Les nouvelles pédagogies par l'exemple

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01 Oct 2013 10:21 - 01 Oct 2013 10:22 #7747 par archeboc

Frist écrit: Petit = masculin
Petite = féminin
C'est du début de CM2 ?
C'est ça son exemple que seuls 2 % des élèves peuvent comprendre.

Non, ce n'est pas cela. C'est une phrase beaucoup plus complexe, même si elle veut dire à peu près la même chose : «Le e de l’adjectif qualificatif épithète ‘petite’ dans le groupe nominal sujet placé au début de la phrase indique qu’il est féminin singulier». Cette phase n'est pas à la portée d'un enfant de CP, même il y a trente ou cinquante ans.
Mais l'objectif pédagogique qu'il vise avec son chromosome est beaucoup plus large. L'articulation hiérarchique de la phrase complexe était quelque chose qu'on commençait à apprendre en CM2, et qu'on maîtrisait parfaitement en fin de 5e, pour 90% des élèves.
Dernière édition: 01 Oct 2013 10:22 par archeboc.

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01 Oct 2013 10:27 - 01 Oct 2013 11:00 #7748 par Wikibuster
"je jette le cahier des charges, et je fais des hypothèses sur ce que veut le client."
Ben la plupart du temps c'est pas le mieux pour le client ?
"Ça ne me donne pas envie de faire des gamins."
Vous préférez que les chromosomes de cet allumé conquièrent la planète ? :scratch:
Dernière édition: 01 Oct 2013 11:00 par Wikibuster.

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01 Oct 2013 10:34 #7749 par Wikibuster
«Le e de l’adjectif qualificatif épithète ‘petite’ dans le groupe nominal sujet placé au début de la phrase indique qu’il est féminin singulier».
Vous devriez donner un exemple (pour le côté pédagogique). :doc:

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01 Oct 2013 10:51 - 01 Oct 2013 10:52 #7750 par Loys

archeboc écrit: Il me semble avoir dit sur un autre fil que les pédagogues de notre temps concentrent en une même profession les défauts des pédants de collège et ceux des charlatans de Molière. Nous en avons ici un exemple saisissant avec cette irruption de considérations médicales incongrues.

C'est un bon résumé. Sur les réseaux sociaux Christian den Hartigh préfère ignorer superbement les questions qu'on lui pose.
Dernière édition: 01 Oct 2013 10:52 par Loys.

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01 Oct 2013 10:57 - 01 Oct 2013 10:58 #7751 par Loys

Frist écrit: Le terme pédagogie agile, je trouvais ça un peu bizarre, en regardant les blogs de références j'ai compris :
- referentiel.institut-agile.fr/ ==> Une informatique plus humaine et plus efficace...
- www.morisseauconsulting.com/blog/ ==> Kanban pour l'IT (Informatique et Telecommunication)
- psychologieagile.wordpress.com/about/ ==> J’ai programmé des jeux vidéos pendant 17 ans, en travaillant dans énormément de boîtes différentes...
- www.qualitystreet.fr/qui-suis-je/ ==> allie à la fois une grande expérience du conseil et une bonne connaissance des processus de développement et de conception logiciel.

Oui et Christian den Hartigh a collaboré en 2008 avec "l'institut " (sic) IDEOdynamic et ses experts de la communication, de la formation et du développement personnel : www.integralpersonality.com/IPBlog/archi...irale-Dynamique.html
Nous sommes en pleine "barbarie douce" .
Dernière édition: 01 Oct 2013 10:58 par Loys.

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01 Oct 2013 11:05 - 01 Oct 2013 13:51 #7752 par Loys

archeboc écrit:

Frist écrit: Petit = masculin
Petite = féminin
C'est du début de CM2 ?
C'est ça son exemple que seuls 2 % des élèves peuvent comprendre.

Non, ce n'est pas cela. C'est une phrase beaucoup plus complexe, même si elle veut dire à peu près la même chose : «Le e de l’adjectif qualificatif épithète ‘petite’ dans le groupe nominal sujet placé au début de la phrase indique qu’il est féminin singulier». Cette phase n'est pas à la portée d'un enfant de CP, même il y a trente ou cinquante ans.

