L'anglais à l'université
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Typhon dit: Exactement. Une appartenance imaginaire à un "pays" fantasmé et anachronique
Cela s'appelle "être Français, persuadé de l'universalité de sa langue et de son évidente supériorité dans tous les domaines".

La croisade contre les Albigeois n'a jamais existé. La preuve: elle n'est pas enseignéeTyphon dit: loin de toute réalité historique

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N°6 dit:
Typhon dit: Exactement. Une appartenance imaginaire à un "pays" fantasmé et anachronique
Cela s'appelle "être Français, persuadé de l'universalité de sa langue et de son évidente supériorité dans tous les domaines".
La dernière fois que j'ai regardé ma carte d'identité, il y avait marqué "Nationalité française" dessus, mais c'était probablement une hallucination.
La croisade contre les Albigeois n'a jamais existé. La preuve: elle n'est pas enseignée :devil]Typhon dit: loin de toute réalité historique
La croisade des Albigeois a bien eu lieu. La lecture que vous en faites relève de la fantasmagorie pure et simple. Vous employez des concepts qui n'ont aucune pertinence par rapport à cette période, vous prétendez appartenir à un "pays" qui n'a jamais existé, et à une culture qui a été détruite il y a des siècles.
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Qualifier une défense de langue française de "nationaliste" est très mesuré. On comprend que, pour vous, l'universalité a une langue et une seule : l'anglais. Quant à dépeindre les "lettres et les sciences humaines" comme une "minorité" cherchant à imposer sa vision à tous, voilà une autre bonne façon de défendre votre position.

A vous entendre il aurait donc fallu que la décision unilatérale de la Ministre de l'Enseignement supérieur ne souffrît aucune contestation.
Votre expérience de pensée (à supposer qu'elle fût recevable) est assez vaine : l'usage d'un logiciel n'a pas grand chose à voir l'usage d'une langue à laquelle est adossée toute une culture. A bien y réfléchir, votre analogie langue/logiciel est un bon exemple de relativisme culturel.
Personnellement je n'utilise pas LaTeX parce que l'ergonomie est inférieure en grec ancien. Mais je demande qu'à changer !

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Mais je m'aperçois que je n'ai pas été compris: j'ai bien dit
"j'appartiens à un pays dont la culture, la langue et les lois ont été détruites par les barons Français au service de l'obscurantisme Chrétien (pléonasme) voici plus de huit siècles."
Je vous remercie de bien confirmer le destruction de cette culture (enfin, à une langue régionale près). Merci pour les "concept non pertinents" et autres "lectures", cela permet d'excuser urbi et orbi à peut près n'importe quoi, et surtout de nier l'évidence (je n'ignore pas l'influence des conflits suzerains/vassaux, les rivalités avec la Navarre, les atermoiements appeaux, les trahisons multiples de l'évêque de Toulouse et toutes ces choses "mal lues").
Je crois que vous vous méprenez sur le sens de "pays". Que nous dit Mr Larousse : "Territoire d'une nation délimité par des frontières et constituant une entité géographique" , certes, mais aussi :
"Région envisagée au point de vue d'une certaine identité ou communauté d'intérêts de ses habitants". Et là, ce n'est plus pareil. Et J'appartiens bien à cette région, ne vous en déplaise.
A croire que les champions du Français veulent feindre d'oublier comment cette langue s'est imposée dans le territoire de la république...
C'est ce qu'est l'idiome français aujourd'hui: le patois d'une région dans le village mondial. Et il survivra en tant que tel. Les italiens, les Hongrois, les Japonais (etc....) ne font pas un tel complexe de supériorité avec leur langue, et ne s'en portent pas plus mal.
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Les LSHS forment une minorité des effectifs d'enseignants-chercheurs, cela est facilement constaté en consultant les statistiques du Ministère de l'Enseignement supérieur. Au sein de cette minorité, des personnalités telles que Claude Hagège s'expriment et veulent imposer leur mode de fonctionnement et leurs vues politiques aux autres disciplines.
