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Bien-être (et bienveillance) à l'école
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Dans "L'Etudiant" du 23/06/15 : "Elle a réalisé un documentaire sur des écoles où les enfants sont heureux d'aller" par Isabelle Maradan.
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Est-ce vraiment la peine de commenter ?
Détail de l’huile sur bois «Le Maître d'école» d'Egbert van Heemskerck le jeune (1687), exposée au Musée national de l’Éducation
.... dans un même but: faire du collège une zone de bien-être et non un lieu de torture.
L'enquête PISA sur le sentiment d'appartenance est fondée... sur un questionnaire adressé aux élèves.Le bien-être de l'élève, lorsqu'il est pensé, l'est sans prendre en compte son avis.
Cette enquête montre d'ailleurs que cette question est un non-problème en France, mis à part certaines questions très matérielles...
La question n'est donc pas celle des "emplois du temps" mais du volume horaire.Du côte des rythmes scolaires, tout le monde semble d’accord sur le fait que les emplois du temps actuels ne permettent pas aux collégiens de s’épanouir. Les journées de sept heures de cours sont légion...
A noter que la semaine d'un élève de 6e est de 25h de cours (soit 5h de cours par jour en moyenne) et 2h d'aide et accompagnement.
Bonjour le respect des collègues. On notera dans l'article d'autres considérations du même genre ("les profs confondent leur propre bien-être et celui des élèves", " les enseignants suggèrent de faire démarrer la journée plus tard (ce qui permet aux élèves de dormir plus longtemps, mais également aux profs de pouvoir amener leurs enfants à l’école primaire ou maternelle)" etc.).Parmi les conclusions intéressantes de cette thèse, on apprend qu’une majorité de professeurs (63%) pense que le bien-être des élèves est pris en charge au collège; 22,2% affirment le contraire, tandis que 14,8% ne se prononcent pas (bonjour l’implication).
"Bonjour l'implication" ?Chez les élèves, le oui se situe juste en-dessous de la moyenne (49,6%), contre 25,6% de non et 24,8% d’élèves ne sachant pas.
Retenons bien : un quart des élèves seulement pense que leur bien-être n'est pas pris en charge au collège.
Il y aurait plusieurs façons d'interpréter ces différents résultats.Marianne Lenoir a en outre étudié les différences de résultats en fonction de la classe et du sexe des sujets étudiés. Ainsi, 58,8% des élèves de sixième pensent que leur bien-être est pris en charge, contre seulement 38% des élèves de troisième. De façon assez marquée, les filles sont beaucoup plus nombreuses à se sentir prises en charge que les garçons (19% de non, contre 32,7% chez leurs camarades de sexe masculin).
Quel est le rapport rapport entre le "bien-être pris en charge au collège" et l'état d'esprit des élèves ?Marianne Lenoir insiste sur le fait que, dès l’entrée en classe de cinquième, l’état d’esprit des élèves semble s’altérer, l’enthousiasme du début de collège laissant place à un tempérament plus désabusé.
C'est contradictoire en ce cas puisque le sentiment sur le bien-être pris en charge est davantage dégradé en 3e.C’est effectivement un phénomène aisément constatable en collège: j’ai toujours pensé que les classes de cinquième étaient les plus pénibles à gérer (d’autres, mais ils semblent minoritaires, votent pour la quatrième).
L'effet de nouveauté est en effet passé...
Les latinistes (qui commencent en 5e) sont, par exemple, généralement plus enthousiastes que les 4e ou les 3e...
L'auteur semble découvrir la période de l'adolescence !Les petits angelots arrivés de l’école primaire un an plus tôt commencent alors à se muer en ados arrogants, encore peu conscients des limites à ne pas franchir. De fait, ils se montrent plus réfractaires à l’égard de tout ce qui touche au système scolaire, et se sentent donc moins bien traités, ce qui n’est pas tout à fait faux.
