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Bien-être (et bienveillance) à l'école
- Loys
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Bien-être (et bienveillance) à l'école
Je n'ai pas beaucoup confiance dans ces Jardins d'enfants et autres inventions au moyen desquelles en veut instruire en amusant. La méthode n'est déjà pas excellente pour les hommes. je pourrais citer des gens qui passent pour instruits, et qui s'ennuient à la Chartreuse de Parme ou au Lys dans la Vallée. Ils ne lisent que des œuvres de seconde valeur, où tout est disposé pour plaire au premier regard ; mais, en se livrant à des plaisirs faciles, ils perdent un plus haut plaisir qu'ils auraient conquis par un peu de courage et d'attention.Il n'y a point d'expérience qui élève mieux un homme que la découverte d'un plaisir supérieur, qu'il aurait toujours ignoré s'il n'avait point pris d'abord un peu de peine. Montaigne est difficile ; c'est qu'il faut d'abord le connaître,s'y orienter, s'y retrouver ; ensuite seulement on le découvre. De même la géométrie par cartons assemblés, cela peut plaire ; mais les problèmes plus rigoureux donnent aussi un plaisir bien plus vif. C'est ainsi que le plaisir de lire une œuvre au piano n'est nullement sensible dans les premières leçons ; il faut savoir s'ennuyer d'abord. C'est pourquoi vous ne pouvez faire goûter à l'enfant les sciences et les arts comme on goûte les fruits confits. L'homme se forme par la peine ; ses vrais plaisirs, il doit les gagner, il doit les mériter. Il doit donner avant de recevoir. C'est la loi. Le métier d'amuseur est recherché et bien payé, et, dans le fond, secrètement méprisé. Que dire de ces plats journaux hebdomadaires, ornés d'images,où tous les arts et toutes les sciences sont mis à la portée du regard le plus distrait ? Voyages, radium, aéroplanes, politique, économique, médecine, biologie, on y cueille de tout ; et les auteurs ont enlevé toutes les épines. Ce maigre plaisir ennuie ; il donne un dégoût des choses de l'esprit, qui sont sévères d'abord, mais délicieuses. J'ai cité tout à l'heure deux romans qui ne sont guère lus. Que de plaisirs ignorés et que chacun pourrait se donner sous la condition d'un peu de courage ! J'ai entendu raconter qu'un enfant trop aimé, qui avait reçu un théâtre de Guignol pour ses étrennes, s'installait à l'orchestre comme un vieil abonné, pendant que sa mère se donnait bien du mal à faire marcher les personnages et à inventer des histoires. À ce régime, la pensée s'engraisse comme une volaille. J'aime mieux une pensée maigre, qui chasse son gibier.Surtout aux enfants qui ont tant de fraîcheur, tant de force, tant de curiosité avide, je ne veux pas qu'on donne ainsi la noix épluchée. Tout l'art d'instruire est d'obtenir au contraire que l'enfant prenne de la peine et se hausse à l'état d'homme. [...] Rien n'est trop beau pour cet âge.
Alain, Propos sur l'éducation
Dans les études à consulter :
DEPP NI 22.08 : "Résultats de la première enquête de climat scolaire et victimation auprès des élèves de CM1-CM2 : 92,4 % d’entre eux déclarent se sentir "bien" ou "très bien" dans leur école"
DEPP NI 20.19 : "Enquête nationale 2018 de climat scolaire et de victimation auprès des lycéens : le point de vue des élèves internes"
DEPP NI 15.12 Neuf élèves sur dix déclarent se sentir bien dans leur lycée
Archives sur le même thème
DEPP NI n°39, novembre 2014 : Un collégien sur cinq concerné par la cyberviolence
DEPP NI n° 13.32, décembre 2013 : Des actes de violence fortement concentrés sur une minorité d’établissements
DEPP NI n° 13.26, novembre 2013 : La perception du climat scolaire par les collégiens reste très positive
DEPP NI n° 12.20, décembre 2012 : Climat scolaire et violence dans les collèges publics perçus par les filles et les garçons
DEPP NI n° 11.14, octobre 2011 : Le climat scolaire et les actes de violence déclarés par les élèves des collèges publics au printemps 2011
DEPP NI n° 97.37, août 1997 : Conditions et inégalités du bien-être des élèves au début du collège
Vous pouvez commenter ici l'article "La souffrance scolaire, mythe utile " du 6/10/12.
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"Mythe utile"... Bien sûr !