Je me moque bien que vous utilisiez LaTeX pour le grec ancien ; le point important est que je ne vous impose pas tel ou tel outil, telle ou telle méthode de travail et que je trouverais ridicule qu'on le fasse, justement parce que vous êtes le mieux à même de juger de l'ergonomie des outils que l'on vous propose. Souffrez donc que je doute de la pertinence de l'opinion d'un certifié de lettres classiques sur la langue de rédaction d'articles et de thèses scientifiques dans des disciplines dont il ignore tout, et que par conséquent je prenne avec un certain agacement les tentatives impérialistes de certains.
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Pour un scientifique, en général, la langue utilisée pour rédiger un article est un outil au même titre que le traitement de textes que vous utilisez. Cet outil a pour finalité de transmettre au plus grand nombre de lecteurs des idées, des hypothèses et des faits précisément et avec concision. Les éventuelles visées littéraires (belles phrases, jolies formules...) n'interviennent pas, ou en second lieu.
Je conçois que cela ne soit pas votre conception, mais tenez :
Pour l'immense majorité des gens, le choix d'une police de caractère est un problème assez mineur, du moins tant que l'on reste dans les limites du raisonnable (pas d'article scientifique en Comic Sans MS, par exemple). En revanche, si vous allez sur un forum de typographes (ou du moins d'amateurs de typographie), vous trouverez des discussions sur l'opportunité d'utiliser telle police sans sérif de préférence à telle autre en association à telle police sérif, ou sur le fait que le Garamond de telle société imite plutôt une police Granjon qu'une véritable Garamond.
Vous découvrez donc à vôtre âge que des personnes qui ont des goûts et des objectifs différents forment des jugements de valeur différents ?

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Vous me lisez de travers : la question n'est pas qu'il s'agisse ou non d'une minorité (je n'ai pas de chiffres à ce sujet), mais que vous accusiez cette minorité de vouloir imposer à tous sa position, comme si en tant que minorité supposée elle n'avait pas voix au chapitre.DM dit: Les LSHS forment une minorité des effectifs d'enseignants-chercheurs, cela est facilement constaté en consultant les statistiques du Ministère de l'Enseignement supérieur. Au sein de cette minorité, des personnalités telles que Claude Hagège s'expriment et veulent imposer leur mode de fonctionnement et leurs vues politiques aux autres disciplines.
Vous voyez surtout l'impérialisme où il n'est pas.Souffrez donc que je doute de la pertinence de l'opinion d'un certifié de lettres classiques sur la langue de rédaction d'articles et de thèses scientifiques dans des disciplines dont il ignore tout, et que par conséquent je prenne avec un certain agacement les tentatives impérialistes de certains.
Vous noterez en relisant ce fil que je n'ai fait que soulever des questions parce que je considère que votre point de vue est parfaitement audible. L'emploi du mot "nationalisme" en revanche est inacceptable à mes yeux.
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Adoptons vote point de vue utilitariste : vous parlez de la langue, or il faudrait davantage parler des langues. Dans votre vision utilitariste, les langues ne sont pas des outils, précisément, mais des obstacles.DM dit: @Loys: En effet, c'est un bon exemple de relativisme culturel.
Pour un scientifique, en général, la langue utilisée pour rédiger un article est un outil au même titre que le traitement de textes que vous utilisez. Cet outil a pour finalité de transmettre au plus grand nombre de lecteurs des idées, des hypothèses et des faits précisément et avec concision.
C'est ce à quoi vous réduisez l'enseignement des lettres ? La science serait aux lettres ce que le fond serait à la forme ?Les éventuelles visées littéraires (belles phrases, jolies formules...) n'interviennent pas, ou en second lieu.
Vous devriez relire Bouvard et Pécuchet.