Christian den Hartigh confond volontairement deux niveaux d'analyse : celui de l'accord de l'adjectif qualificatif dans le groupe nominal (étudié à partir du CP) et celui de l'analyse fonctionnelle (étudiée à partir du CE2 sauf pour la fonction sujet dès le CP) : il est tout à fait inutile, pour analyser l'accord de l'adjectif "petite", de savoir qu'il est épithète ou que le groupe nominal est "sujet " et "placé au début de la phrase".
Par cet exemple absurde et factice l'auteur a voulu démontrer la facticité et l'absurdité de l'enseignement classique de la grammaire. Il n'a fait que démontrer l'absurdité et la facticité de son propre raisonnement.
Dernière édition: 01 Oct 2013 13:51 par Loys.

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01 Oct 2013 11:07 - 01 Oct 2013 14:23 #7753 par Wikibuster
Pour info le RAD (rapid application development) est une approche de la programmation pour programmeurs très doués, c'est un peu comme ces alpinistes qui enchaînent des sommets en partant seuls et très légers (pas de droit à l'erreur). Par contre la méthode "agile" est une vaste fumisterie qui passera de mode rapidement, le summum de l'imbécilité étant atteint quand on demande à des gens de travailler à deux en même temps (!) sur le même source, ils ont réussi à faire encore plus crétin que Wikipédia ! :xx:
Dernière édition: 01 Oct 2013 14:23 par Wikibuster.

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05 Oct 2013 11:11 - 17 Oct 2016 18:46 #7841 par Loys
Un nouvel article éclairant de Christian den Hartigh sur sa "pédagogie agile" si pleine d'humilité et de créativité : "En cours de littérature, je m’ennuie car les élèves travaillent sans moi".
Ce professeur innovant facilite ma veille documentaire. :mrgreen:

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Dernière édition: 17 Oct 2016 18:46 par Loys.

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09 Oct 2013 17:31 - 09 Oct 2013 20:29 #7893 par Loys

En cours de littérature, je m’ennuie car les élèves travaillent sans moi.

Nous en parlions déjà précédemment : professeur innovant, une sinécure finalement. La nouveauté, c'est qu'elle est ici revendiquée avec un certain sens de la provocation.

Lorsque les élèves viennent en cours de français pour étudier la littérature ou la dramaturgie...

Rien moins. :mrgreen:

... je ne pense pas qu’ils désirent assister, pour leur formation, à une conférence agrémentée d’un semblant de participation d’une poignée d’entre eux afin d’asseoir définitivement le point de vue de l’adulte-enseignant-conférencier, assis le plus souvent derrière son bureau.

Encore une fois Christian den Hartig témoigne avec beaucoup de tact de toute l'estime qu'il a pour ses collègues.
Pourtant, quitte à considérer les élèves comme des étudiants assistant à des cours de "dramaturgie" et de "littérature", des conférences devraient plutôt les intéresser. Amusant également, cette conception qui veut que l'enseignant "assoit son point de vue", porte ouverte bien sûr au relativisme de la multiplicité des points de vue. Nous sommes bien au cœur des nouvelles pédagogies pour lesquelles tout se vaut.

Après avoir assisté à quelques cours de ce type en collège et lycée chez des enseignants acceptant de me recevoir, je pourrais transposer l’attitude de l’enseignant de lettres sur celle d’un collègue d’EPS : les élèves seraient assis en trois rangs et deux colonnes, formation en rectangle les uns derrière les autres ; ils regarderaient l’enseignant jouer au basket (ou hand-ball, au football, nager le crawl, etc.) pendant une heure ; ils écriraient dans un cahier les explications de l’enseignant sur telle ou telle tactique de jeu, quelques uns auraient le droit de toucher un peu le ballon ; ils devraient s’entrainer chez eux le soir afin d’être interrogés sur ce qu’avait dit et fait l’adulte-basketteur (nageur, footballeur…).

Bien sûr activité et activité intellectuelle sont à mettre sur un même plan. La littérature n'est pas, pour M. den Hartig, un objet d'étude mais un objet de pratique. Pourquoi lire du Molière quand on peut en faire soi-même ? :santa:
Conservons la comparaison : pour qu'elle soit recevable, puisqu'on parle ici de "littérature" composée par de grands auteurs, il faudrait également placer le professeur d'E.P.S. en position de présentateur ou de commentateur d'un match sportif de haute volée entre deux grandes équipes par exemple... ce qui ne serait pas pour déplaire à des élèves spectateurs passifs. :santa:

Nous sommes très loin des compétences, des textes officiels, des recommandations des IGEN de Lettres et tout simplement de l’acte de lire.