Et moi, je suis censée "me sentir à ma place" dans mon bon lycée où j'exerce le plus beau métier du monde : alors, heureuse ?
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- Loys
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L'enquête tunisienne aurait-elle utilisé le questionnaire en français ? Ou bien le questionnaire utilisé en Tunisie aurait été traduit depuis le français ? Hypothèse à vérifier.
La Suisse, en revanche, avec 30% de francophone, est dans la moyenne de l'OCDE. A expliquer aussi.
A.
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- Loys
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Pour le savoir, il faudrait disposer du questionnaire soumis aux élèves suisses.
En tout cas, ce chiffre extraordinairement bas de 45% en France, qui alimente la machine à réformer depuis 2003, aurait dû éveiller les soupçons.
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Loys écrit: Plus grande expertise de la traduction ?
Pour le savoir, il faudrait disposer du questionnaire soumis aux élèves suisses.
En tout cas, ce chiffre extraordinairement bas de 45% en France, qui alimente la machine à réformer depuis 2003, aurait dû éveiller les soupçons.
Et les questionnaires francophone et anglo-saxon, tu les as eu comment ?
(Je pense qu'ils sont dans les annexes, mais je n'ai pas vérifié)
A.
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- Loys
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www.oecd.org/edu/preschoolandsch ... 002216.pdf
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- Loys
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- Loys
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C'est sûr que ce n'est pas comme si on avait mis l' "élève au centre du système" depuis 1989 , avec les brillants résultats que l'on constate aujourd'hui. Quand on va dans le mur, il faut accélérer...Et si on sollicitait enfin l’avis des élèves ?
Car ce n'est jamais le cas bien sûr.« C’est l’intérêt des élèves, de tous les élèves, qui doit être au cœur des réflexions et des réformes du système éducatif.
Et même en tant qu'adultes citoyens, osons-le...Cela implique de prendre en compte leurs besoins, leurs droits et leurs devoirs non seulement comme élèves, mais également en tant qu’enfants, pré-adolescents ou adolescents. »
Dommage pour les prolégomènes.Cette phrase est extraite du site du rapport sur la refondation de l’école, sous le titre de « Les élèves au cœur de la refondation ». Elle semble ne laisser aucun doute sur la haute importance que cette démarche estivale semblait accorder à éclairer la réflexion de tous les chantiers à l’aune des attendus de ces prolégomènes. Et pourtant…
Et pourtant les enfants ont beaucoup à nous apprendre en terme d'enseignement et de réflexion pédagogique, car leur préoccupation quotidienne est non seulement leur réussite éducative propre mais la réussite éducative de tous.Oui, et pourtant… À l’exception de la consultation formelle des syndicats étudiants, de la trilogie des syndicats lycéens, de quelques bien rares consultations des lycéens çà et là, élus sortants dans les CAVL¹ ou élus CVL², les élèves n’ont pas globalement été, à titre individuel ou de manière collective, concernés ni consultés sur la refondation de l’école qui s’adresse pourtant bien à eux, si l’on en croit les lignes supra, de manière prioritaire.
Répondre présent ne nous dit pas grand chose sur la nature de leurs idées.Et pourtant, disais-je, pour avoir travaillé pendant plusieurs années en appui du CNVL³, je peux témoigner que ce ne sont pas les idées qui leur manquent, aux lycéens ! Ils en auraient presque même trop, m’ont parfois dit les cadres du ministère qu’ils consultaient ou entendaient porter le dossier qu’ils avaient en charge. On pouvait leur demander leur avis sur l’orientation, sur les programmes, sur les rythmes scolaires, sur le numérique, sur la réussite, sur le handicap, sur la valorisation de l’enseignement professionnel, sur le baccalauréat, sur les discriminations, sur la valeur de l’engagement… ils répondaient et répondent toujours présents !
Et ça, ça vaut tout le reste. Pour M. Guillou, peu importe que quelque chose soit idiot pourvu que ce soit innovant.Oh ! Bien sûr, les idées présentées, voire les projets élaborés sur les chantiers ci-dessus, n’étaient pas toujours ni très raisonnables ni très aisément réalisables — ils restaient à discuter et à négocier, à adapter aux réalités aussi — mais ils avaient au moins le mérite de la rupture et de l’innovation.
Qui a subi vague de réforme sur vague de réformes.Une manière de rompre avec un certain dogme ronronnant, avec le coconnage très tendance mais bien réel de « la grande maison ».