Votre analogie est aussi contestable : vous supposez que le choix d'une typographie est formel, arbitraire, interchangeable et largement secondaire. Une langue n'est rien de cela.Pour l'immense majorité des gens, le choix d'une police de caractère est un problème assez mineur, du moins tant que l'on reste dans les limites du raisonnable (pas d'article scientifique en Comic Sans MS, par exemple). En revanche, si vous allez sur un forum de typographes (ou du moins d'amateurs de typographie), vous trouverez des discussions sur l'opportunité d'utiliser telle police sans sérif de préférence à telle autre en association à telle police sérif, ou sur le fait que le Garamond de telle société imite plutôt une police Granjon qu'une véritable Garamond.
Vous découvrez donc à vôtre âge que des personnes qui ont des goûts et des objectifs différents forment des jugements de valeur différents ? :pendu]
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Supporteriez-vous que des professeurs de métallurgie expliquent comment les thèses de lettres classiques devraient être rédigées, ou quel format adopter pour les soutenances, et entendent que leurs vues soient imposées par la loi ?

Je ne réduis pas l'enseignement des lettres à la forme ; je me contente d'indiquer que l'objectif principal d'un document scientifique est d'être lu et compris, et que sa forme est dictée par des obligations de concision, d'intelligibilité et d'univocité, sans qu'il y ait de quelconque prétention à produire du beau style. Vous pourrez également comparer les colloques de sciences (interventions semi-improvisées en style oral) et de lettres (interventions lues, style recherché).
Votre rejet de mon analogie m'étonne un peu. Où voyez-vous la différence de fond, la nuance culturelle importante entre dire « Soit V une variété algébrique » et « Let V be an algebraic variety » ?

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Vous aimez les images mais vous devriez être plus rigoureux quand vous les choisissez. Il ne s'agit pas ici d'imposer quoi que ce soit puisque la langue française est et a toujours été la norme dans toutes les disciplines de l'université française.DM dit: Supporteriez-vous que des professeurs de métallurgie expliquent comment les thèses de lettres classiques devraient être rédigées, ou quel format adopter pour les soutenances, et entendent que leurs vues soient imposées par la loi ?
Je ne vois pas la nuance... et donc en l'occurrence l'utilité particulière de l'anglais. Si le choix de la langue est secondaire, pour reprendre votre terme, battez-vous pour que les étudiants étrangers venant en France puissent bénéficier de stages intensifs en français plutôt que pour laisser l'anglais prendre pied (et peu à peu s'imposer) dans la "majorité" des disciplines universitaires que ne sont pas les sciences humaines et les lettres.Où voyez-vous la différence de fond, la nuance culturelle importante entre dire « Soit V une variété algébrique » et « Let V be an algebraic variety » ?
J'estime en effet que pour ce type de document, le choix de la langue est un problème technique assez secondaire.
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C'est vrai que ce n'était pas très aimable de ma part et je vous prie de m'excuser. Mais l'accusation de "nationalisme" est peut-être plus violente encore.DM dit: Vous devriez cesser d'utiliser des tournures comme « vous devriez relire... », ou sinon je vais vous suggérer de relire La Distinction de Bourdieu. Je soupçonne que l'immense majorité de la population n'a pas lu Bouvard et Pécuchet...
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Actuellement, les financements de thèse sont de 3 ans, à l'issue de laquelle il faut avoir des publications internationales et aller faire un post-doctorat. Passer une bonne partie de ces 3 ans à apprendre à maîtriser le français soutenu au point de pouvoir rédiger une thèse est assez contre-productif, sans parler du magnifique mémoire que pratiquement personne ne lira car rédigé dans une langue que peu de chercheurs du domaine peuvent lire.
Bien entendu, la situation serait différente si nous étions dans une période de vaches grasses, avec des financements de thèse de 5 ans, et des budgets pour payer des cours de français intensif. Hélas, ce n'est pas le cas. Voyez-vous, on m'a dernièrement refusé 400€ pour un stage de français pour une post-doctorante (heureusement je pouvais le payer sur mon propre budget)...
