Ce que le bac est devenu...

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07 Jui 2014 09:00 - 07 Jui 2014 09:57 #10804 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...
C'est une spécialité de Claude Lelièvre : le déni de réalité. Il en a encore récemment fait la preuve en niant toute crise des vocations dans les concours de recrutement : pour notre historien iconoclaste (et néanmoins quasi-officiel), le métier d'enseignant serait toujours aussi "attractif" ! :santa:

L'histoire du bac, entre controverse, "massification" et baisse de niveau
Le bac-"bashing" n'est pas un phénomène nouveau puisque dès 1830 sa valeur fut remise en question. Notre contributeur Claude Lelièvre, historien de l'éducation, retrace l'histoire controversée du baccalauréat.
La baccalauréat a presque toujours été la cible de vives critiques, souligne Claude Lelièvre.
C'est un phénomène qui a commencé tôt, dès le XIXième siècle, et qui ne semble pas près de prendre fin.

Donc, en définitive, rien que de normal !
Claude Lelièvre historien (engagé auprès du PS) devrait quand même relire l'historien Antoine Prost et sa tribune dans "Le Monde" en 2013 : "Le niveau scolaire baisse, cette fois-ci c’est vrai".

Le ''bachotage''
Alors même qu'il ne s'agissait que de l'élite (1% d'une classe d'âge à la fin du XIX°siècle, pas plus de 3% à la fin de la troisième République) l'examen du baccalauréat a pourtant été vite jugé ''léger'' et ''discutable''. En 1830, l'examen, qui jusqu'alors n'avait été qu'un oral, dispose désormais d'un écrit. Le ministère justifie la réforme par la faiblesse de certains bacheliers en orthographe (un autre trait récurrent): "nous avons reçu des lettres d'individus pourvus de ce grade par voie d'examen, et dont le style et l'orthographe offraient la plus honteuse ignorance".

C'est sans doute tout à fait la même chose que les élèves actuels. :doc:

De façon générale, il est le plus souvent considéré que l'organisation même du baccalauréat favorise le "bachotage" (titre d'un livre paru en 1910 sous la plume d'un professeur de physique de l'université de Toulouse, Ernest Bouasse).
En 1880, Jules Ferry lui-même tente une réforme de l'examen: "La question du baccalauréat, dit-il, s'est ainsi posée: arracher cet examen aux misères, aux écueils et aux mensonges de la préparation mnémonique et mécanique". Après soixante-dix ans d'existence...

Puisque Claude Lelièvre en parle, on peut consulter "10 liens pour réviser son bac sur Internet" dans "L'Express" du 02/06/14... :twisted:
La liste serait longue des âneries de ce genre (voire des applications pour smartphones) qui fleurissent dans la presse et les médias au mois de juin : le "bachotage" a parfois du bon...

Mais le résultat de sa réforme est pour le moins incertain car, quatre-vingts ans plus tard, au tout début de la cinquième République, il ne semble pas que l'on ait été beaucoup plus avancé si l'on en juge par le rapport motivant le décret du 18 août 1959 relatif au baccalauréat: "Il est normal qu'un examen de qualité incontestable sanctionne les études de l'enseignement du second degré. Mais il est anormal que ce même examen compromette les études dont il doit couronner le terme [...]. Ces études, qui devraient être uniquement orientées vers l'acquisition de la culture générale, s'orientent de plus en plus vers le ''bachotage'', c'est à dire l'acquisition hâtive, superficielle et indigeste d'un savoir encyclopédique".

Je vois mal en quoi ce reproche s'appliquerait par exemple aux exercices auxquels je prépare mes élèves en français.

Les transformations incessantes des modalités du bac dans les années 1960 lors de sa ''massification''
De 1959 à 1969 a lieu le grand moment de la ''massification'' du bac général puisque l'on passe en seulement dix ans de 10% à 20% d'une classe d'âge détenant l'un des baccalauréats généraux (on en est actuellement à 37% d'une classe d'âge, taux maximum obtenu en 1995).