Car bien sûr les professeurs qui donnent des "conférences" de "littérature" au niveau de collège veillent bien à ce que les élèves ne lisent pas les textes.

En littérature, comme dans les autres disciplines, il est primordial de laisser libre la relation entre le lecteur et l’écrivain.

Une liberté qui n'a pas été acquise est une servitude.

Cette attitude est proposée par les IGEN de lettres Patrick Laudet ou Paul Raucy. C’est également celle mentionnée par Umberto Eco dans Lector in Fabula, ou celle de Yves Lavandier dans La Dramaturgie ou encore Joseph Campbell dans Le Héros aux mille et un visages.

Des références qui s'appliquent à des lecteurs déjà constitués. :doc:
On retrouve chez M. den Hartig, comme souvent chez les néo-pédagogues, l'idée que l'enfant est déjà un adulte et l'élève, un étudiant.

Lire est un acte intime. Le message transmis par le texte ne doit pas subir de brouillage, de bruit, selon la théorie de l’information.

Car la "théorie de l'information" a toute sa place ici. :doc:

Ce bruit, s’il existe est produit par l’enseignant.

On pourrait même dire que dans l'espace de la classe l'enseignant est bruyant.
Ce qui est amusant, c'est que M. den Hartig suppose une relation directe et transparente des élèves aux textes. :santa:

Il me semble important de faire confiance aux possibilités cognitives de chaque élève, et de prendre en compte le processus d’apprentissage de chacun. Le processus c’est le temps. En effet la compréhension d’une information est issue d’un processus c’est à dire de l’association d’éléments régulés par des niveaux d’organisation sur une période spécifique et propre à chacun.

Voilà qui est d'une clarté cristalline. On se demande toujours ce que vient faire 'l'information" ici.

Attendre, préparer, accompagner, se taire, c’est faire le pari de la plasticité cérébrale des individus, accompagné de la théorie mathématique du chaos c’est à dire la multitude de possibilités non prédictibles, donc, aussi, des réussites.

Certes, certes. :D

La formation d’un élève doit permettre de dépasser la seule relation qu’il a avec son enseignant. La formation permettant l’émergence de compétences demande de passer d’une relation d’autorité/soumission à une une relation coopération/gagnant-gagnant.

Comme c'est beau et généreux. Et cette "émergence", elle a lieu quand, exactement ? :santa:
Et pourquoi "coopérer" avec quelqu'un qui fait du "bruit" et veut "asseoir son point de vue" ?

Ce sont les mêmes valeurs que je retrouve en management Agile proposé par Jérôme Barrand. C’est donc bien un changement de paradigme, un changement radical de la posture de la commande du servomécanisme, la commande de ce servomécanisme étant l’enseignant.

:cheers:

Par conséquent, dans cette salle-laboratoire, mon rôle est de placer chaque élève en fonction de ses possibilités...

"en fonction de ses possibilités" : c'est-à-dire concrètement ?

...face à un extrait de texte, ou un texte complet écrit par une personne qui n’est pas là ; et me taire.

Facile à réaliser, le "changement radical de la posture de la commande du servomécanisme" !

Je ne peux remplacer cet écrivain absent, je ne peux d’ailleurs pas plus imposer ma propre vision du texte, ma propre interprétation, ma propre sensibilité.

Quelle idée, aussi, de remplacer un écrivain. :roll:
Je peux lui permettre de comprendre littéralement le texte, dans son explicite et dans son implicite, et je peux lui montrer comment construire une interprétation, en revanche.

Cet élève de 12 à 15 ans devrait rester dans la même posture que cet adulte, dans un concours, entre sa copie encore blanche, son texte à analyser-interpréter et ses compétences. L’exigence est la même.

Élève de cinquième ou agrégatif, quelle différence ?

Avec l’approche par compétences, le problème apparait lorsqu’il faut laisser une marge de liberté cognitive aux apprenants tout en les guidant.

Ce que fait n'importe quel enseignant...

Il faut qu’ils posent des questions au texte afin de faire émerger leur problématique et commencer un travail d’analyse.

C'est aussi ce que fait n'importe quel enseignant, mais en guidant ces questions pour permettre un travail collectif et en même optimisé dans le temps...

Mais quelles questions ? Je crois que je peux attendre très longtemps que tous les élèves trouvent spontanément des informations, des hypothèses, à propos du texte.

