information"....des sources d'informations qui jusque là n'étaient pas accessibles...
Tout est dans la précaution oratoire ("si elles sont utilisées intelligemment"). Car précisément, les élèves n'ont pas la maturité nécessaire pour apprécier la qualité ou la pertinence des informations. Et en rappelant que substituer à la réflexion personnelle des élèves la réflexion d'autrui ne peut de toute façon pas être considéré comme un progrès éducatif.... et qui - si elles sont utilisées intelligemment - peuvent contribuer à l'amélioration du savoir, de la réflexion et des compétences de la grande majorité de nos élèves et étudiants.
Dans l'intérêt bien compris d'Oodoc...Ne nous trompons pas de combat !
Les devoirs tout faits, c'est en effet une simplification à l'extrême.Face à la tendance naturelle et inéluctable d'une mise à disposition simplifiée et « démocratisante » des savoirs et des connaissances...
Quand à leur mise à disposition payante, qui peut douter qu'elle procède en effet d'une belle et noble intention démocratique ?
Ajoutons que les documents payants des sites comme Oodoc ne peuvent être scannés par les logiciels anti-plagiat, compliquant ainsi la recherche universitaire au lieu de la simplifier.
... et donc nos bénéfices...... la solution n'est pas de restreindre l'accès à l'information...
Voilà une déclaration vague qui ne mange pas de pain. Mais qui oublie qu'être "efficace et réfléchi" en lettres dans le secondaire, c'est s'efforcer de n'utiliser aucun contenu....mais bien de réfléchir à des solutions pédagogiques et techniques pour l'utilisation efficace et réfléchie de cette abondance de contenus.
Mes collègues seront ravis d'apprendre qu'Oodoc se compte comme acteur du monde éducatif.Pour cela, il est nécessaire, au-delà des stigmatisations, d'envisager une « grande discussion » regroupant autour de débats les acteurs du monde éducatif (professeurs et acteur du numérique)...
Une belle tirade patriotique. Pour ce qui est des "compétences fortes" de Oodoc, je me permets, au vu de mon faux corrigé publié si facilement, de douter fortement de leur existence....afin de tirer avantage de la chance pour notre pays de compter des compétences fortes (pédagogiques pour les uns, techniques pour les autres)...
Oodoc se préoccupe donc des "générations futures" : c'est une entreprise philanthropique !Dans le but de proposer une solution universelle permettant aux futures générations « d'apprendre mieux »
"accessible" pour ceux qui peuvent payer, rappelons-le. Et pour l'instant, c'est plutôt Oodoc qui tire partie de cette "formidable chance", pas les élèves. Pour reprendre l'intitulé du communiqué, "Comment "vendre mieux" avec les nouvelles technologies". :ugeek:...en tirant partie de la formidable chance qu'elles ont de vivre dans une société où l'information est abondante et accessible.
La posture philanthropique, patriotique, démocratique et républicaine de Oodoc, au service de "nos élèves" et de l'égalité des chances, est une belle imposture en vérité.
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