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Tribulations de la dictée
- Loys
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Car bien sûr l'exercice de la dictée est conçu comme une punition.La fin de la dictée-punition à l'école ?
Non, et ça tombe bien car la dictée n'en est pas une...Est-il obligatoire d’apprendre l’orthographe par la sanction ?
Ah oui carrément...L’Education nationale teste une nouvelle méthode qui entend transformer la dictée en autre chose qu'en une paire de gifles.
Arnaud Gonzague a raison de se référer à une telle dictée pour caricaturer l'exercice..."C’est bien à tort que la douairière, par un contresens exorbitant, s’est laissée entraîner à prendre un râteau et qu’elle s'est crue obligée de frapper l’exigeant marguillier sur son omoplate vieillie."
Même si les dictées récitées aux écoliers français ne sont pas aussi ardues que celle, succulente, de Prosper Mérimée (1857), il faut reconnaître que ces morceaux de bravoure orthographique ressemblent encore, et pour beaucoup d’enfants, à des sales quarts d’heure.
Je n'ai jamais vu que l'enquête PISA affirmait cela...En cause : l’obsession de la notation- sanction, très caractéristique de l’école de Jules Ferry, alors que celle-ci est décrétée contre-productive par de nombreux pédagogues, comme par l’enquête Pisa.
Bah, on lui fait bien dire ce qu'on veut, après tout. Et puis il suffit d'oublier que les pays qui réussissent le mieux sont asiatiques.
"faire dégringoler", c'est effectivement le but.Le message a-t-il été entendu en haut lieu ? Il semblerait. Un site de l’Education nationale tacle en effet la dictée traditionnelle et sa méthode d’"évaluation descendante". Autrement dit, un demi ou un point retiré à chaque faute, ce qui revient à faire dégringoler petit à petit le score des élèves.
C'est mépriser les pratiques de nombreux collègues, qui utilisent toutes sortes de dictées formatives, partielles, auto-dictées, non notées, etc. Et dont la notation, les appréciations sur la copie et la correction sont bien plus fines que l'outil grossier proposé par l'Inspection...Décourageant et inefficace
Une pratique "décourageante pour l'élève [et qui] ne permet pas pour autant de bien cerner quelles sont ses difficultés orthographiques et quels remèdes y apporter", dénonce le ministère. Pourtant, une autre dictée est possible !
Noter que de "décourageante", cette pratique devient une "punition", "une paire de gifles"...
C'est oublier beaucoup de choses...La Direction générale de l’enseignement scolaire (Dgesco) est d’ailleurs en train d’expérimenter une nouvelle méthode dite du "barème graduel de correction" et la recommande aux enseignants.
En clair, un logiciel place tous les mots d’un texte dans des colonnes thématiques recouvrant tout ce qu’un écolier doit savoir faire (bien accorder un verbe, ne pas oublier le pluriel, ne pas écorcher le lexique…).
Six horreurs orthographiques sur douze formes permettent donc d'avoir la moyenne. Après tout, s'exprimer à moitié en français, c'est atteindre l'objectif en fin de scolarité obligatoire.Dans chaque thématique, c’est l’enseignant qui note la performance et in fine, le logiciel transforme le tout en points. Par exemple, s’il y a 12 verbes à conjuguer, 12 réussites font 2 points, 10 réussites, 1 point et demi, etc.
Effectivement, ça encourage à travailler, de réussir sans travailler.Mieux cerner les faiblesses
Le "barème graduel" permet d’additionner les points obtenus et non d’en retirer. Ce qui présente deux avantages : d’abord, les notes sont globalement meilleures, ce qui est encourageant pour les enfants les plus en difficulté.
C'est effectivement très précis...Mais évidemment, ce n’est pas l’essentiel : le plus important, c’est de "découper" les compétences des enfants en thématiques précises...
C'est vrai qu'un professeur de français n'aurait jamais songé à "mieux cerner les faiblesses" de ses élèves avec un système plus précis que trois catégories très vagues......car cela permet de valoriser celles qui sont acquises (donc de mettre en lumière la réussite) et de mieux cerner les faiblesses - l’idéal a priori pour y remédier plus efficacement.