Heu oui...Pourquoi les lycéens n’ont-ils pas été massivement consultés ? C’est vrai que la dernière grande consultation des lycéens sur la réforme du lycée, en novembre 2008, à l’initiative de Xavier Darcos, alors ministre, avait été un échec notoire, se terminant dans la fureur et l’agitation à l’École polytechnique à Palaiseau.
Était-ce une raison pour ne pas recommencer ?
Comme c'est noble, beau et généreux !Les lycéens des organes de la vie lycéenne, à tous niveaux, sont tous résolument engagés, de manière personnelle parfois, ou collective aussi dans des syndicats ou des partis politiques, mais leur engagement, concernant le moment qu’ils vivent dans l’école, est toujours au profit de l’innovation — j’insiste ! —, de la réussite de tous, de l’égalité, de la solidarité, dans une perspective d’accès pour tous à plus d’autonomie et de responsabilité enfin.
Un lycéen engagé est, le plus souvent, un lycéen responsable.
Je suis d'accord : il faut cesser de faire semblant, il faut cesser tout court de jouer à la démocratie. L'école n'est pas un lieu démocratique, où la parole de l'enfant vaut celle de l'adulte.Au-delà des promesses de l’engagement individuel, c’est toute l’école, au sens large, qui tire profit de la vie lycéenne. Il est d’ailleurs bien temps, en 2012, de cesser de considérer les élèves comme de seuls acteurs subsidiaires dont on prend l’avis de temps en temps, pour faire semblant de jouer à la démocratie.
Autoriser les téléphones portables en classe par exemple ?Les missions assignées aux différents niveaux de la représentation lycéenne, délégués de classe, maisons des lycéens, élus CVL, CAVL et CNVL, doivent être notablement et profondément renforcées et élargies. Les élèves, et je pense d’abord bien sûr, aux plus grands d’entre eux, doivent être maintenant en situation de pouvoir décider d’un certain nombre de choses qui les concernent au premier chef. Certains éléments du règlement intérieur doivent pouvoir aisément être discutés et négociés avec eux, sans contredire la loi bien sûr, de telle manière à adapter les pratiques citoyennes, dans le lycée, à la réalité de leurs usages personnels.
Que disais-je ?Je pense en particulier aux pratiques sociales et numériques, personnelles ou en classe, qui doivent aussi pouvoir trouver toute leur place dans l’école.
A ce sujet, pour avoir une idée de la responsabilité et de l'engagement citoyen des élèves, je propose un petit tour sur ce topic de LVM : "Une utilisation sympathique des smartphones en classe" .
Comme si la dernière réforme du lycée, obéissant à une telle idée, n'avait pas été de ce point de vue catastrophique, avec les enseignements d'exploration en seconde (choisis et aussi vite abandonnés), la mise en place des TPE et récemment l'accompagnement personnalisé qui n'a de personnalisé que le nom et supprime des heures d'enseignement disciplinaires.Les modalités mêmes d’enseignement, programmes, horaires, rythmes, contenus, lieux doivent pouvoir être aussi discutées, si besoin, pour les rendre plus souples, à l’éclairage de l’avis des lycéens.
Aujourd'hui le fonctionnement du lycée est rendu chaotique par cette multiplication de ces usines à gaz.
L'école n'a pas à s'adapter aux élèves, ce sont les élèves qui doivent s'adapter à l'école et à des règles de vie collective. Voilà le véritable apprentissage de la citoyenneté.Il est temps de sortir des carcans d’un enseignement dont les principaux ressorts sont plus que centenaires pour adapter l’école à la société et aux jeunes tels qu’ils sont.
Quel mépris de la tradition scolaire !
Quel mépris et quel démagogie pour tous les enseignants de la part de M. Guillou , "consultant, expert du numérique éducatif et des médias numériques".Soyons très clairs : il n’y a pas grand chose à attendre d’une consultation de seuls notables et entités conservatrices.
L'innovation est un terme commercial, non éducatif.Il va falloir chercher du côté des jeunes, lycéens et aussi collégiens, l’enthousiasme, l’initiative, l’innovation, la modernité nécessaires à la refondation de l’école.
Place au jeune, place au numérique.Et, pour compléter un propos récent qui me fait passer pour un extrémiste, cette refondation sera pédagogique, numérique et nourrie de l’imagination des élèves ou ne sera pas. Voilà, c’est dit à nouveau.