Comme il me paraît irréaliste de demander une augmentation sensible du budget de l'ESR consacré aux doctorants (c'est la rigueur, chez monsieur), je demande ce qui est réaliste et faisable, c'est à dire un changement législatif qui ne demande aucun budget.
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DM dit: Je vous arrête : il fut un temps où la langue de l'université française était le latin, qui constituait une lingua franca permettant une communication bien plus efficace que les vernaculaires. :-)
Je parlais de l'université telle que tous ses acteurs l'ont connue aujourd'hui.
Mais précisément le latin, encore utilisé dans l'Université française à la fin du XIXème siècle, comme en témoignent les thèses de Bergson ou de Jaurès, serait-il devenu un moyen de communication moins "efficace" ? L'abandon du latin, concomitant avec l'évolution économique et politique du monde, montre bien que ce n'est pas le caractère purement pratique, transitif et communicationnel d'une langue qui détermine son adoption par la communauté scientifique, mais bien des enjeux économiques et politiques.
On peut aussi raisonner à l'envers : en ne publiant pas des recherches en français, vous condamnez la recherche française à n'être jamais lue en français. Vous parlez de réalisme, je parle de volontarisme.Actuellement, les financements de thèse sont de 3 ans, à l'issue de laquelle il faut avoir des publications internationales et aller faire un post-doctorat. Passer une bonne partie de ces 3 ans à apprendre à maîtriser le français soutenu au point de pouvoir rédiger une thèse est assez contre-productif, sans parler du magnifique mémoire que pratiquement personne ne lira car rédigé dans une langue que peu de chercheurs du domaine peuvent lire.
Ce n'est pas l'adoption de la langue anglaise qui peut redonner à la recherche française sa vitalité, mais c'est bien sa qualité.
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Bien entendu. L'Europe s'est sabordée avec les deux guerres mondiales. Les États-Unis, c'est 300 millions d'habitants, le Royaume-Uni 60, l'Inde un milliard, et il faut compter le Canada, Australie, Nouvelle-Zélande. La francophonie solvable, c'est la France, une partie (la moins riche) de la Belgique, une partie de la Suisse et le Québec. Le rapport n'est pas dans le bon sens, je n'y peux rien.
Comprenez moi, je voudrais bien recruter du doctorant français, c'est moins compliqué en termes administratifs, organisationnels et communicationnels. C'est cependant devenu difficile. Je fais comme on me dit, je fais venir des étrangers extracommunautaires, lesquels ne parlent pas français.
Encore une fois, je fais avec la situation que l'on me donne. Si vous proposez une méthode miracle pour augmenter les budgets, augmenter les allocations de recherche et leur durée, etc., je la prends. Mais, essentiellement, ce que vous me reprochez, c'est d'essayer de fonctionner en situation difficile. C'est un peu comme si je vous rendais responsable de la nullité de vos élèves et que je refusais par principe les réformes que vous entendriez appliquer au lycée.
J'ajoute que j'ai fait circuler mes suggestions auprès de collègues et que tout le monde, jusqu'à présent, applaudit des deux mains. J'ai la faiblesse de croire que des enseignants-chercheurs et chercheurs du domaine sont mieux placés pour connaître les besoins qu'un enseignant du secondaire d'une autre discipline (de la même façon que vous trouvez, à juste titre, gonflé les gens qui viennent vous expliquer comment faire cours alors qu'ils n'ont pas vu de lycéens depuis 15 ans).
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Pas du tout. Je dis simplement qu'une recherche dynamique et de qualité est attractive quelle que soit la langue.DM dit: Si j'ai bien compris, vous expliquez que le problème de la recherche scientifique française, c'est son manque de qualité ?