Ah quand même... En bonne logique, c'est la dictée qui en est responsable puisque c'est un exercice nouveau.Quand on sait combien le niveau des élèves français dégringole en matière d’orthographe...
...il est à espérer que cette nouvelle méthode porte ses fruits dans le plus d'établissements possibles.
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- Loys
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Existerait-il des "zéros pointés mérités" ?La fin du zéro pointé « non mérité » en dictée
Curieuse notion que celle du mérite. Il faudrait donc noter non pas en fonction du niveau mais en fonction du mérite ?
Ben non, pas du tout. Le barème varie grandement selon les types de faute et leur gravité...Une faute, un point en moins.
Enfin, surtout depuis une période récente. Jusque là la dictée n'était pas un problème.Avec son système de notation ancestral, la dictée voit fleurir en nombre les zéros pointés.
C'est vrai que certains élèves peuvent se décourager. Mais il existe bien des façons de l'éviter et les professeurs n'ont pas attendu qu'on leur propose cette mauvaise solution pour trouver des moyens d'encourager leurs élèves : dictées non notées, autodictées, correction prise en compte etc.Pour éviter de décourager les abonnés aux notes calamiteuses, l'éducation nationale a imaginé un nouveau barème, présenté jeudi 10 avril dans le cadre de la loi sur la refondation de l'école.
En oubliant d'autres catégories pourtant essentielles.Les élèves de primaire et de collège évalués selon ce système verront s'additionner les scores obtenus dans trois catégories distinctes : l'orthographe des mots, l'accord des noms et l'accord des verbes.
A quoi servent donc les appréciations, les commentaires et la correction du professeur, sans parler du travail en amont ou en aval ?A l'origine de cette expérimentation, Olivier Barbarant, inspecteur général de français convaincu de la nécessité de réformer la dictée, « monument national » de l'éducation. « Elle passe pour un enseignement de l'orthographe, mais ce n'est rien de plus aujourd'hui qu'une évaluation-sanction, déplore-t-il. La dictée ne fait que certifier un niveau, sans donner aux élèves les moyens de s'améliorer. »
On a compris ce qu'il fallait en penser...Avec le nouveau barème, salué par l'Association française des enseignants de français (AFEF)...
Eh bien. C'est tout le contraire même...... les professeurs pourraient mieux cerner les difficultés de leurs élèves et adapter leurs cours à ces lacunes.
Non, c'est un tableur à télécharger.MARQUER DAVANTAGE LES DIFFÉRENCES DE NIVEAU
L'idée d'en finir avec l'ancienne notation n'est « pas en soi révolutionnaire », précise M. Barbarant. Mais la mise en oeuvre est toujours compliquée. C'est la raison pour laquelle l'éducation nationale propose son système de notation sous la forme d'un logiciel sur Internet.
Typiquement un cas de figure où "la dictée ne fait que certifier un niveau"...Les professeurs pondéreront chacune des trois catégories de fautes selon leurs attentes pédagogiques. L'expérimentation a été faite sur 1 500 copies du brevet 2013...
Comment les dictées des élèves ont-elles été entrées dans le logiciel ?...dans les académies de Poitiers et de Créteil. Globalement, le maniement de cet outil informatique n'a pas posé de problème aux correcteurs.
Au contraire, il rend ces différences bien moins sensibles, avec les effets de seuil.Le barème graduel devrait permettre de marquer davantage les différences de niveau entre les élèves.
Donc appliquer les règles de manière aléatoire devient presque acceptable...Olivier Barbarant prend l'exemple de deux élèves de 3e à l'académie de Poitiers. A la même dictée, ils avaient eu respectivement 0/20 et 2/20 avec l'ancienne notation : deux notes équivalentes, alors que la première copie était « indéchiffrable », et la seconde seulement « lacunaire ». « Les règles de grammaire et de conjugaison, ce deuxième élève les appliquait certes de manière aléatoire, mais il en avait visiblement entendu parler. Ce n'était pas le cas du premier », explique l'inspecteur. Notées selon le nouveau barème, les copies ont reçu 2/20 et 8/20.
