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Comment vous avez pourri le web!
Je trouve cette expérience faite vraiment incroyable et quiconque à l'habitude d'aller sur Internet et est un peu cultivé, sait qu'il faut prendre avec des pincettes ce que nous y lisons.
Bravo encore d'avoir eu l'audace de faire ce coup aux élèves, ceux-ci aurons au moins la chance d'avoir appris que la connaissance demande un peu de réflexion .
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Lorsqu'il faut faire des recherches, les enfants de moins de 15 ans sont particulièrement crédules face à un contenu web : j'ai entendu des exposés (mythologie) dont pas une phrase n'était compréhensible, c'était visiblement des textes traduits par Reverso (!) avant d'être mis sur un site, et pris tels quels par des élèves de sixième. Un accompagnement à l'utilisation d'internet est plus que nécessaire.
Pour en revenir aux marchands de "savoir", il y a aussi des services qui proposent de "faire les devoirs à votre place" : www.mesdevoirs.net/ Leur page "recrutement" qui explique les conditions de correction est particulièrement gratinée.
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Tout d'abord, rappelons qu'en la matière il n'a pas fallu attendre l'internet pour voir la publication de volontaires faussetés sous pseudonymes, ou bien d'apocryphes divers, parfois porteurs d'idées aux conséquences dangereuses (Protocole des Sages de Sion par exemple...), etc
Et que dans ces cas, ces ouvrages ont été doctement commentés et disséqués par de beaux esprits érudits, avant que la supercherie n'éclate...
Dans le même esprit, en élargissant, l'exposition de Boronali est un modèle du genre, ou la tiare de Saitapharnes nous montre des spécialistes ou des érudits tomber grossièrement dans le panneau, tout comme des gamins de terminale (et pourtant Boronali..)
Et je passe sous silence des parutions philosophico-historiques plus qu'approximatives mais populaires et diffusées dont j'ai pu mesurer il y a quelque temps l'impact catastrophique sur l'esprit de jeunes de quartiers difficiles. Des ouvrages d'auteurs appartenant pourtant à l'Université !
Ce que vous mettez en exergue, en fait n'a que peu à voir avec internet, mais beaucoup avec une conception de la vie, dans la facilité et l'absence de scrupules, où tout peut s'acheter et la tricherie est devenue banalité. Notre présent donc ! Bien que l'achat d'annales bidonnées ou même de sujets ne soit pas une nouveauté, des condisciples aux parents fortunés le pratiquaient déja dans les années 58 !
Enfin, j'en viens un peu au coeur du problème qui repose pour moi sur deux points.
Avez vous ou non profité de l'occasion pour enseigner à vos têtes blondes la nécessité impérieuse de ne rien accepter pour vrai qui ne soit démontré pour tel ? Leur avez vous appris de même à avoir un regard critique sur les médias, à décortiquer journaux ou émissions télévisées ? Les avez vous armé pour être à même de se servir des moyens modernes de communication ? Avez vous rempli votre rôle de pédagogue ?
De tout cela je ne trouve pas trace, au contraire, et ceci provoque en moi un malaise, l'impression de voir la démonstration brillante de la supériorité écrasante de celui qui sait et qui domine, face à la masse des ignorants inféireurs. Ceux que, mais vous même n'étiez peut être pas nés, nous appelions en 68 les Mandarins. Qui sont tous revenus en nombre dans les années de la Restauration morale !
Autre chose, et j'ai déja eu cet échange avec un de vos pareils, drapé dans sa superbe indifférence, au sujet d'un article Wikipedia également, vous même avez vous jamais écrit dix lignes sur ce média, aux fins de partager votre savoir ou de corriger ou nuancer un article ? avez vous donc tenté de faire progresser quelque peu cette connaissance offerte au plus grand nombre ?
Ou bien, comme tous, vous contentez vous de ricaner du haut de votre Olympe sur ce que pourtant vos collègues anglo saxons ne dédaignent pas, eux; mais il est vrai qu'ils ne sauraient se targuer du titrte de peuple le plus spirituel de la terre !
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Personnellement, j'aurais bien aimé avoir un professeur ouvert comme vous, un professeur qui prend la peine de démontrer à ces élèves que c'est important de réfléchir par soi même. On voit très bien dans le résumé de cette anecdote, que vous le faites dans un esprit purement pédagogique et non dans un soucis de piéger vos élèves pour trouver qui triche qui ne triche pas. C'est sûr qu'Internet est une source inestimable pour toutes personnes qui recherchent des informations, mais toutes informations n'est pas forcément très bonnes à prendre. Si nous ne savons pas faire le tri des informations, je ne vois pas l'utilité de cet incroyable outil.