"très longtemps", c'est-à-dire concrètement ? Parce qu'avec le "chromosome" (sic) en grammaire, on perd déjà beaucoup de temps dans l'année. :devil:

Un de mes rôles est donc de réguler le flux d’informations et le temps passé par les élèves pour trouver ses informations.

Bref, c'est ce que fait n'importe quel enseignant...

C’est en partie le hands-on learning de John Dewey, l’apprentissage par l’action, inclus dans une pensée constructiviste.

L'abandon d'élèves ne maîtrisant pas les compétences élémentaires de lecture face à un texte littéraire a quelque chose de très peu constructif, pourtant.

Le problème d’attente semble disparaitre dès lors que l’approche est systémique, le paradigme est constructiviste, l’attitude est Design Thinking, le management est Agile, l’énergie est celle de la thermodynamique.

:mrgreen:

C’est ici qu’intervient l’outil Double-Molécule.

Chouette ! Un nouvel outil pédagogique transdisciplinaire ! :cheers:

C’est grâce à lui que les élèves vont trouver des hypothèses.

C'est vrai que sans la Double-Molécule on se demande bien comment trouver des hypothèses.

Cet outil agit de la même manière que le Chromosome. Il n’apporte aucune réponse, aucune connaissance. C’est un nudge. Il représente un simple cadre unificateur, une grille, à la manière de La nouvelle Grille d’Henri Laborit.

Une grille, c'est déjà plus clair. Mais tellement moins innovant comme concept. :mrgreen:

C’est un outil que j’ai mis en place en 2008, à la suite d’une longue et fructueuse discussion avec un IPR-IA de SVT (Sciences de la Vie et de la Terre).
C’est une innovation Jugaad. Il s’agit de faire plus avec moins, «c’est une solution minimaliste qui offrent une valeur supérieure et améliore la vie des gens» écrit Navi Radjou.

Encore une innovation Jugaad ! :cheers:
Heureusement que M. den Hartig est là pour améliorer, avec son génie propre, la vie des gens.

C’est également une innovation Jugaad car la double-molécule vise la simplicité ; «c’est une solution simple mais pas simpliste», ajoute Navi Radjou.

Le "chromosome" était pourtant très lourd, et sa simplicité fautive.

Elle permet de répondre donc avec simplicité à un besoin complexe des élèves. Depuis 2008, elle a évolué en fonction des feed-back donnés par les élèves. La dernière modification a eu lieu en juin 2013. Elle évoluera encore comme tout objet design.

M. den Hartig a transformé les nouvelles pédagogies en beaux-arts :cheers:

Stéphane Vial écrit «le design consiste à donner forme à des usages à l’aide d’artefacts».

C'est parlant.

J’ajouterai que ces usages modifient aussi ces artefacts.

Stéphane Vial aurait pourtant dû y penser. :doc:

La double-Molécule est un objet conceptuel formé de 16 atomes.

Attention : pas 14 ni 18. :doc:

Cet outil permet de réguler les flux d’informations sur une période donnée.

C'est limpide.

Grâce à sa forme, c’est également au moyen mnémotechnique basé sur la méthode des loci. Ses 16 atomes représentent 16 informations.

Car l'analyse littéraire est un relevé d'informations.

Elles sont situées à des emplacements précis pour constituer la double molécule.

Bref la "double molécule" est juste là pour faire son petit effet transdisciplinaire. Simple grille de lecture en fait, avec tous les défauts habituels qu'ont les grilles de lecture.

Ces informations sont : (1)Le personnage-protagoniste-héros...

Ah... La littérature se limite donc à sa partie uniquement narrative. Exit les essais, les pamphlets, les lettres, les discours, la poésie pour sa majeure partie etc.

...(2)ses caractéristiques morales (sensations, émotions, sentiments), (3)ses caractéristiques physiques, (4)l’action du personnage, (5)les objets = l’élément subissant l’action du sujet,...

Exit donc les textes explicatifs, descriptifs, argumentatifs : la double molécule suppose a) un personnage b) qui agit c) sur un "objet". Tant pis pour les autres textes... :mrgreen:
Au passage curieux de considérer "sensations, émotions, sentiments" comme des "caractéristiques morales". :scratch:

(6)les buts du personnage à travers cette action, (7)le temps pendant lequel se déroule cette action, (8)le lieu où se déroule cette action, (9)les manières et (10)les moyens avec laquelle est faite cette action, (11)les causes de cette action, (12)les conséquences de cette action, (13)les oppositions aux buts de cette action, d’où la présence du conflit en dramaturgie, (14)les conditions pour que cette action réussissent, (15)les concessions faites pour réussir cette action,...