Des esprits mal intentionnés.DIFFICULTÉS GRANDISSANTES
Comme pouvait le redouter le ministère, certains ont accusé ce système de relever artificiellement les notes sans s'attaquer au problème de fond : des difficultés orthographiques grandissantes.
Effectivement.Parmi ces critiques, celles du « champion du monde » d'orthographe et professeur de français dans un lycée nordiste, Bruno Dewaele. « Ce n'est pas un changement de barème qui va apprendre les règles à nos élèves », prévient-il. Pour lui, l'école ne consacre plus assez de temps à l'apprentissage du français, tandis que les fautes d'orthographe ont envahi médias et espace public. « Comment voulez-vous que les jeunes se sentent concernés par quelque chose que tout le monde méprise ? »
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Personnellement, je continue à penser que l'école ferait mieux de s'en tenir à l'enseignement basique du lire / écrire / compter :
- aucune indulgence sur les savoirs de base dont la maîtrise est indispensable
- mais arrêtons la course à l'échalote concernant les lambeaux de culture caducs que constituent l'histoire, la géographie, la littérature, la biologie, l'économie, le numérique, etc...
Si l'école ne sait plus enseigner que des stupidités, il est logique que les élèves n'écoutent pas leurs profs. Trafiquer les notations pour positiver est certes idiot, mais continuer à faire semblant d'enseigner à des élèves qui font (ou pas) semblant d'apprendre n'a rien de très intelligent non plus
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C'est vrai que la dictée n'avait pas été réformée depuis un bail, ça devait démanger un ministres. Et puis ça fait écrire les cancres devenus journalistes...
Ceci dit, vu la complexité de la méthode de calcul, pour contester sa note un élève devra déjà être bon en maths...
Ha, oui, qu'est-ce que je lis:
Yogh! Et sur quoi sont fondés ces catégories?elle repose sur un postulat étrange : les erreurs sont réparties en trois grandes catégories distinctes, comptées à égalité (accords dans le groupe verbal, accords dans le groupe nominal, lexique)
Le sinistre de l'éducation s'est-il informé auprès de son collègue de la recherche des derniers progrès en neuroscience dans le domaine du langage? Diantre! Pourra-t-on donc utiliser les dictées comme moyen de détection de maladies neurologiques?
J'en doute fort. Parce que si le sinistre en question avait la moindre base de méthode scientifique, il se poserait autrement la question:
Il y a vingt ans, les élèves avaient de bons résultats et ne sortaient pas traumatisée de leur scolarité. Hors la dictée était la même qu'aujourd'hui. Conclusion, ce n'est pas la forme de la dictée qui a causé la baisse des résultats, mais autre chose. Et c'est sur ce "autre chose" qu'il faut agir.
Le seul mérite que je vois à ce système à la mord-moi-le-nœud, c'est de préparer les élèves à leurs futures difficultés à entrer dans le monde du travail: il échoueront ou réussiront pour des raisons incompréhensibles...
PS: je n'étais pas très doué en dictée mais je n'en faisais pas un fromage. Et un "moins de 5fautes" ou un "zéro faute" occasionnel, ça valait toutes les médailles du monde.
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- Loys
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- Loys
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"Déclinons" donc "en niveaux de maîtrise successifs", ce sera beaucoup plus clair !Anthony Lozac'h et Stéphanie de Vanssay écrit: Dans cette optique formative, la note ne reste-t-elle pas l'écueil à une évaluation au service de l'apprentissage de l'orthographe ? Malgré sa volonté d'établir une évaluation ascendante, le dispositif ne fait que pondérer une évaluation basée sur la faute d'orthographe, pour une note calculée sur 20 points.
