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La direction du numérique éducatif (DNE)
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Et inquiétude de Michel Guillou : www.educavox.fr/alaune/changement-de-tet...ut-il-s-en-inquieter
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Sur 'Eduscol" du 11/09/15 : "Une nouvelle mission pour Catherine Becchetti-Bizot"
La lettre de mission : cache.media.eduscol.education.fr/file/Nu...tti-Bizot_464417.pdfUne nouvelle mission pour Catherine Becchetti-Bizot
Après avoir posé les fondements de la Direction du Numérique pour l'éducation (DNE), de Juin 2013 à septembre 2015, Madame Catherine Becchetti-Bizot, va assurer une mission d'étude des « pratiques mobilisant des pédagogies actives liées à l'utilisation des outils et ressources numériques ».
Après avoir posé les fondements de la Direction du Numérique pour l'éducation (DNE), de Juin 2013 à septembre 2015, Madame Catherine Becchetti-Bizot, Inspectrice générale de l'éducation nationale, se voit confier par la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, Najat Vallaud-Belkacem, une mission d'étude des « pratiques mobilisant des pédagogies actives liées à l'utilisation des outils et ressources numériques ».
A l'heure où les usages du numérique se déploient dans les classes, un état des lieux de ces nouvelles pratiques et une étude de l'efficacité de ces modes de travail et d'apprentissage paraît indispensable, en partant notamment de la recherche française et internationale ainsi que de l'expérience d'élèves, d'enseignants et de professionnels de la filière de l'e-éducation. Cela permettra de dégager des principes pour orienter, dans le champ pédagogique, le plan numérique pour l'éducation.
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Oui, maintenant que le plan est lancé, réfléchissons à sa pertinence !A l'heure où les usages du numérique se déploient dans les classes, un état des lieux de ces nouvelles pratiques et une étude de l'efficacité de ces modes de travail et d'apprentissage paraît indispensable, en partant notamment de la recherche française et internationale ainsi que de l'expérience d'élèves, d'enseignants et de professionnels de la filière de l'e-éducation.
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Dans "Un jour en France" :
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On évoque "l'expérience" des Cocons mais aucun bilan scolaire n'est tiré avant la généralisation du plan numérique.
Pour répondre, "on ne lève pas la main mais on oriente son cahier en direction du smartphone de l'enseignante. Sur le cahier des élèves est en fait collé un QR code [...] ce qui permet à la prof de récolter les réponses de l'ensemble de sa classe en une minute". Un exemple est donné avec un QCM.
Les élèves sont contents de ne plus porter 13kg de livres, et utilisent "Geogebra pour tracer, s'entraîner à faire des triangles, des figures" : sans technologie, "ce serait ennuyeux à mourir : c'est plus pratique, c'est plus rapide. [...] On n'a pas noté sur notre agenda quelques petits trucs, on va sur l'ENT. On a l'impression que le temps passe plus vite".
Des témoignages contradictoires. La professeur de mathématiques à qui on demande si c'est indispensable aujourd'hui : "Sans rien du tout, ce serait très compliqué. Des élèves qui ne sont plus du tout intéressés par la matière, on arrive quand même, en faisant quelque chose d'un peu drôle, tout de suite ils vont un peu raccrocher." Un autre professeur : "Il faut quand même que l'élève soit motivé. Ça apporte un plus, mais un élève qui n'a pas envie de travailler, je ne sais pas s'il travaillera plus sur une tablette.
Éléments de langage bien rodés : "Après ça change aussi la posture de l'enseignant. parce qu'on est plus dans un face à face avec le numérique, on est à côté d'eux, on est avec eux et quelque part il y a tout sur Internet. [...] On est là aussi pour apprendre de nos élèves."
A l'évocation du rapport critique de l'OCDE sur l'école numérique, E. Davidenkoff incrimine (sans le dire explicitement) les mauvais professeurs. M. Jeandron : "L'essentiel, c'est le projet pédagogique qui est derrière tout le plan numérique, qui est la partie émergée de l'iceberg". Curieux car la partie immergée n'apparaît nulle part, à part dans les "trois journées" de formation très hypothétiques en 2015-2016...
M. Jeandron vante les équipes innovantes (sans s'appuyer sur aucun bilan) et appelle à "l'adoption d'une culture différente".
Heureusement intervient par téléphone Sabine Duflo !
Réfutation ahurissante de déni d'E. Davidenkoff : "Moi je me méfie quand on dit : voilà, la dernière étude PISA numérique montre qu'il n'y a pas de progrès. D'abord c'est pas vrai, c'est légèrement au-dessus." Mais qu'est-ce qui est légèrement au-dessus ? Et puis tentative de diversion, avec une contre-vérité au passage : "La vraie question, c'est pourquoi dans les études PISA sans les écrans on est si mauvais ?" Nos résultats sont moyens...