Non, on est à 38% et c'est un record dans l'histoire de la République. On observe exactement la même logique que celle de Philippe Tournier : comparer le bac général actuel avec celui de 1995, une excellente année, pour faire croire qu'il n'a pas progressé et dénoncer ainsi le manque de démocratisation du bac général.
Ce raisonnement sur une progression qui devrait être continue ne manque d'ailleurs pas d'étonner, comme si une proportion pouvait augmenter indéfiniment. Philippe Tournier comparait d'ailleurs cette absence de progression supposée à celle de la croissance économique... :santa:

De 1874 à 1962, le baccalauréat a été composé de deux parties nettement distinctes: la première partie passée en ''première'', la seconde partie en classe de ''philosophie'', de ''mathématiques élémentaires'' ou de ''sciences expérimentales''. Le nombre des candidats augmentant rapidement à partir du milieu des années ''cinquante'', on supprime en 1960 la seconde session de rattrapage (qui avait lieu en septembre) et on la remplace par un oral de ''rattrapage'' donnant une seconde chance aux candidats qui ont au moins 7 sur 20 de moyenne. En 1962, la première partie du baccalauréat est transformée en ''examen probatoire'' organisé au sein de chaque établissement. Mais la Société des agrégés fait courir la rumeur que les examinateurs ont eu tendance à faire preuve d'une bienveillance coupable.

Ce qui est évidemment impossible. On ne l'observe d'ailleurs pas depuis qu'une partie récente du bac s'apparente à une forme de semi-contrôle continu. TPE, EPS, langues vivantes : autant de "disciplines" où les professeurs d'un lycée évaluent désormais leurs propres élèves au cours de l'année, voire en fabriquant leurs propres sujets d'examen maison !

La suppression de l'examen'' probatoire'' est décidée dès 1964, et il est finalement remplacé par les ''épreuves anticipées de français'' qui permettent de maintenir une première évaluation en fin de première. En 1965, on dispense de l'oral les candidats ayant obtenu la moyenne à l'écrit.
Des déplorations fort anciennes et récurrentes

Les déplorations actuelles ne peuvent donc pas être vraies ! :doc:

1881 :"Nous voudrions simplement rappeler aux candidats que la faculté désirerait ne plus avoir à corriger des fautes d'orthographe aussi nombreuses que stupéfiantes. Elle désire aussi que les aspirants au baccalauréat ne fassent pas prononcer par Bossuet ses oraisons funèbres à la cour de Henri IV, ni prêcher la première croisade par Claude Bernard" (Gaffarel, doyen de la faculté des lettres de Clermont).

Si les admis (et non les "'aspirants") actuels connaissent ne serait-ce que les noms de Bossuet et de Claude Bernard, il faudra se réjouir. :mrgreen:

1899: "J'estime que les trois quarts des bacheliers ne savent pas l'orthographe" (Victor Bérard, maître de conférences à la Sorbonne)
1929: "Les candidats n'ont ni orthographe, ni vocabulaire exact et varié, ni connaissance grammaticale, ni analyse logique, ni méthode d'exposition écrite ou orale" (Paul Lemonnier, "La Crise de la culture littéraire")

On peut tout à fait imaginer que les erreurs actuelles sont les mêmes. :doc:
Un exemple concret de la grande réussite de notre école en cycle terminal avec une copie simplement moyenne :
Par ailleurs je vois mal comment on pourrait "bachoter" son orthographe et son expression en général...

1956: "La décadence est réelle, elle n'est pas une chimère: il est banal de trouver vingt fautes d'orthographe dans une même dissertation littéraire des classes terminales. Le désarroi de l'école ne date réellement que de la IV° République" (Noël Deska, "Un gâchis qui défie les réformes: l'enseignement secondaire")

Je comprends surtout que les vingt fautes concernaient l'ensemble de la copie. :P

Des taux de succès en augmentation sensible
Durant le début des années 1960, les taux de succès aux baccalauréats généraux tournent autour de 60%. Puis (à l'exception de 1968 où il grimpe à 80%) le taux de réussite est d'environ 66% jusqu'en 1985. A partir de là (date de l'annonce de l'objectif de 80% d'une classe d'âge au niveau bac pour l'an 2000), le taux de réussite va augmenter de 10% en cinq ans, et rester à cette hauteur de 75% de 1990 à 1997. Puis le taux de succès reprend une ascension à peu près régulière pour atteindre finalement 92% en 2013.

Une explosion en somme, sans parler des mentions (voir notre article).

Bon. A chacun ses conclusions...

