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Juste un mot dans mes compétences, l'enseignement des maths.
Quand je fais de la géométrie (très peu en fait, puisqu'absente des évaluations pisa, elle est en sursis, seul l'acharnement thérapeutique de quelques profs la maintient vaguement vivante) j'aime bien faire des figures à main levée, pour obliger à réfléchir, comme le fait Marcel Berger dans l'un de ses livres, j'explique que l'art consiste à raisonner juste sur des figures fausses, à imaginer les concepts à partir de quelques traits. Lorsque je fais des dessins avec un projecteur et le logiciel adéquat, que j'utilise mieux que mes élèves, on y voit paradoxalement moins de choses, même si on peut faire bouger des choses, ça peut être utile mais ce n'est absolument pas indispensable.
La difficulté de la géométrie est d'organiser une argumentation, de mettre de l'ordre dans sa démonstration, de comprendre que sont les hypothèses et où l'on va. Franchement, depuis quelques années, les élèves ont de plus en plus de mal à faire le tri entre les hypothèses et les conclusions, tout semble englué dans des affirmations sans aucun recul ni esprit critique, et cela est beaucoup inquiétant que mon refus d'utiliser systématiquement un projecteur et un logiciel pour faire une figure, surtout que je suis devenu bon au tracé de cercle sur un tableau !
On a ici une belle communication numérique entre l'apprenant et son appreneur, dans un registre soutenu et exemplaire, et une belle exploitations de ressources numériques valides.
Une seule réponse pour un poème si connu : c'est vraiment un manque de chance !...c’est pour vous demander si je peux en toute liberté reprendre le plan du site xxxxxxxxxxx.fr que vous nous avez donné car je ne réussis pas à en trouver un autre.
Curieux si le professeur a étudié le texte en cours ("les éléments que vous nous avez donnés en plus en cours", "Ce plan n’a rien de particulier, j’aurais pu vous le donner"). Nous somme donc face à un cas assez absurde.
Donc, pour résumer, pour sa dernière année de français, l'élève ne sait pas distinguer un bon plan trouvé sur Internet d'un mauvais plan, et n'a donc pas d'autonomie de pensée. Une belle réussite, en effet !Oui O., pas de problème, j’ai vérifié, tu peux reprendre l’intégralité de ce plan pour tes révisions.
Un peu comme si les élèves m'avaient demandé de valider le faux commentaire que j'avais posté sur des sites de corrigés... en début d'année de première.
Même si c'est le cas.Une dernière question si vous le voulez bien… Si je tombe sur ce texte, que la question correspond à ce plan et que j’utilise donc ce plan, est-ce qu’on ne me dira pas : « Vous avez été le chercher sur internet ? ».
Le problème n'est pas tant que l'élève soit allé le chercher sur Internet (ou qu'il l'ait recopié sur un livre de corrigés ou qu'un ami le lui ait soufflé). Le problème est que l'élève ne sait pas faire de plan par lui-même, ni même évaluer le plan d'un autre.
Visiblement non...Ce plan n’a rien de particulier, j’aurais pu vous le donner, tu aurais pu le trouver...
Mais ce qui compte ici, c'est de faire illusion ("tu aurais pu"... même si tu n'as pas pu) : une belle parabole de certains usages numériques.
A lire sur le sujet : "Eloge du copier-coller"
C'est vrai que c'est pénible d'être soupçonné quand on n'a rien à se reprocher....tu n’as rien à craindre.
Bref à faire le plan soi-même... Je crois qu'il vaut mieux ne pas chercher à comprendre la logique de Michel Guillou.Veille simplement à l’adapter à la question posée.
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Sur "EducaVox" : "Une culture générale du numérique pour tous !"Créé par Cap Digital en 2009, Futur en Seine est un festival international qui présente chaque année durant dix jours les
dernières innovations numériques françaises et internationales aux professionnels et au grand public.
Futur en Seine reçoit le soutien de la Région Île-de-France, de la Ville de Paris, du conseil général de la Seine-Saint-Denis, d’Orange, du groupe La Poste, GDF Suez et de nombreux organismes et entreprises.
Chiffres clés de l’édition 2013 :
70 000 visiteurs
130 entreprises présentes
60 conférences et ateliers du 13 au 16 juin
Plus de 100 événements partenaires
14 000 visiteurs au Village des innovations
Plus de 330 reportages/articles
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Billet évidemment repris sur "EducaVox" : www.educavox.fr/actualite/debats/article...la-censure-ordinaireMichel Guillou écrit: La stupidité des censeurs n’a pas de limites.
Alors que l’exemple ci-dessus concerne les censeurs nantais, leurs collègues lorrains n’ont rien à leur envier qui censurent même le site académique de Nancy-Metz soi-même qui a l’outrecuidance d’afficher son fil Twitter.
C'est plus simple comme ça.Numérique : changer radicalement le questionnement
Passer de « à quoi ça sert ? » à « comment ça change ? »
L'éternel sujet de déploration pour les techno-pédagogues comme Michel Guillou.Les raisons qui empêchent l’école et le numérique de se rencontrer et de convoler sont pléthore. Il en est de peu légitimes ou qu’il convient de pondérer des circonstances locales, comme l’étroitesse de la connectivité, la faiblesse de l’équipement ou encore la formation des professeurs...
Eh oui : programmes et examens doivent s'adapter à l'outil.— je m’expliquerai plus longuement sur ce dernier point un de ces prochains jours —, il est en est de plus légitimes parce qu’objectivement observables comme l’inadéquation des contenus, des programmes et des examens
Certaines oreilles doivent siffler....ou, enfin, l’inculture assez générale de l’encadrement.
Il faut supprimer l'expérimentation et renoncer d'urgence à toute évaluation !Mais ce qui met des entraves au développement d’un enseignement imprégné du numérique peut aussi trouver son origine dans le comportement même de l’institution, dans sa globalité, ou de ses partenaires des collectivités.
« On s’est encore, à mon avis, trop attardé à regarder en arrière ou à proposer des pauses (l’expérimentation, l’évaluation, les usages) qui mettent, à chaque fois, un coup d’arrêt à l’engagement numérique de l’école. » disais-je récemment en conclusion du rendez-vous de Cénon, organisé par Éducavox, les 11 et 12 décembre derniers.
Pourtant l’œuvre de Michel Guillou est importante pour l'école.Je ne souhaite pas revenir pour le moment — j’y reviendrai bien un jour tant le sujet est passionnant — sur le sujet des usages dont je disais, là aussi récemment, dans ce billet, combien il était important et paradoxal de s’attarder à les observer si on souhaitait ne pas s’engager.
J’ai déjà dit aussi tout le mal que je pensais, au printemps dernier, de la misérable expérimentation lancée, histoire de mieux procrastiner en rond, par le ministère au sujet de collèges numériques supposés pilotes (de quoi ?) dont on ne sait plus trop le nombre exact. Je ne suis toujours pas revenu de cette affaire… j’ai eu l’impression d’avoir travaillé trente ans pour rien.
Il faut dire qu'en dix ans on a eu le temps de constater qu'on ne constate... pas grand chose de bien.Ça sert à quoi, le numérique ? Est-ce que c’est mieux pour les apprentissages ?
Ces questions n’étaient pas posées il y a dix ans. Jamais. C’est un fait indéniable. Je ne les jamais entendues.
Mais bizarrement Michel Guillou ne veut pas détailler quel est cet intérêt.En revanche, je peux en témoigner, j’ai entendu, à la fin de la dernière décennie, des professeurs dans les salles de classe, des cadres administratifs et pédagogiques (oh ! pas tous, bien sûr) en d’autres circonstances, tenir à l’encontre du numérique — il s’agissait des Tice, bien sûr — des propos extrêmement violents et réactionnaires, lui déniant toute valeur ou tout intérêt.
C'est vrai que dans cet article qui refuse toute expérimentation ou évaluation se fait entendre la voix de la raison.Pire ! au moment où commençait à se déployer le B2i, où les injonctions ministérielles ou rectorales étaient très claires à ce sujet, ces critiques sévères ont monté d’un ton et se sont faites plus virulentes encore, contre toute raison.
Quelle idée.Depuis quelques années, les critiques s’exercent de manière très différente via la répétition lancinante de ce questionnement. Il n’est pas un déploiement matériel, pas une nouvelle expérimentation sans qu’apparaisse par magie dans les bilans la production des résultats d’une évaluation institutionnelle ou d’une recherche universitaire, longue, longue, forcément très longue sur ce sujet.
Effectivement, c'est toujours très évasif.Il n’est pas un colloque où la question n’est pas posée, d’une manière ou d’une autre, par un intervenant ou dans la salle… Là, il ne faut pas s’inquiéter et attendre trop longtemps, la réponse est toujours donnée, de manière d’ailleurs toujours très évasive sur les sources, par l’un ou l’autre des participants.
Mince...Ne cherchez pas, si vous aviez des doutes. La réponse est toujours la même : le numérique ne sert à rien, il ne change rien, il n’y a pas de différence sensible ou mesurable pour ce qui concerne les apprentissages entre un enseignement « traditionnel » et un enseignement numérique, disent ces travaux. Dit de manière plus claire : l’école pourrait parfaitement se passer du numérique. Cela ne changerait strictement rien.
C'est vrai que sans les ENT les professeurs ignoraient les parents.Oui, l’école pourrait se passer allègrement tout ce matériel cher et encombrant, de ces méthodes déstabilisantes, de cet Internet perturbant, de ces ENT qui obligent à collaborer et échanger avec les parents, de ce bling-bling clinquant et tape-à-l’œil qui hante les poches des élèves… Mais je m’échauffe…
Evaluer l'impact du numérique, une "tâche complexe" (sic). Mais que ça n'empêche pas l'équipement à tout va et la refondation de l'école par le numérique !Je vous l’ai dit, cette question ne cesse de revenir même quand on ne l’attend plus. La DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance au ministère) vient de produire une note d’information, voir ci-joint, qui fait un court mais fort intéressant portrait du numérique éducatif en Europe.
On y apprend des tas de choses, sur le sous-équipement chronique des écoles du premier degré, la France se plaçant tristement sur ce point 19e sur 25 pays, sur les pratiques numériques personnelles des élèves, sur la formation des enseignants… Et puis la question est enfin posée : « Évaluer l’impact du numérique : une tâche complexe » à la lumière d’enquêtes de terrain européennes aux méthodologies très différentes, sur des populations différentes, en des moments différents, dont la plus ancienne, datée de 2007 !, réalisée au Royaume-Uni, visait à évaluer les changements induits par un programme d’équipement numérique sur les résultats scolaires (sic).
Je vous livre les conclusions de cet embrouillamini statistique :
- l’utilisation du numérique de manière collaborative (par paires d’élèves ou en petits groupes) est généralement plus efficace que l’utilisation individuelle ;
- le numérique peut aider à améliorer l’apprentissage à condition qu’il soit utilisé régulièrement (trois fois par semaine) mais pendant une période limitée (5 à 10 semaines) ;
- utilisé à des fins de remise à niveau, le numérique peut être efficace chez les élèves de faible niveau scolaire, ou chez ceux qui ont des besoins spécifiques, ou encore chez les élèves issus d’un milieu défavorisé ;
- le numérique se révèle plus efficace en tant que complément à l’enseignement traditionnel que comme substitut ;
- les gains en matière de rapidité d’apprentissage sont constatés surtout dans certaines disciplines telles que les mathématiques et les sciences ;
- pour ce qui est de l’apprentissage de l’écrit, l’impact du numérique tend à être plus grand en écriture qu’en lecture ou en orthographe ;
- la formation des enseignants est un élément essentiel et devrait aller au-delà d’une formation technique sur l’utilisation des outils numériques.
Comment peut-on imaginer un enseignement non numérique au début du IIIe millénaire ?Autant dire qu’on n’apprend pas grand chose. Plusieurs remarques néanmoins :
Il fallait au moins une enquête européenne de cette envergure pour s’apercevoir que le numérique engageait à des pratiques d’apprentissage collaboratives ou encore qu’il pouvait être efficace pour remédier à certaines difficultés scolaires !
On apprend aujourd’hui, en 2014, qu’il est encore possible de faire la distinction entre un « enseignement traditionnel » et un « enseignement numérique ». Mieux ! l’« enseignement numérique » peut n’être qu’un complément à l’« enseignement traditionnel » !