De même, et c'est là où il y a un incroyable amalgame je pense (même si moi aussi je peux me tromper), mais le problème n'est pas l'utilisation d'internet, bien que cette histoire n'aurait pas pu se dérouler sans Internet, c'est le fait que les élèves ne pensent pas par eux mêmes sur un devoir maison où ils étaient censé faire une analyse personnelle. Que ce copier-coller se fasse sur Internet ou sur des fasicules comme on en trouvais avant dans les librairies, le problème est le même, c'est un travail de REFLEXION PERSONNELLE... Les fasicules ou Internet c'est bien pour ceux qui veulent et qui savent se cultiver, faire le tri des informations et par la même se construire sa propre reflexion, il ne faut pas que ces textes conditionnent notre façon de penser, d'interpréter...
Toujours d'un avis personnel, je n'ai jamais vraiment été attiré par le style des textes anciens, j'avais quelques dificultés des fois de compréhension, mais il faut reconnaitre dans les textes anciens de véritable prose, des poèmes magnifiques et qui restent gravés... Certes ça peut nous sembler lointain, sans rapport avec les textes modernes, mais ces textes font partie de la cutlure, et cette culture doit rester...
Faut-il maintenant que les auteurs de textes modernes écrivent en abrégés pour se faire comprendre des élèves?? Mais où allons nous avec toutes cette modernité??? Il ne faut pas tout prendre, c'est comme les infos trouvées sur le net, il faut savoir faire le tri...
Je suis désolée si j'ai fais quelques fautes dans mon texte, si ça manque cruellement de style comme d'autres commentaires que j'ai pu lire auparavant, mais j'ai préférais dire les choses comme elles me venaient, me faire ma propre idées plutôt que d'exprimer d'autres idées qui ne sont pas les miennes...
Continuez comme ça, vous avez il me semble beaucoup de choses à apprendre à vos élèves que ce soit d'un point de vue pédagogique et humain... Merci
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Ce qui serait tout aussi pernicieux que de tout prendre pour monnaie courante. Vous qui citez Les Protocoles des Sages de Sion, vous devriez savoir que les négationnistes de tout poil utilisent justement une déconstruction hypercritique de l'histoire : les chambres à gaz n'ont pas existé, la preuve c'est qu'il n'y a pas de preuves (et en passant, je vous mets au défi de prouver - pas de citer des preuves - que la Terre est ronde). À ce propos, je me permets de renvoyer à un texte très salutaire que j'ai eu l'autorisation de republier sur l'un de mes sites, " Consentir " de Patrice Loraux.brazz écrit: Avez vous ou non profité de l'occasion pour enseigner à vos têtes blondes la nécessité impérieuse de ne rien accepter pour vrai qui ne soit démontré pour tel ?
En ce qui concerne l'antériorité de la pratique du plagiat à l'invention de l'internet, je renvoie à une autre citation , celle d'un amusant texte de Charles Nodier. Il va sans dire qu'il y a une ligne floue pour certains entre le plagiat et l'inspiration, entre le copié-collé acritique décrit ici et les collages d'un Kurt Schwitters, les mixages d'un DJ inspiré ou de ce qu'a fait Bach dans ses cantates (et ailleurs) à partir de mélodies connues à son époque.
Enfin, pour ce qui en est de la Wikipedia : je n'entrerai pas ici dans le débat à propos de la qualité, de l'exhaustivité, de la véracité et de la stabilité de ce "média" que je connais pour l'avoir pratiqué (lecture, écriture) quasiment depuis ses débuts, et au sujet duquel je me suis souvent exprimé, preuves à l'appui (puisque vous en demandez). Je trouve, pour ma part, la démarche de Loys fort salutaire. De gustibus...