Voilà qui ressemble peu ou prou à une bête fiche de lecture mais qui réduit l'analyse littéraire à bien peu de choses. La plupart des points ici soulevés relèvent non pas de l'interprétation, du commentaire ou du "point de vue", mais de la simple compréhension littérale. Il n'y a pas vraiment de "point de vue" à avoir sur le temps, le lieu, les buts, les oppositions etc. ni de "liberté" du lecteur d'ailleurs. C'était bien la peine de convoquer Umberto Eco.
Une fois ceci admis, cet outil peut s'avérer utile pour certains textes. Mais fondamentalement, il alourdit la lecture plus qu'il ne la libère (comme le chromosome alourdit l'analyse grammaticale). :devil:

...(16)les comparaisons qu’il est possible de faire lorsque le personnage fait cette action.

Ce point est assez obscur ici. On comprend d'après les exemples qu'il s'agit de faire des analogies avec d'autres textes.


Un texte est plus que la somme de toutes ces informations.

Voilà une définition qu'aurait sans doute applaudie Umberto Eco. :mrgreen:

Un texte, littéraire, historique ou scientifique, est fait pour être décortiqué, trituré, scalpélisé, déconstruit-reconstruit, disséqué.

Nous ne nous en privons pas ici. :twisted:
Mettre sur un même plan tous les textes est également caractéristique des nouvelles pédagogies. Le texte documentaire est ainsi entré dans les programmes de collège dans les années 1990.

Il permet, en classe, à l’élève d’émettre des hypothèses plausibles, si possible les siennes.

Ah... Parce que le "lieu" de l'action par exemple est une hypothèse et que chacun doit avoir la sienne à ce sujet. :scratch:

Avec cet outil, j’essaie de retrouver l’état d’esprit régnant dans les classes de maternelle que j’ai eu le plaisir de visiter à de nombreuses reprises. Je reste persuadé qu’il ne faut jamais s’éloigner de la maternelle...

Tout en considérant les élèves comme des étudiants ! :doc:

...où l’énergie de l’apprentissage génère une entropie constante, donc un travail et des flux créatifs importants.

De "l'entropie" ma non troppo ! :rirej

Chaque atome de la double molécule peut être considéré comme un tuyau.

Curieux pour un atome : mes connaissances en SVT sont vraiment trop limitées... :scratch:

Chaque tuyau est relié aux autres. Chaque tuyau permet de solliciter et de réguler le flux d’information. Toutes les informations de la double molécule sont donc en interaction. Si une seule information change alors toutes les autres doivent être modifiées par effet de domino.

Comme le "chromosome" et son "holarchie" !

C’est un travail de haute exigence nécessitant une grande attention.

Nul n'en doute.

Un travail important pour la mémoire de travail, une des fonctions exécutives primordiales pour résoudre des problèmes.

N'oublions jamais que Christian den hartig s'appuie constamment sur les derniers travaux des neurosciences pour asseoir sa réflexion pédagogique.

Dans un premier temps, les élèves apprennent cette double-molécule par coeur par la méthode des loci. Il est primordial d’apprendre par cœur nous indique Alain Lieury.

Pourquoi ? Il suffit de faire des recherches dans un dictionnaire pour les fonctions ou les classes grammaticales en grammaire : pourquoi à apprendre des atomes de molécules ?

La forme est aisément mémorisable car si on la penche de 90°, elle ressemble à «un Mickey qui danse» ou «à un ours» reconnaissent les élèves.

Et si on ne la penche pas à un Mickey qui dort. :doc:


Le travail se fait en groupe. Un des buts du travail en groupe est d’apprendre à chaque élève à travailler seul afin de s’améliorer pour améliorer le travail de groupe qui permettra d’améliorer le travail individuel, etc.

La logique est effectivement évidente. :spider:
Mais au fait Umberto Eco parlait-il de lecture en groupe ? :scratch: :rirej

C’est le principe de reliance d’Edgar Morin : la récursivité, le principe dialogique, le principe hologrammatique.

Comme ça, c'est plus clair en effet.