Il faudra m’expliquer la différence, à l’heure d’une compétence 4 qui figure dans tous les référentiels européens, à l’heure aussi où on attend plus de ceux qui mettent en œuvre cet enseignement numérique des changements d’attitudes et de postures que des déploiements d’outillages technologiques. Je ne suis pas dupe, je crois savoir ce qu’est un enseignement non numérique. Mais franchement, aujourd’hui, quinze ans après le début de ce millénaire, je ne sais pas et ne veux pas savoir ce qu’est un « enseignement traditionnel ».
C'est plus commode, en effet.Je ne saurais trop remercier l’Europe de nous apprendre que la formation des enseignants doit dépasser la formation technique à l’utilisation d’outils. Pourquoi ne pas aller plus loin en proposant que l’enseignement soi-même dépasse cette dimension strictement utilitaire et technologique ?
Ce questionnement ressassé « à quoi sert le numérique ? » ne vaut pas tripette.Vous l’avez compris. Pour ma part, j’ai fait la promesse de ne plus jamais répondre quand on me pose la question.
Et alors ?Il ne vaut rien parce que la société, complètement impliquée et engagée, elle, avance à grandes enjambées et fait tranquillement, cahin-caha, sa révolution numérique, dans tous les secteurs, économie, santé, services administratifs, industrie, pratiques sociales, sciences fondamentales et appliquées…
Comme on peut le constater tous les jours dans nos classes.Il ne vaut rien parce que la jeunesse de ce pays, qui constitue les cohortes d’élèves ou d’étudiants qui fréquentent les bancs des écoles et universités, est engagée de manière massive, fortement socialisée, dans des pratiques numériques qui s’avèrent être bien souvent de grande qualité quand il s’agit de travaux scolaires ou universitaires.
Ah...Il ne vaut rien parce que décider de faire sans le numérique n’a strictement aucun sens.
Comme toute question qui dérange.Il ne vaut rien parce qu’il aboutit toujours à la comparaison de pratiques incomparables et qu’il oblige à faire des distinctions dans ce qui ne peut pas en faire l’objet.
Il ne vaut rien, basta. C’est une mauvaise question.
A quoi bon, franchement ?Je ne suis pas, en revanche, loin de là, opposé bien sûr à l’évaluation du système éducatif...
Pas celles qui posent les vrais problèmes....et de ses évolutions à l’heure du numérique. Je pense même qu’il est indispensable, de temps à autre, de prendre le temps de regards croisés sur tout ça. Mais ça ne peut se faire qu’à plusieurs conditions :
poser les bonnes questions ;
C'est l'avantage du numérique : il évolue si vite qu'il ne peut être évalué.ne pas déployer des dispositifs complexes de recherches dont les résultats sont déjà obsolètes avant même que d’avoir commencé à chercher.
Trois mots savants valent mieux qu'un.Pour ce qui concerne les questions, parce que les réponses m’intéressent à défaut de peut-être intéresser les acteurs de l’école, je propose qu’on s’intéresse à l’évolution des postures des enseignants et apprenants, aux changements induits dans les apprentissages par les pratiques de collaboration, de coopération ou de co-construction...
Finalement, si l'école n'a qu'à s'adapter au numérique et comprendre les usages des élèves, il ne lui reste plus grand chose à faire....à l’évolution des modalités d’évaluation, des temps scolaires, des espaces et des lieux, qu’on enquête sur les progrès faits par les élèves en termes d’appropriation de leurs libertés à s’exprimer, à comprendre tous les codes ou à publier leur opinion…
Car c'est le propre du numérisme : le changement est nécessairement positif (même s'il ne peut-être évalué !La bonne question, c’est donc plutôt comment que pourquoi. Passer de « à quoi ça sert ? » à « comment ça change ? ».
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C'est toujours un plaisir de relire la prose de Michel Guillou, "consultant, expert du numérique éducatif et des médias numériques" et surtout "ex-Adjoint au CTice et ex-coordonnateur du Clemi de l'Académie de Versailles".En écho à l’illustration ci-dessus, rien n’est plus valorisant que de se citer soi-même
Célébrer le plagiat et le copier-coller comme des exemples... d'innovation, il fallait oser !... par cet extrait d’un récent billet :
« Innover, ce n’est pas mettre des cataplasmes sur son enseignement quand les modalités de ce dernier sont profondément changées par le numérique omniprésent — je pense en particulier à la copie numérique des œuvres, à leur utilisation et reproduction collective, au plagiat, au copier-coller, au travail collectif et collaboratif…Qui innove à ce sujet ? Où est l’innovation ? »
Finalement, quand je copie, j'innove !
Une "saloperie réactionnaire", pour citer précisément la réaction de Michel Guillou à mon expérience édifiante.Les réponses qui sont généralement données pour répondre à ces nouveaux défis ne sont pas innovantes, elles sont juste radicalement et profondément réactionnaires.
C'est vrai qu'on l'oublie souvent mais Michel Guillou n'enseigne absolument pas, ce qui ne l'empêche de dispenser ses bons conseils aux enseignants, voir de les invectiver à propos de leur travail !Je me trompe peut-être car je ne suis pas, loin de là, au courant de tout ce qui se passe dans l’enseignement secondaire et supérieur en France, notamment, mais ce que j’en ai lu récemment me fait frémir.
Confusion visible entre deux problèmes bien distincts : le copier-coller d'une part et la propriété intellectuelle d'autre part.Il y aurait tant à dire sur l’incapacité chronique de la société, en général, à prendre en compte, de manière résolue et surtout raisonnée, les difficultés nés de la facilité avec laquelle on peut faire des copies numériques des œuvres, des livres, des images, de la musique… et leur trouver une ou des solutions en visant à permettre à la fois la juste rémunération des auteurs et des artistes et l’accès plus facile de tous à la culture. Je ne m’étends pas là-dessus, d’autres disent ça tellement mieux que moi et je risquerais de m’échauffer…
Eh oui, car copier la pensée d'un autre, c'est collaborer avec lui.Il y aurait tant à dire aussi sur l’incapacité chronique de l’école et de l’université à prendre en compte, là aussi de manière raisonnée, les nouvelles formes de travail collectif, coopératif ou collaboratif.
Mais "facilitateur" de quoi ?Ce n’est certes pas nouveau mais c’est d’autant plus difficile à résoudre maintenant, à l’heure d’un numérique facilitateur...
C'est vrai, quoi : évaluer un individu, c'est ringard. Il faut évaluer le groupe, c'est beaucoup plus moderne !.... que tout a été mis en œuvre, depuis de longues décennies, pour renforcer la compétition et l’évaluation individuelles. On s’attardera là-dessus une autre fois.
La question du "plagiat" n'agite pas vraiment le microcosme scolaire...Non, ce billet se bornera à tenter de dire quelques mots d’un problème qui agite les microcosmes scolaires et, surtout, universitaires : le copier-coller et, en particulier, car il touche aussi au droit des auteurs, le plagiat.
C'est vrai, quoi : comment peut-on reprocher à des élèves qui copient-collent tous la même dissertation ou le même article médiocre de Wikipédia, sans même le lire, au lieu de les féliciter pour leur sens de l'innovation ?Et pourtant, on pouvait s’en douter et, comment dire ?… prévoir… à la lumière d’autres conséquences collatérales déjà observées de la collision cataclysmique de la société, de l’économie, de l’école et de l’université avec le numérique. Nombreux sont maintenant les problèmes nés des pratiques innovantes mais aussi iconoclastes voire transgressives des élèves ou des étudiants que l’école n’a pas su résoudre autrement que par l’indifférence, d’abord, la répression et la réglementation ensuite, la censure parfois…
Le "bon sens" de Michel Guillou est un concept assez nébuleux.Mais par l’éducation, la raison et le bon sens jamais.
Michel Guillou, qui a beaucoup de temps devant lui, devrait lire les articles que d'autres écrivent pour réfléchir à ces questions : "Wikipédia : L’important, c’est de participer".On peut évoquer les blogues, les réseaux sociaux, les téléphones et les « smartphones », les baladeurs, les médias sociaux, les tablettes, les pratiques sociales en général…
Concernant le plagiat, je n’en ai vraiment pris conscience, pour la première fois, qu’il y a presque deux ans déjà, C’était à l’occasion d’un colloque consacré au numérique où j’étais invité, dans les murs du Centre de culture numérique — quelle belle appellation ! — de l’université de Strasbourg. Un atelier était consacré à ce sujet et, en particulier, aux moyens techniques logiciels dont on pouvait alors disposer pour le combattre. Ce jour-là, j’ai vu beaucoup de douleur dans les yeux des professeurs présents mais je n’ai pas vraiment compris. Pas du tout. Pas encore.
J’ai bien lu, de ci, de là, des témoignages d’enseignants qui se plaignaient de copier-coller intempestifs et sauvages à partir de Wikipedia. Mais cette encyclopédie libre en ligne est tellement honnie, de manière incompréhensible pour moi, que je n’ai pas pris garde à l’ampleur du désarroi et du phénomène.
Voilà qui me rappelle quelque chose ...Il a fallu, pour que mon attention soit à nouveau sollicitée, qu’on me fasse copie, tout récemment, des décisions prises et annoncées, sur une liste de diffusion qui leur est réservée, par des professeurs de lettres de lycées qui disaient renoncer à donner des devoirs à la maison, se plaignant que, lorsque le devoir n’était pas fait par un parent, le travail rendu n’était qu’un gigantesque copier-coller plagiaire de ce qui a déjà été fait par d’autres et qui est disponible en ligne, librement ou moyennant quelques euros.
Ce qui est effectivement très encourageant.Pour répondre à cela, il y a eu d’abord cette réflexion d’Alain Boissinot, président du Conseil supérieur des programmes, sur laquelle je reviendrai.
Effectivement ça semble ahurissant...Et puis, il y a eu, tout récemment, cet article du Monde.
« “Fléau”, “phénomène récurrent”, “plaie”, “combat incessant”… la tentation du copier-coller empoisonne la vie des universités. »
On y apprend de drôles de choses :
« Les guillemets s’imposent lorsque l’on reproduit un texte mot pour mot, mais il faut aussi nommer l’auteur et l’ouvrage dont sont tirés une idée, un raisonnement. Des règles connues, certes, mais que les professeurs d’université doivent sans cesse répéter ! »
Continuons donc à répéter gentiment !Sans cesse répéter ? L’exercice est difficile, en effet, pour un professeur. J’entends bien que la découverte, devoir après devoir, de passages entiers écrits par d’autres est un moment particulièrement pénible et lassant. J’entends bien que la transgression répétée des consignes n’est pas un encouragement à répéter ces dernières. Mais comment faire autrement que de répéter et répéter encore, d’expliquer et répéter encore ? C’est le propre d’une bonne pédagogie.
C'est-à-dire qu'une dissertation se fait à partir d'une culture personnelle et non une culture d'emprunt. Et que - pour un commentaire de texte - comprendre et interpréter le texte ne demande accès à aucune connaissance particulière. Michel Guillou n'a toujours rien compris à ce qui fait l'intelligence des exercices en lettres pour lesquels consulter le web est aussi idiot que de chercher la solution d'un problème ou d'une équation en mathématiques.Et puis, au fond, les objectifs d’apprentissage et les consignes données sont-elles bien en accord avec la manière dont aujourd’hui les élèves et les étudiants accèdent aux connaissances ?
Bonne idée : renonçons à tous les exercices de l'intelligence et pratiquons la recherche documentaire sur le web !Ne convient-il pas de changer les contenus d’enseignement et donc les objectifs, de les expliciter, de les négocier surtout, et de les expliciter encore de telle manière à lever les ambiguïtés et changer les méthodes ?
De quelles "connaissances" s'agit-il en lettres ou en mathématiques par exemple ?C’est un peu ce qu’exprime aussi Alain Boissinot quand il dit :
« Il est clair que la notion de contrôle de connaissances n’a plus la même signification lorsque les connaissances sont, à condition de savoir un tout petit peu s’y prendre, aisément disponibles en ligne. »
Il est quelque peu inquiétant que la réforme des programmes soit confié à une personne qui pense que l'enseignement se résume à l'acquisition de connaissances.Puis :
« … un enseignement conçu d’abord comme transmission de connaissances puis ensuite comme contrôle de l’acquisition de ces connaissances, il est effectivement remis en cause… »
Nul doute en effet que le plagiat et le copier-coller sont des "pratiques plus intéressantes et plus riches".« Alors tout cela modifiera sans doute les facettes de nos disciplines, je ne crois pas que ça soit du tout un déclin, je crois qu’au contraire, ça leur permet d’aller au cœur de pratiques plus intéressantes et plus riches que les pratiques traditionnelles. En tout cas, c’est notre responsabilité que d’essayer d’imaginer ces nouvelles pratiques d’enseignement. »
Heureusement que Michel Guillou est là : attendons tous ses propositions modernes et décapantes !J’ai l’impression, pour ma part, à essayer d’observer un peu comme l’école et l’université règlent ces problèmes qu’elles s’y prennent bien mal et que l’imagination, comme les y invite Alain Boissinot, n’est pas à l’ordre du jour.