A propos de la perte de concentration : "Les usages notamment dont parle cette médecin sont des usages à la maison". Quelle naïveté ! Ah ! Pas en classe ? De plus, l'équipement massif des élèves en tablettes concerne également la maison... "Moi j'ai tendance à faire confiance à l'école" (enfin... aux bons enseignants) "à partir du moment où les enseignants sont formés, pour justement introduire un usage raisonnable et raisonné du numérique." En livrant les élèves aux tablettes ?
Un parallélisme consternant de numérisme : "Après tout à l'école on introduit un usage raisonnable et raisonné du livre. On ne dit pas aux gens : rentrez dans n'importe quelle bibliothèque ou librairie, prenez n'importe quoi et croyez ce qu'il y a écrit". Les livres que l'on fournit aux élèves ne sont pas des objets de divertissement...
La question de la formation impossible dans le calendrier est posée en termes critiques : pour M. Jeandron "Le numérique en fait, c'est une priorité". Une pirouette : "L'interdisciplinarité et le numérique, ça va ensemble." Ah : pas d'interdisciplinarité (un mot qui visiblement n'est pas encore très familier à M. Jeandron) sans numérique et inversement ? "Vous imaginez pas aujourd'hui un élève qui va construire un exposé au collège ou au lycée avec un A3 en collant des photos ou en écrivant comme ça... ça se fait plus !"
Donc le nec plus ultra du travail numérique, donné à tout bout de champ par les tenants du numérique, c'est "l'exposé". Et sa vision méprisante d'un affichage d'exposé écrit montre que M. Jeandron est bien loin du monde enseignant...
Sur la "formation" pourtant prônée comme si importante, pas de réponse finalement des deux invités. La question est poliment éludée.
"On commence à avoir des outils pédagogiques". Il est temps !
Où l'on voit que ce plan est purement idéologique puisque rien n'est conçu dans un ordre pensé : l'équipement précède d'hypothétiques contenus. E. Davidenkoff s'en sort par une nouvelle diversion en vantant l'avenir de l'"adaptative learning". De nouveau il évoque une "industrialisation de l'individualisation". "Pour toute cette fonction de l'école qui est de vous faire ingurgiter puis régurgiter, franchement, dans quelques années ce sera un scandale de dépenser nos impôts pour payer des enseignants à faire ça. Ils peuvent faire bien plus et bien mieux [...]"
M. Jeandron vante Eduthèque, des ressources mises à disposition des enseignants, plus intéressantes que les manuels classiques... sauf que ces ressources ne sont pas pour les élèves !
Sur les résultats, pas de corrélation évidente avec les progrès au brevet du collège : c'est honnête de la part du chef d'établissement, qui vante néanmoins la motivation des élèves, une ambiance de travail différente.
Un parent s'offusque du manque de gratuité de l'école puisqu'il a dû acheter un ordinateur pour ses enfants. Voilà qui tombe à point pour justifier le plan numérique et l'équipement massif en tablettes, "un volet essentiel [...] pour que personne ne soit laissé sur le chemin" (lapsus amusant de Mathieu Jeandron).
Question du coût (maintenance, renouvellement). Réponse tout en langue de bois de M. Jeandron sur le partenariat avec les collectivités locales.
Un intervenant, Pascal, estime que les tablettes coûtent "beaucoup moins cher qu'un jeu de manuels". Il ne doit pas connaître le prix des licences de manuels numériques en plus des tablettes à acheter, entretenir et renouveler plus souvent que des manuels, de la consommation d'électricité, de la fibre dans les établissements, du wifi à installer partout, de la formation censément si importante des équipes. Personne n'a fait le bilan du coût de l'équipement des Cocons. "Je rêve du jour où on dira à un élève : tu es viré ! Va chez le CPE car tu as oublié ton téléphone portable, ton smartphone !" Le smartphone, "qui est déjà dans tous les cartables", est en effet "ravalé" par l'institution scolaire " à des usages stupides dont la liste est très longue, voire d'usages dangereux". C'est donc la faute de l'école ! Il est vrai que les usages libres du smartphone en dehors de l'école sont très éducatifs !
Considérations sur les "apports du numérique" : plus individualisé (de façon automatisée, sans rapport humain...) et plus collaboratif. La "collecte des informations" sur les élèves est présentée comme "extraordinaire" par E. Davidenkoff, avec quelques précautions d'usage. Autre révolution : "Les collectivités territoriales deviennent des partenaires pédagogiques et là on est en train de franchir un cap."
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À propos de l’ordinateur, un extrait de “Begin here: The Forgotten Conditions of Teaching and Learning”, de Jacques Barzun qui date de 1991.
Étant donné que ceux-ci, comme indiqué ci-dessus, sont une tentative d’imiter la rigueur de la machine, le prochain sujet à l’ordre du jour c’est la salle de classe mécanisée. La poussée dans cette direction a été forte et persistante. Les grosses entreprises veulent vendre les onéreuses machines développées pour le travail de bureau et les hommes d’affaires présents dans les commissions scolaires comprennent l’utilité de ces appareils qui économisent la main-d’œuvre mieux qu’ils ne comprennent la nature de l’enseignement et de l’apprentissage.
