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Inégalités... et discriminations "scolaires"
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Et une information complémentaire que l'on peut lire dans cette note de la DEPP sur les 52.500 élèves allophones scolarisés en 2014-2015 (dont 22.300 dans des collèges).Loys écrit: "Mixité impossible" à propos de l'étude du CNESCO sur la ségrégation scolaire.
On approche d'un taux moyen de 0,85% dans les collèges publics, en sachant que les élèves allophones sont regroupés dans les collèges qui proposent un dispositif d'accueil : les 2800 collèges qui accueillent ces élèves en accueillent 8 en moyenne.Qu’il s’agisse d’écoliers, de collégiens ou de lycéens, les élèves sont accueillis quasi exclusivement dans des établissements publics.
Il serait intéressant d'étudier si cette concentration est corrélée à certains types d'établissements.Du reste, près de 700 établissements en scolarisent vingt ou plus, essentiellement dans les collèges. Cependant, des disparités académiques existent sur la répartition des élèves allophones. Dans l’académie de Paris, les élèves sont répartis dans un nombre limité d’écoles et d’établissements seulement (un cinquième du total contre 29% au niveau national). Le nombre moyen d’élèves y est de ce fait nettement supérieur à la moyenne nationale; 62 écoles, collèges ou lycées, accueillent plus de vingt élèves allophones.
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Extrait :
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Dans le "Café" du 2/12/15 : "Mixité sociale à l'Ecole : Détricotage à l'Assemblée"
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Contradiction évidente. Il n'y a vraiment pas de consensus des députés sur la question.Le rapport invite à lutter contre les classes Maif et à "obliger les chefs d'établissement à constituer els classes de manière hétérogène".
[..]
Patrick Hetzel [..] recommande de généraliser les classes de niveau.
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En admettant que ce soit vrai (B. Mabilon-Bonfils n'indique aucune référence), il faudrait donc taire tout discours critique (devenu "hostilité") sur une religion au motif que ce discours est détourné par un "rejet" des immigrés ?Une terminologie constatée et pourtant ….
Charb écrit dans sa « Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes » :
Si on l’aborde d’un point de vue purement étymologique, l’islamophobie devrait désigner “la peur de l’islam”. Or les inventeurs, promoteurs et utilisateurs de ce terme l’emploient pour dénoncer la haine à l’égard des musulmans. Il est curieux que ce ne soit pas “musulmanophobie” et, plus largement, “racisme” qui l’aient emporté sur “islamophobie”, non ? (…) Alors, pour quelles raisons le terme “islamophobie” s’est-il imposé ? Par ignorance, par fainéantise, par erreur, pour certains, mais aussi parce que beaucoup de ceux qui militent contre l’islamophobie ne le font pas en réalité pour défendre les musulmans en tant qu’individus, mais pour défendre la religion du prophète Muhammad.
Cette grille de lecture, très largement répandue, met de côté les travaux scientifiques contemporains qui montrent précisément que l’hostilité à l’encontre de l’islam et le rejet des musulmans sont intrinsèquement corrélés. Les discours négatifs visent à la fois l’islam et les musulmans réels ou supposés, qui sont souvent liés de manière indissociable dans les perceptions générales.
Le discours critique sur l’Église, au tournant du XXe siècle, valait-il "rejet" des catholiques ?
Raison de plus pour ne pas abandonner au racisme la critique de la religion.Même si les mots peuvent être instrumentalisés, essentialisés, détournés : sous couvert de la question musulmane se cache la question ethnique autant que la question sociale.
Le glissement religion-ethnie est ici le fait de Béatrice Mabilon-Bonfils, qui fait comme si la religion musulmane concernait une seule "ethnie".
Illustration du glissement précédent : B. Mabilon-Bonfils laisse penser que les musulmans sont arabes.Comme l’écrivait Charb avec justesse, si les musulmans de France se convertissaient tous au catholicisme ou bien renonçaient à toute religion, cela n’en serait pas fini du racisme ou de la recherche de boucs émissaires. Des Français arabes, non musulmans, en font déjà l’expérience, lorsqu’ils sont à la recherche d’un logement ou d’un emploi….