Dans le cadre du socle commun, il serait surtout pertinent et utile que la compétence orthographique soit déclinée en niveaux de maîtrise successifs, qui permettent de se situer par un descriptif plus explicite et plus complexe qu'une note. Imaginons la dictée sans forcément ni systématiquement le carcan de la note.
Rappelons que l'idée de noter une dictée résulte bien d'un choix «pédagogique» et que d'autres pratiques d'évaluation existent et mériteraient d'être développées.
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Finalement la solution est fort simple : il suffit d’adopter un notation « positive ». Que n’y avions-nous songé plus tôt, sots que nous sommes !
Ainsi l’épreuve traumatique de cet exercice est supprimé, les notes meilleures, les élèves et les parents rassurés. Les « progressistes » (alias pédagogistes) devraient être satisfaits et les « conservateurs » (alias républicains) également, tout en maintenant cette « épreuve » qu’on dénigre mais qu’on ne veut pas supprimer ( tiens pourquoi d’ailleurs, puisque c’est si mauvais).
Tout cela, évidemment fait beaucoup de guillemets et de parenthèses : mon propos est de gratter un peu la surface des choses.
Qu’est-ce donc que cette nouvelle méthode formidable qui va enfin régler cette question ? On trouve tout cela sur Eduscol avec les liens vers le rapport d’ O. Barbarant sur l’ expérimentation : eduscol.education.fr/cid77753/un-bareme-...on-de-la-dictee.html
Et tant qu’on y est, en googueulisant (comme on dit d’nos jours) un peu le ci-devant, on trouve un article wikipedia : fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Barbarant . Notez le parcours qui n’est pas non plus indigne d’intérêt, on y reviendra.
Voilà, nous possédons les tenants et les aboutissants, il nous reste juste à gratter ou à déconstruire, façon puzzle (comme disait l’autre).
De l' orthographe et de la dictée
Le niveau s’effondre en orthographe, vieille antienne franco-française. Logique d’ailleurs puisque cette matière est, à peu de choses près, typiquement française, la plupart des autres langues n’ayant que pas ou peu de lettres muettes, la question de l’orthographe, de la conjugaison et de la grammaire s’y résoudra à la question de l’apprentissage et de la maîtrise de la langue elle-même, et plus particulièrement, pour les enfants, à celle de la lecture.
Pour caricaturer un peu (mais pas tellement) : si on sait écrire ce qu’on entend et si on maîtrise ce qu’on entend, on écrit à peu près sans faute. En français on est obligé d’avoir une attitude réflexive permanente pour écrire « sans faute ». Ceci explique, entre autres l’importance donnée aux enseignements de la grammaire réflexive et de la conjugaison en tant que sous-domaine à part entière, apprentissages qui ne laissent pas de surprendre nos collègues anglo-saxons, par exemple.
En deux mots, prenons une phrase simple ( le propos est osé j’en conviens ) et regardons un peu le travail de réflexion à effectuer pour bien l’ orthographier dans quelques langues européennes en regard de la phonétique. La qualité de la traduction n’a ici aucun intérêt, on traduit littéralement.
Mon père va travailler tous les jours à sept heures.
My father goes to work everyday at seven o’clock.
Mi padre se va à trabajar todos los dias a la siete.
Mio padre anda a lavoro tutti i giorni alle sette.
Mon (My, Mi, Mi)
Français : Mon
À part la majuscule, pas de problème, quoiqu’un torturé pourrait se dire qu’il y a un lettre muette et donc compliquer l’orthographe, cela arrive.
Anglais : My
Phonétique ou peut-être Mi (mais enfin...)
Espagnol : Mi
Phonétique.
Italien : Mi
Phonétique.
père (father, padre, padre)
Français :
Autres possibilités homophoniques : paire, pair, perd, pers.
Autres possibilités phonologiques : peir, peire, pêre.
Autres possibilités grammaticales : ajout d’un s à toute les précédentes sauf pers, donc 6 nouvelles orthographes. Au total (et on pourrait en trouver d’autres en tirant un peu le fil) 15 possibilités dont 9 sont bel et bien des orthographes existantes.