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La démarche est drôle, brillante et aura sans doute permis à vos élèves, à la fois de commencer à oser penser par eux-mêmes et à acquérir un regard critique. Mais ce qui me gêne énormément, c'est la conclusion : "Pour ma part je ne crois pas du tout à une moralisation possible du numérique à l'école. Et je défends ce paradoxe : on ne profite vraiment du numérique que quand on a formé son esprit sans lui". Je pense qu'il faut au contraire former les esprits avec le numérique (ce que vous avez fait, au fond, d'ailleurs!) puisque nos élèves y ont de toutes façons accès très tôt et qu'il est indispensable de les accompagner justement pour qu'ils en comprennent à la fois les enjeux, les intérêts et les limites! Le numérique n'est pas un choix (moral ou autre), c'est une réalité technique de notre environnement qu'il faut apprendre à connaître! Il est indispensable de former les élèves à une culture informationnelle qui inclut tous les supports et tous les médias pour qu'ils deviennent des citoyens éclairés.
A savoir : il existe des enseignants au sein des établissements scolaires qui sont formés pour cela, ce sont les professeurs documentalistes, responsables des CDI dans le secondaire, mais surtout experts en info - documentation qui peuvent mettre en place, en collaboration avec leurs collègues de discipline, des séances pédagogiques pour cela!
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Au risque de paraphraser Luz, je ne trouve pas la démarche brillante, encore moins drôle. Ce qui me gène énormément c'est l'énergie, le stratagème utilisé pour mettre en exergue ce qui semble effectivement être une question de société, catalysé sans doute par la masse d'information apportée par le web, mais qui existe depuis l’avènement de la télévision, voire de la radio.
Pour me présenter, je ne suis ni professeur, ni dans le monde de l'éducation. Je suis juste un parent d'élèves encore trop jeune pour être confronté à ce type de problématique. Je vous prie donc de m'excuser pour mon langage ainsi que pour les fautes qui parsèmeront sans doute ce post.
Au risque de paraitre un peu violent, j'ai une question ? Lorsque vous voulez apprendre à un enfant à être propre, lui mettriez vous le nez dans sa couche ? Je connais la réponse, mais voyez-vous, c'est ce que me fait penser votre démarche.
Développer le sens critique, c'est bien la problématique dont vous parlez, mais est-ce sincèrement la finalité d'un tel exercice ? J'ai de sérieux doute à ce sujet, bien que ne remettant pas en question votre volonté de professeur, il me semble que vous êtes dans l'engrenage inverse, voire dans une démarche dangereuse ou vous générez un sentiment d'infériorité à vos élèves. C'est moi le plus malin, ah ah ah !
Sérieusement, votre exercice m'a mis en colère, tellement je trouve cela dommage de conclure ainsi, par une auto congratulation excessive dans la réussite. Vous maitrisez le web mieux que vos élèves, clap clap clap. Vous jouissez maintenant d'une belle réputation, clap clap clap.
J'espère sincèrement que vous allez continuer à apporter la même énergie dans l'après buzz, pour accompagner vos élèves dans une meilleur utilisation des outils qui les entourent, sans les dénigrer.
Apprenez leur à utiliser tous les outils dont ils disposent. Comprendre où et quand a été crée une œuvre est important, de même qui était la personne qui l'a écrite, peinte, sculptée. D’où cette personne venait où et comment cette personne a vécu.
Quoi de mieux que le web pour cela ? 2 jours à la bibliothèque, dans une ambiance de papier jaune et d'ordre alphabétique... mouais...
Apprenez leur aussi que leurs copies doivent respirer leur maladresse, que c'est ce qui est intéressant, pour eux comme pour vous. Apprenez leur à prendre des risques, celui de plaire, celui de déplaire, et en ceci à développer leur sens critique, avec, contre et par tous les médias qui les entourent.
Et s'il vous plait, ne vous cachez pas derrière cette phrase dénuée de sens : "En voulant faire entrer le numérique à l'école, on oublie qu'il y est déjà entré depuis longtemps et que, sous sa forme sauvage, il creuse la tombe de l'école républicaine." Beurk !
Bien à vous,
David
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La télévision apporte une masse d'informations ?tisule écrit: Ce qui me gène énormément c'est l'énergie, le stratagème utilisé pour mettre en exergue ce qui semble effectivement être une question de société, catalysé sans doute par la masse d'information apportée par le web, mais qui existe depuis l’avènement de la télévision, voire de la radio.
Quand à l'énergie, j'ai lu beaucoup de choses à ce sujet mais croyez-moi : le stratagème m'en a demandé beaucoup moins que pour un seul de mes cours.