Merci le web qui n'apporte que des solutions ! Vive le numérisme !Bien au contraire.
Quelles sont les réponses faites aujourd’hui à ce sujet ?
Dans les collèges et les lycées, nombreux sont ceux des professeurs de toutes disciplines, à l’exemple de leurs collègues de lettres dans l’exemple ci-dessus, qui renoncent à donner quelque travail personnel que ce soit à leurs élèves de crainte d’y trouver des passages entiers de ce qui vient d’ailleurs. Le renoncement donc, pour commencer.
Michel Guillou n'a même pas compris qu'au contraire la classe inversée repose sur le principe d'une absence de travail personnel à la maison : le travail se fait au contraire en classe.Curieux, ce renversement de démarche quand d’autres tentent d’inverser le dispositif des classes en demandant au contraire un travail personnel plus important à la maison !
Quelle vulgarité ! Alors que le plagiat a tant de noblesse et de grandeur !À l’université, nous l’avons vu, se sont développées et continuent de se développer des mesures techniques. On use de logiciels de plus en plus performants qui fouillent le web et même les ressources privées pour y déceler les copier-coller indésirables. La répression prend alors le relais dans l’espoir que se modifient peu à peu les pratiques étudiantes. C’est donc une réponse technique ensuite.
Quelle honte pour cette université !Conscients que cette seule mesure technique ne peut être la seule réponse à un problème hautement sociétal ou éducatif — ils ont dû me lire car c’est une phrase que je ne cesse de répéter ! —, les enseignants universitaires ont, çà et là, engagé une autre réflexion.
Ainsi, par exemple, à Sciences Po Bordeaux, a été élaborée une charte anti-plagiat. Il s’agit, comme d’habitude avec la multiplication des chartes d’usage, d’un parfait abus de langage. Jamais négociée puisque cette charte accumule rappels à la loi et mesures de répression, ce n’est qu’un règlement de plus.
Alors que le plagiat est une réussite éducative totale !Un règlement particulièrement drastique en l’occurrence, qui fait le constat, par les mesures successives de sanctions énumérées, d’un échec éducatif total :
A ce sujet on attend toujours les solutions pédagogiques modernes et innovantes de Michel Guillou, lequel prône - entre autres - l'entrée massive des écrans dans les classes.
Effectivement la signature change tout !« Le plagiat est une fraude grave relevant du conseil de discipline de l’IEP qui pourra prononcer une des sanctions suivantes :
Avertissement.
Zéro à l’évaluation en cause, avec possibilité de rattrapage.
Zéro à l’évaluation en cause, sans possibilité de rattrapage.
Zéro au module d’enseignement concerné [par ex. : cours, séminaire, conférence…].
Suspension de l’IEP pour une année.
Exclusion définitive de l’IEP.
Exclusion de tout établissement de l’enseignement supérieur pour un an.
Exclusion définitive de tout établissement de l’enseignement supérieur. »
À l’université de Pau, on est certes moins radical mais tout aussi répressif. Un formulaire d’engagement anti-plagiat est proposé à chaque étudiant qui doit le signer. Il s’agit là d’un document qui a au moins plus forte valeur éducative qu’un règlement qui ne dit pas son nom.
Alors que la loi doit s'adapter - en bonne logique - à ce qui n'est plus, aux yeux de Michel Guillou, quelque chose de répréhensible. Le copier-coller est naturel et doit être valorisé à ce titre.Mais, que ce soit la charte bordelaise ou le formulaire palois, on sent trop bien la patte des juristes de l’université et pas assez celle des éducateurs. C’est donc et enfin le rappel à la loi et la répression.
Ah quand même...Il faut être très clair : renoncement, réponse technique, rappel à la loi et répression sont des mauvaises réponses à un vrai problème.
C'est absurde. On peut parfaitement fournir un travail autonome en classe...La première raison tient dans les limites de l’exercice. Renoncer à évaluer le travail individuel fait en dehors de la classe, c’est s’aliéner des possibilités d’évaluation à commencer par l’incapacité d’évaluer l’accès à l’autonomie.
Suivons les bons exemples !La réponse technique a aussi ses propres limites, comme le souligne cet autre article du Monde, car, au-delà du coût parfois exorbitant de ces solutions applicatives, il n’y a jamais aucune certitude concernant le plagiat et chaque professeur passe beaucoup, beaucoup de temps à vérifier l’invérifiable et les reformulations fréquentes et approximatives. Et puis, comme d’habitude avec les solutions techniques, c’est tellement plaisant de les contourner et de défier à la fois le logiciel et l’autorité. Enfin, il apparaît bien inutile de sans cesse rappeler une loi qui est transgressée à loisir par certains écrivains, certains journalistes, certains professeurs d’université eux-mêmes, car dans tous ces domaines les exemples de plagiat sont légion.
Un beau modèle, en effet.On voit bien quel effet a le rappel à la loi sur les pratiques de téléchargement illégal chez les jeunes notamment. Enfin, l’énumération des sanctions prévues en cas de transgression est presque risible : on passe, comme à Pau, sans intermédiaire du simple blâme à l’exclusion de l’université ! Sans compter que certaines écoles ou universités privées, notamment de l’autre côté de l’Atlantique, où tout s’achète, devoirs comme diplômes, et qui ne vivent que du soutien financier de leurs élèves ou étudiants, ont pour le plagiat un regard tout à fait différent et bien plus complaisant…
On attend toujours les solutions imaginatives de Michel Guillou.La deuxième raison est l’absence de réflexion éducative. Les deux documents en référence listent sans rien oublier tous les cas de plagiat mais il ne s’agit en aucun cas d’une réflexion ou d’un travail qui aurait pour but d’en limiter les effets. Même si, à Bordeaux, la signature de la charte par les étudiants est précédée de deux heures de cours à ce sujet, c’est bien évidemment insuffisant.
C'est vrai, ça. Après tout, le plagiat n'est-il pas la chose du monde la mieux partagée ?Enfin, qu’est-ce exactement qu’une pensée originale ?
Dit comme ça, les choses sont effectivement plus simples, et la nécessité de trouver des solutions se fait moins sentir.
C'est vrai, quoi : à quoi bon penser par soi-même ? Admettons, mieux revendiquons fièrement notre servitude !Est-il possible de s’affranchir aujourd’hui, quand on est auteur, journaliste, blogueur ou thésard, étudiant ou élève, de ce que les autres ont écrit sur le sujet avant de donner son avis.
A bas l'autonomie de pensée ! A bas la pensée individuelle : bienvenue dans l'ère de la grande compilation !
Donc finalement à quoi bon les guillemets ?Et même quand on prend la juste et respectable précaution de citer entre guillemets, le reste du discours est-il complètement exempt de références externes, d’éléments de langage appartenant à autrui, d’idées qui viennent d’ailleurs ? Et ces involontaires « citations » non référencées sont-elles des contrefaçons ? Sont-elles la marque de l’immoralité ? De l’illégalité ?
Quel beau modèle nous propose Michel Guillou ! C'est vraiment être "réactionnaire" que de ne pas penser comme lui.
Mais non : la pensée de Michel Guillou est unique puisqu'il est le seul à penser ce qu'il pense, contre le reste du monde qui n'a rien compris à la modernité modernifiante.Pour ma part, quand j’écris, ce billet ou un autre, je m’oblige — je n’ai pas besoin de me forcer — à mettre les citations que j’utilise en italique et entre guillemets. Mais le reste de mon propos n’est-il pas, de manière inconsciente, la stricte copie de ce que j’ai vu ou lu ailleurs ? Comment en être certain ? Comment échapper à ce risque ?
Voilà donc la solution éducative de Michel Guillou : non pas lutter contre le plagiat mais le légaliser et même le célébrer comme le parangon du changement de paradigme dans l'école 2.0.Les juges eux-mêmes, pourtant rompus à ce genre d’exercice, se disent parfois bien dans la peine, lorsque on sollicite leur avis à l’occasion d’une action en justice, de dire ce qui constitue un plagiat, une contrefaçon, une simple imitation, une copie exacte…..
Effectivement, si l'école cesse d'instruire, il y a de bonnes chances qu'elle puisse enfin atteindre ses objectifs.En matière d’enseignement scolaire et universitaire, la bonne méthode, pour échapper aux pièges évoqués plus haut, n’est-elle pas de changer radicalement les programmes, donc les contenus d’enseignement et donc les objectifs d’apprentissage comme le suggère le président du Conseil supérieur des programmes.?
Quel bel exemple d'éducation, en effet, que de renoncer à enseigner une certaine forme de morale en même temps que d'exigence intellectuelle.Il en va d’ailleurs des devoirs à la maison ou des mémoires ou thèses universitaires comme de tous les examens, diplôme national du brevet ou baccalauréat, il deviendra difficile voire impossible, à force de renoncement, de réponses techniques inadaptées, de rappels à la loi ou de sanctions, d’empêcher la fraude ou la triche.
Innovons donc : plagions la pensée des autres sans plus de réserve !Il n’y a pas d’autre solution alors que de changer tout, de fond en comble. Innover et imaginer. Le plus tôt sera le mieux. Car le numérique est passé par là…
Dans la même veine sur le blog "Ecole de demain" du SE-Unsa (16/05/14) à propos de l'enseignement de l'informatique à l'école :
A relire notre article : "Éloge du copier-coller à l’école"Changer les codes et les rôles
Copier les uns sur les autres, “tricher” en utilisant le code d’un autre… autant de codes scolaires pris à contre-pied ! Dans les ateliers présentés les enfants apprennent ensemble, et n’ont pas forcément besoin de l’aide de l’adulte !
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Source : www.educavox.fr/actualite/debats/article...e-ont-fait-de-mal-auMichel Guillou écrit: Un usage responsable ? Comme si on pouvait être responsable de ses usages !
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Analyser le texte et l'image avant l'ère du numérique, ce serait déjà beaucoup de travail.La DNE sera dirigée par Catherine Becchetti-Bizot, inspectrice de l'éducation nationale, et coordinatrice du Rendez-vous des lettres, un événement annuel qui cherche à analyser "les métamorphoses du texte et de l'image à l'heure du numérique", à travers une série de colloques et d'ateliers.
C'est vrai que Michel Guillou est beaucoup moins aimable avec d'autres."Autant vous dire que c’est, à mon humble avis, la meilleure idée et le meilleur choix qui soient", se félicitait l'été dernier le blogueur Michel Guillou, expert des questions d'éducation et de numérique, lors de l'annonce du projet. "Cette inspectrice générale est la seule de ses confrères, et c’est assez désolant, à avoir une vision juste et moderne des enjeux du numérique et de la nécessaire éducation aux médias, à être capable aussi de donner plus de consistance et d’ambition dans les programmes à la littératie ou aux humanités numérique et médiatique".
Euh... je ne crois pas. Il s'agit plutôt de leur mise en valeur et de leur diffusion.Selon les termes du ministère, la DNE aura pour mission "de mettre en synergie tous les acteurs du numérique éducatif avec les systèmes d’information du ministère". Elle pourra même incuber des projets numériques à travers "le Numérilab' ", et devra chercher à "mutualiser les initiatives autour de grands projets innovants et à assurer leur valorisation", c'est-à-dire leur commercialisation. En France, et peut-être ailleurs en Europe et dans le monde.
"Elément clé de la refondation de l’École, la diffusion des usages du numérique dans l’enseignement constitue un puissant levier de modernisation, d’innovation pédagogique et de démocratisation du système scolaire.
Il est très intéressant de noter que le numérique entre très souvent dans le discours de sa promotion par le biais du handicap.Elle est également un formidable outil d’inclusion des enfants en situation de handicap", explique le ministère dans son communiqué.
C'est vrai que l'école n'a jamais eu l'ambition de faire des têtes bien faites. Et qu'après tout une tête bien faite peut être vide !... pour quelle vision ?