Anglais :
Écriture phonétique. (s’il y avait une « s » elle serait prononcée)
Espagnol et Italien :
Écriture phonétique. (le pluriel serait prononcé).
va (goes, se va, anda)
Français (heureusement que je n’ai pas choisi part !) :
Phonétique.
Anglais : goes Peut-être le « e » en Anglais pourrait être oublié.
Espagnol : se va
Phonétique.
Italien : anda
Phonétique.
Brisons-là, car pour « travailler » , en Français ça va devenir vraiment très long à exposer et le propos n’est pas de faire une leçon d’orthographe. Chacun l’aura compris : on ne peut écrire, y compris des phrases simples et courantes en Français sans connaître un minimum de grammaire et savoir l’appliquer (habilement). En vertu de quoi nous faisons des dictées, tant pour entraîner les élèves à une situation difficile et hautement complexe que pour évaluer leur maîtrise dans une situation mettant en œuvre un grand nombre de paramètres tendant vers une situation « naturelle » (ce qui devrait toujours être la cas d’une évaluation plutôt qu’une segmentation artificielle en compétences et sous-compétences qui n’existent pas en réalité). Mais, me dira-t-on, c’est difficile ! Eh ! Oui ! Je suis bien d’accord, c’est même très difficile.
La question se pose donc ainsi : faut-il supprimer les apprentissages difficiles sous prétexte que tous n’y parviennent pas immédiatement ? Tout le monde répondra non, bien sûr. Alors que faire ?
On pourrait, par exemple, montrer une exigence importante dans ce domaine, exigence d’autant plus importante que le « niveau » est faible, car l’acte d’éduquer et d’instruire va au rebours de la tendance naturelle de l’enfant à satisfaire ses désirs immédiats, à imposer sa toute puissance.
Malheureusement ce n’est plus de mode, pas « moderne » et d’autant moins que tous nos actes sociaux, économiques et politiques se rapprochent dramatiquement de cette prolongation pathologique du sentiment de toute puissance, de ce désir primaire d’assouvissement des besoins immédiats. On verrait difficilement un homme politique aller à l’encontre de ce qu’il pense être la société « nouvelle » et par conséquent de ses intérêts électoraux immédiats (eux aussi, délabrement de la démocratie ?).
Cependant, dans un pays qui se veut (ou se vit) comme une nation culturelle et enracinée dans ses origines et son histoire blablabla..., il serait malvenu de décider la simplification de l’orthographe, de décréter que, dorénavant, les mots s’écriront comme ils se prononcent, et que les traces réglementaires des origines des mots ou, très souvent aussi, d’ antiques approximations, seront supprimées. Ceux-là même qui critiquent tant l’apprentissage et l’évaluation traumatisante de l’orthographe le dénient, s’offusquent, se récrient, au nom de la Tradition, de l’Histoire de la Culture... bref ils ne veulent pas de cette solution non plus, mais alors que veulent-ils au juste ? Ni noir, ni blanc ni oui, ni non, ni chèvre ni chou.
Dans ce marasme de la pensée moderne que met au jour la question de l’orthographe en France, on constate surtout l’incapacité de nos « élites » à prendre une décision cohérente. Mais on y voit bien plus encore leur incapacité à penser, à étudier un sujet avant d’en parler, à émettre des idées un tant soi peu fouillées et fondées, plutôt que répéter à l’envi les recommandations délirantes de quelques spécialistes autoproclamés, des thuriféraires casimiriens de la pensée gloubi-boulga, des recettes débiles des médiacrates boboïsés. En bref nuls, zéro pointé.