Il est effectivement prudent de ne pas tirer de conclusion trop explicite, comme d'affirmer par exemple et - en bonne logique - que le niveau monte. :rirej
Évidemment aucune allusion avec la contradiction apportée par les résultats de PISA 2012 à 15-16 ans et les grandes difficultés de lecture des élèves à cet âge . Claude Lelièvre déplorait pourtant en 2010 des résultats "plus que jamais très moyens globalement" : ne serait-ce pas ce que l'on appelle une baisse de niveau ? :mrgreen:
Il appelait alors avec solennité à une prise de "conscience" pour " mettre en œuvre d’autres orientations et d’autres priorités pour l’Ecole française". Mais à quoi bon puisque la "décadence" est purement imaginaire ?
Grâce à Claude Lelièvre, bon petit soldat du ministère, la schizophrénie générale et la grande illusion peuvent continuer ! ! :cheers:

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07 Jui 2014 12:09 - 07 Jui 2014 12:10 #10814 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...
A mettre en regard : "Le colloque du Mouvement contre la constante macabre vote la confiance" ("Café pédagogique" du 06/06/14)

Depuis des siècles, notre système éducatif fonctionne, avec l’accord tacite de l’opinion publique, sur le principe que la valeur d’un niveau scolaire s’exprimait non au travers des connaissances et compétences validées, mais en relation avec le nombre de ceux qui y échouaient. Un enseignant qui donne la moyenne à tout le monde, un examen où la quasi-totalité des candidats sont reçus sont actuellement, comme ils l’étaient il y a 50 ans, sont discrédités par les médias, et souvent l’opinion, ce qui n’est pas le cas dans bien d’autres pays…
C’est cette révolution culturelle qui met en avant l’exigence d’une évaluation basée sur ce que l’élève doit savoir et non comme le dit André Antibi « sur le nombre d’échecs nécessaires pour qu’une évaluation soit crédible », auquel appelle le MCLM.

La logique est difficile à suivre : puisque le problème est dans l'appréhension des merveilleux résultats au bac, pourquoi mettre en cause la notation ? :scratch:

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10 Jui 2014 22:20 - 29 Mai 2023 17:59 #10868 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...
Arnaud Gonzague prend le relais dans le "Nouvel Observateur" du 10/06/14 : "Bac : le niveau baisse… depuis toujours !" .



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10 Jui 2014 22:30 - 10 Jui 2014 22:30 #10869 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...
La logique de cet article est assez obscure.

Si le bac suscite tant de constats navrés, c’est qu’il cristallise la terreur de voir l’école se démocratiser

C'est vrai ça. Quelle convaincante explication psychanalytique. Finalement tout le monde a peur de la démocratie et de la réussite des élèves ! :santa:

Par ailleurs, il n’est pas facile d'admettre que les enfants des classes moins favorisées, aujourd’hui encouragés à passer cet examen par l’élévation générale du niveau de diplomation (due, en partie, à la mondialisation), nécessite que le collège et le lycée s’adaptent.

La logique m'échappe ici quelque peu. S'il faut "s'adapter", il y a baisse de niveau ou pas ? :scratch:

Comme le soulignait François Dubet, sociologue spécialiste de l’école dans une interview accordée au "Nouvel Observateur", la "massification modifie forcément la nature du métier de professeur. (…) Un enseignant ne peut plus continuer à se comporter comme un simple 'savant' de sa discipline qui se cantonne à son excellence académique : il doit faire œuvre de pédagogie, assurer un suivi plus précis de ses élèves." Un constat partagé par la Cour des Comptes et par la plupart des observateurs du système scolaire français.

Certainement mais quel rapport avec le sujet de l'article ? :scratch:

Résumons : les bacheliers français ne sont pas réellement "moins bons", ils sont simplement plus nombreux.

Ils sont même nettement meilleurs, compte tenu de l'inflation extraordinaire des mentions et de l'absence de baisse des exigences ! :cheers:

Une bonne nouvelle, ainsi qu'une irréversible évolution... si et seulement si l’institution scolaire en tient compte.

Mais pourquoi l'institution devrait-elle "tenir compte" de quoi que ce soit si tout se passe merveilleusement bien ? :santa:
Un bel exemple de schizophrénie, encore une fois.

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12 Jui 2014 08:49 - 12 Jui 2014 08:50 #10886 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...
Dans le "Café" du 11/06/14 la schizophrénie continue, ici pour justifier la mise en place d'un nouveau socle commun :

François Jarraud dit: Le début du 21ème siècle a vu les inégalités scolaires se creuser par l'effondrement du niveau des plus faibles sans progression du nombre ou du niveau des meilleurs. Cet éclatement du système éducatif est de plus en plus visible.