Reste à voir si l'éducation nationale est capable de modifier complètement son paradigme, en passant de la volonté de créer des têtes bien pleines, à une volonté de créer des têtes bien faites.
CQFDA l'heure où la connaissance est à portée de clics et de doigts sur un écran tactile,....
Quel est fondamentalement la différence entre une grammaire d'espagnol et une page sur la grammaire d'espagnol ?...l'enjeu de l'éducation numérique est moins d'apporter des outils pédagogiques numériques que d'apprendre à apprendre dans un environnement d'abondance de connaissances et d'informations.
Riche idée ! Ou comment déguiser un renoncement à la pensée en progrès de la pensée. Je renvoie à mon "Eloge du copier-coller".L'idée maîtresse de l'éducation nationale ne doit plus être de lutter contre le copier-coller, mais d'apprendre à copier-coller-enrichir.
Ça commence à dater : "Bac to the future : les examens de demain".C'est notamment l'idée expérimentée aux Pays-Bas, où l'utilisation d'Internet a été autorisée pour des examens.
Bah oui, après tout, pourquoi pas ?Se pose même la question de la place de l'école dans la société.
Donc finalement, ce que peut faire de mieux la direction du numérique éducatif, c'est de fermer les écoles.Avant l'avènement des médias de masse, l'école permettait aux enfants de connaître autre chose du monde que leur seul village, et de s'ouvrir à des connaissances et des métiers qui n'étaient pas ceux de leurs parents et grand-parents. C'était, dans un monde fermé, une porte ouverte vers l'extérieur et vers la modernité. Or aujourd'hui, plus encore avec Internet qu'avec la télévision, c'est le quotidien de l'élève qui apparaît ouvert vers l'extérieur et vers la modernité, alors que l'école lui apparaît refermée et rétrograde.
Conclusion très convenue ("monde hyperconnecté du 21ème siècle") mais surtout nébuleuse : quel reproche exactement est formulé contre les "méthodes pédagogiques" ?Le développement d'outils numériques aidera sans aucun doute à ce que l'école soit mieux acceptée, et plus efficace ; mais elle ne pourra faire l'économie d'une remise à plat de ses méthodes pédagogiques, pour qu'elles soient adaptées au monde hyperconnecté du 21ème siècle.
Pour le reste on aimerait bien avoir le moindre début de commencement de démonstration que l'école numérique sera "mieux acceptée" et "plus efficace"...
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Edit: Damned, je me suis fait griller !
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Le numérisme est une croyance.Michel Guillou écrit: Les vrais dangers pour l’Internet seraient de ne pas y croire.
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Le socle commun sert désormais de référence pour la conception des programmes, et non plus l'inverse.M. G. : Donc, parallèlement, si j’ai bien compris, seront menées des investigations sur les programmes des collèges…
Alain Boissinot : Tout à fait. Le socle commun couvre l’ensemble de la scolarité obligatoire et, en parallèle et en même temps, parce que l’objectif c’est justement d’articuler la définition du socle commun et les programmes d’enseignement, on va travailler dans les semaines qui viennent sur les programmes de l’école primaire et les programmes du collège.
Ainsi les choses sont dites, comme avec Michel Serres : "On n'arrête pas le progrès" n'est plus un constat mais une injonction.M. G. : Et plus tard viendra le lycée ?
Alain Boissinot : Et dans un deuxième temps, viendra le lycée mais, pour le moment, on a déjà fort à faire…
M. G. : Notre propos aujourd’hui est centré sur le numérique et la place importante qu’il prend maintenant dans la société et les pratiques des jeunes en particulier. L’école ne peut pas y échapper.
Subissons puisque nous ne pouvons que subir : toute une vision de l'éducation.
Au moins pour Michel Guillou , qui, rappelons-le, n'est pas un enseignant.Puisque la question d’enseigner avec le numérique ne semble plus se poser...
On se demande bien laquelle....comment pensez-vous que les programmes puissent prendre en compte l’enseignement du numérique ? Certains pensent à une nouvelle discipline…
Et malheureusement pas nécessairement pour le meilleur, mais ça, n'en parlons pas. Le numérique est toujours vertueux.Alain Boissinot : Alors la question est vaste et il y a plusieurs facettes.
Première remarque : moi, j’ai une conviction, c’est qu’on arrive à un moment où, en effet, les pratiques du numérique se développent dans les classes...
Subissons, mais en "accompagnant" !...et où on est en mesure de franchir un seuil, à condition d’en tirer toutes les conséquences. Et là, c’est la responsabilité de l’institution, c’est-à-dire qu’on ne peut plus laisser simplement les choses se faire empiriquement sur le terrain mais il faut qu’on voie comment on accompagne ce développement.
L'expression "laisser simplement les choses se faire empiriquement sur le terrain" renvoie uniquement au numérique institutionnel, force d'innovation forcément positive.
Vaste programme. J'aimerais bien savoir comment le numérique, anarchique ou commercial et majoritairement étranger (services et produits), pourrait se développer de manière coordonnée au sein de l’Éducation nationale française.Alors ça pose un certain nombre de questions auxquelles la dernière loi de refondation de l’école tente d’apporter des éléments de réponses.
Premièrement, il faut coordonner ce développement du numérique, l’organiser, fournir des outils ou aider à ce que les outils se développent, c’est le rôle du service public du numérique éducatif qui est un enjeu, je crois, important sur lequel travaille mon amie et collègue Catherine Bizot et je crois que ça permettra de mettre en synergie beaucoup de choses qui, de fait, sont en train de se développer sur le terrain.
A noter que ce développement est supposé nécessairement positif. A ce sujet pas le moindre début de commencement de réflexion, sur les retombées sur la lecture par exemple, sur le travail personnel, sur le coût...Mais on franchira un cran de plus et surtout l’institution pourra aider à ce développement.
Le numérique est toujours conçu comme un "outil" et le propos reste très général et très vague.Et puis, la deuxième condition essentielle, c’est qu’effectivement il faut qu’on tire toutes les conséquences dans la définition des programmes et là on en vient aux missions du Conseil, des différents outils, des différentes pratiques que permet le numérique.
Un couteau est un outil. Et un couteau a été défini, pensé, pour un usage précis par une personne précise. On ne met pas un couteau dans les mains d'un enfant. Bref, selon qui l'utilise et dans quelles circonstances, non seulement un couteau n'est pas nécessairement utile mais il peut être dangereux.
Ajoutons que l'immense majorité de ce que M. Boissinot appelle confusément "le numérique" n'est absolument pas conçu pour être utile à l'école : c'est même tout le contraire.
L'expression "le numérique", avec tout ce qu'elle suppose d'indéfini (qu'est-ce que "le numérique" ?), est utilisée comme un mantra qui se suffit à lui-même. Elle est supposée moderniser n'importe quel discours.Et je crois qu’il faut insister sur le fait que le nouveau Conseil supérieur des programmes qui débute donc ses travaux a un champ d’activités que le ministre a souhaité large, de ce point de vue, puisque contrairement aux Conseils qui avaient existé dans le passé, son décret de création comme la loi d’ailleurs elle-même de refondation de l’école, prévoient explicitement que le Conseil est légitime pour s’intéresser non seulement aux programmes, au sens le plus traditionnel du terme, c’est-à-dire les contenus d’enseignement, disons, mais aussi aux pratiques pédagogiques mises en œuvre et notamment à tout ce que permettent les nouveaux outils comme le numérique...
Les programmes s'imposent aux enseignants. Mais qu'est-ce à dire ici ? Que les pratiques pédagogiques doivent aussi s'imposer aux enseignants, et notamment les pratiques numériques ?
Il serait surtout très intéressant de définir ce que signifie "enseigner le numérique"....et de la même façon, le Conseil est invité à s’intéresser à l’évaluation, ce qui est point tout à fait essentiel, et à la formation des maîtres. Donc il s’agit de tenter de couvrir toute la chaîne, les contenus d’enseignement, certes, mais aussi la formation des enseignants qui est au moins aussi importante que la définition des programmes et puis les outils qu’ils mettent en œuvre.
Donc on va effectivement se poser le problème du numérique. De ce point de vue et par rapport à votre question, et en essayant d’aller à l’essentiel, il me semble que le sujet n’est pas d’enseigner le numérique en tant que tel ou de créer une nouvelle discipline — bon, on peut en débattre — mais ça n’est pas cela l’essentiel du problème.
Le numérique n'est pas seulement un "outil" (sic), c'est plus qu'un outil.Le problème, il est sur deux points. Il est comment revivifier l’ensemble des enseignements actuels dans les différents domaines disciplinaires par le numérique, puisque le numérique n’est pas simplement un outil....
Ce qui constitue un indéniable progrès.... et il ne s’agit pas simplement de passer du tableau noir au tableau interactif...
Curieux "outil" qui commande aux usages et même aux finalités que l'école se donne. Comme si, pour bêcher la terre, on disposait d'un râteau et que finalement, pour s'adapter à l'outil, on ne faisait que ramasser des feuilles mortes....ça n’est pas uniquement une modification au niveau de l’instrumentation de l’enseignement, ça met en cause les pratiques, les contenus d’enseignement mêmes, et ça, il faut qu’on s’interroge là-dessus.
Ça, pour "faire bouger", ça fait bouger ! Reste à savoir dans quel sens.Qu’est-ce que le développement du numérique fait bouger en français, en éducation morale et civique, en économie pour permettre d’une part de mieux enseigner ces différentes disciplines...
Et une réflexion sur ce que le numérique retire à ces enseignements ? Il n'y en aura pas... Bel exemple de numérisme...
On l'a bien vu avec mon expérience : www.laviemoderne.net/malices/9-comment-j-ai-pourri-le-web...et d’autre part pour faire en sorte que ces disciplines contribuent à rendre les élèves plus experts,...
L'enseignement numérique doit donc servir à rendre "expert"... en numérique !... à la fois en réception de tout ce qui relève de la communication par le numérique, mais aussi en matière de création ?
"diffuseur" on peut comprendre mais qu'est-ce qu'un élève "créateur d'informations" ?Ma collègue Catherine Bizot y insiste beaucoup et à juste titre : il faut que les apprentissages des élèves aillent dans les deux sens, non seulement des consommateurs de numérique mais aussi, dans un certain nombre de domaines, des créateurs d’informations, des diffuseurs d’informations.
Ah "enseigner autrement", c'est nécessairement enseigner mieux. On le voit bien depuis que cette démarche s'applique à l'école française, les résultats sont éblouissants.Donc il faut que tous les programmes de toutes les disciplines témoignent de cette réflexion-là et la prennent en compte.
Et puis il y a un deuxième axe : c’est que nous devons nous interroger sur tous les déplacements pédagogiques qu’induit le numérique c’est-à-dire sur le fait qu’il devient à la fois possible et nécessaire, grâce au numérique, d’enseigner autrement.
L'enseignement "grâce au numérique" est donc présenté officiellement comme une nécessité.
Certainement. Et alors ?Le numérique, ça modifie les conditions d’accès à l’information.
Que le président du tout nouveau Conseil supérieur des programmes confonde lui-même instruction et information ou savoir et connaissances a quelque chose de saisissant.
Faut-il vraiment répondre à tout cela ? Je renvoie à mon analyse des "travaux" malveillants à l'égard de l'école de Michel Serres , inspiré par sa grande expérience pédagogique dans une université d'élite américaine..Certains poussent alors assez loin le trait mais peut-être ont-ils raison d’ailleurs, en parlant de pédagogie inversée — je pense aux travaux de Michel Serres, je pense à beaucoup d’autres témoignages en ce sens — qui disent, par exemple, au fond, à l’origine le rôle du maître c’était d’apporter des informations, et puis ensuite les élèves se débrouillaient à partir de ce qu’on appelait le fameux travail personnel de l’élève, à l’école ou à la maison.
C'est vrai qu'un professeur de mathématiques ne fait qu'"apporter des informations". La construction du raisonnement déductif en est un bon exemple... De même apprendre à lire ou à rédiger en français, à comprendre une phrase dans une langue vivante etc.. Tout ceci relève uniquement de l'"information". Instruire, c'est informer.
Avant, pour ce qui est de l'information, manuels, dictionnaires, encyclopédies etc. n'existaient pas.Eh bien au fond, est-ce qu’on n’est pas en train de vivre par rapport à ça une révolution copernicienne ? L’apport d’information se fait maintenant autrement que par le maître, très largement...
