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Les concours et la crise du recrutement
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En France une autre solution est en préparation, plus économique et plus innovante pédagogiquement : l'EIST !L'Angleterre met la main à la poche pour trouver des professeurs de maths
Dans "EducaVox" du 15/05/14 : "L’EIST, l’interdisciplinarité scientifique au collège" .
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"4 de moyenne" (17/05/14)
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Mais pour Philippe Watrelot, ce n'est rien que de normal !“En France, on peut devenir prof des écoles avec 4,17/20 de moyenne”, c’est le titre d’un article de Pascal Riché, fondateur de Rue89 sur ce site et publié en début de semaine. Un autre article du Figaro avec quasiment le même titre est sorti ce samedi. Ces deux articles très proches s’alarment du fait que dans les académies de Versailles et de Créteil, le seuil d’admission ne dépasse pas 5/20. Pour Pascal Riché, c’est le signe d’une crise des vocations pour un métier que les pouvoirs publics ne savent pas rendre attrayant.
Et tant pis si l'on observe une corrélation entre le faible nombre de candidats par poste et le seuil d'admission dans les académies déficitaires.Comme je l’ai fait sur les réseaux sociaux, il faut rappeler ici quelques éléments de réflexion pour nuancer cette analyse. Et d’abord qu’il Il n'y a pas un “4 absolu" ou un “12 intangible'" comme il existe un mètre étalon au Pavillon de Sèvres. Les études de la docimologie (trop peu connues) depuis les années 30 montrent la variabilité et la relativité de la note... Donc la note en elle même ne veut rien dire.
Précisément ces élèves deviennent étudiants et changent de système et d'exigences. Les candidats au CRPE sont confrontés aux mêmes exigences et le seuil d'admission a été divisé par deux depuis 2012 dans ces académies difficiles : mais tout ceci est à mettre sur le compte d'une arbitraire docimologie !D’autant plus que c'est un concours et donc ce qui importe ce n'est pas la note mais le classement. Ce phénomène n'est pas propre aux concours d'enseignement. Il suffit malheureusement d'aller observer aussi les pratiques de notation en classes prépas où d'excellents élèves de Terminale ayant eu de très bonnes notes au bac se retrouvent avec des 1 ou des 2 à leur entrée en prépa.
Admirez les guillemets ! Philippe Watrelot se garde bien néanmoins de nier la crise...Faut-il en conclure à une baisse de niveau ? C'est donc plus compliqué que cela...
Bien sûr, on peut voir, comme le fait Pascal Riché et plusieurs commentateurs avant lui, dans cette “crise” de recrutement...
Autant de raison ridicules, bien sûr. Philippe Watrelot n'exprime pas d'avis à ce sujet : c'est étrange....un manque d’attractivité du métier lié à sa difficulté, son manque de prestige et à sa faible rémunération (comparé à d’autres métiers et d’autres pays).
Un brin...Nous rappelions dans une précédente revue de presse que à la session 2014 exceptionnelle du Capes, la moitié des postes de profs de maths n'ont pas été pourvus. On constate des phénomènes similaires dans d’autres disciplines. Dans le premier degré, 875 postes sont non pourvus à l'issue des épreuves d'admission, soit 10 % des postes ouverts au concours. Ces chiffres peuvent en effet inquiéter...
Pas vraiment puisque la grande partie correspond à des stagiaires, et donc à des demi-postes (voir plus haut dans ce fil)... lorsqu’on sait que l'Etat compte recruter 58 000 postes d'ici 2017.
Il faut croire que non, selon les jurys...Nous rappelions qu’en 2013, il y a eu deux concours de recrutement. Celui dont on parle ici c’est ce le “2013-2” ou plutôt le “2014 avancé”. Ce 2ème concours a pu être ouvert à ceux qui avaient raté le premier. On peut donc se demander si tous les candidats étaient “au niveau” (dont on peut discuter...) ...
La question est plutôt : y a-t-il encore un vivier ?...et surtout si on a pas épuisé le “vivier” de candidats potentiels.
Mais ce n'est parce qu'il y a une cause qu'il y a un effet !Car si on recrute au niveau du master on a évidemment un potentiel de candidats moins important que si on recrute en licence.
Les professeurs doivent "ressembler" aux jeunes qu'ils ont en face d'eux ? Que veut dire cette phrase ?Par ailleurs, dommage co-latéral de la masterisation, on écarte des métiers d'enseignants les jeunes issus des milieux populaires qui vont dans des proportions moindres jusqu'au master. Si l'on veut que les profs ressemblent aux jeunes qu'ils auront en face d'eux, il faut aussi se préoccuper de ça...
Allons plus loin : il faut des professeurs d'origine populaire pour faire classe à des élèves de milieu populaire ?
Précisément dans les académies de Créteil et Versailles le taux de réussite a crevé le plafond de l'histoire des concours au concours exceptionnel de 2014 avec 87% d'admis !Mais revenons aux notes des candidats au CAPES et au “niveau qui baisse”. Si les postes n’ont pas été pourvus cela ne veut pas dire forcément que les candidats n’étaient pas présents mais que les jurys ont estimé qu’ils n’avaient pas le niveau suffisant pour être admis.