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Une telle comptabilité n'explique n'explique pas l'abandon par la communauté scientifique du latin ou du plurilinguisme tel qu'il se pratiquait encore au XXe siècle dans les colloques internationaux.DM dit: Bien entendu. L'Europe s'est sabordée avec les deux guerres mondiales. Les États-Unis, c'est 300 millions d'habitants, le Royaume-Uni 60, l'Inde un milliard, et il faut compter le Canada, Australie, Nouvelle-Zélande. La francophonie solvable, c'est la France, une partie (la moins riche) de la Belgique, une partie de la Suisse et le Québec. Le rapport n'est pas dans le bon sens, je n'y peux rien.
Vous citez un milliard d'Indiens mais ne parlez pas du milliard et demi de Chinois.
Une des raisons à cela est que la plupart des travaux importants en français sont traduits en anglais et que l'enseignement du français a semblé - de ce fait - de plus en plus inutile dans le monde. Ce premier renoncement explique en grande partie celui que nous sommes aujourd'hui en train de faire.Comprenez moi, je voudrais bien recruter du doctorant français, c'est moins compliqué en termes administratifs, organisationnels et communicationnels. C'est cependant devenu difficile. Je fais comme on me dit, je fais venir des étrangers extracommunautaires, lesquels ne parlent pas français.
A titre personnel je ne vous rends responsable de rien du tout.Encore une fois, je fais avec la situation que l'on me donne. Si vous proposez une méthode miracle pour augmenter les budgets, augmenter les allocations de recherche et leur durée, etc., je la prends. Mais, essentiellement, ce que vous me reprochez, c'est d'essayer de fonctionner en situation difficile.
Vous me répondez par des considérations pratiques très légitimes mais je vous oppose des considérations à plus long terme qui expliquent pourquoi nous en sommes là. Je n'ai jamais prétendu avoir une solution magique.
J'observe qu'il a des membres de la communauté scientifiques qui ne partagent pas votre point de vue : http://science21.blogs.courrierinternat ... caise.htmlJ'ajoute que j'ai fait circuler mes suggestions auprès de collègues et que tout le monde, jusqu'à présent, applaudit des deux mains. J'ai la faiblesse de croire que des enseignants-chercheurs et chercheurs du domaine sont mieux placés pour connaître les besoins qu'un enseignant du secondaire d'une autre discipline (de la même façon que vous trouvez, à juste titre, gonflé les gens qui viennent vous expliquer comment faire cours alors qu'ils n'ont pas vu de lycéens depuis 15 ans).
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Il y a une sorte de fiction commode dans le monde de la recherche que l'on va travailler là où c'est le plus dynamique, le plus séduisant thématiquement ; c'est sur cette fiction que s'appuie la mode actuelle d'imposer des « mobilités » aux chercheurs, qui sont censés aller à l'étranger pour y prendre de nouvelles idées et de nouvelles approches. Cette fiction omet que les chercheurs ont des préoccupations pratiques et des contraintes familiales.
En réalité, le choix d'un lieu de thèse ou de post-doctorat s'appuie sur bien d'autres facteurs que la qualité et le dynamisme de l'équipe de recherche. Exemples:
* J'ai obtenu un visa mais mon épouse et mon bébé n'en ont pas eu. Je n'y vais pas.
* Ma copine a peur d'aller résider dans un pays où on ne parle pas anglais.
* C'est super chez vous pour faire du parapente.
* Je veux un diplôme d'une université immédiatement identifiable mondialement, afin de faciliter mon futur recrutement. Nous ne connaissons que l'INRIA et l'EPFL en Europe.
* La France a une réputation mondiale pour la bureaucratie et les tracasseries administratives.
* Le salaire que vous proposez est trop faible.
Croyez bien que si je devais expliquer aux gens qu'il faudra que dans 2,5 ans ils maîtrisent suffisamment bien le français pour rédiger 150 pages en langue soutenue, ils fuiraient.