Et former à l'autonomie, ce n'est pas bien traiter les élèves.Choyés à leur arrivée en sixième (où tout leur est expliqué mille fois, y compris la couleur du stylo avec lequel ils doivent souligner le titre des sous-paragraphes), on leur demande bien plus d’autonomie lors de leur deuxième année de collège…
Avec une nouvelle contradiction dans l'article : "Les adultes voudraient avoir la possibilité de pouvoir dialoguer seul à seul avec les adolescents, afin de cerner leurs problèmes et de comprendre comment les aider à aller mieux. Les ados, eux, préfèrent généralement qu’on leur fiche la paix, soit parce que le discours des adultes les ennuie ou les effraie, soit parce qu’ils estiment qu’il n’y a de toute façon rien à faire pour eux."
L'enquête montre le contraire...De l’ensemble de ces divergences, il y a une grande conclusion à tirer: et si on se concertait, bordel? Cela éviterait que certains élèves n’associent leur bien-être qu’à l’achat de jeux pour le foyer («il faudrait un baby-foot, et aussi un flipper, et mettez-moi trois Xbox 360 tant que vous y êtes»), que les profs confondent leur propre bien-être et celui des élèves (ce qui n’est pas indissociable, certes), et que chacun maugrée dans son coin en estimant être maltraité par un système dans lequel personne n’accède à ses requêtes.
Les ados ne voudraient plus "qu'on leur fiche la paix" ?Chaque établissement (pas seulement les collèges) gagnerait à muscler son CESC, voire à créer de vraies réunions publiques mêlant enseignants et élèves, afin que les meilleures idées sortent du lot et permettent à tous de se sentir mieux ensemble. Il y aura des divergences de points de vue, des demandes émises par l’une des parties et jugées ridicules par l’autre, des problèmes de budget, mais c’est de cette façon que le débat avancera, et permettra au moins aux adultes et ados de se parler face à face, unis dans un même but: faire du collège une zone de bien-être et non un lieu de torture.
Bon, une conclusion bien plate pour un faux problème.
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Effectivement Caroline Brizard a coutume d'accabler l'école en vertu de ses préjugés.Longtemps je me suis ennuyée à l'école" : amusant... et accablant
D'une expérience personnelle, donc, tirer une leçon générale : c'est une façon de se forger un préjugé. Reste à savoir quelle part de celui qui a un préjugé vient... de lui-même.Ecrire ses souvenirs d'école est un exercice classique. Des grands auteurs y ont excellé. A cette rentrée, Lola Vanier, 27 ans, surgit toute fraîche de l'anonymat pour conter les siens. Drôles et graves à la fois.
Lola Vanier publie un livre choc sur l'ennui à l'école à la rentrée 2015. (Nicolas Pavan libre de droits)Lola Vanier publie un livre choc sur l'ennui à l'école à la rentrée 2015. (Nicolas Pavan libre de droits)
Sa dernière année d’université en master d’arabe lui a servi de révélateur. Une fois de plus, Lola Vanier, 27 ans, y a croisé des enseignants pleins de morgue, prisonniers d’un système éducatif déshumanisé, et cette expérience a brusquement fait sens.
En tout cas, un master s'obtenant en principe à 23 ans, Lola Vanier a bien prolongé sa scolarité..
Tentative de généralisation très subjective. Les chiffres de PISA ont cette vertu d'avoir été obtenus par un questionnaire posé aux élèves.Elle écrit au début de son livre (1), en librairie ce jeudi 27 août :
J’ai compris que mes chagrins et ceux de mes camarades à l’école, au collège et au lycée, n’étaient pas de petits chagrins de mômes, de petites vexations d’adolescents susceptibles mais bien de profondes failles dans la maison de l’Institution."
Rien que ce genre de propos devrait discréditer son auteur.Défiance mutuelle
Elle a donc replongé dans ses impressions d’élève, au collège puis au lycée publics, à Paris : dans le système qu'elle décrit, les enseignants - beaucoup d’entre eux en tout cas - anesthésient l’envie d’apprendre et transmettent un savoir postiche.