"Une certaine manière de penser la République"... où la femme est l'égal de l'homme.Rapports conflictuels à l’Islam
Derrière le rejet et la peur de l’islam, se cache la peur de l’autre, de l’autre qui nous ressemble, de l’autre proche, mais pensé comme différent. Il y a une certaine manière de penser la République qui en fait un monolithe, où l’indivisibilité du collectif doit nécessairement passer par l’invisibilité des individus.
Ces questions concernent effectivement les seuls musulmans mais ce sont fondamentalement les mêmes polémiques qu'au début du XXe siècle, avec une religion d'importation plus récente.Cette conception a été largement portée par l’école de la IIIe République.
La loi de 2004, acceptée par une grande partie des musulmans de France, aurait pu clore la question, mais l’actualité continue à mettre en agenda la laïcité dans ses rapports conflictuels à l’islam : faut-il supprimer les menus de substitution dans les cantines ? Faut-il autoriser l’accompagnement des élèves dans les sorties scolaires par les mamans voilées ? Faut-il interdire le port du voile à l’université ? Les parents d’élèves signeront-ils la charte de laïcité ?
Non, qui veut rester la même...Une laïcité conquérante...
On ne peut donc plus défendre les idées citées ici ?...se cherche et se trouve de nouvelles frontières, à moins que l’enjeu ne soit, derrière les objectifs affichés (émancipation de la femme, avancée de la rationalité, lutte contre ledit « communautarisme »…) de réduire le plus possible la visibilité des minorités au sein de l’espace public
Par ailleurs le communautarisme relève-t-il du "vivre ensemble" prôné par B. Mabilon-Bonfils ?
L'extrême-droite a tout simplement récupéré un discours interdit par des personnes comme B. Mabilon-Bonfils...tout en donnant des gages aux mouvements d’extrême droite en progression électorale.
L'absence de confession ne semble pas exister pour B. Mabilon-Bonfils.Ces questions émergent dans une société multiconfessionnelle...
N'est-ce pas essentialiser "les jeunes issus de l’immigration" que de leur supposer des "différences culturelles, sociales et politiques" ? Et quel rapport entre ces différences et la question religieuse ?...dans laquelle la présence des minorités ne peut plus être pensée comme conjoncturelle. Elles imposent une interrogation sur l’école, qui est l’institution privilégiée pour construire du commun au sein de la République, via précisément cette notion de « laïcité » ?
Sous couvert d’universalisme et de laïcité, une logique d’assimilation met au pas les différences culturelles, sociales et politiques portées par les jeunes issus de l’immigration...
L'Islam constituerait une "mutation" pour le vivre ensemble que la République devrait nécessairement accepter ?...et c’est sous l’angle d’un problème posé par l’islam en France que l’on s’interroge, et non sous l’angle d’une incapacité de la République française à penser les mutations du vivre ensemble.
L'ostentation de signe religieux, par exemple, serait donc inclusive ?Et l’école participe de cette construction collective
Inverser les termes de la réflexion introduirait pourtant de nouvelles solutions. L’école est au cœur de la fabrique du Commun en ce qu’elle produit les valeurs centrales de cohésion sociétale, mais il nous faut penser ce Commun grâce à une « laïcité d’inclusion ».
Les droits de l'homme ne seraient pas universels ? Les colonisés n'auraient pas à accéder à la raison universelle ?Quand l’école véhicule des stéréotypes
Chez Jules Ferry, qui fut l’un des pères fondateurs à la fois de l’école publique et de l’empire colonial, tous les peuples allaient petit à petit, grâce à la raison universelle transmise par l’école, accéder à la civilisation universelle incarnée par la patrie des droits de l’homme… Il en était des enfants comme des colonisés…
Expression maladroite de B. Mabilon-Bonfils : il y a en effet des reproches à faire à l'école de Jules Ferry.
Nous y voilà.Notre passé a beau être partiellement amnésique, il n’en laisse pas moins de traces. Notre idéal républicain est aujourd’hui écorné. Il n’a pas rempli ses promesses et montre ses limites à la lumière des mutations sociales, économiques et culturelles du pays, et ce notamment dans l’école, lieu de ségrégation sociale et ethnique.