La catastrophisme ne sert pas à accuser les nouvelles pédagogies (le socle est en place depuis 2005), mais à les promouvoir. :santa:

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21 Jui 2014 14:24 #11004 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...
Dans "Le Monde" du 18/06/14, nouvel exemple de schizophrénie : "Il a repassé le bac, vingt ans après : « Le niveau n'a pas baissé »"


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21 Jui 2014 14:28 #11005 par Loys
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Commentaires à venir.

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22 Jui 2014 10:37 #11020 par LeCancre
Réponse de LeCancre sur le sujet Ce que le bac est devenu...
Excellente histoire :)
J'adore ces lignes:
"Mais ce n'est pas parce que plus de lycéens obtiennent le baccalauréat aujourd'hui que le niveau de l'examen lui-même a baissé. Si je ne l'avais pas préparé, je ne l'aurais pas eu, même avec mon équivalent de bac + 5. J'invite ces gens-là, même les diplômés, à le repasser, juste pour voir."
Et cet autre conseil est parfaitement pertinent:
"Je leur conseille aussi de gérer le bac comme on gère un marathon"
Je transmets cet article à mon entourage :)

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22 Jui 2014 10:52 #11022 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...
Mon passage préféré :

Par exemple, j'avais choisi de faire l'impasse sur les mathématiques, ma bête noire. Comme je n'en avais pas fait depuis dix ans, sans surprise non plus, j'ai obtenu un 2/20. [...] Si je ne l'avais pas préparé, je ne l'aurais pas eu, même avec mon équivalent de bac + 5.

:P

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23 Jui 2014 15:17 - 23 Jui 2014 15:31 #11043 par archeboc
Réponse de archeboc sur le sujet Ce que le bac est devenu...
www.ac-aix-marseille.fr/wacam/upload/doc...1-03/pa11-14_web.pdf
Le plan académique pour la période 2011-2014, avec tout un tas d'objectifs chiffrés (les "cibles").
Outre les taux de réussite à divers examens, qui doivent partout monter, on notera parmi les objectifs chiffrés :
1- la baisse du coût de ces examens,
2- la baisse du nombre de d'écoles primaires de petite taille (une à trois classe),
3- l'augmentation de la polyvalence des enseignants,
4- l'augmentation du "taux de rendement du remplacement",
5- la réduction du nombre de conseils de discipline, et du taux d'exclusions définitives.

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23 Jui 2014 15:28 - 23 Jui 2014 15:32 #11045 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...

archeboc dit: Je pense que la montée du taux de réussite au bac (ce que Boissinot appelait le taux de "réussite éducative") est officiellement un indicateur de performance dans les objectifs annuels des recteurs.
En tout cas, on le trouve ici :
www.ac-aix-marseille.fr/wacam/upload/doc...1-03/pa11-14_web.pdf
Document exceptionnel, où on affiche aussi les objectifs de baisse de coût des différents examens, et un tas d'autres objectifs passionnants. Intéressant aussi de voir comment des indicateurs d'égalité sociale viennent déborder sur les objectifs d'excellence académique.
Je ne vais pas faire le tour de tous les projets académiques. Dans celui-ci, il n'y a pas d'objectifs chiffrés :
www.ac-versailles.fr/public/upload/docs/..._fiches_janv2014.pdf

Très intéressants, ces objectifs.
Il y aurait beaucoup de choses à dire...
Au passage, je note p. 8 :

Jean-Paul Gaudemar dit: Faire acquérir des connaissances et des compétences ne passe plus seulement par l’enseignement et la pédagogie différenciée « traditionnels » ; l’accompagnement personnalisé de tous les élèves est devenu la tâche pédagogique majeure...

:shock:

...de même que le numérique doit désormais être un outil pédagogique d’usage quotidien.

L'"outil" devient l'ambition en elle-même...
Dans les objectifs de "performance" (sic) :
- "Taux de prise en charge de l’enseignement des langues vivantes étrangères par les enseignants du premier degré" de 42,8 à 80% en 2014.
- "Proportion des enseignants qui enseignent au collège au moins deux matières" de 8,9 à 12%
- "Pourcentage d’établissements à faibles effectifs (moins de 200 élèves) - collèges" 4,3 à 3% en 2014
Et ces deux points ensemble :
- "Dépenses de fonctionnement par agent (en euros)" de 2562 à < 2500 en 2014
- "Nombre annuel de connexions au site académique (en millions)" de 7,38 à 15

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23 Jui 2014 15:30 - 23 Jui 2014 15:32 #11046 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...
archeboc, mêmes observations. :topla:

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23 Jui 2014 16:31 #11049 par archeboc
Réponse de archeboc sur le sujet Ce que le bac est devenu...