Même chose hors de l'école : les enfants devraient pouvoir assister aux rendez-vous bancaires et aux entretiens professionnels de leurs parents. Il est temps qu'ils aient leur mot à dire. Même chose pour le droit de vote.Mes propositions pour un élargissement conséquent de la démocratie lycéenne, à définir en concertation avec la prochaine mandature d’élus, doivent s’accompagner de propositions identiques pour les plus jeunes des élèves.
Au collège, il doit être possible d’organiser, sur le modèle des aînés, un dispositif de vie collégienne continue qui fasse réellement participer des élus à la vie du collège, décider — pourquoi pas ? — de ce qui les concerne directement ou donner leur avis sur les dispositions qui touchent la collectivité ou les enseignements au-delà de la présence symbolique au Conseil d’administration.
Depuis quand être responsable, c'est décider ?À l’école du premier degré, Célestin Freinet doit se retourner dans sa tombe à observer ce que sont devenues ses théories sur la responsabilisation du jeune écolier dans la coopérative scolaire ou le journal d’école.
Quel mépris, encore une fois. On voit bien que M. Guillou n'a subi aucune violence scolaire dans un établissement difficile.Il n’en reste plus grand chose, sous la pression des programmes disciplinaires et d’une hiérarchie franchement réactionnaire.
M. Guillou enseigne encore ?Tout est à recommencer (à refonder ?).
Je lis à l’instant, pour clore ce billet, que notre ministre présente son dispositif de lutte contre les violences scolaires.
On apprend l’installation d’une délégation ministérielle et d’un comité scientifique pour « prendre en compte la pluralité des phénomènes de violence et la complexité des réponses à lui apporter ». Gageons que ce dispositif n’aura de vraie légitimité et d’efficacité que s’il comprend en son sein, et autrement que par une représentation symbolique, un nombre suffisamment importants d’élèves, élus ou pas, ayant été confrontés au problème. Je sais, pour avoir mis des contributeurs lycéens à plancher sur ce sujet, qu’ils peuvent être très efficaces et proposer des solutions adaptées et réalistes.
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- Loys
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Il y a dans cette note des choses intéressantes :
On ne constate pas du tout cette corrélation dans PISA 2012 (voir plus loin dans ce fil).Le bien-être des élèves, entendu comme l’appréciation subjective de leur expérience à l’école, revêt des enjeux majeurs en termes de santé publique, mais aussi de réussite éducative. Il est ainsi corrélé à une estime de soi académique plus importante et à de meilleurs résultats scolaires
Le résultat de la Finlande invalide l'affirmation précédente de "France stratégie".La principale enquête internationale portant sur ces thématiques est l’Health Behaviour in School-aged Children (HBSC), qui analyse diverses dimensions de la santé des élèves âgés de 11, 13 et 15 ans dans 41 pays. Selon l’édition 2010 de l’enquête HBSC, 32 % des élèves français déclarent “aimer beaucoup l’école” (figure 1)(10), un chiffre dans la moyenne haute de l’OCDE. Alors que la Turquie est le seul pays où près de la moitié des enfants déclarent aimer beaucoup l’école, en République tchèque,
en Italie, ou en Finlande, moins d’un enfant sur cinq partage cet avis. Si on élargit les résultats aux élèves aimant “un peu” ou “beaucoup” l’école, alors ce sont près des deux tiers des jeunes Français qui répondent positivement.
Ces chiffres confirment le sentiment d'appartenance des élèves français tel qu'il est mesuré par PISA à 15 ans.
En outre, plus des trois quarts des jeunes déclarent ne pas être stressés par leur travail scolaire, les garçons l'étant significativement moins que les filles. Si le fait que les élèves ne ressentent pas un stress excessif est un constat positif, l'absence de stress peut en revanche traduire un certain désintérêt vis-à-vis des études.
Ce qui n'empêche pas "France stratégie" de conclure à "un vécu scolaire marqué par la compétition"...
A noter que la note, partant donc d'un non-constat et pour "favoriser une meilleure adhésion des élèves à leur scolarité", propose de "valoriser les efforts lors de la notation", de "diminuer le redoublement", de "rendre l'orientation moins subie", de "mettre en harmonie les temps éducatifs et les temps de l’enfant" (rythmes scolaires), "développer la coopération entre les élèves", "systématiser la réalisation de travaux collectifs tout au long du cursus scolaire"...
Du moins la note a-t-elle le mérite de s'intéresser au harcèlement et aux brimades dans l'école.
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