Revenons à l’orthographe. Pour être parfaitement honnête (je sais, ça fait drôle, on n’a plus l’habitude) il ne serait toutefois sans doute pas facile de réformer l’orthographe française comme l’espagnole par exemple, et ce pour une raison phonologique : le « e » muet et les consonnes muettes. Contrairement aux autres langues latines, et encore plus aux langues saxones, la prononciation de la « langue d’oil », a évolué vers des finales muettes et en « e ». Ce qui a pour conséquence que toute marque du pluriel, qui ailleurs sera prononcée, ne le sera pas, qu’une immense partie des accords des verbes ne s’entendra pas, que l’accord féminin en « e » ne sera pas prononcé et par voie de conséquence les accords du pluriel qui le suivent. Exit donc une simplification extrême de l’ orthographe française. Une réforme ne pourrait donc s’en tenir qu’ à l’orthographe d’usage ce qui avouons-le serait déjà un considérable morceau. Mais même là, l’inquisition schizophrénique veille : pas touche !
Pire ! Le comité Théodule pour la simplification du Français nous a même, par exemple, pondu un « Mél. » à l’image de « Tél. ». Je cite : « Le symbole retenu par la commission générale de terminologie et de néologie est Mél. (pour messagerie électronique), qui peut figurer devant l’adresse électronique, tout comme Tél., généralement utilisé devant le numéro de téléphone. » Sauf que Tél sont les trois première lettres de téléphone donc une abréviation classique et qu’on a voulu absolument conserver l’analogie euphonique anglo-saxonne pour mél qui constitue une anomalie en français, la graphie « el » se prononçant déjà [εl] tout comme ef, ec, et au-delà ac, af, ar etc., les fameux « sons inversés » du cp-ce1 (les parents d’enfants de six ans comprendront). Tout ça pour ça ! Alors que les Québécois avaient déjà conçu un mot correct, non pas sur une euphonie anglo-saxone, mais sur la structure, courrier électronique donne courriel, et ce avec en respectant l’ orthographe sans ajouter de complexité irrégulière avec une sonorité française. Mais non, il faut quand même, de temps en temps justifier son salaire et son titre, comme on va au conseil d’administration pour toucher ses jetons de présence. Mort donc au courriel et vive le Mél.
Que de discours pour un simple mot/abréviation, bien sûr. Mais on aura compris que ceci n’est qu’un exemple symbolique de ce que l’on veut ou ne veut pas faire tout en disant qu’on le fait. Les comités Théodule sont légions et les « spécialistes » bien plus encore ! Rassurez-vous cela fait déjà quelques années que les profs ne sont plus considérés comme tel, à moins que leur carnet d’adresse ne soit assez fourni pour le redevenir ou obtenir un poste discrétionnaire quelconque et « général ».
Une solution alternative existe toutefois : ne plus avoir d’exigence orthographique avant un certain âge (restant à définir évidemment) ou au moins en primaire puisque c’est trop difficile : mais ça non plus « ON » n’en veut pas ! « ON » veut que le niveau soit bon dans une matière difficile mais sans y consacrer ni de temps, ni d’énergie, ni de volonté, ni de contraintes, ni « d’échecs ». « Gast » comme disait ma bretonne grand-mère ! « ON » est un con.
La dictée reste donc indispensable pour entraîner et évaluer l’orthographe des élèves. C’est difficile, oui. Et alors ? Parfois on rate, oui. Et alors ? Il faut recommencer à apprendre et s’entraîner, oui. Et alors ? Il faut se donner du mal, faire des efforts, pour réussir une chose difficile, oui. Et alors ?
Ne serait-ce pas notre rapport à l’ échec et par conséquent à l’apprentissage qui serait vicié, par opposition à la satisfaction toute mercantile et immédiate des désirs consuméristes. Finalement ne sommes-nous pas devant un problème éducatif profond plutôt que scolaire. Certains sociologues l’envisagent très sérieusement.
« Mais certains élèves n’y arrivent jamais, il faut faire quelque chose ! » Me diront les gentils pleins d’aménité. Certes.
Permettez-moi donc quelques questions. Pourquoi ? Pourquoi le niveau de langage d’élèves entrant au cp (et avant) est catastrophique, voire proche de celui d’un enfant de deux ans. Pourquoi une partie de la population dispose d’à peine 200 mots ? Pourquoi sont-ce toujours les mêmes ? Pourquoi veut-on leur faire croire qu’avec ce bagage ils sont égaux aux enfants des « élites » ? Pourquoi leur dire qu’ils ont les mêmes chances ? Pourquoi les enfant de classes populaires sont de moins en moins nombreux dans les « grandes écoles » au fur et à mesure que l’enseignement se « libéralise » ? Et enfin pourquoi charger l’école de tous ces maux, lui donner mission de les corriger tout en lui ôtant les moyens de le faire en la vouant aux gémonies ?