Loys dit: archeboc, mêmes observations. :topla:

A noter : ces objectifs ne nous heurtent que parce que nous savons comment ils conduisent, sur le terrain, à la distorsion entre la réalité et le discours officiel, que tu appelles schizophrénie.
Il y a aussi quelques objectifs moins désespérants : augmentation des effectifs en allemand, par exemple. Mais on ne sait pas trop comment cela a été mis en musique.
Et le plus folklorique, c'est la kyrielle d'objectifs autour de l'application PAPEt. Cela sent l'administration qui se regarde le nombril.
Il n'y a évidemment aucun objectif sur le bien-être des agents et le climat social, non plus que sur la santé au travail, ni sur les recours administratifs et contentieux des agents, ni sur les résultats à des concours, et on pourrait en ajouter encore un paquet.

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30 Jui 2014 16:24 - 30 Jui 2014 16:24 #11126 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...
Sur le site du MEN : www.education.gouv.fr/cid60987/bac-2014-questions-reponses.html

Évolutions du baccalauréat
Est-il vrai qu’on donne le bac à tout le monde ?
En 2013, 73 % d’une classe d’âge est titulaire du baccalauréat, ce qui signifie que 27 % d’une classe d’âge n’y accède pas. Affirmer que l’on donne le bac à tout le monde revient à considérer comme négligeables plus du quart d’une génération. L’objectif principal reste bien de qualifier tous les jeunes français au plus haut niveau de leurs capacités.
Est-ce que le bac sert vraiment à quelque chose ?
Il n’y a pas "un bac" mais plusieurs bacs. Les baccalauréats des séries générales et technologiques permettent de poursuivre des études supérieures et, au fur et à mesure où nous augmentons le nombre de bacheliers, nous augmentons également le nombre de diplômés de l’enseignement supérieur. L’objectif d’atteindre 50% de jeunes diplômés de l’enseignement supérieur est impératif, pour des raisons sociales et économiques.
Le baccalauréat professionnel est un diplôme dont la finalité est l’insertion professionnelle. Or, le diplôme de formation initiale est plus que jamais un rempart contre le chômage. Aujourd’hui, un jeune bachelier professionnel a deux fois plus de chances d’être embauché sept mois après sa sortie qu’un jeune sans diplôme. De plus, une partie des bacheliers professionnels aspire maintenant à poursuivre des études, notamment en BTS, ce qui permettra d’élever encore leur niveau de qualification. Un bachelier professionnel sur 5 s'inscrit en BTS.

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04 Juil 2014 07:42 #11152 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...
Aujourd'hui résultats du bac et "France Culture" invite André Antibi, l'inventeur de la "constante macabre"... Tout va bien ! :santa:

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04 Juil 2014 20:33 - 04 Juil 2014 21:35 #11157 par Loys

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04 Juil 2014 20:42 - 04 Juil 2014 21:36 #11158 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...
Il faudra attendre les résultats définitifs.

En voie générale, le taux d’admis à l’issue du premier groupe d’épreuves est en chute de 2,2 points. A la session 2013, 82,4 % avaient franchi la barre au premier tour. Cette fois ils ne sont que 80,2 %. Le SOS lancé par 60 000 candidats mécontents de l’éperuve de mathématiques aurait donc été justifié ?

2% des 177 000 candidats en série S, ça représente trois ou quatre milliers de candidats.
:cool:

Les informations données par le ministère de l’éducation nationale, après la remontée des résultats des trente académies, montrent que le bac S a une diminution de son taux de réussite de 1,7 % avec 82,6 % d’admis. En fait, la vraie chûte est plutôt chez les bachelier ES, économique et social. Leur succès au preemier tour a diminué de 4 points, tombant à 77,2 % de réussite.

Curieux : ils n'ont pas fait de pétition.

« LE BAC, ÇA NE SE DONNE PAS »
En série technologique, la hausse est impressionnante puisque 90,7 % des lycéens ont été directement reçus. L’an dernier 73,3 % avaient franchie cette barre à la même date.

:shock:
On connaît les raisons spécifiques à cette série, à vrai dire.