Ainsi, dans les années soixante beaucoup en vinrent à penser la « machine à enseigner » comme la panacée. Elle inciterait les jeunes à s’enseigner eux-mêmes en donnant des réponses à d’adroites questions posées sur l’écran et en voyant leurs erreurs grâce au ferme refus de la machine de bouger avant que la réponse ne soit bonne. Toute froideur dans ces mornes rapports aurait été adoucie par des compliments clignotants et des encouragements de la plus amicale sorte. Mais se mettre à l’exercice sans instructeur est hébétant et des exercices plus intéressants étaient trop difficiles à concevoir ou à administrer pour beaucoup d’enseignants. La plupart des machines sont aujourd’hui en train de se couvrir de poussière dans les réserves en sous-sol. Ensuite est arrivée la panoplie des années soixante-dix, le magnétophone, le projecteur de diapositives, le rétroprojecteur qui envoyait sur l’écran tout ce que l’enseignant écrivait ou dessinait à son bureau — bien passionnant les deux ou trois premiers jours. Toute machine est passionnante quand elle est nouvelle ; elle perd bientôt son charme car le mécanique ne stimule pas la pensée et comme un homme sage l’a dit : « Beaucoup d’idées passionnantes ne sont pas importantes. Tout problème n’a pas une bonne solution. » De tous les gadgets scolaires, la projection de films est le principal survivant et non parce qu’il enseigne bien mais parce que regarder un film donne à la classe et à l’opérateur une coupure avec le vrai travail.
La futilité de ces « aides » fait revenir en mémoire la première de toutes ces ressources de machinerie : la machine à écrire — modèle spécial pour petit enfant. On en attendait qu’elle soulage l’enseignant de la corvée d’enseigner à écrire à la main, c’est si ennuyeux à apprendre. L’écriture manuelle commerciale courante, en lettres d’imprimerie, est un témoignage de ce triomphe. D’assez grandes pertes d’argent, de la confusion et de l’irritation dans le commerce sont le produit, d’abord, de l’évitement de la main humaine et ensuite du refus de restaurer la pratique de faire des lettres en cursive.
Aujourd’hui l’homologue de la machine à écrire est la calculette, substitut de l’arithmétique, avec l’introduction du système métrique. Selon un des nombreux avocats de cette amélioration combinée, « de telles monstruosités comme les fractions propres et impropres, les numérateurs et les nombres fractionnaires pouvaient être mis au rancart. » Sans aucun doute, et cela serait un talent spécial de savoir compter une majorité des deux tiers au Sénat. Le suivant dans la file est l’ordinateur dont on dit que les applications sont infinies. On prétend qu’étant donné que beaucoup d’enfants apprennent à s’en servir à la maison pour jouer, il devrait être introduit avec promptitude à l’école. « Beaucoup d’enfants » peut bien être juste, mais sûrement pas pour les enfants des familles pauvres qui sont eux aussi nombreux. Cette différence dans les ressources des foyers est doublement déplorable, étant plus brutalement visible que toute autre, comme le fait d’avoir des livres et l’aide de ses parents.
Mais ce n’est pas la seule objection. D’abord, une classe équipée est chère ; pour une classe de 25 élèves cela coûte présentement environ 40 000 $. L’argent devrait aller, aujourd’hui et dans l’avenir, aux instituteurs et aux bibliothèques scolaires. D’ailleurs, l’ordinateur n’enseigne pas, ne montre pas un être humain pensant et rencontrant des difficultés intellectuelles ; il ne transmet pas le savoir mais donne de l’information arrangée d’avance et précuite. Par exemple une démonstration réelle de « référencement » montre l’élève rencontrant le nom de Mozart quand il est en train de lire une histoire sur l’écran. En créant une « fenêtre » et sans perdre son histoire, il peut faire apparaître un portrait du compositeur et une brève biographie, pendant que les premières portées de la Petite musique de nuit résonnent dans ses écouteurs. Merveilleux, n’est-ce pas ? Merveilleux pour créer un esprit libre de tout cliché.
Dans d’autres applications, telles que l’orthographe et la grammaire on obtient la même rigidité. La mesure de la bonne rédaction dans les logiciels est la longueur de phrase. Seules les phrases courtes sont jugées bonnes ce qui est la négation de la variété dans la prose et de la variété de talent chez l’écrivain. Comme le vérificateur d’orthographe, c’est une béquille qui amoindrit le désir de savoir et qui peut tromper gravement puisqu’il accepte tout mot correctement orthographié que ce soit le mot voulu ou pas : si le sujet est pommes de terre, bêlent est aussi bon pour l’ordinateur que gèlent.
Jusqu’ici, toutes les tentatives de mécanisation ont bien échoué, c’est-à-dire pour les besoins de l’enseignement. Les ventes dans l’industrie en ont seules bénéficié. Soyons bien disposés envers IBM et Macintosh et envers tous leurs rivaux mais insistons pour qu’ils restent en dehors de la classe. Ce qui s’y passe devrait demeurer un spectacle vivant. »
Ecrit par : P. Lariba 17 février 2010
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