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"Les « youtubeurs », de nouveaux pédagogues ?"
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Ses vidéos ? Du snacking de cours. Un exemple :
La rapidité, dans les vidéos modernes, c'est souvent pour remplir un bon grand vide. Il n'y a qu'à voir certains films d'animation, même les meilleurs du genre : quand, à la fin du film, on demande à des enfants (jusqu'en primaire) ce qu'ils ont retenu des enchaînements fébriles de séquences ultra animées et ultra rapides avec une foule de personnages, le plus souvent, c'est rien. On est dans la pure contemplation de la succession des images. La narration est si vertigineusement chargée que plus rien n'est retenu d'elle. Et à vrai dire, c'est à juste titre car cette surcharge est le plus souvent de simple remplissage.
Certes, les vidéos d'Anti-sèche sont d'une qualité supérieure mais cette rapidité de l'exposé à marche forcée est quand même un aveu : celui d'un spectateur qui exige un ultra-concentré dans un temps ultra-réduit. Un snack, quoi. La conséquence de ce snacking intellectuel présenté comme un nouvel horizon, c'est que, même pour un excellent contenu (0,002% d'Internet), la place pour la contextualisation, pour la nuance, pour la précision mais aussi et surtout pour la reformulation (nécessaire à la compréhension), pour les interstices de temps laissant la possibilité de la réflexion de l'auditeur (et éventuellement de mémorisation) est réduite à presque rien.
Et ne disons rien du caractère purement magistral...
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Loys écrit: Les youtubeurs au service de la communication ministérielle : etudiant.lefigaro.fr/article/l-armee-de-...8-9455-ca5abf1dba7b/
Suite avec le SNU : "Après @TiboInShape (6 millions d'abonnés sur Youtbube) et @SundyJules (1 million d'abonnés sur Instagram, c'est au tour de @enzotaistoi (1 million d'abonnés sur Youtube) de faire la propagande du SNU pour le gouvernement auprès de son très jeune public."
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Et beaucoup d'articles concluant à une possible rémunération :
www.nouvelobs.com/societe/20190715.OBS15...ional-universel.html
www.leparisien.fr/societe/service-nation...-07-2019-8117895.php
www.telerama.fr/medias/des-youtubeurs-va...eration,n6341875.php
www.liberation.fr/checknews/2019/07/16/d...eloge-du-snu_1740053
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www.lecturejeunesse.org/livre/30-janvier-2020/
www.lecturejeunesse.org/livre/enquete-15...ubers-scientifiques/
Restitution de l’enquête
« Les 15-25 ans & les YouTubers de sciences»
Qui sont les 15-25 ans qui s’intéressent aux YouTubers scientifiques ? Utilisent-ils les réseaux sociaux et à quelle fréquence ? Quels YouTubers regardent-ils et quels sujets sont plébiscités ? Pourquoi visionnent-ils ces vidéos et à quoi leur servent-elles ? Ont-elles des conséquences sur leurs pratiques culturelles ? Pallient-elles un manque de ressources ou viennent-elles compléter d’autres pratiques ? À quel moment et sur quels supports sont-elles regardées ?
Et les « YouTubers de sciences », qui sont-ils ? Que veulent-ils diffuser ? Quels sont ceux qui ont le plus de succès auprès de ces jeunes spectateurs ?
À l’heure des fake news, retrouvez les résultats de cette grande enquête de référence, pilotée par l’Observatoire de la lecture des adolescents de Lecture Jeunesse.
ENQUÊTE
Les 15-25 ans & « les YouTubers de sciences »
Pourquoi l’enquête ?
A l’heure des fake news, alors que les politiques publiques visent à diffuser et à promouvoir les sciences dans les établissements culturels et dans l’espace public, un phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur : celui du développement de chaînes YouTube de vulgarisation scientifique. Face à la caméra, ces vidéastes amateurs expliquent des théories, définissent des notions, pratiquent des expériences. Pour la plupart d’entre elles, humour et dérision sont les maîtres mots.
Au travers de ce registre, il s’agit bien de transmettre des contenus à des internautes. Qui sont les 15-25 ans qui s’intéressent aux YouTubers scientifiques ? Quels contenus leur sont transmis et comment les qualifier ? Le succès de certaines chaînes ou de certaines vidéos est tel que leur nombre d’abonnés ou de vues se compte en dizaines de milliers. Ces nouvelles voix fragilisent les médiateurs « traditionnels » qui s’interrogent sur leurs propres pratiques. Pourtant, il n’existe aujourd’hui aucune enquête de référence qui met en lumière les motivations des 15-25 ans à regarder des chaînes « de sciences » et qui catégorise ces chaînes, les thèmes ou les disciplines sur lesquels elles portent.