Ah... c'est quelque peu différent. Pour qu'un savoir ne soit pas postiche, il faut que Lola Vanier ne se sente pas "superflue".Elle écrit :
On m’a enseigné un monde de connaissances dans lequel ma présence était superflue."
C'est vrai que des élèves qui écoutent, c'est un vrai scandale. Comprendre que Lola Vanier n'a pas pu parler tout son saoul en classe ?Avec humour, elle égrène ses déceptions scolaires. L'école qu'elle a fréquentée ne semble pas avoir été touchée par les réformes qui suscitent tant de débats fiévreux. Interdisciplinarité ? Travail par projet ? Participation ? Rien du tout ! La passivité est la règle. Pour moi, le cours magistral a été une réalité constante de la primaire jusqu’à l’université. Tout est fait pour que les élèves écoutent et que les professeurs parlent."
En tout cas, un livre qui tombe à pic pour la réforme du collège et chroniqué en ce sens par Caroline Brizard !
Un petit peu quand même.Pour autant, elle n'accable pas les adultes.
Et c'est forte de sa grande expérience de l'enseignement en tant qu'élève que Lola Vanier peut délivrer cette forte leçon.Ils font ce qu'ils peuvent, avec ce qu'ils ont appris. Enseigner autrement ne s’improvise pas.
"Croqués sur le vif"... ou croqués une quinzaine d'années après ?Ennui quotidien
Ses portraits sont croqués sur le vif : le professeur d’anglais se répandant en remarques sarcastiques pour ne pas perdre la face ; le professeur d’histoire-géo dictant son cours sans jamais poser une seule question à sa classe ; un autre se perdant dans des digressions infinies sur le sentiment national - si loin du sujet qu’elles en deviennent drôles ; la professeur de SVT en guerre avec ses élèves, qui du coup la laissent se débattre avec un rétro-projecteur rétif… Lola Vanier nous assied en classe avec elle, et c’est très amusant. Avant d’être accablant.
Et toujours ce "nous" étrange...Elève, elle n’avait pas encore les mots pour le dire, mais dix ans après, elle dénonce la hiérarchie stérile, l’ennui quotidien :
Nous comptons les secondes qui passent, pour rester éveillés et vivants [...] Je reste silencieuse mais mon cerveau bouillonne, explose."
Voilà qui est très mesuré, encore une fois...Elle a rétrospectivement le sentiment d’un énorme gâchis devant tout ce temps perdu, inutile, où elle n’a rien appris.
"Excessif" ? Si peu... Et si c'est "sincère", l'excès peut devenir vérité.Cela se chiffre ! En histoire, par exemple, à raison de 78 heures de cours par an, pendant 15 ans. Et pour quoi finalement ?
Pour rien ! L’école fait de l’Histoire une vulgaire succession de faits à engloutir sans plaisir, ni mode d’emploi, ni digestion, ni lien."
C'est excessif sans doute, mais le ton est tellement sincère…
Vive les élèves "partenaires" sans "hiérarchie" !Le rêve d'une école fraternelle
Lola Vanier n’oublie pas de rendre grâce, de belle manière, à quelques personnages qui l’ont durablement touchée, parce qu’ils ne lui ont pas parlé du haut de leur autorité, mais l’ont traitée comme une partenaire responsable.
Moi qui croyais qu'elle n'avait "rien appris"...Ce sont ses plus belles pages.
Avec ces enseignants, elle a senti "le plaisir d’apprendre, de grandir, le plaisir de se sentir réfléchir et d’en être appréciés, aidés, élevés…".
Tout est résumé ici : "être apprécié"....
Du "mépris" ?Ces rencontres lui font sentir, rétrospectivement, toute l’inanité du temps passé avec les autres adultes. Alors sa frustration, voire sa colère, affleurent. Comment cette école du mépris et de la hiérarchie peut-elle fonder une société juste et heureuse ?