Votre comparaison scatologique est hors de propos... Il s'agit de faire prendre conscience aux élèves de leur renoncement intellectuel.tisule écrit: Au risque de paraitre un peu violent, j'ai une question ? Lorsque vous voulez apprendre à un enfant à être propre, lui mettriez vous le nez dans sa couche ? Je connais la réponse, mais voyez-vous, c'est ce que me fait penser votre démarche.
Où dénigré-je mes élèves ?J'espère sincèrement que vous allez continuer à apporter la même énergie dans l'après buzz, pour accompagner vos élèves dans une meilleur utilisation des outils qui les entourent, sans les dénigrer.
En quoi une recherche biographique est-elle utile ici, à part pour présenter l'auteur en introduction ? Vous ne connaissez visiblement pas le principe du commentaire de texte.Apprenez leur à utiliser tous les outils dont ils disposent. Comprendre où et quand a été crée une œuvre est important, de même qui était la personne qui l'a écrite, peinte, sculptée. D’où cette personne venait où et comment cette personne a vécu.
Quoi de mieux que le web pour cela ? 2 jours à la bibliothèque, dans une ambiance de papier jaune et d'ordre alphabétique... mouais...
Ici, je vous rejoins. Je préfère une copie médiocre mais qui exprime une pensée personnelle à une copie qui exprime la pensée d'un autre, c'est-à-dire qui n'exprime aucune pensée.Apprenez leur aussi que leurs copies doivent respirer leur maladresse, que c'est ce qui est intéressant, pour eux comme pour vous. Apprenez leur à prendre des risques, celui de plaire, celui de déplaire, et en ceci à développer leur sens critique, avec, contre et par tous les médias qui les entourent.
En quoi est-elle dénuée de sens ?Et s'il vous plait, ne vous cachez pas derrière cette phrase dénuée de sens : "En voulant faire entrer le numérique à l'école, on oublie qu'il y est déjà entré depuis longtemps et que, sous sa forme sauvage, il creuse la tombe de l'école républicaine." Beurk !
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Je vous suis entièrement, Raphaël.Ralayax écrit: Cette tendance naturelle chez l'Homme a ne pas évaluer ce qu'il observe si on lui a déjà présenté la chose est donc très très favorisée par le net. Cette même tendance a l'imitation de laquelle on apprend très vite et qui fait que le passé apporte au présent sont lot de découvertes nouvelles et qui fait qu'un enfant apprend la langue de ses parents est constitutive même de l'esprit "mouton" qui habite chacun d'entre nous ! Sans esprit "mouton", pas ou peu de passage des connaissances d'une génération à l'autre !
L'école est, je le pense, là pour court-circuiter cette tendance à la flemme de réfléchir qui nous fait apprendre si vite (que ce soit des vérités ou des inepties) en effectuant le tri avant la dispensation des connaissances. C'est tout simplement le rôle de la génération antérieure et non celui d'Internet que de diriger les pensées des jeunes enfants et adolescents vers leur autonomie et non pas vers n'importe quoi sans aucun tri des informations selon leur importance ou même leur véracité !
Mianne72 écrit: Cet article m'a fait rire mais aussi presque peur. Il est clair que tous nous avons cherché des moyens pour simplifier notre travail en classe, mais à mon époque, pas si lointaine me semble-t-il, nous n'avions ni Internet, ni technologie de l'information poussés au point de ne plus rendre les valeurs sures, telles que les livres, inexplorables. Quoi de mieux que toutes ces sources publiées pour faire les dissertations. Je lis dans ce forum qu'il faut s'adapter à notre temps... que le baroque, par exemple, n'est plus de mise...mais une poésie, une œuvre littéraire reste la même année après années. Ce sont ces écrits qui ont forgés ce que nous sommes (je parle culturellement puisque nous les avons étudiés). C'est nous, nos enfants et l'humanité qui doit, malgrès les progrès technologiques aller à la source et donc s'adpater aux écrits d'antan.
Je trouve cette expérience faite vraiment incroyable et quiconque à l'habitude d'aller sur Internet et est un peu cultivé, sait qu'il faut prendre avec des pincettes ce que nous y lisons.
Bravo encore d'avoir eu l'audace de faire ce coup aux élèves, ceux-ci aurons au moins la chance d'avoir appris que la connaissance demande un peu de réflexion .
Merci beaucoup Mianne72. J'aime beaucoup cette idée d'une permanence de la culture que vous défendez.
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