Quelles questions ?
Qui sont les 15-25 ans (sexe, âge, lieux géographiques…) qui s’intéressent aux YouTubers scientifiques ? Quelles sont leurs motivations ? Pourquoi regardent-ils ces vidéos et à quoi leur servent-elles ? Pallient-elles un manque de ressources culturelles sur certains territoires ou viennent-elles se cumuler à d’autres pratiques déjà existantes ? Comment réutilisent-ils éventuellement les contenus qu’ils ont regardés ? Et qui sont les vidéastes qui les animent ?
Pourquoi l’Observatoire de la lecture des adolescents de Lecture Jeunesse ?
L’Observatoire de la lecture des adolescents (10-19 ans), lancé en 2017 par Lecture Jeunesse à l’occasion d’un colloque sur la place de la lecture dans l’accès aux sciences et la construction d’une culture scientifique, a poursuivi la réflexion sur ce thème à travers une enquête soutenue par le ministère de la Culture sur le projet « numook sciences 2017-2018 ». Cette enquête sociologique sur quatre terrains visait à observer quelles peuvent être les pratiques culturelles scientifiques chez les jeunes participant à numook et quelle place la lecture occupe dans ces pratiques (dans le cadre de numook, et hors projet).
L’Observatoire, qui a notamment pour objet de s’intéresser aux pratiques culturelles des jeunes et à la médiation, dirige cette enquête sur « les 15-25 ans et les YouTubers de sciences » dans la lignée de ses travaux antérieurs. En effet, face à la portée des fake news ou des contre-vérités, il est important pour Lecture Jeunesse d’observer et d’analyser le rapport des jeunes aux sciences et à l’une de ses sources d’information principale.
Quel type d’enquête ?
Il s’agit d’une enquête quantitative et qualitative de référence pour permettre aux professionnels et aux bénévoles accompagnant des adolescents, aux décideurs politiques, de se repérer et d’avoir des éléments de compréhension et d’analyse des pratiques des jeunes sur ces chaînes.
L’enquête comprend deux volets : un premier sur le public des 15-25 ans spectateur de ces chaînes avec un aspect à la fois quantitatif et qualitatif. Un second qui porte sur les vidéastes de chaînes de sciences.
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Dans "L'Etudiant" du 21/06/22 : "A'Rieka, le prof de maths qui donne des cours... en rappant"
En dehors du projet "Rapémathiques", Antoine Carrier travaille sur un nouvel album qui sortira cette année.
Par Raphaëlle Orenbuch, publié le 21 juin 2022
Un enseignant girondin a lancé sur les réseaux sociaux un projet pédagogique musical pour aider les collégiens à réviser leurs cours de maths. Avec "Rapémathiques", Antoine Carrier, alias A'Rieka, utilise les codes du rap pour intéresser les élèves. Sur TikTok, ses vidéos cumulent plus de quatre millions de vues.
En ce jour de juin caniculaire, une ambiance de fin d’année plane sur le collège Dupaty à Blanquefort (33). Sur le pas de la porte de la salle 203, une élève de cinquième interpelle avec virulence son prof de maths. "Monsieur, il faut que vous preniez des quatrièmes l’an prochain, comment je vais faire sans vous, moi ?" lui lance Sarah.
Un prof pas comme les autres
Ce professeur, c’est Antoine Carrier. Il a 36 ans et enseigne les maths au collège depuis 13 ans. Tatouage dans le cou et diam’s à l’oreille gauche, ce Girondin d’origine ne ressemble en rien au cliché habituel du prof de maths. Si ses élèves l’adorent, c’est notamment parce qu’il cartonne sur les réseaux sociaux avec son projet "Rapémathiques".
Prof de maths le jour, rappeur la nuit, Antoine Carrier a décidé l’an dernier d’allier ses deux passions pour offrir aux collégiens un outil original de révisions. Sur les conseils de l’animateur Jérôme Avril de l’association de quartier ABC, il a donc écrit, enregistré et tourné 19 clips en quelques mois.
Dans chacune des vidéos, il décortique un thème du programme : le théorème de Pythagore, la proportionnalité ou encore les simplifications de fraction… "L’idée de départ était d’aider les troisièmes à réviser pour le brevet. Il y a de plus en plus d’élèves décrocheurs qui ont la flemme de réviser. Là c’est plus ludique", explique le professeur.