Ce augmentation est d’autant plus intéressante que les bac technologiques se cherchent une identité entre les bacs généraux et les professionnels.

Quel heureux hasard ! :mrgreen:

En série professionnelle, qui regroupe plusieurs dizaines de bacs et représente 30 % des candidats 2014, le taux de réussite à l’issue du premier groupe d’épreuves est de 75,4 %. Soit une hausse de 4,9 points par rapport à 2013.

Donc des résultats qui ne sont pas "moins bons".
D'après ces chiffres on s'oriente donc vers un nouveau taux record de bacheliers. A vérifier en juillet.
A cela s'ajoute qu'en 2013 il y avait seulement 327 900 candidats en série générale (et 664 360 au total) contre 340 000 (et 687 000) en 2014. La hausse du nombre de candidats dépasse la baisse supposée du taux de réussite en série générale : il risque bien d'y avoir encore plus de bacheliers en série générale cette année en valeur brute et en proportion d'une génération.

Ces données établies par le ministère de l’éducation, avec la remontée des données des trente académies infirme le pronostic fait par le ministre Benoît Hamon ce matin sur I-Télévision. Ce dernier avait avancé : « Il est possible que les résultats soient un peu moins bons. » Il avait même ajouté : « Le bac, ça ne se donne pas. Quand il y a de bons résultats, on dit qu’on donne le bac, quand les résultats sont moins bons, on dit que le niveau baisse. »

Ce ne sont pas les infimes variations de pourcentage qui font que le niveau monte ou baisse, malheureusement.

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04 Juil 2014 21:33 #11159 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...
Dans "L'Express" : "Bac 2014: déjà des mentions parfaites avec plus de 20 de moyenne" .
Plus-que-parfaites, donc. :xx:

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08 Juil 2014 11:39 - 08 Juil 2014 11:40 #11201 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...
Dans le "Café" du 8/07/17 : www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/...403990606643726.aspx

Benoît Hamon dit: On entend beaucoup dire que le bac est bradé. Ce n'est pas le cas

Mais alors comment concilier cette extraordinaire réussite, en progrès permanent, avec la catastrophe nationale PISA à quinze ans ?

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10 Juil 2014 23:40 - 11 Juil 2014 14:32 #11229 par Loys
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10 Juil 2014 23:59 - 24 Juil 2014 16:42 #11230 par Loys
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Dans "Le Monde" du 10/07/14 : "Bac : un taux record de 87,9 % de réussite" :



A quoi s'ajoute un autre record : en 2014 241 élèves ont plus de 20/20.
Source : www.europe1.fr/Societe/Bac-2014-250-elev...s-de-20-20-2175295/#
Il serait intéressant d'obtenir la proportion d'une génération atteignant le niveau Terminale en 2014.

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11 Juil 2014 15:46 #11238 par Loys
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11 Juil 2014 15:51 - 06 Jui 2015 14:48 #11239 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...
Les 80% d'une classe d'âge au niveau bac ont été atteints depuis très longtemps...
Puisque 77,3% d'une génération obtiennent le bac avec un taux de réussite de 87,9% on peut estimer grossièrement que 88% d'une classe d'âge se présente au bac...

On assiste en fait plutôt à une quasi fermeture sociale d'un bac général qui se hiérarchise lui -même davantage entre la filière S et les autres. L'évolution pédagogique et sociale du bac technologique le rapproche du bac général. Face à ce bloc le bac professionnel finit par réunir un tiers des bacheliers mais un tiers socialement trié, le Tiers Etat des bacheliers.

Il faudrait que quelqu'un explique à François Jarraud que le Tiers État ne correspond pas une proportion. :xx:
Pour le reste, sur les inégalités sociales dans les différents bacs, l'explication est toute trouvée : c'est à cause de la discrimination organisées par l'école !