Philippe Watrelot, pour faire oublier ces chiffres du CRPE 2014 exceptionnel (qu'il se garde bien de rappeler), évoque le Capes 2014 ou certains jurys ont maintenu des exigences, avec seulement 50% des postes pourvus en mathématiques par exemple. Ce qui s'appelle noyer le poisson.
Quel rapport avec la discussion présente ? Et pourquoi s'en prendre aux jurys d'examen, qui ne sont pas responsables de la baisse du nombre de candidats (et nécessairement du niveau moyen de ceux-ci) ? Et en quoi seraient plus "décalés par rapport aux réalités du terrain" que Philippe Watrelot ? Quelles sont ces réalités ?Bien sûr il est tout à fait légitime que les membres des jurys éliminent les candidats qui posent un vrai problème de compétences. Mais on peut aussi s'interroger sur le comportement de ces jurys qui recalent des candidats sur des motifs quelquefois flous et décalés par rapport aux réalités du terrain.
En somme les jurys, en acceptant de descendre à 4/20, sont encore trop exigeants... C'est la logique même !
Bien sûr...Les exemples de questions pièges où on interroge les candidats sur des “savoirs décoratifs” dignes de “Questions pour un champion” sont nombreux. Comme nous le disions plus haut, la note en elle même ne veut rien dire.
Où l'on retrouve le combat bourdieusien de Philippe Watrelot : les exigences des jurys d'examen sont destinées à permettre la reproduction sociale.Sauf que ceux qui mettent une très faible note ou distribuent des "zéro" à tire larigot en posant ce genre de questions marquent ainsi leur territoire et leur pouvoir...
Heureusement que Philippe Watrelot ne témoigne jamais de mépris lui-même !On aura beau faire des concours supposés plus "professionnels" avec plus de pédagogie, si certains membres de jurys de concours continuent à se comporter quelquefois comme des petits marquis hautains qui méprisent les personnes qu'ils interrogent, on n’aura pas fait avancer la conception du métier.
Il faudrait que Philippe Watrelot décide quelle est sa position : le niveau baisse ou pas ?On peut aussi faire remarquer que les candidats à ce deuxième concours ont du en même temps, préparer le concours, assurer des cours dans le cadre de leur contrat et suivre des cours et rendre des devoirs pour finir leur master. Ça fait beaucoup pour des gens de bonne volonté ! Il est beaucoup plus difficile pour les candidats de travailler sur deux fronts que de se concentrer sur un seul objectif.
Le concours peut donc être à la fois moins sélectif et plus difficile.
Avec des arguments percutants, effectivement.Le discours sur le niveau qui baisse et la "faible attractivité des concours" doivent donc être déconstruites et remises en perspective.
C'est curieux mais cette même analyse n'est pas faite par Philippe Watrelot lorsque "Le Monde" célèbre la fin de la crise de recrutement.L’analyse critique des médias, ça devrait être dans le socle commun ?
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Extrait :
Voir aussi :Crise du recrutement dans l'Education
Pour l'Enseignement scolaire, 8.781 créations nettes d'emploi étaient prévues dans la Loi de finances initiale, mais seuls 5.159 postes ont finalement été créés, soit 3.622 de moins qu'attendu.
En cause notamment, les concours de recrutement d'enseignants qui ne font pas le plein. Le Capes 2013 n'a par exemple compté que deux candidats par poste en anglais et en mathématiques, et à peine plus d'admissibles que de postes ouverts. Au CRPE exceptionnel 2014, quelque 10% des postes n'ont pas été pourvus.
www.lesechos.fr/economie-politique/franc...s-en-2013-674441.php
www.lexpress.fr/education/infographie-ed...impasse_1547670.html
www.ecoledeslettres.fr/blog/education/en...la-cour-des-comptes/
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Le rapport de la CDC.
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Merci à Choup78 de Neoprofs.
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A noter la modalisation du "Café".Attractivité du métier d'enseignant retrouvée selon B Hamon
Intervenant le 11 juin dans un débat au Sénat sur les ESPE, les nouvelles écoles de formation des enseignants, Benoît Hamon a relevé la hausse des inscriptions concours d'enseignants. Il s'attend à une hausse de 15 à 20% en 2014. "Cela confirme l'attractivité plus grande du métier d'enseignant", a déclaré le ministre. "Je suis convaincu que l'existence des ESPE rend plus attractif le métier". Cette hausse des inscriptions permet de relever le niveau du recrutement. Le ministre a aussi promis que les nouveaux enseignants seraient mieux accueillis en établissement.
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Ce qui réduit d'autant le nombre de vrais admissibles : 1395 vrais admissibles (et non 1899) pour 1243 postes. Ça reste mieux que l'an passé, mais je ne parlerais peut-être pas de résorption de la pénurie.
A titre de comparaisons en 2013 il y avait 1326 admissibles pour 1210 postes. Résultat : 816 admis...
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