Des millions de vues sur les réseaux sociaux
Lancé en janvier dernier, le projet "Rapémathiques" a tout de suite rencontré un franc succès auprès des élèves mais aussi des enseignants. "Les retours sont très bons. 99% des profs m’envoient des messages pour me féliciter et me dire qu’ils s’en sont servis avec leurs classes", témoigne Antoine Carrier. Car si ses élèves sont ravis de pouvoir compter sur cet outil pour mieux comprendre les maths, l’objectif de l’enseignant est de pouvoir toucher un maximum de collégiens grâce aux réseaux sociaux.
Et ça fonctionne. Son clip sur les simplifications de fractions cumule plus de 3,5 millions de vues sur TikTok. En tout, ce sont 70.000 personnes qui le suivent sur ce réseau social principalement utilisé par les jeunes. "On m’a conseillé de me mettre aux lives. Mes élèves sont persuadés que ça marcherait. À voir si je me lance à la rentrée", s’amuse le professeur.
Le rap pour "raccrocher les décrocheurs"
Amoureux des mathématiques, Antoine Carrier a découvert sa vocation de prof après le bac, en aidant ses amis à réviser. Mais, il est aussi, "depuis toujours, passionné par l’écriture et les chansons à texte". Il a d’ailleurs sorti plusieurs clips de rap, en dehors de ce projet pédagogique, et travaille actuellement sur un nouvel album qui sortira cette année.
Le professeur-youtubeur prévoit de continuer à alimenter "Rapémathiques à la rentrée prochaine avec une dizaine de nouvelles vidéos. Parmi ses nombreux projets, il aimerait notamment lancer un atelier de rap avec des élèves de primaire pour qu’ils réalisent eux-mêmes, de A à Z, un clip autour des maths.
S’il croit toujours à la pédagogie classique, Antoine Carrier reste persuadé qu’il faut innover pour intéresser les élèves qui "eux-mêmes évoluent". Et le rap, selon lui, est un excellent moyen de "raccrocher les décrocheurs".
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INTERVIEW Professeur de soutien et fondateur de la plateforme Jai20enmaths, Younss Messoudi pense qu’il est possible de changer la donne quant au niveau des élèves en mathématiques, en baisse selon le récent classement international Pisa
Propos recueillis par Julie Urbach
Le ministre de l’Education nationale a annoncé cette semaine plusieurs mesures pour tenter de redresser le niveau des élèves en mathématiques qui continue de dégringoler en France.
Younss Messoudi, prof de soutien et créateur de Jai20enmaths, estime qu’il est possible de changer la donne, à condition de donner plus sens et d’introduire du jeu, en réduisant les effectifs.
A 44 ans, Younss Messoudi enseigne les maths dans une école d’ingénieur et a aussi la casquette de prof de soutien à Laval (Mayenne) depuis une vingtaine d’années. Face aux nombreuses questions des élèves de collège et de lycée qu’il suit, ce prof a lancé Jai20enmaths, une méthode parmi d’autres basée sur de courtes vidéos également disponibles sur sa chaîne Youtube suivie par plus de 40.000 abonnés.
Etes-vous surpris par le nouveau classement Pisa qui montre une baisse du niveau des élèves français ?
Pas vraiment, je le vois tous les jours. La grosse problématique, c’est que les élèves manquent souvent de la base : les tables de multiplication ne sont pas sues, les jeunes font beaucoup de choses même très simples avec leur calculatrice, ce qui fait qu’ils manquent d’automatismes. Il y a aussi des problèmes de méthodologie qui vont de pair avec des difficultés en français. Quand des enfants arrivent en 6e déjà avec ces lacunes, c’est difficile pour un professeur qui se trouve devant une classe entière de faire quelque chose, surtout qu’il y a tout le programme à dispenser derrière. En 20 ans, on a perdu quasiment un an d’enseignement avec certaines notions aujourd’hui vues en seconde alors qu’elles l’étaient avant en 3e. Mais n’oublions pas que la France est très bien classée concernant les médailles Fields ! Alors je pense que l’on peut changer la donne chez les élèves.
Comment, selon vous ?
Déjà en donnant du sens aux maths. A tous ces jeunes qui me demandent « à quoi ça sert », je leur montre qu’ils sont partout autour de nous : quand ils font leurs courses, quand ils sont chez eux… S’il n’y avait pas le fameux théorème de Pythagore, les murs de leur maison s’écrouleraient ! Pour qu’un jeune prenne plaisir à faire des maths, il faut le faire sous forme de jeu, dès petit. Lui donner de la théorie bien sûr mais aussi lui dire à quoi ça sert pour ensuite pouvoir le corriger sur la méthodologie et la rigueur. Sinon, il va laisser tomber ! Je pense que la « méthode de Singapour », que le ministre souhaite expérimenter, est intéressante pour ça. Même s’il faudra être patients, avec des effets qui ne pourront se voir que dans dix ans.
