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Comment vous avez pourri le web!
Certains m'accusent d'avoir pourri le web, mais rassurez-vous, Tom Erra, de mon expérience il ne reste aucune trace ou presque. En réalité les vrais "pourrisseurs" sont effectivement les sites payants ou publicitaires (donc finalement payants) qui fournissent des corrigés ou des résumés de médiocre qualité, pour ne pas dire plus : et ils continuent d'agir en toute impunité, au mépris des droits d'auteur, de la morale et, au vu de la qualité de ce qu'ils proposent, au mépris de la culture et de la connaissance.Tom Erra écrit: Merci pour cette expérience. Un petit pincement de cœur quand même pour les naïfs qui continueront à copier les informations erronées sur ce poète baroque, car il faut savoir que beaucoup d'élèves sont récompensés (par des bonnes notes) d'avoir pompé sur internet. Cela dit, votre commentaire n'est pas le pire de ce que j'ai lu dans les extraits trouvés sur certains sites de devoirs payants : une faute par ligne, syntaxe hallucinante, contenu très pauvre... A côté de ça, "en guise de problématique" ou "mise en abîme" semblent témoigner d'une érudition extrême !
Lorsqu'il faut faire des recherches, les enfants de moins de 15 ans sont particulièrement crédules face à un contenu web : j'ai entendu des exposés (mythologie) dont pas une phrase n'était compréhensible, c'était visiblement des textes traduits par Reverso (!) avant d'être mis sur un site, et pris tels quels par des élèves de sixième. Un accompagnement à l'utilisation d'internet est plus que nécessaire.
Pour en revenir aux marchands de "savoir", il y a aussi des services qui proposent de "faire les devoirs à votre place" : www.mesdevoirs.net/ Leur page "recrutement" qui explique les conditions de correction est particulièrement gratinée.
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Miklos écrit: Le plagiat électronique n'est pas un phénomène récent (à l'échelle de l'histoire du Web du moins - apparu en France dans les années 1990 -, l'internet, on le rappelle, étant né quelque 20 ans plus tôt). Dans un billet publié en 1997 dans la défunte liste de diffusion BIBLIO-FR, je signalais un article du Chicago Tribune (article qui, lui, n'est plus en ligne à l'adresse indiquée dans le billet*, tandis que ce quotidien est toujours en vie) qui parlait de ce phénomène en université et des stratégies d'évitement utilisées par les professeurs, et relatais ensuite mon expérience personnelle dans ce domaine (non comme plagiaire, je précise).
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* Référence complète ici .
Merci pour le lien. Effectivement je n'ai rien inventé.
Sauf peut-être alerter les esprits : aujourd'hui qu'internet est à la portée de tous, l'enseignement des lettres au niveau lycée est en péril, et avec lui toute un pan de notre culture.
Merci beaucoup, Miklos.Miklos écrit: Je trouve, pour ma part, la démarche de Loys fort salutaire. De gustibus...
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Je vais surement rejoindre la remarque de tisule, mais avec quelques faits un peu plus concrets.Loys écrit: Sauf peut-être alerter les esprits : aujourd'hui qu'internet est à la portée de tous, l'enseignement des lettres au niveau lycée est en péril, et avec lui toute un pan de notre culture.
La destruction massive de la culture, on peut aussi la comparer à la chute fulgurante de la lecture de la presse écrite.
Je lisais un petit article dans Le Monde présentant une exposition autour de la presse écrite. Il était noté que même si l'internet avait accentué le phénomène, le décroit de la presse écrite date d'avant internet, cela date de 1969. L'objet de l'article n'étant pas l'analyse de décroit de la presse écrite, rien de plus n'en serait écrit, mais je trouve intéressant de voir que ce phénomène n'est pas si nouveau.
Que cette exposition se déroule à la BNF François Mitterand n'est surement pas anodin.
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