A partir de quelles "informations" exactement construit-on une résolution d'équation ?...et donc le rôle du maître doit se repositionner, aux côtés de l’élève pour l’aider à maîtriser cette masse d’informations, pour l’aider à construire à partir de là des compétences et des connaissances.
On retrouve (nouvelles technologies, nouvelles pédagogies) le même constructivisme qui a fait tant de bien à nos écoles, avec par exemple l'observation réfléchie de la langue.
Une "évolution" forcément positive : pourquoi enseigner à commenter un texte quand des commentaires de textes sont disponibles en ligne ?Et ça, ça déplace aussi évidemment les programmes, puisque les programmes traditionnels définissaient d’abord historiquement une somme de compétences qu’on était supposé décerner aux élèves, eh bien là il faut aussi que les programmes tirent aussi les conséquences de cette évolution rendue possible par le numérique...
Avec un numérique en constante évolution, bon courage !...et définissent sans doute davantage des progressions permettant aux élèves de construire progressivement leurs connaissances et leurs compétences. C’est tout ce champ qui est devant nous, il faut qu’on essaie de tenir à la fois toutes les pièces du puzzle pour, comme je le disais tout à l’heure, au fond, franchir ce point critique auquel nous arrivons actuellement.
Les bons esprits qui ont créé les PEGC par exemple. Le décloisonnement a du bon aussi dans la gestion des personnels.M. G. : Deux autres points, si vous le voulez bien. Vous avez peut-être entendu parler de François Taddéi, qui est enseignant-chercheur en biologie à Paris-Descartes, qui a créé et dirige depuis 2005 un Centre de recherches interdisciplinaires qui fait se croiser, se rencontrer les disciplines. Ce à quoi il croît, c’est que le numérique, justement, permet des échanges, des passerelles nombreuses entre ces dernières. Comment les programmes, qui seront peut-être définis discipline par discipline, peuvent-ils permettre ces passerelles ? Les champs disciplinaires sont-ils définitivement cloisonnés ou pourra-t-on ouvrir des espaces communs ou de la transversalité ?
Alain Boissinot : Cette question du cloisonnement, des champs disciplinaires est une question qui, au demeurant, se posait avant le numérique. Il y a longtemps que de bons esprits s’interrogent sur les limites du cloisonnement excessif des disciplines et sur le risque de segmentation et de saupoudrage des savoirs.
Le décloisonnement est à l’œuvre à l'école depuis les nouveaux programmes des années 1990 et depuis les élèves n'ont pas du tout l'impression d'un saupoudrage des enseignements, bien sûr !
Un professeur de technologie peut bien enseigner les mathématiques, et inversement.Il y a des expériences, je pense à l’enseignement intégré des sciences et de la technologie au collège, qui cherchent déjà à remédier à ça.
Cette belle réussite démocratique.Bien évidemment, c’est une des questions qui est devant nous et qui a déjà été rencontrée aussi à propos de la définition du socle commun.
Et primariser le collège en rendant les professeurs polyvalents !Lorsqu’on s’interroge sur les compétences que les élèves doivent acquérir pendant la scolarité obligatoire, on rencontre un certain nombre de compétences transversales, comme on dit, qui relèvent de différents champs disciplinaires et pas simplement d’une matière parmi d’autres. Donc on est amené à se reposer la question de ces acquisitions transversales, de ces relations interdisciplinaires et, sans doute — alors, au niveau de l’école primaire, c’est une idée qui est en général bien acceptée puisqu’elle relève de la polyvalence du maître, au niveau du collège, c’est plus difficile — il faudra sans doute essayer de travailler sur cette notion de transversalité plus grande des apprentissages.
N'importe quel manuel met déjà à disposition des élèves des connaissances trop nombreuses pour être assimilées en un temps donné. Alors le web...Et c’est vrai que là, le numérique devrait être un facilitateur dans cette approche, parce que, en mettant à disposition des élèves, d’une part des connaissances très nombreuses et très diverses....
Sans compter qu'un manuel offre des connaissances sélectionnées, validées, triées et organisées, adaptées à un niveau. Tout le contraire du web en somme. Un manuel permet l'élaboration progressive d'une culture personnelle permettant ensuite d'appréhender n'importe quelle ressource numérique et de juger de sa qualité.
Il est amusant de constater que les nouveaux pédagogues célébrant le web renoncent ainsi aux bases les plus élémentaires de la pédagogie.
C'est effectivement très pertinent de proposer aux élèves d'aujourd'hui, qui sont perdus même pour les compétences les plus simples comme lire et écrire, même en fin de scolarité obligatoire , des "démarches complexes"....et, d’autre part, des outils et des pratiques qui, par définition, sont transversales, qui ne sont pas propres à telle ou telle discipline, le numérique aide à construire des démarches complexes, à mettre l’élève face à un projet global, face à une problématique globale, et à aller chercher des ressources dans tel ou tel domaine disciplinaire.
Pédagogie de projet donc et enseignement par compétence : le numérique est la bouée de secours des nouvelles pédagogies !
Décloisonnement et interdisciplinarité vont retrouver un nouveau souffle à l'école : réjouissons-nous.Donc, là encore, le travail, de mon point de vue, c’est de tenter de mettre en synergie les perspectives qu’on se donne en matière d’acquisition de connaissances, une démarche […] des savoirs et la mise en œuvre d’outils qui, effectivement, permettent de développer des pratiques nouvelles et, elles-mêmes, moins cloisonnées que les pratiques antérieures.
A noter qu'aucun exemple concret n'est donné de toutes ces merveilleuses possibilités. J'en proposerais un que nous avons commenté ici, pour mettre intelligemment en relation les SVT et la grammaire .
"changement de paradigme", voilà une expression qui impressionne.Au fond, tout ça doit relever d’évolutions non pas en parallèle, mais d’une même évolution globale et qui, à certains égards, est un peu un changement de paradigme au sein du système éducatif.
Ce qui est bien, c'est qu'avec ce "changement de paradigme", l'élève peut travailler tout le temps.C’est une nouvelle logique qui est en train de se développer qui devrait d’ailleurs aussi permettre d’aborder différemment la question du temps scolaire, la différence entre le travail que l’élève fait pendant la classe, le travail qu’il fait dans ce qu’on appelait les CDI et le travail qu’il fait à la maison, cette différence, elle s’estompe par rapport au cadre traditionnel.
A noter pour les professeurs-documentalistes que les CDI ne s'appellent officiellement plus les CDI.
Dores et déjà plus que face à ses professeurs.De même, le temps de la classe et le temps que l’élève va passer devant son ordinateur...
Toujours pour le meilleur, bien sûr.....et on sait qu’il devient de plus en plus important, ces temps-là, ils vont se rencontrer, ils vont se croiser au moins partiellement.
Précisons : ces évolutions subies, et en dehors de la classe.Donc les cadres traditionnels de l’enseignement, le temps, l’espace, le cadre de la classe, tout ça est remis en cause à travers ces évolutions...
C'est comme si c'était fait ! Ne craignez pas la moindre crise des apprentissages traditionnels ou la moindre dispersion des élèves : tout ceci n'est qu'un "sentiment".... et le problème, c’est de tenter de faire en sorte que ça ne donne pas le sentiment d’une crise des apprentissages traditionnels ou d’une dispersion des élèves mais que ça débouche sur de nouvelles démarches cohérentes.
Les programmes vont donc inclure le temps hors-scolaire ?Et les nouveaux programmes, tels que nous avons, me semble-t-il, à les penser, doivent intégrer toutes ces dimensions-là.
Eh oui, des consultants brillants et experts autoproclamés du numérique n'y sont pas reconnus à leur juste valeur, par exemple.C’est vraiment cela l’enjeu qui est devant nous.
M. G. : Si vous me permettez un prolongement, M. le président, est-ce que la formation des maîtres n’est pas là un enjeu très important de ce décloisonnement, de cette ouverture-là ? Il y a quand même un certain nombre de barrières historiques, dans ces instituts de formation des maîtres, appelées aujourd’hui ESPE…
Une bonne formation des maître, tout le monde sera d'accord sur ce point. Reste à savoir ce qu'est une bonne formation.Alain Boissinot : Oui, tous les rapports montrent, et d’une certaine manière, c’est évident, que la formation des maîtres est au moins aussi importante que l’élaboration des programmes à proprement parler. On peut faire les meilleurs programmes que l’on veut, que l’on souhaite, si ils ne sont pas acceptés par des maîtres qu’on a aidés à les mettre en œuvre, ils ne serviront pas à grand-chose. La formation des maîtres est un enjeu essentiel, le Conseil supérieur des programmes, de par son décret de création, est d’ailleurs invité à faire des suggestions en ce sens, et je crois que c’est en effet très important que la réflexion sur les programmes et la réflexion sur la formation des maîtres se rebouclent et ne soient pas menées en parallèle.
C'est vrai que les aînés sont totalement coupés du numérique. Comme ils sont nés à une époque où les ordinateurs n'existaient pas, ils ne savent pas les utiliser.Donc bien évidemment, il faudra que ces questions-là soient traitées dès la formation des maîtres. Je suis peut-être trop optimiste mais, malgré tout, ceux qui sont actuellement recrutés, les jeunes qui sont recrutés actuellement, pour devenir enseignants sont tous des jeunes de la génération du numérique et ils ont, de ce point de vue-là une culture qui est probablement plus proche de celle des élèves que de la culture de leurs aînés....
Entendre : ils seront suffisamment malléables.... donc on peut penser qu’ils entreront assez volontiers dans ces logiques-là...
Qu'est-ce à dire, la "définition des épreuves d’examens" ? Quel rapport avec la formation ?....et il faut qu’on se donne les moyens de les aider en termes de production d’outils et aussi en termes de perspectives pédagogiques, de définition des épreuves d’examens.
Faut-il s'attendre à ce que le bac soit enfin connecté ?
Une expression qui ne présage jamais une pensée critique.Par exemple, à l’heure du numérique...
Encore une fois l'outil devient la fin. Après les programmes, ce sont les examens qui doivent se conformer à la tyrannie du numérique....les procédures d’évaluation que l’institution prévoit dans les différents examens doivent, me semble-t-il, évoluer.
C'est surtout qu'il devient inutile de l'enseigner, non ?On n’évalue pas l’orthographe de la même manière à l’époque du correcteur d’orthographe...
Et comment l'évalue-t-on, précisément ?
Comment l'évalue-t-on alors ? Qu'est-ce qui change si fondamentalement ?...on n’évalue pas la géographie de la même manière quand Google permet de repérer tous les sites du monde et de les regarder en relief sur l’écran de l’ordinateur.
Visiblement il faut beaucoup plus que l'"intégrer"...Donc il faut intégrer dans les contenus d’enseignement, dans les pratiques d’enseignement, dans les méthodes d’évaluation…
Effectivement, et il n'a guère de quoi se réjouir. On peut même donner à l'épreuve de mathématiques dans la série scientifique des QCM sans justification.Là encore, ce sont des déplacements professionnels. On a déjà connu ça, d’une certaine manière, quand les mathématiciens ont dû prendre en compte les effets de la présence des calculatrices entre les mains des élèves et dans les salles de classe, ça les a amenés à redéfinir ce qu’était, par exemple, l’évaluation en mathématiques et, évidemment, les épreuves de mathématiques maintenant ne sont plus de même nature que ce qu’elles étaient autrefois.
Les sites de corrigés en ligne ou les réseaux sociaux permettant les échanges de devoirs doivent être reconnus comme des outils.Je crois que, toutes choses égales d’ailleurs, il faudra aider les enseignants à imaginer des pratiques professionnelles, des pratiques d’évaluation qui tiennent compte des nouveaux outils.
Ah quand même ! La possibilité que le numérique puisse poser quelques petits problèmes est évoqué. Par contre aucune réponse ne sera apportée à la question posée...M. G. : Ma dernière question porte, de manière plus pratique, sur les conseils que vous pourriez donner aux enseignants qui sont confrontés aujourd’hui à des difficultés. Les corrections des devoirs sont maintenant disponibles en ligne, sur des sites où l’élève paie un ou deux euros pour y avoir accès, sans d’ailleurs que le maître le sache et sans qu’il puisse vérifier les sources des travaux personnels faits à la maison. Comment faire ?
Et des renoncements surtout.Alain Boissinot : Je ne sais pas si j’ai des conseils à donner mais je peux comme tous les enseignants réfléchir sur les évolutions qui vont se mettre en place.