Vous utilisez déjà le jeu dans vos vidéos et vos cours particuliers…
En face d’une question théorique, j’ai une vidéo très courte de trois minutes qui explique la notion, et après on passe des exercices de niveau croissant pour donner de la confiance, avec un système de points et de niveaux à passer, pour le challenge. Les maths c’est comme le foot. Si le jeune s’entraîne, il va progresser. Lors de mes cours, j’utilise beaucoup le jeu aussi. Par exemple pour la notion de ratio, que les élèves n’aiment pas trop : Paul, Pierre et Jacques se partagent 150 euros mais ils n’ont pas tous droit au même nombre de parts. Combien chacun vont-ils recevoir ? Le plus simple c’est le faire avec des gâteaux, voire de la monnaie. Mais cette méthode ne peut fonctionner qu’avec des groupes plus petits, et davantage de profs. Le ministre semble l’avoir compris, mais attendons de voir avec quels moyens il va mettre tout ça en place.
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Lev Fraenckel alias "Serial Thinker" et Estelle Kollar, "Wonderwomath".
Par Camille Bluteau, publié le 19 décembre 2023
Allier réseaux sociaux et révisions, c’est possible ! En dehors des classes, certains professeurs comptabilisent des milliers d’abonnés sur leurs réseaux sociaux. Grâce à de courtes vidéos postées sur TikTok, ces enseignants ultra-connectés font réviser collégiens et lycéens, mais pas que.
"Monsieur, vous nous corrigez les copies en live ce soir ?" Jean-Baptiste Martin, professeur d’histoire géographie à Lyon (69), est habitué à ce type de questions de la part de ses élèves. Depuis le confinement, il s’est lancé sur le réseau social TikTok. Et ce n’est pas le seul.
Vous les connaissez peut-être sous les pseudonymes de "MonsieurLeChat94", "WonderWomath", "Leprofdhistoire" ou "Sérial Thinker". En réalité, ces comptes qui comptabilisent des milliers d’abonnés sur leurs réseaux sociaux sont tenus par des professeurs de sciences, de mathématiques, d'histoire-géo et de philosophie. Pour trois d’entre eux, le confinement a été le déclic pour se lancer sur le réseau social numéro un chez les jeunes.
La création de contenu, "une échappatoire" pendant la pandémie
"Pendant la pandémie, on s’est retrouvés enfermés donc j’ai pris du temps pour créer du contenu pédagogique pour mes élèves. C’était une échappatoire", raconte Morgan Lechat (un surnom), alias "monsieurlechat94" sur TikTok, professeur de physique-chimie dans le Val-de-Marne.
Comme lui, Estelle Kollar, connue sous le pseudo "Wonderwomath", a posté ses premiers contenus pendant les confinements. "J’ai posté une vidéo dans laquelle je disais que j’étais prof de maths et que je pouvais donner des cours", rigole-t-elle.
De son côté, Lev Fraenckel, alias "Sérial Thinker", est sur YouTube depuis quatre ans. Mais il y a un an et demi, il commence à poster des vidéos de trois minutes qui résument les grandes notions du programme de philosophie en terminale.
Expliquer et faire aimer une matière
Ce qui le pousse à créer du contenu pédagogique, "c’est essayer de faire aimer cette manière alors qu’elle est souvent angoissante. Des élèves m’écrivent que grâce à moi, ils aiment la philo, ça me touche beaucoup", souligne l'enseignant.
"À leur âge, j'aurais aimé avoir un support pédagogique comme TikTok qui permet d’allier le divertissement et l’apprentissage." Pour attirer les jeunes, le professeur tire notamment ses exemples de la pop culture et des séries : Black Mirror, You, One Piece…
Pour tous les publics
Cela permet aussi de toucher un public qui va au-delà des élèves. "L'intérêt n'est pas que pour les collégiens, c’est aussi une porte ouverte pour les nostalgiques, confirme Morgan Lechat. J’essaie de faire comprendre les éléments qui nous entourent. C’est de la culture générale. Mes abonnés les plus fidèles ne sont pas forcément mes élèves."
Dans ses vidéos, le professeur de physique-chimie illustre ses propos avec des exemples du quotidien, "pour que ce soit accessible à tous". "L’idée, c'est de parfois rebondir sur des sujets d’actualité. Par exemple, le climat, on en parle beaucoup dans les médias, mais les jeunes ne comprennent pas forcément ce que c’est que le gaz à effet de serre", ajoute-t-il.