2 phases pour son utilisation :
Phase 1 : recherche des informations.
Le travail se fait en groupe de 4 ou 5 élèves, à la manière des archéologues sur le terrain de fouille : sondage, l’extrait du texte devenant une fenêtre, relevé planimétrique à l’aide de la double molécule.

Des archéologues de maternelle, ne l'oublions pas. :doc:
Que de mots savants pour une simple compréhension littérale.

Les élèves ont une vision globale du problème ;

Une vision stéréotypée du texte et mécaniste de la littérature.

ils vont agir localement. Ils recherchent les informations explicites et les informations implicites. Si les premières entrainent une rapide approbation dans chaque groupe de travail, les informations implicites au contraire provoquent de vives et passionnées discussions.

Cette partie est loin d'être inintéressante, il est vrai, pour peu qu'elle ne soit pas chronophage.

C’est le but : créer un conflit cognitif afin de déclencher des processus de raisonnements inductif, déductif, abductif et analogique et ainsi émettre des hypothèses plausibles en accord avec des preuves trouvées dans le texte.

Des hypothèses qui n'ont donc rien à voir avec de l'analyse littéraire.

La recherche des informations est menée de manière désordonnée mais toujours cohérente. De cette manière, ils adoptent une des valeurs de l’Agilité : "les individus et leurs interactions plus que les processus et leurs outils".

:scratch:

Il écrivent leurs hypothèses sur la double molécule, dans les atomes.

Sur leur grille, quoi.

Quoiqu’il en soit, les élèves doivent alors pratiquer de fortes inhibitions afin de ne pas se tromper d’informations ou de stratégies pour les acquérir car «se développer c’est non seulement construire et activer des stratégies cognitives comme le pensait Piaget, mais c’est aussi apprendre à inhiber des stratégies qui entrent en compétition» déclare Olivier Houdé.

Des exemples concrets ici ?


Ainsi, même si je m’ennuie pendant qu’ils travaillent, je reste vigilant car en fait c’est à ce moment-là que j’obtiens de nombreux renseignements sur les capacités cognitives de chaque élève, sur leurs fonctions exécutives, sur leur manière de parler, de communiquer, de s’intégrer dans le groupe, de défendre leurs idées, sur leurs biais, sur leurs lacunes et sur leurs compétences.

Toutes choses qui ont à voir avec la littérature. :doc:

Je m’ennuie donc un peu en cours car les élèves travaillent sans moi.

Bien la peine de dire que les élèves travaillent sans le professeur... s'ils doivent travailler avec l'outil imposé par le professeur.

Parce que l’apprentissage est centré sur eux...

Et non sur le texte. :devil:

...parce qu’ils recherchent les informations dont ils ont besoin à leur rythme, ils sont tous motivés, participent activement.

Et la motivation suffit bien à conclure qu'il s'agit d'une réussite.

Pour faire le lien avec la thermodynamique, les groupes en autonomie «sont des structures dissipatives qui s’organisent de façon à maximiser les flux d’énergie qui les traversent», écrit François Roddier.

Des "structures dissipatives" ? Voilà qui est encourageant ! :transpi:

Ainsi, je ne vois jamais un élève silencieux, passif ou en retrait. Mon travail, mon rôle de manager à ce moment-là...

N'est pas de manager grand chose.

...consiste à surveiller l’avancé des recherches à l’aide d’un kanban, à doser l’intitulée des fiches-stories, à mesurer la vitesse de réussite de chaque élève.

Toujours facile au sein d'un groupe. :doc:

Pour moi, ce qui est mesurable, c’est la lenteur ou la rapidité à lire les informations, les comprendre, les utiliser : c’est la littératie.

La littératie, c'est lire, comprendre et utiliser des informations dans le cadre d'une analyse littéraire ?

Comme je ne peux strictement rien dire aux élèves tant qu’ils n’ont rien écrit, rien fait, rien essayé et qu’ils le savent, ils émettent alors leurs propres hypothèses issues de leurs discussions. Ils donnent du sens aux textes.

Comprendre le sens littéral d'un texte, c'est effectivement lui donner du sens. On peut voir ça comme ça. :transpi:

Ils deviennent compétents. Ils deviennent lecteurs.

Mais ne participent aucunement à des "cours de littérature"... :rirej

Voilà un bon exemple de "sens" donné au texte...

La double Molécule permet en outre :
- d’être reliée au Chromosome.