C'est vrai qu'un commentaire de texte ou une résolution d'équation, ce sont finalement de bêtes "contrôles de connaissances". Et effectivement il y a cette restriction amusante, qui s'applique à un élève comme à un adulte : "à condition de savoir un tout petit peu s'y prendre"...Je crois qu’il y a des facettes traditionnelles du métier qui vont, effectivement, perdre de leur importance. Il est clair que la notion de contrôle de connaissances n’a plus la même signification lorsque les connaissances sont, à condition de savoir un tout petit peu s'y prendre, aisément disponibles en ligne.
Car les élèves du primaire ou du collège à Gennevilliers, comme les étudiants brillants (et souvent fortunés) de Stanford, savent déjà tout.C’est ce que raconte quelqu’un comme Michel Serres qui dit « Autrefois, quand je commençais un cours devant mes étudiants, je me demandais : “qu’est-ce qu’ils ne savent pas et que je dois leur apprendre ?” et maintenant je me demande : “mais qu’est-ce qu’ils savent déjà et que je ne dois surtout pas répéter parce que je vais les ennuyer ?” ».
Car des connaissances qui sont en ligne sont des connaissances acquises : "je google donc je sais" .Alors ça, c’est vrai pour tout le monde, c’est-à-dire un enseignement conçu d’abord comme transmission de connaissances puis ensuite comme contrôle de l’acquisition de ces connaissances, il est effectivement remis en cause par les nouveaux outils.
L'avenir le dira bien assez tôt.Mais je ne crois pas qu’il faille le regretter...
L'exemple est bien choisi.... je crois que ça déblaie le terrain précisément pour des activités professionnelles qui seront d’autant plus intéressantes. L’exemple de l’enseignement du français : on prendra peut-être moins de temps pour vérifier la notice biographique de tel ou tel écrivain, et je ne suis pas sûr qu’il faille le regretter, en revanche on aura davantage de temps, par exemple, pour accompagner les élèves dans des travaux de production de textes, des travaux d’écriture.
Évaluer un texte élaboré est déjà un travail important, alors évaluer son élaboration pour chaque élève...On peut, grâce au traitement de texte, grâce au numérique, faire des choses extrêmement intéressantes en matière de suivi des corrections d’un texte, d’élaboration progressive d’un texte plus achevé, voilà, de nouvelles pratiques deviennent possibles qui, effectivement, vont occuper un espace, un temps qui sont libérés par rapport aux pratiques anciennes.
Il suffit de le dire pour s'en convaincre. En tout cas il faut retenir que les nouveaux programmes seront fondés sur cette "croyance" qui correspond bien à ce que j'appelle le numérisme.Alors tout cela modifiera sans doute les facettes de nos disciplines, je ne crois pas que ça soit du tout un déclin, je crois qu’au contraire, ça leur permet d’aller au cœur de pratiques plus intéressantes et plus riches que les pratiques traditionnelles.
Imaginons-les, expérimentons-les, évaluons-les et éventuellement ensuite appliquons-les.En tout cas, c’est notre responsabilité que d’essayer d’imaginer ces nouvelles pratiques d’enseignement.
C'est vrai que les programmes constituent un poids insupportable pour ces "nouvelles pratiques" (qui encore une fois ne sont guère détaillées).M. G. : Je termine, M. le président. Il y a pourtant, me semble-t-il, une sorte de collision entre les programmes, tels qu’ils sont, et ces nouvelles pratiques qui commencent à se développer. Il y a un vrai hiatus, de vraies difficultés que vivent au jour le jour les professeurs…
Les professeurs qui font tweeter leurs élèves en classe pour réviser le bac de français , ces pionniers et ces martyrs du numérique à l'école, peuvent d'ores et déjà se réjouir.Alain Boissinot : Alors il y a sans doute en effet un hiatus entre la logique ancienne qui continue à fonctionner y compris, c’est vrai, dans la lettre des programmes, même si ils ont cherché à évoluer, et puis les pratiques qui se développent quotidiennement dans les classes.
Alors je crois qu’à ça il faut répondre de deux manières : d’abord il faut en effet que nous ayons une réflexion pour faire évoluer les programmes et nous allons le faire et c’est bien le sens des missions qui ont été confiées au Conseil supérieur des programmes.
Voilà qui dit à peu près l'inverse de ce qui a été dit plus haut sur l'accompagnement et la coordination du développement du numérique ou la formation des maîtres.Mais il y a un autre niveau de réponse. Je crois que, de même que nous sommes sortis d’un certain nombre de pratiques traditionnelles, nous sommes aussi sortis d’une logique où l’institution pouvait prétendre fixer depuis la rue de Grenelle, en ayant consulté quelques experts, si compétents soient-ils, l’ensemble des pratiques pédagogiques que devaient mettre en œuvre tous les enseignants de France.
C'est la partie la plus rassurante finalement : il faut d'urgence ne rien faire.Je crois qu’il faut apprendre à être, certes clairs sur les grands objectifs parce que tout le monde en a besoin, mais en même temps un peu plus modestes sur le détail de leur mise en œuvre, et il faut apprendre, et ça aussi les nouveaux outils y insistent, à faire confiance à un travail plus horizontal comme on dit quelquefois, plus en réseau, à laisser un espace de créativité aux enseignants, un espace d’adaptation par rapport aux objectifs qu’on leur propose et, au fond, permettre au système de s’adapter, de se réguler lui-même davantage au niveau des pratiques professionnelles des équipes pédagogiques.
C'est surtout la dictée qui est terminée...Je crois que c’est aussi un enjeu qui est devant nous. L’époque où le ministre pouvait décider du jour et de l’heure à laquelle tous les élèves de France feraient leur dictée, elle est décidément bien terminée...
Plus de logique top-down mais bottom-up, comme on dit dans les milieux techno-pédagogues autorisés. Pourquoi un Conseil "supérieur" en ce cas ?...et c’est là aussi une nouvelle logique sur laquelle nous réfléchissons beaucoup au début de nos travaux, au Conseil supérieur des programmes...
Il est caractéristique du numérisme (comme tout technicisme d'ailleurs) de concevoir "l'évolution des mœurs" sur le mode de l'évolution technique : l'homme 2.0 ne peut aller que vers un progrès lumineux et des lendemains qui chantent !...comment trouver le bon équilibre entre ce qui doit être défini au niveau national parce que c’est l’expression d’une volonté collective, parce que c’est un facteur d’unité auquel tout le monde est attaché, et ce qui doit être laissé à l’initiative des équipes pour permettre une adaptation suffisamment fluide, suffisamment rapide aux évolutions des mœurs, des idées et des techniques.
On a connu un Michel Guillou moins affable .M. G. : Je vous remercie, M. le président.
Article évidemment republié tel quel dans "LudoMag" : www.ludovia.com/2013/12/il-devient-la-fo...enseigner-autrement/
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Un peu moins de numérisme ?Enseigner le numérique : j’ai changé d’avis
A qui et à quel discours Michel Guillou pense-t-il ? Autant ne pas le dire, c'est plus simple à réfuter.C’est vrai, il est encore possible de ne pas échapper au discours sur le sujet de quelques personnages plus médiatisés que médiatiques. C’est vrai aussi que les énormes bourdes qu’ils profèrent ont le mérite d’être rigolotes, de faire le buzz, comme on dit, de passer donc aisément à la postérité via les réseaux sociaux, contribuant ainsi à rendre ces détestables réactionnaires encore plus ridicules qu’ils ne l’étaient.
Même chose : on restera dans l'allusion sibylline.C’est vrai encore que sur le sujet du numérique comme sur celui, plus étroit, du numérique éducatif, il est possible d’observer aujourd’hui d’étranges retournements de vestes…
Voilà qui est d'une limpidité limpidifiante.Comme quoi il reste un peu d’espoir.
La question d’enseigner avec le numérique ne se pose donc plus, car la question d’enseigner ne se pose pas.
Pourtant avec M. Guillou la question d'enseigner se pose parfois .
Il est temps que l'enseignement, ses contenus, ses programmes se soumettent au tout-numérique !Notez qu’il n’est pas question pour l’école, à mon avis, d’intégrer le numérique, comme certains discours ou écrits officiels nous le serinent. Je n’aime pas ce mot d’intégration qui ne correspond pas à ce qui doit se passer. Non, il est juste question de mettre l’école en adéquation avec son temps et la société telle qu’elle est. Et donc l’enseignement et les manières d’enseigner. Et donc les contenus et les programmes.
Transposons le même discours avec l'invention de l'électricité ou de la télévision...
Euh...Je reviens sur ce point des programmes un peu plus loin dans ce billet car il est crucial, fondamental.
Si la question d’enseigner avec le numérique ne se pose plus...
Le numérique n'est plus un outil au service de l'enseignement mais devient lui-même un objet d'enseignement devant remplacer d'autres objets....celle d’enseigner le numérique continue de se poser et nombreux sont ceux qui apportent sur le sujet des réponses différentes. Que convient-il de faire exactement ?
Car l'informatique est une science.Certains, comme l’EPI et l’Académie des sciences et, à leur traîne, sans réfléchir une seconde, le Conseil national du numérique et certaines associations du libre, n’hésitent pas à proposer la création d’une nouvelle discipline scientifique informatique qui serait enseignée du premier degré à l’Université.
L'idée même de champs disciplinaires est obsolète. Tout est dans tout.J’ai déjà dit combien cette démarche, en tentant de cloisonner mieux encore les champs disciplinaires quand tout aujourd’hui, avec le numérique justement, tend à les rapprocher...
A transmettre à qui de droit....me semblait ressortir d’un néo-obscurantisme moderne. Il convient donc de la combattre. Ce ne sera pas trop compliqué tant elle est navrante.
Michel Guillou aurait été un "néo-obscurantiste" convaincue d'une idée "navrante" ? On ne peut y croire.J’ai, pour ma part, longtemps pensé — je crois même l’avoir écrit sur ce blogue — que l’urgence commandait de proposer, à côté des disciplines traditionnelles, un nouvel enseignement du numérique.
Dommage que Michel Guillou n'ait pas réfléchi avant...J’ai même imaginé, je crois bien, que cet enseignement soit pris en charge, dans leur emploi du temps, par des professeurs volontaires et compétents, à commencer par les professeurs documentalistes dont nombreux sont déjà formés à cet effet. Je crois avoir lu que certains m’appuyaient dans cette démarche. J’ai même proposé de réfléchir, l’été dernier, pour appuyer le travail d’OVEI, à un référentiel complet sur ce sujet de l’enseignement du numérique, intégrant l’éducation aux médias, l’éducation informationnelle, les littératies numériques et médiatiques, des éléments d’algorithmique, de programmation, des éléments juridiques, philosophiques, civiques, économiques… Et puis j’ai réfléchi.
Cette dernière formule ("c'est nécessaire") suffira comme argumentaire. Le numérique ne peut qu'augmenter l'enseignement. Jamais lui porter préjudice de quelque façon que ce soit. Bonne définition du numérisme.Et j’ai changé d’avis.
Si l’école doit réussir sa mutation et se mettre à l’heure numérique, il ne faut pas créer de nouvelle discipline. C’est inutile. En revanche, chaque discipline existante doit s’éclairer, s’enrichir, s’augmenter dirait-on aujourd’hui, de la dimension du numérique. C’est devenu nécessaire.
Certains venaient à peine d'entrer en vigueur...C’est tout l’enjeu de cette mission si importante de la refondation que Vincent Peillon a confiée à Alain Boissinot, le 10 octobre dernier. Ce dernier, nommé donc à la présidence du Conseil national des programmes, a déjà commencé, avec ses collègues et les experts qu’il a choisis, le travail de réécriture des programmes de l’école du socle, de la maternelle au collège.
... et traité donc dans la précipitation.C’est là un chantier fondamental.
Nous l'attendons avec impatience.J’ai pu rencontrer Alain Boissinot récemment. J’ai pu lui poser quelques questions et tout ça fait l’objet d’un reportage vidéo qui sera projeté bientôt sur l’événement des « Boussoles du numérique » à Cenon, près de Bordeaux, le 12 décembre prochain.
Attention, aguichage : vous verrez et lirez tout cela bientôt !
En voilà une nouvelle qu'elle est bonne. Quel cachottier, ce M. Boissinot !J’espère bien trouver le temps de transcrire ses propos, soyez patients. Cela fera l’objet d’un nouveau billet ici et sur le site Éducavox dans les premiers jours de décembre.