Il y a ici quelque chose d’éminemment politique, mais qui ne dit pas son nom.
Et pour faire bonne mesure « ON » s’empressera d’émettre des propositions démagogiques, pire, populistes car elles en sont l’archétype même. Et non, pas briser le thermomètre ! Trop visible ! Créons une nouvelle sorte de thermomètre, un bien complexe, auquel le quidam (et même un certain nombre de profs bien lobotomisés et pleins de bons sentiments bien naïfs) ne comprendra rien : la dictée à roulettes et crémaillères ! Mais des roulettes réglables par le jeu des crémaillères.
Pour continuer dans l’analogie, il s’ agit d’un thermomètre dont le zéro change selon le climat : un zéro relatif donc. S’il fait froid le zéro baisse, il peut se situer à moins 5 voire moins 10 ou moins 15. Ainsi en hiver on pourra bravement et vaillamment annoncer 15°, ce qui correspondrait à un -5° d’été. Mais là aussi d’une saison à l’autre ce serait trop visible, alors réglons-le par pays, ou mieux par ensemble de populations, c’est bien ça, moderne, sociétal, vraiment très bien : un thermomètre sociaux-adaptatif ! Même le nom fait sérieux en diable et nous situe d’emblée dans la catégorie de l’expertise.
Le thermomètre sociaux-adaptatif me donnera donc du 15 ° pour le groupe des Populos, là où il n’aurait indiquer que 0° pour le peuple des Zélites. Parents Zélites qui, bien sûr ne sauraient se contenter du zéro pour leur marmaille, même relatif, et qui les mettraient immédiatement à l’abri du froid à coup d’ heures supplémentaires des régulateurs de climat, qui, sous-payés et méprisés ne cracheraient pas dessus pour mettre du beurre dans les épinards, ce qui auraient également, l’immense avantage de les faire tenir tranquilles, sous peine de rationnement de la gamelle.
Ensuite on pourrait enfin constater, non sans une certaine satisfaction et en se haussant du col qu’il fait 15° partout et que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Enfin ceux qui, bien que bénéficiant des mêmes conditions climatiques, continuent de juger qu’il fait froid, ne sont que des pisse-froid, des empêcheurs de tourner en rond, des séditieux. À surveiller.
C’est ce que propose le Barbarant. Sa dictée à roulettes et crémaillères c’est ni plus ni moins le thermomètre sociaux-adaptatif. Mais s’il est rassurant de s’entendre dire qu’il fait doux ça n’empêche toutefois pas l’eau de geler...
Olivier Barbarant se hisse donc, dans le domaine de la dictée, à la hauteur de Richard Phillips Feynman dans celui de la physique quantique, grâce au principe de moindre action. Et à son image nous pourrons sans doute lire un jour sous sa plume : « Je crois pouvoir affirmer que personne ne comprend vraiment le barème graduel de correction de la dictée »
Comme quoi, en France aussi, on a de grands théoriciens...
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- Loys
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Je me suis permis de déplacer votre long message dans le fil de discussion idoine : comme vous pourrez le constater plus haut, j'ai traité de la question de ce nouveau barème dans un article spécifique, en prenant un exemple concret.
Sur la simplification orthographique, j'avais également commis cet article: "Demin dès l'obe".
Je dois dire que je vous suis assez, même si je dois vous contredire sur la facilité phonétique de l'anglais (1120 graphèmes pour 62 phonèmes), langue en comparaison de laquelle le français (130 graphèmes pour 34 phonèmes) ferait presque figure de langue phonétique.
PS N'hésitez pas à vous présenter dans la section du forum réservée à cet effet.
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- Loys
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