D'un point de vue de la compréhension de la structure de la matière, voilà qui est peu orthodoxe. :transpi:

Les deux outils fonctionnent ensemble et s’apportent mutuellement des informations.

Et avec beaucoup d'agilité, vu qu'il faut une heure à un groupe pour analyser une phrase grammaticalement en début d'année...

De plus, elle apporte une aide pour la mémorisation des 9 compléments circonstanciels étudiés au collège.

Décloisonnement ! :doc:
Parfois de manière très artificielle, pour la "concession" par exemple.

- une aide pour le travail d’argumentation (connecteurs logiques), ne plus confondre but et causes ni conséquence, comprendre la notion de concession, etc.
- une aide pour la préparation d’un texte narratif ou argumentatif. Mise en relief des arguments.
- une aide pour relier les informations les unes avec les autres, pour percevoir la cohérence d’un texte, percevoir l’importance des informations implicites révélées, aide pour comprendre, grâce au travail en groupe, que les perceptions de chacun sont différentes et plausibles.

Comme l'étude de n'importe quel texte par n'importe quel professeur sans l'aide d'aucune molécule...

Comme avec le chromosome, toujours une très grande effervescence dans les échanges, des conflits se créent car mise en valeur de désaccord, d’où travail d’argumentation pour la recherche de preuves, etc…

Ce travail de compréhension collective est effectué spontanément par la plupart des collègues sans la machinerie lourde d'une grille de lecture qui n'est adaptée qu'à quelques textes ciblés.

Grâce au Kanban les boucles de rétroaction sont donc très fréquentes...

Ce vocable est admirable ! Molière ne l'aurait pas renié.

...les élèves peuvent ainsi progresser en toute sérénité. J’observe, je suis présent et en retrait, je leur fais confiance et je ne porte aucun jugement sur les propos, les hypothèses qu’ils peuvent émettre dans cette classe-laboratoire, sur leur cahier-laboratoire. Il n’ont que de 11 à 15 ans, et leur cortex préfrontal, cet espace qui permet la résolution de problèmes grâce aux fonctions exécutives, n’est vraiment pas encore à maturité.

Encore le cortex préfrontal !

Il le sera, sans doute, à partir de 25 ans. Olivier Houdé nous apprend que la constante pour le cerveau c’est de commettre des erreurs, de se perdre dans des heuristiques et de nombreux biais cognitifs.

Des mots bien compliqués pour justifier qu'un élève qui ne sait pas identifier l'espace et le temps dans un texte, c'est très normal dans le secondaire.


Amélioration collective du processus avec statut de la rature

Dans tout travail au brouillon la rature est bienvenue. Nihil novi sub sole...

Phase 2 : Ecriture du texte en recopiant les informations inscrites dans la double molécule.
Ce travail demande une grande agilité cognitive. Chaque élève doit organiser les informations (commencera-t-il par les causes, le personnage, le lieux, etc ?). Il doit apprendre à utiliser des mots de liaisons, des connecteurs logiques, des conjonctions de coordination, de subordination vues dans le Chromosome. Il doit à ce moment-là apprendre à créer des paragraphes.
Ce travail est très intéressant. Le problème pour les élèves est de placer les informations les unes après les autres, de chercher l’ordre de ces informations dans le texte qu’ils sont en train de créer, d’éviter les répétitions et d’être capable de donner leur propre vision dans un espace d’une dizaine de lignes à peine.

Cette partie n'est pas sans intérêt non plus.

Le travail se fait donc avec des ratures, des réécritures, des ajouts jusqu’à ce que le texte soit cohérent. Il permet encore, par principe de récursivité, de modifier ou d’ajouter des informations inscrites dans la double molécule.

Un bête travail au brouillon, en somme.

Enfin, la double molécule permet une approche fractale de l’étude d’un texte.
Ainsi, les élèves l’utilisent en complément du Chromosome afin de comprendre l’information donnée par la phrase en fonction du contexte.

Pas sûr que l'"approche fractale" donne du "sens" au texte littéraire. :roll:

L’étude grammaticale d’une phrase n’a de sens que si elle éclaire le texte.

Cette affirmation n'est valable que dans les cas de phrases complexes, à vrai dire.

Dans une structure fractale, les élèves utilisent également la double molécule pour l’étude d’un paragraphe, d’un chapitre, d’un roman, et d’un écrivain afin d’émettre des hypothèses sur le sens d’un texte et les buts de l’écrivain. En effet, elle demeure invariante par changements d’échelle.