Dans l’attente et sans déflorer les propos du président du CSP, ce dernier, qui présentera son plan d’action au Conseil supérieur de l’éducation le 6 décembre prochain, semble décidé à construire les nouveaux programmes de l’école du socle à l’éclairage de la dimension paradigmatique du numérique...
Tout un programme....en toute conscience des conséquences sur la formation des maîtres, les postures, les modalités d’enseignement, les espaces, les temps et surtout l’évaluation.
Qu'est-ce que c'est exactement que les "littératies numériques" ? Et est-ce que la littératie tout court ce ne serait pas plus important ?Pas question pour lui donc d’une nouvelle discipline, ce sont bien les disciplines existantes qui doivent partager la prise en compte des littératies numériques et médiatiques.
"Inadapté", mais on ne saura pas pourquoi. Le numérisme ne s'embarrasse pas d'explication : il n'est qu'injonction et célébration. Il est vrai que Michel Guillou, commentant mon expérience, n'a pas même compris ce qui se jouait dans un commentaire de texte au bac de français...Un fort regret pour ma part : les programmes du lycée ne seront modifiés que plus tard. Quand ? Sauf accident tectonique, notre vieux baccalauréat inadapté est donc encore là pour quelques années encore.
C’est bien malheureux.
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Dans l'école où j'enseigne, nous avons une responsable de la reprographie âgée de 22 ans. Elle a remplacé l'ancienne, qui a été promue responsable des Masters spécialisés. Pas parce qu'elle a prouvé qu'elle pouvait être à la hauteur, mais parce que c'est la fille du directeur des systèmes d'information et qu'il fallait bien lui trouver du boulot. Pour le reste, elle est très gentille, elle est pimpante, mais elle est très souvent malade, ce qui fait que le plus souvent, quand j'ai quelque chose à imprimer, je m'en occupe moi-même (sauf pour les photocopies qui dépassent la vingtaine d'exemplaires, que je demande 1 mois à l'avance pour être sûr que ça sera fait).
Et surtout, surtout, c'est une magicienne de l'orthographe. Quand elle nous envoie un mail, on peut parfois compter 5 fôtes sur une seule ligne. Morceaux choisis :
Si le propriétaire veut récupéré sont téléphone qu'il vienne me voir à l’accueil.
je vous pris de bien vouloir m'excusé pour le retard des commandes de reprographie qui on été faite et qui serons surement disponible que dans l’après-midi.
J'en passe et des meilleures...
Je précise que le sobriquet "magicienne de l'orthographe" a été trouvé par mon collègue allemand, prof d'informatique comme moi dans l'école. Une autre de mes collègues, vietnamienne, a fini par se demander s'il était normal qu'elle apprenne à sa fille à bien parler français quand elle voit qu'on laisse une responsable de la reprographie, adulte et française "de souche", s'exprimer de la sorte. En fait, ces fautes d'orthographe et de syntaxe à répétition apparaissent comme autant de grossièretés qui sont infligées à ceux qui lisent les mails.
Je sais en tout cas que les employeurs préfèrent les textes sans la moindre faute, et qu'une lettre de motivation qui commence par "Chère monsieur" a de fortes chances de passer à la poubelle tout de suite, sans même lire le reste (c'est Michel Desmurget qui m'a raconté en personne l'anecdote).Gabriel Cohn-Bendit écrit: Aujourd'hui les élites préfèrent des textes sans la moindre faute d'orthographe et sans le moindre intérêt à un texte riche de sens mais plein de fautes
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Vous ne m'en voudrez pas si je ne pousse pas le zèle jusqu'à reproduire les liens et les caractères gras, mais j'étais assez occupé comme ça à numéroter manuellement les "55 billets" un à un.
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A lire sur le blog de notre cher Michel Guillou : "Leçon de morale n°1 : je ne divulguerai aucune leçon de morale personnelle"
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Pour le "lien social", ce fil de discussion donne raison à Michel Guillou !De manière générale, à quelques notables exceptions près qui évoquent — oui, oui — des tolérances et des utilisations pédagogiques, l’usage de ces appareils numériques, téléphones, baladeurs, fait l’objet de répression. On interdit, on stigmatise, on confisque ! On ne négocie jamais.
C’est d’autant plus dommage que, contrairement aux écoles et collèges où l’usage est interdit par loi, rien n’empêche de faire de ces terminaux d’accès au lien social et à la connaissance des complices éclairés de l’acte d’enseignement.
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Merci à @1prof2lettres
Je crois que certaines collectivités (pas toutes encore) commencent surtout à en avoir plein le dos de devoir assurer le financement de l'école numérique décidée par le ministère !Collectivités et école numérique : les élèves en ont plein le dos
Vous rendez-vous seulement compte de ce drame humain, de cette tragédie quotidienne d'enfants contraints de porter quelques dizaines de minutes par jour un cartable avec des manuels dedans !S’il est un marronnier qui a la vie dure, c’est bien celui des cartables trop lourds en cette rentrée scolaire.
En 2013 !
L'explication (et la solution) est donc toute trouvée... Mais non ! Michel Guillou voit plus loin que nous tous, aveugles que nous sommes.Une fois de plus, les associations de parents d’élèves montent à l’assaut, se plaignant — à juste titre, on ne saurait les en blâmer — du poids considérable des cartables, notamment à la fin de l’école primaire et au début du collège. Outre les fournitures, toujours neuves et stockées massivement dans le dit cartable, les jeunes élèves, encore mal organisés, y entassent, au cas où, tous les manuels de la classe.
Des plaintes pour mauvais traitements devraient être déposés contre les professeurs.Bien évidemment, ils n’ont pas besoin de tout ça car leurs professeurs ne les exigent qu’à certains moments et pas en toutes circonstances. Mais les consignes à ce sujet ont été données à la va-vite ou mal comprises ou alors… les élèves, trop prudents, préfèrent emporter avec eux tous ces livres et autres cahiers pour se mettre à l’abri d’une éventuelle sanction…
Il fallait consulter Michel Guillou avant !Mais les associations de parents d’élèves se trompent sur la solution.
Comme ça, c'est dit. On n'a rien pour les remplacer, mais peu importe...Ainsi, la FCPE, dans ce billet sur Ouest-France, qui demande que :
« Le renouvellement des manuels scolaires soit fait en intégrant dans certaines matières l’achat d’une demi-collection supplémentaire restant au collège et évitant aux élèves d’avoir à apporter les manuels en cours ».
Allons donc !
En 2013, à l’heure ou la société, et l’école derrière elle, s’engagent résolument dans le numérique, les livres n’ont strictement rien à faire dans les cartables des élèves.
Voilà un propos nuancé !Voilà ce qu’il faut dire. À aucun moment, à aucun niveau, quelle que soit la discipline !
Quelle grandeur d'âme ! Michel Guillou est prêt à tolérer qu'on utilise ce qu'on a déjà acheté. Mais il lui en coûte, lui le défenseur de la médiocrité à l'école , que certains élèves soient encore contraints de lire des livres.Passe encore qu’on continue à utiliser les livres existants, en classe ou, pourquoi pas ?, à la maison !
Et il suffit de le dire pour que ces ressources existent, soient disponibles et accessibles.Mais dans ce cas, comme le suggèrent les parents d’élèves, il est bien préférable que ces livres soient et restent à la maison et qu’on utilise en classe, si besoin, une collection à part ! Mais il ne doit pas être question de renouveler ces stocks ! Comme le suggère, en se trompant de moment, le responsable de la fédération de parents dans le billet déjà mentionné, il est urgent de fournir aux élèves des ressources pédagogiques dématérialisées, qu’elles soient disponibles sur des ouvrages d’éditeurs ou l’objet d’une création ou d’un assemblage par les professeurs.
Un terminal numérique polyvalent, c'est toujours mieux qu'un vulgaire manuel monovalent !Pour y accéder, via l’ENT de l’école ou de l’établissement, les élèves doivent pouvoir disposer tout de suite de terminaux numériques polyvalents qui peuvent, eux, trouver place dans les cartables.
Quant au problèmes de débit que connaissent déjà les établissements, Michel Guillou a raison de ne pas y accorder d'importance. Un visionnaire ne s'arrête pas à des détails aussi triviaux.
Le problème, c'est qu'il faut les acheter aujourd'hui.Et peu importe le nom qu’on donne à ces terminaux, ordinateurs de type « notebook », tablettes, « smartphones » ou ordiphones ! Qui sait ce qu’ils seront demain ? À quoi ressembleront-ils ?
Je crois au contraire que l'occasion va revenir très souvent.Une occasion unique pour les collectivités de faire avancer l’école numérique
Si ce n'est pas une honte ! Comme s'ils connaissaient quelque chose à la pédagogie, ceux-là ! Comme s'ils devaient avoir leur mot à dire sur ce qu'ils doivent utiliser en classe !On le sait, ce sont les collectivités, les communes pour les écoles, les conseils généraux, avec l’aide de l’État, pour les collèges qui procèdent à l’achat des manuels scolaires. Pour les lycées, ce sont normalement les familles qui paient les livres dont ont besoin les élèves mais les conseils régionaux, en charge des lycées, sont de plus en plus nombreux à prendre ces dépenses en charge à la place des familles.
Mais il persiste un terrible malentendu, une gêne évidente dont font souvent part les collectivités territoriales. Elles paient, en effet, mais ne décident de rien, ni du choix des livres ni de leur usage bien sûr, toutes choses qui reviennent en premier lieu aux enseignants.
Première nouvelle.Il en va de même d’ailleurs des équipements numériques dont la décision du choix et de l’opportunité de la mise en œuvre leur échappe presque complètement.
Voilà qui augure d'un avenir radieux. Le numérique va enfin s'imposer par le haut... enfin si les régions, déjà surendettés, parviennent à financer les équipements, la maintenance, le renouvellement etc.Conscient de cette frustration, l’État semble avoir décidé de promouvoir une gouvernance territoriale en compétences partagées. Tant mieux. Nous verrons bien ce qu’il adviendra de tout ça, des délégations académiques au numérique et des missions qui sont assignées à ces dernières pour travailler avec les collectivités.
Il faut dire que c'est bien beau de vouloir passer à l'éducation 2.0 mais c'est encore un peu risqué, tout de même...Mais, au moment de renouveler les manuels scolaires, parce qu’ils sont trop vieux ou parce que les programmes ont changé, les collectivités territoriales se retournent bien souvent vers l’État, disent-elles, en fait vers les représentants locaux de l’Éducation nationale, pour obtenir une réponse qui, bien souvent, ne vient jamais. C’est un peu ce qu’exprimait récemment Henriette Zoughebi, vice-présidente du Conseil régional d’Île-de-France à Ax-les-Thermes, sur une table ronde de l’événement Ludovia.
Ça, pour être lourdes de conséquences, elles le sont.Ce sont donc des graves décisions que doivent prendre bientôt les communes et les conseils généraux et régionaux, lourdes de conséquences pour leur budget et de sens pour l’engagement de l’école dans la société numérique.
Les bons choix, ceux qu'indique un Michel Guillou visionnaire. A noter que de nombreuses collectivités locales n'ont pas attendu ses bons conseils.C’est la raison pour laquelle ils, les élus des collectivités et leurs services en charge des affaires scolaires, seraient bien avisés, s’ils veulent peser quelque peu sur le virage numérique que doivent prendre l’école et ses agents, cadres et professeurs. de faire les choix drastiques et définitifs qui s’imposent.
Eh oui... MIchel Guillou connaît bien le métier et disposent de statistiques bien à lui.Ils doivent d’abord être convaincus que, de manière générale, ces livres et manuels servent très peu.
On est prié de le croire.Évidemment, cela dépend des matières, des niveaux, des professeurs eux-mêmes, du moment de l’année. Mais, je le répète, d’une manière générale, ces livres servent très peu. Occasionnellement ou même jamais.
"de temps en temps" : voilà qui me semble encore beaucoup. Quels mauvais fonctionnaires, sans aucun respect des deniers publics !Oh, il y a bien de temps en temps des professeurs qui y font référence pour donner du travail à la maison ou même en classe mais ce n’est guère fréquent !
Avec des "terminaux numériques polyvalents", nul doute qu'un tel gâchis ne pourra se produire, contrairement aux témoignages malveillants que l'on a pu lire ici ou là sur le forum.