Que signifie cette étrange expression de "pluralité culturelle" ? Il s'agit de religion, ici.Dans cette tradition politique, la pluralité culturelle est suspecte, en ce qu’elle introduit de la résistance à cette civilisation rationnelle pensée comme uniforme.
Fatima moins bien notée que Marianne pour un devoir équivalent, Issam et Kader plus punis que Mathieu pour un même comportement...
Voilà une forme de diffamation scandaleuse pour l'école publique en même temps qu'un exemple d'essentialisation : un musulman porte nécessairement un prénom arabe. Ou un élève d'origine arabe est nécessairement musulman...
On imagine donc que B. Mabilon-Bonfils calcule ce pourcentage en utilisant les prénoms des élèves....des écoles publiques qui concentrent 90 % d’enfants musulmans quand d’autres n’en comptent aucun
Mathieu est nécessairement catholique, pour sa part.
A noter que l'expression "des écoles publiques qui concentrent" est équivoque puisqu'elle peut laisser entendre une intention discriminatoire de la part de l'institution scolaire.
Confirmation : il s'agit d'un apartheid scolaire pensé et organisé contre les musulmans....des manuels scolaires qui réduisent l’islam à l’islamisme : une véritable éducation séparée se met en place.
Un sociologue qui ignore la sociologie urbaine, c'est admirable !Il s’agit là, de ce que l’on peut nommer un racisme institutionnel...
...qui n’est pas à repérer dans l’attitude ou les pensées de quelques individus, mais dans la logique même d’un système qui conduit à désavantager systématiquement certaines catégories socioculturelles...
...et se définit comme l’échec collectif d’une organisation à fournir un service approprié et professionnel à des personnes à cause de leur couleur, culture ou origine ethnique.
Voilà qui est dit : critiquer le voile, c'est être raciste.« Quand un maire refuse de servir des repas sans porc, quand on ferme les sorties scolaires aux mamans voilées, quand on ne veut pas de voiles à l’université, la laïcité à la française n’est qu’une manière de dire : les Arabes dehors ! »
Car les immigrés nord-africains sont musulmans, les musulmans sont immigrés nord-africains...Ainsi s’exprime en 2016 le sociologue François Dubet dans un entretien relayant plus d’une décennie après les propos de Pierre Bourdieu en 2002 : « La question patente- faut-il ou non accepter le port du voile dit islamique – occulte la question latente – faut-il ou non accepter en France les immigrés nord-africains ? ».
Et dans l'école française, nous les rejetons.
Dans la logique de B. Mablon-Bonfils, pour intégrer les immigrés (leurs enfants de troisième génération à vrai dire), il suffit donc de les considérer comme des musulmans !Il nous faut donc penser une « laïcité d’inclusion ».
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- Loys
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Et un compte-rendu par le sociologue Raphaël Liogier : ""Fatima moins bien notée que Marianne", un livre choc sur les rapports islam/école" (7/01/16)
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1. "On" "les" rejette alors qu'ils sont "comme nous"
2. "On" veut "qu'ils" soient "comme nous", alors qu'ils sont "différents"Derrière le rejet et la peur de l’islam, se cache la peur de l’autre, de l’autre qui nous ressemble, de l’autre proche, mais pensé comme différent.
Il va de soi que je ne reprends pas à mon compte ces termes de "nous" et "ils". Si l'école, comme tout autre élément de la société française, n'est pas à l'abri de phénomène discriminatoire (à mon sens plus sur des bases sociales que religieuses ou ethniques), elle reste un des principaux lieux où l'idée de l'indétermination des individus reste la base des pratiques et des principes. La copie de bac anonyme (menacée par le contrôle continu) en est le symbole.Dans cette tradition politique, la pluralité culturelle est suspecte, en ce qu’elle introduit de la résistance à cette civilisation rationnelle pensée comme uniforme.
Exemple à l'échelle locale, qui vaut ce qu'elle vaut : en 14 ans de présence dans mon lycée, j'ai vu 5 élèves exclus par un conseil de discipline. Aucun - aucun ! - n'était d'origine étrangère (pour autant que le nom de famille suffise à le déterminer).Fatima moins bien notée que Marianne pour un devoir équivalent, Issam et Kader plus punis que Mathieu pour un même comportement...
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