Affirmation rapide : je ne vois pas comment une telle grille peut s'appliquer à une plus grande échelle. Je serais curieux d'en voir l'application concrète. :shock:

Les changements d’échelle ce sont les niveaux d’organisation des systèmes, de la lettre à la phrase et de la phrase à l’écrivain.

C'est très séduisant en théorie mais pas du tout fonctionnel. :xx:

La conjonction d’un Chromosome et d’une double molécule au niveau "Ecrivain" permettra la recherche et l’étude des figures de style.

"au niveau écrivain" ? :scratch:

En relisant leur texte à haute voix, ils se rendent compte alors des erreurs qu’ils corrigent aussitôt. Ils sont beaucoup moins craintifs avec le monde de l’écriture, de la communication.

Se relire, c'est effectivement une nouvelle pédagogie assez efficace. :devil:

Conclusion et constats :
- Les élève se rendent compte qu’il ne faudrait pas poser la question «pourquoi ?» car elle peut regrouper 3 ou 4 informations différentes : causes ou buts ou conséquences ou opposition. Préférez demander Quelles sont les causes ? Quels buts ? Quelles conséquences ? Quelles oppositions ? / Par exemple : "Pourquoi est-ce qu’il pleut ? –> réponse : A cause des nuages (la cause) – réponse : Pour faire pousser les fleurs (le but) – réponse : c’est ainsi que la vie se perpétue (la conséquence).

L'exemple n'est pas très bien choisi, sauf à assigner à la pluie des intentions... La notion de but dans un phénomène naturel relève de la métaphysique. ON voit bien avec cet exemple le caractère factice de la méthode proposée (comme pour la concession plus haut).

Donc l’élève a une chance sur trois de se tromper.

:scratch:

- Depuis 2008, avec les évolutions de la double molécule, les élèves s’accaparent les textes et augmentent leurs compétences en expression écrite et orale, en autonomie et initiative, en méthodologie.

Vivement que M. den Hartig devienne formateur pour en faire bénéficier un plus grand nombre d'élèves ! :cheers:

- Un collègue de Sciences Physiques utilise cet outil avec les élèves qui le connaissent. Il constate une plus grande réactivité de leur part sur le travail des hypothèses dans les situations de résolutions de problème (utilisant le modèle DiPHTéRIC, à ne pas suivre de manière linéaire). Je recommande vivement cet article de Jean-Yves Cariou sur la formation de l’esprit scientifique.

Une méthode interdisciplinaire, donc.

- avec les élèves, je ne suis plus dans une relation de type questionnement socratique...

Un questionnement rétrograde, en effet.

...mais dans une relation d’échanges de point de vue où ni l’un ni l’autre nous ne cherchons à prendre une forme de pouvoir.

Si Socrate avait su qu'il ferait un jour l'objet d'une critique pseudo-bourdivine... :transpi:

Il s’agit bien d’une des valeurs de l’Agilité : «la collaboration avec les clients plus que la négociation contractuelle» que j’ai adapté à l’enseignement par : «La collaboration formateur-apprenant plus que la transmission verticale».

Un beau modèle que le modèle commercial, en effet. :doc:
Dernière édition: 09 Oct 2013 20:29 par Loys.

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16 Nov 2013 02:18 - 16 Nov 2013 02:19 #8443 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet "Décrocheurs: l'excellence pour tous"
Ne pas rater la 1ère journée régionale du collectif CAPE ("Collectif des associations partenaires de l'Ecole publique") le 11 janvier 2014 à Lille, avec par exemple cet atelier :

Atelier 10 - Décrocheurs: l'excellence pour tous. Comment recentrer tous les élèves sur les apprentissages du collège?
Dans une option qu’ils ont créée de toutes pièces il y a 6 ans, Francis Blanquart et Céline Walkowiak engagent une équipe de 14 décrocheurs de 3ème dans un projet qui articule culture humaniste et culture technologique, avec à la clef la réalisation d’un chef d’œuvre qui leur permette de construire les compétences attendues à la fin de la scolarité obligatoire et de donner du sens aux apprentissages qu’ils font dans les différentes disciplines.

C'est vrai, quoi : la réussite pour tous, c'est petit joueur. Il est temps de passer à "l'excellence pour tous" et de produire - en toute simplicité - un "chef-d’œuvre". :santa:
Dernière édition: 16 Nov 2013 02:19 par Loys.

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