Derrière une matière, une diversité de contenus
Estelle Kollar, elle, a décidé de diversifier son contenu. "Au début, je faisais seulement du scolaire. Maintenant, je fais des vidéos sur l’histoire des maths ou encore des portraits de femmes mathématiciennes, des énigmes et des jeux…"
Elle ajoute : "Au départ, je ne visais que les élèves en difficultés, aujourd’hui, je m'adresse à tous, même aux bons élèves". Les moins de 25 ans représentent 40% des abonnés de la professeure, dont l'objectif est de rendre les mathématiques "intéressantes et glamour".
Jean-Baptiste Martin, le professeur d’histoire-géo, propose également différents formats : corrections de copies anonymisées, vidéos d’archive et méthodologie. "Je fais des commentaires sur la correction de copie, je rappelle des faits historiques ou de la méthode…" En moyenne, les élèves passent 1h30 par jour sur Tik Tok alors "ils révisent sans s’en apercevoir et en s’amusant. Ça leur permet de faire de la veille".
Une activité qui prend du temps
La création de ces contenus prend du temps à ces professeurs. Ils doivent écrire le script, tourner la vidéo, la monter et la publier. Alors, Morgan Lechat s’est mis à temps partiel pour pouvoir développer son activité sur les réseaux sociaux. "Pour une vidéo d’une minute, je tourne 5 à 10 minutes. J’essaie de les faire à l’avance, mais ça demande de l’organisation. Maintenant, j’arrive à collaborer avec d’autres personnes, j’ai commencé à avoir un réseau dans l’audiovisuel… J’ai des projets pour 2024, mais la priorité reste mes élèves", explique-t-il.
Lev Fraenckel a lui franchi le pas : il n’enseigne plus depuis deux ans pour se concentrer pleinement à la création de contenu, à l’écriture de livres et aux conférences. Quant à Estelle Kollar, elle est toujours enseignante à temps plein.
"TikTok vient en second, en loisir. Mais je commence à y réfléchir, car j’adore vulgariser", explique-t-elle en ajoutant que cette activité "a changé [sa] relation aux mathématiques. J’ai découvert la beauté des mathématiques."
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Sur "BFM" du 1/10/24 : ""Je n'ai aucun tabou": la ministre de l'Éducation nationale invite le tiktokeur qui veut mettre fin aux cours à 12h"
Raphaël Grably
Le 01/10/2024 à 14:24
La nouvelle ministre de l'Éducation nationale, Anne Genetet, a répondu au tiktokeur senseidesmots, qui réclame la fin des cours l'après-midi.
"Je sais que vous avez des journées déjà bien chargées". Sur Titkok, la ministre de l'Éducation nationale, Anne Genetet, a publié une vidéo pour répondre aux multiples demandes concernant l'emploi du temps des collégiens et lycéens. Une fronde initiée par le tiktokeur senseidesmots début septembre, dans une vidéo vue plus de 3 millions de fois.
Dans la séquence, il estimait qu'il est possible de regrouper toutes les heures de cours en matinée, pour laisser davantage de temps aux loisirs ou au sport. Senseidesmots a ensuite lancé une pétition pour libérer les après-midi des élèves. Elle cumule plus de 285.000 signatures.
"J'ai proposé à senseidesmots qu'on se parle ici au ministère. Mes équipes lui ont envoyé une invitation. Dans ma méthode, j'écoute beaucoup ce qu'on me dit, j'ai lu beaucoup de vos commentaires et je n'ai aucun tabou" répond Anne Genetet, dans une vidéo vue 2 millions de fois. Tout en prenant le soin de rappeler les nombreuses contraintes de cette solution radicale.
"Ça changerait beaucoup de choses"
"Je suis aussi réaliste, je ne vais pas vous mentir, on ne va pas changer toute l'organisation des cours alors que l'année a déjà débuté. Parce que ça changerait beaucoup de choses. Les personnels qui encadrent ces activités, les lieux et les structures à adapter, et puis les modes de garde pour les parents qui travaillent" complète ainsi la ministre.
Le 18 septembre, le compte Tiktok de senseidesmots publiait une vidéo de témoignages de collégiens et lycéens se plaignant du rythme scolaire trop soutenu à leurs yeux, cumulant près de cinq millions de vues.
La démarche de senseidesmots n'est pas sans rappeler celle d'une collégienne de 14 ans, Lou-Ann Fischer. Quelques semaines avant le tiktokeur, elle a publiquement interpellé Emmanuel Macron pour réduire le temps passé en classe, là encore pour offrir davantage de temps pour des activités physiques. Elle avait également lancé une pétition, qui a récolté près de 15.000 signatures.
Raphaël Grably
Vois aussi : www.francetvinfo.fr/societe/education/ry...-heures_6813968.html
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