Le seul mépris tangible est celui de Lola Vanier pour l'école.
Tout dépend du point de vue...Lola Vanier, en adepte de la communication non violente...
Les concours de l'enseignement lui tendent les bras, avec une première affectation dans un établissement difficile....termine son livre sur une note militante. Elle voudrait "réenchanter l’école"...
C'est très gentil... mais très peu concret.... qui doit reposer sur "la réalisation d’un épanouissement individuel au sein d’un épanouissement collectif, d’une communauté fraternelle", écrit-elle en citant Edgar Morin. Un beau rêve... mais la route est longue.
On aimerait d'avantage savoir quel est le profil sociologique de Lola Vanier et ses intentions précises pour changer l'école autrement qu'en la méprisant avec un discours creux.
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Oui, comme on peut le constater sur ce fil, c'est un "mal français" !Les débats récents sur la réforme du collège ont mis en lumière un mal scolaire français : l'ennui en classe.
Changement de sujet. L'autorité en classe est chose distincte de l'ennui...Pour le sociologue François Dubet, la tradition autoritaire du système éducatif a transformé l'élève en une "cire molle".
Amusant : cela signifierait que l'ennui ne provoque pas l'échec scolaire...Et pas seulement les cancres !
Des chiffres auxquels on peut faire confiance, comme l'explique Pascale Fourier dans "Marianne" : "D'où vient en effet ce constat d'un tel calvaire des élèves ? D'une enquête menée en 2010 auprès de 760 enfants scolarisés en primaire et au collège, tous issus de quartiers populaires. Et par qui a été faite cette enquête ? Par un étudiant de l'Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev), « réseau d'étudiants solidaires intervenant dans les quartiers populaires ». Au lieu de faire une généralité de cette enquête très partielle, le ministère aurait dû préciser que 71 % d'un nombre indéterminé de collégiens (le document n'explique pas quelle proportion d'élèves de primaire et de collégiens ont été interrogés), issus de quartiers populaires (ce que Mme la Ministre a omis de préciser), disaient s'ennuyer en classe. Il aurait dû préciser aussi que ces 71 % comprenaient une part (laquelle ?) d'élèves disant s'ennuyer « quelquefois » en classe (et que celui qui ne s'est pas ennuyé « quelquefois » en classe leur jette la première pierre !), ce que ne comprenait pas le chiffre des 25 % pour l'école primaire."Qui n'a jamais regardé le plafond de sa salle de classe ? Ou les feuilles des arbres frémir par la fenêtre ? L'ennui à l'école n'est pas nouveau, mais il est devenu explosif. En présentant sa réforme du collège au printemps dernier, la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a livré des chiffres : en France, 71% des élèves disent s'ennuyer au collège...
...et 50% ne font rien d'autre que de prendre des notes dictées par leurs professeurs.
Une phrase qui commence par "à l'heure du" est souvent idiote. Cela se vérifie ici.Avec la mondialisation, les systèmes pédagogiques des différents pays se comparent et s'affrontent, dans des classements plus ou moins pertinents, mais parlants. Si la France dévisse dans les évaluations internationales, c'est aussi parce que son modèle pédagogique n'est plus adapté. A l'heure des tablettes et du savoir à portée de tous...
Le "savoir" a toujours été à la portée de tous, ne serait-ce que dans les manuels des élèves...
Une caricature d'un côté, une nébuleuse de l'autre... Le tout bien inspiré de la Petite Poucette de Michel Serres....les maîtres mots ne sont plus passivité, immobilité, soumission, mais transversalité, inter-activité, implication, responsabilisation...
C'est vrai : des enfants silencieux, quel scandale !La pédagogie verticale à la française d'un professeur dispensant – de son estrade – son savoir à des élèves passifs et silencieux, qui subissent des horaires à rallonge dans des classes trop nombreuses et hétérogènes n'est plus supportable. Ni pour les enfants ni pour la sociét...
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