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12 Juil 2014 10:41 - 11 Aoû 2014 14:21 #11240 par Loys

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11 Aoû 2014 14:24 - 11 Aoû 2014 14:26 #11394 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...
"L'Express" du 7/07/14 était mal informé : "Brevet 2014: vers une chute du taux de réussite" ...
Dans "Le Monde" quatre jours après : "Brevet des collèges 2014 : le taux de réussite en hausse" . :mrgreen:
On apprend au passage que plus d'un candidat sur deux au brevet obtient une mention :

Après le bac de tous les records, le taux de réussite au diplôme national du brevet (DNB), premier diplôme de la scolarité française, est également en hausse. Selon le ministère de l'éducation nationale, il s'établit à 85,2 % pour la session 2014, soit une augmentation de 0,7 point par rapport à 2013.
Au total, 674 200 candidats ont obtenu le brevet, sur 791 200 candidats qui s'étaient présentés à l'examen. Une majorité des diplômés ont eu leur brevet avec une mention : 9,1 % avec une mention « très bien » (au moins 16/20), 17,3 % avec une mention « bien » (entre 14 et 16/20) et 25,2 % avec une mention « assez bien » (entre 12 et 14/20). Par ailleurs, 33,6 % des candidats ont été reçus avec une note comprise entre 10 et 12/20, alors que 14,8 % des candidats ont échoué avec une moyenne inférieure à 10.

Comment se fait-il que 85,2% des élèves donnent satisfaction et qu'ensuite, évalués à quinze-seize ans par PISA, les résultats soient si décevants ? :scratch:

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11 Aoû 2014 17:14 - 11 Aoû 2014 18:33 #11398 par Desbois
Réponse de Desbois sur le sujet Ce que le bac est devenu...
La facilité ahurissante du bac conduit une proportion non négligeable d'élèves moyens à ne plus rien faire. Je suis dans un lycée où les 100 % de reçus est une proportion normale, les élèves connaissent des prédécesseurs qui ont eu leur bac sans rien faire, j'ai cette année un excellent exemple : les profs du supérieur nous remercieront.
J'ai vu des élèves avoir leur bac S en ne sachant vraiment rien des fondamentaux de ma lourde matière (les maths). C'est ahurissant.
Ces résultats ont l'effet pervers d'empêcher des élèves de se donner des chances de réussir dans le supérieur, ne voyant que le petit confort quotidien de glandouiller une année de plus, sans comprendre que ce sont les premières victimes de leur bêtise assumée, ils ruinent leur avenir tout seul.
Mais personne ne nous soutient dans ce combat : le ministre se congratule, les proviseurs sont contents, des élèves se foutent de notre gueule, nous sommes les seuls à trouver stupides ces résultats qui se mettent à ressembler à des résultats d'élections soviétiques.
Ça se paiera un jour, moi je vous le dis, ça se paiera.

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15 Oct 2014 18:44 - 15 Oct 2014 18:45 #12047 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...
Dans cet article du "Monde" du 15/10/14 un vibrant plaidoyer pour la consultation sur la réforme du socle par Mattea Battaglia :

Quel est l’enjeu du « socle » ?
L’institution a fourni aux enseignants une base de discussion : 19 pages synthétisant le projet de « socle commun de connaissances, de compétences et de culture » tel qu’élaboré par le Conseil supérieur des programmes et remis le 9 juin. Les sept « piliers » de l’ancien « socle » - celui né de la loi Fillon sur l’école de 2005 – sont remplacés par « cinq domaines ».
Primo : « Les langages pour penser et communiquer ». Domaine n°2 : « Les méthodes et outils pour apprendre ». Troisièmement : « La formation de la personne et du citoyen ». Domaine n°4 : « L’observation et la compréhension du monde ». Et pour finir : « Les représentations du monde et l’activité humaine ».
Des formulations consensuelles… en apparence seulement : le débat est susceptible de réveiller l’opposition entre partisans d’un collège proche du lycée et défenseurs d’une « super école primaire ». Il peut aussi heurter la culture classique enseignante, en cassant les frontières entre les disciplines, toutes étant censées s’emparer des cinq « domaines ». Mais il est crucial, à l’heure où le système laisse un jeune sur cinq quasi-illettré à l’issue de dix années de scolarité obligatoire.

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22 Oct 2014 20:57 - 22 Oct 2014 21:15 #12100 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...
Baptiste Coulmont est sociologue et maître de conférences à l'université Paris 8. Sur coulmont.com/blog/2014/10/21/les-notes-du-bac/ ces graphiques très parlants :


Évolution de la répartition des notes en série générale :

Bac pro : laviemoderne.net/images/forum_pics/2014/...0_bacpro20062013.png

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23 Oct 2014 16:20 #12124 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...
Dans "Le Point" du 23/10/14 : "Bac : puisqu'on vous dit que le niveau monte !" par Jean-Paul Brighelli

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31 Mar 2015 14:42 #13728 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Ce que le bac est devenu...

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