Si c'est Michel Guillou qui l'assure, on peut le croire.Bien sûr, on vous dira le contraire — je pressens même ici quelques commentaires courroucés ou indignés — mais, je vous l’assure, pour bien connaître mes collègues, ces livres servent peu.
Voire même ils leur portent préjudice !Oui, richement illustrés, très chers, achetés en masse, ils font le bonheur des éditeurs scolaires mais font rarement le bonheur des enseignements.
Au passage, qu'est-ce qui fait dire à Michel Guillou que les éditeurs numériques, avec des licences annuelles et des manuels presque aussi coûteux en version numérisée, ne continueront pas à trouver leur bonheur avec les manuels numériques (en plus du prix de l'équipement et de la connexion) ?
C'est comme si c'était fait !En revanche, pour éviter ce formidable gâchis, les collectivités territoriales ont les moyens collectifs, via les associations qui les rassemblent, de négocier et contraindre les éditeurs privés et publics à fournir, non des manuels numériques qui ne seraient que les substituts des manuels classiques, mais des ressources pédagogiques numériques didactisées, granulaires, sans verrou d’aucune sorte, interopérables et donc utilisables, selon la progression et le scénario pédagogique choisi, dans toutes les disciplines et à tous niveaux, correspondant aux différents points des programmes.
Nul doute que les professeurs et élèves qui n'utilisent pas les manuels classiques se précipiteront sur leurs versions "didactisées" et "granulaires" ! Avec le numérique et son matériel pérenne, aucun gâchis ne peut se produire !
A lire quand même : laviemoderne.net/veille/vers-l-ecole-num...-3-antoine-compagnon
Un bel enjeu pour les grands groupes technologiques, surtout. C'est bien beau de dénoncer les profits des "éditeurs scolaires" sur un site financé par Orange et Apple (entre autres).Il y a là un enjeu formidable pour demain et un service de qualité à rendre à l’école.
Les maîtres en dernier, effectivement. Quant au payeur, c'est normal qu'il se voie conférer toute compétence pédagogique.L’affirmation d’une telle volonté résolue — après tout la gouvernance est partagée et ce sont elles qui paient — de la part des collectivités donnerait un élan décisif à cet engagement numérique que nous attendons tous, de la part de l’école, de son administration, de son encadrement, de ses maîtres enfin.
Michel Guillou gardait le meilleur pour la fin : le numérique est bon pour la santé des enfants !Cerise sur le gâteau, une telle décision, qui trouverait avantage à s’anticiper et s’étaler sur quelques années, pour plus de souplesse, aurait pour conséquence immédiate d’alléger considérablement le poids des cartables.
On y est presque.Comme de terminer, si ce n’est déjà fait, le raccordement de tout le système éducatif au haut débit.
Encore une honte. Vous vous rendez compte ? Des cahiers en 2013 ? Car les cahiers de 96 pages posent aussi de graves problèmes de santé, n'en doutons pas. Heureusement que notre moderniste en chef est là pour faire avancer la cause du Progrès !Il ne restera plus qu’à s’attaquer aux dizaines de cahiers de 96 pages qu’un élève de sixième doit encore transporter chaque jour dans son cartable, en plus évidemment du terminal numérique que lui aura fourni la collectivité…
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Que de choses très utiles en comparaisons de bons cours, effectivement.Profs débutants : 10 bonnes raisons d’échapper au numérique
Chers jeunes collègues, vous débutez, prenez vos premières classes, devez affronter vos premiers défis… C’est compliqué et difficile, vos collègues vous sollicitent sans cesse, qui pour préparer un voyage, qui pour organiser un contrôle commun — quelle drôle d’idée ! —, qui pour mettre en place les TPE, l’accompagnement personnalisé, que sais-je encore !…
C'est vrai qu'on reçoit des e-mails à toute heure de la nuit ou du week-end. Grand progrès du métier d'enseignant numérifié !De leur côté, les élèves, qui ne sont pas trop autonomes, font constamment appel à vous, ne vous laissent aucun répit, vous harcèlent même…
Voyons donc les raisons qui agacent M. Guillou.Il vous faut faire des impasses, des choix draconiens, faute de quoi vous y laisserez votre santé ! À rentrée difficile, il faut de bonnes résolutions, définitives si possible pour ne plus avoir à y revenir.
Un conseil, laissez tomber les Tice, le numérique, l’ENT, tout ça ! Vous trouverez ci-dessous 10 bonnes raisons de faire ce choix que vous ne regretterez pas, si jamais on vous posait des questions à ce sujet ! Faites-moi confiance !
C'est vraie que la formation, nécessairement en décalage avec les usages évoluant en permanence, était très utile.Première bonne raison : vous n’avez pas été formé
C’est d’autant plus une bonne raison que c’est vrai. On vous a bien montré, à l’IUFM, deux ou trois trucs, avec les tableaux numériques ou les vidéo-projecteurs mais ce fut très rapide, entre deux cours, et personne n’a jamais pris le temps de vous les mettre en main.
Oh ! il y avait bien le C2i mais, outre que ce certificat est déconnecté des pratiques d’enseignement, on vous a bien expliqué que c’était une rigolade dont vous seriez dispensé, compte tenu de votre discipline…Donc pas de formation, pas d’action !
Et que le C2i2e était une bonne blague, un peu comme le B2i pour les élèves !
Comme ça, c'est dit.Deuxième bonne raison : personne ne vérifiera vos compétences dans ce domaine
Bon, d’accord, c’est tout de même un peu risqué… malgré tout, votre tuteur, votre chef d’établissement ou vos inspecteurs ont, de manière générale, une culture numérique bien faible...
Des choses totalement secondaire par rapport à l'emploi d'une clé USB ou du visionnage d'une vidéo YouTube....et il y a les plus grandes chances qu’ils ne vous demandent rien, ne serait-ce que parce qu’ils vont supposer que vous êtes plus compétent qu’eux à ce sujet. Non, ils préfèrent généralement s’attarder sur votre autorité, votre ponctualité ou votre progression…
D'autant que ça n'arrive jamais. Les équipement technologiques et les logiciels - par définition - sont fiables et pérennes.S’ils s’inquiètent de vos choix dans ce domaine, vous pourrez toujours dire que le matériel ne marchait pas ! Ils n’iront pas vérifier…
Le taux d'encadrement des élèves est déjà le plus faible de l'OCDE mais M. Guillou pense que l’Éducation nationale a les moyens de recruter du personnel de maintenance dans chaque établissement.Troisième bonne raison : vous n’avez, justement, pas de matériel, ni de ressources.
Ou le matériel est en panne, comme d’habitude. C’est vrai que l’agent de service spécialisé est débordé et ne remplacera ce fusible défectueux que quand il aura le temps…
Les équipement hors de prix sont généralement fournis par la Région sans consulter ceux qui pourraient éventuellement les utiliser.La collectivité territoriale n’a pas non plus pris conscience de l’importance de ces équipements et de ces ressources pédagogiques et ne vous a pas fourni les tablettes numériques dont vous vouliez justement faire usage. C’est ballot !
C'est vrai qu'en terme de ressources intéressantes, il n'y a pas grand chose. Mais équipons : on verra après.Ce n’est pas très compliqué : pas de matériel, pas de ressources didactisées et validées, pas d’enseignement avec le numérique !
On sent une pointe de mépris pour les enseignants ici.Quatrième bonne raison : il n’y a pas d’Internet !
Bon, d’accord, c’est parce que le câble, là, derrière, est débranché mais vous n’allez pas faire le travail de cet agent, largement payé pour le faire !
Ce n'est pas un risque, c'est en fait. Je peux en témoigner dans une classe de sixièmes.Et puis, vous le savez bien, il y a toujours le risque, en utilisant Internet, de tomber sur un site un peu glauque, avec des filles nues, voire pire !, ce qui met votre séance par terre. Non, décidément, c’est trop risqué !
Au diable, Internet !
Parce que noter les devoirs, c'est savoir qu'il faut les faire ? On voit à certains détails amusants que Michel Guillou n'a jamais enseigné à des collégiens par exemple.Cinquième bonne saison : l’ENT, c’est source de problèmes !
Plutôt que de mettre en ligne, dans le cahier de textes partagé avec la classe, le contenu des séances en classe et les consignes pour les devoirs à la maison, il est bien préférable que les élèves notent tout ça sur leur cahier à spirales. C’est toujours autant de temps et d’énergie de gagnés !
Michel Guillou, s'il était enseignant, serait une enseignant tout entier dévoué à sa tâche !Allez savoir, il s’en trouverait bien un ou deux à vous poser des questions à ce sujet, via la messagerie ad hoc, le soir… Il y aurait peut-être aussi des questions des parents… De quoi se mêlent-ils ? Et il faudrait leur répondre ? Soyons sérieux…
Au contraire, plus rien à préparer, plus rien à faire en classe pour le professeur et des corrections minimisées : c'est tout bénéfice !Sixième bonne raison : travailler avec le numérique, c’est mettre à mal l’organisation de la classe
Travailler avec les élèves sur leurs compétences d’apprendre à apprendre, c’est déstructurer le groupe classe, puisqu’il faudra peut-être sortir de ses murs, organiser des groupes de travail, le mode de fonctionnement dans chacun d’eux, et, pire !, concevoir des modes de restitution et d’évaluation collectives !
Collectives ! Dans ce chaos, quand prend-on le temps des évaluations sommatives individuelles ?
Au delà du principe de précaution sur les ondes, l'exposition permanente aux écrans pose effectivement des problèmes de santé...Septième bonne raison : le numérique, ce n’est pas bon pour la santé
Il y a tout de même de bonnes raisons, faisons-leur confiance, pour que nos vaillants sénateurs aient introduit l’interdiction, dans le code de l’éducation, de l’usage des téléphones portables dans l’enceinte des écoles et des collèges ! Et puis, au lycée, ce sont les règlements intérieurs qui s’y opposent… Ce n’est tout de même pas pour rien !
Il faut être très vigilant sur ces affaires de santé publique, on ne sait jamais trop où on va ! Avec toutes ces ondes et ces câbles qui parcourent l’espace pédagogique…
Il faut appliquer le principe de précaution.
Finalement c'est la meilleure des dix raisons.Huitième bonne raison : vous venez d’écouter Alain Finkielkraut sur France-Culture
Et ce dernier vient de vous expliquer, à force d’arguments bien sentis et de haute volée, que le numérique, c’était un symptôme du déclin de l’Occident, que les institutions, la famille, la Nation, la société, la morale, l’école de la République allaient y laisser des plumes, qu’il convenait en classe de faire respecter le maître et le silence qui sied aux apprentissages et de réhabiliter la transmission et l’instruction publique, qui sont le fondement même de l’enseignement.
Un philosophe n'est grand que s'il est en prise avec son temps et la modernité.Et vous avez beaucoup de respect et d’admiration pour ce grand philosophe, en prise avec son temps et la modernité.
Donc non.
Michel Guillou nous récite son catéchisme de la "présomption de compétence" de Michel Serres. Encore une fois : il faudrait qu'il rencontre un jour des élèves, des vrais.Neuvième bonne raison : c’est la posture du maître qui est mise à mal avec le numérique
Vous avez parfaitement compris que fournir des terminaux numériques aux élèves conduisait inéluctablement à la contestation de votre enseignement. Vous avez compris ce qu’ils font de ça : ils lisent, ils cherchent, ils recoupent les informations, ils critiquent votre message magistral, ils contestent donc votre autorité et vous font descendre de votre estrade…
Petite pique qui en dit long sur ce que pense Michel Guillou des études universitaires et du savoir disciplinaire en général.C’est extrêmement déstabilisant. C’est bien la peine d’avoir fait tant d’années d’études pour en arriver là !
Je ne me remettrai jamais des "ordiphones" de Michel Guillou !De toutes façons, vous avez affiché en classe le règlement qui interdit l’usage des téléphones et autres ordiphones...
Ou pas : www.laviemoderne.net/veille/les-ecrans/1...martphones-en-classe...et avez rappelé des consignes très fermes à ce sujet. Il n’y a donc aucun risque, les élèves les garderont soigneusement éteints au fond de leur sac, soyez-en certain !
On sent que c'est l'une des choses qui agace le plus Michel Guillou. Satanée liberté pédagogique ! Ah si seulement...Dixième bonne raison : vous n’avez pas envie, c’est votre liberté pédagogique, vous faites ce que vous voulez.
Et puis c’est tout !
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