Évidemment, peut-être pourrions-nous être attractifs malgré ce genre de règles si l'argent coulait à flot, que nous avions des financements sur 5 ans et que nous puissions nous débarrasser de la bureaucratie. Mais même en Suisse, à l'EPFL ou à l'ETHZ (établissements en comparaison desquels l'université française moyenne est un taudis désorganisé), ils font des thèses en anglais et ils ont même des enseignants qui ne parlent respectivement pas français ou allemand.
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Quoi de plus stimulant que de travailler avec les meilleurs dans leur domaine de compétence, quelle que soit la langue ?
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Je vous imagine en cours :
« ...et Salluste était un général de la fin de la République.
- Msieur c'est faux !
- Pardon ?
- Msieur, j'ai lu sur un blog que Salluste c'était un type dans un film comique avec Louis de Funès ! »

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J'ai l'impression que vous sous-entendez que ceux qui ont du mal à recruter ont du mal parce qu'ils sont en fait médiocres (ergo, je suis médiocre).
Puisqu'il faut mettre les points sur les I. Je suis lauréat d'un projet ERC, c'est-à-dire de financements européens très sélectifs et prestigieux, le genre de choses pour lesquelles on fait un communiqué de presse du CNRS, de l'université, etc. Hé bien, j'ai du mal à recruter.
Les polytechniciens, par exemple, rêvent de thèses dans des endroits connus, bien dotés et bien organisés, comme Stanford, Berkeley, ou l'EPFL. J'ai d'ailleurs dû rédiger un certain nombre de lettres de recommandation en ce sens.
Quant aux étrangers, comme je vous l'ai dit la réputation de la France n'est pas fameuse. Un mélange de réflexions "on m'a dit que la France c'est pénible quand on ne parle pas parfaitement français" (ce qui n'est pas faux, cf vos idées), de peur de notre bureaucratie, d'illisibilité de nos structures. La seule université française connue est la Sorbonne, qui n'existe plus depuis 40 ans, et le seul établissement très largement connu en informatique est l'INRIA, qui ne délivre pas de doctorats.
Encore une fois, je crains que vous n'y connaissiez rien et que vous parliez avec assurance de choses que vous ignorez totalement.
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Pourquoi "préférer l'opinion" ? Je ne fais que mentionner l'existence d'opinions divergentes dans la communauté scientifique.DM dit: Au sujet de Science21, permettez-moi de trouver curieux qu'une personne qui comme vous rejette l'anonymat et le pseudonymat de Wikipédia préfère l'opinion de parfaits inconnus se dissimulant derrière un « collectif » (qui pourrait fort bien ne pas être composé de chercheurs) à celle d'un chercheur parfaitement identifié.
L'Académie française a critiqué l'initiative de Mme Fioraso mais je n'ai pas connaissance de déclarations des Académies des sciences à ce sujet.
Vous trichez quelque peu. Les blogs n'ont pas de vocation encyclopédique : ce sont des lieux d'expression d'opinion, et on peut les citer à ce titre.Je vous imagine en cours :
« ...et Salluste était un général de la fin de la République.
- Msieur c'est faux !
- Pardon ?
- Msieur, j'ai lu sur un blog que Salluste c'était un type dans un film comique avec Louis de Funès ! » :devil
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Cela va sans doute vous étonner, mais sur feu le site collaboratif de Larousse.fr, il n'y avait non plus aucune vérification des noms et des compétences prétendues. N'importe qui pouvait s'inscrire et écrire sur n'importe quel sujet universitaire.
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On est bien loin de l'idéal scientifique.DM dit: Les polytechniciens, par exemple, rêvent de thèses dans des endroits connus, bien dotés et bien organisés, comme Stanford, Berkeley, ou l'EPFL.

Quant aux étrangers, comme je vous l'ai dit la réputation de la France n'est pas fameuse. Un mélange de réflexions "on m'a dit que la France c'est pénible quand on ne parle pas parfaitement français" (ce qui n'est pas faux, cf vos idées), de peur de notre bureaucratie, d'illisibilité de nos structures.

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