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La violence scolaire
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Et un relativisme quelque peu maladroit :
Dans les 5 % d’établissements qui déclarent le plus d’incidents (53 % des faits signalés relèvent de la violence verbale ; celle-ci ne concerne que 32 % des incidents recensés dans les 70 % d’établissements les moins exposés à la violence. À ’inverse, les violences physiques représentent 32 % des incidents dans les établissements les moins affectés, contre 27 % dans les établissements les plus affectés (qui en nombre d’incidents restent cependant bien plus touchés).
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Et Denis Szalkowski rappelle aussi : « fin décembre 2018, j’avais demandé que cet enfant de Saint-Eloi scolarisé à Saint-Paul soit dépaysé (N.D.L.R. affectation dans une autre école). Sans résultat, l’institution a mis un temps infini à réagir jusqu’à ce drame. Elle a été défaillante ».
Interrogée à ce sujet, ladite institution, par la voix de l’inspecteur d’académie adjoint rétorque avoir : « apporté les réponses appropriées ».
Selon plusieurs sources concordantes pas moins de onze signalements « pour danger grave et imminent » ont été consignés dans les registres destinés à cet effet depuis la rentrée scolaire de septembre 2018.
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Dans les écoles publiques, les incidents sont moins fréquents. Au cours de l’année scolaire 2020-2021, les inspecteurs de l’éducation nationale (IEN) ont déclaré 2,8 incidents graves pour 1 000 écoliers. Aucun incident grave n’est déclaré pour huit écoles publiques sur dix contre un établissement du second degré sur trois. La violence en milieu scolaire se manifeste principalement par des atteintes aux personnes. Dans les écoles publiques, les enseignants sont impliqués comme victimes dans la moitié des incidents graves déclarés par les IEN et les élèves dans 27 % des cas. Dans le second degré des secteurs public et privé sous contrat, les enseignants sont victimes dans un quart des incidents graves signalés par les chefs d’établissement. Les élèves et groupes d’élèves le sont dans 41 % des cas. Cette violence envers les enseignants est principalement verbale, surtout dans le second degré. Dans les collèges et les lycées, des élèves ou des groupes d’élèves en sont très majoritairement les auteurs. Dans les écoles publiques, elles sont commises pour la moitié d’entre elles par des membres de familles d’élèves et l’autre moitié par des élèves.
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www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/il-s...EEROCSRY6SBBLDLM.php
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15/12 : "Un élève de 13 ans a giflé son professeur en plein cours dans un collège des quartiers Nord de Marseille."
19/12 : "François, menacé de mort par une élève sur TikTok[...] Il avait sanctionné l'élève et cette dernière avait demandé à ses camarades de le planter."
20/12 : "menaces et des outrages à l’encontre d’un professeur de mathématiques qui lui aurait demandé d'arrêter d'utiliser son téléphone en classe"
20/12 : "Professeure empoisonnée au détergent"
21/12 : "Un collégien de 14 ans de Cholet, déjà exclu de deux établissements, agresse son professeur qui voulait lui confisquer son téléphone"
Et cette information dans "AEFinfos" du 21/12/23 : "En 2022, le nombre de demandes de protection fonctionnelle chez les agents du MENJ et MESR a augmenté de 15 % en un an"
En 2022, 4 085 agents du MENJ, MESR et MSJOP ont été demandeurs de protection fonctionnelle, soit une hausse de 15 % par rapport à 2021, selon une enquête de la DAJ parue en décembre 2023. 2 913 demandes ont été accordées (76 % du total)
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Dans "Télérama" (abonnés) du 24/01/2025 : "Violences scolaires : ni mieux ni pire qu’avant entre élèves, mais rien ne va plus entre adultes"
L'illustration est parlante : des enfants menacés, des adultes menaçants.Violences scolaires : ni mieux ni pire qu’avant entre élèves, mais rien ne va plus entre adultes
Éric Debarbieux, spécialiste de l’éducation, poursuit son observation du climat scolaire avec la publication d’une “Histoire politique de la violence à l’école”. Et insiste : gérer les conflits nécessite d’abord des équipes éducatives stables et soudées.
Plus explicite encore dans "The Conversation" du 22/01/25 : "Violences scolaires, des violences entre adultes ?" .
Il fallait oser...
Éric Debarbieux, Professeur émérite en sciences de l'éducation, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)
La question de la violence à l’école revient régulièrement dans l’actualité. À rebours des explications simplistes, des effets d’annonce et des solutions à court terme, Éric Debarbieux se penche sur le traitement de ces problèmes par la société française depuis 40 ans dans Zéro pointé ? Une histoire politique de la violence à l’école.
Publié en janvier 2024 aux éditions Les liens qui libèrent, l’ouvrage déconstruit un certain nombre d’idées reçues. Ainsi, dans l’extrait ci-dessous, on voit que la dégradation du climat scolaire ne tient pas tant à une montée des tensions avec les élèves qu’à une détérioration des relations entre adultes.
Comment ont évolué le climat scolaire et la victimation des personnels des collèges et lycées ces dernières années ? Pour répondre à cette question, je dispose d’une enquête passée en 2013 et reproduite en 2022, permettant une comparaison dans la durée ; c’est une des seules bases de données disponible pour une telle période. Elle concerne un peu plus de 29 000 répondants et a été passée avec l’aide des Autonomes de solidarité laïque et de la Casden, deux piliers de l’économie sociale et de l’école publique. En voici les principaux résultats. Ils sont cruels et paradoxaux.
Le climat scolaire s’est fortement dégradé entre 2013 et 2022, d’après les personnels des lycées et collèges, passant de 38 % à 51 % d’insatisfaits soit plus de la moitié des personnels. Les répondants exerçant en lycées professionnels sont les plus insatisfaits (56 % contre 41 % au lycée d’enseignement général et technique et 54 % en collège).
Mais qu’est-ce qui s’est dégradé ? Est-ce qu’il s’agit de ces sales petits sauvageons qui sont de plus en plus irrespectueux ? Eh bien que nenni !
La relation aux élèves ne s’est pas détériorée et reste à un niveau positif, ce qui est d’ailleurs en accord avec les enquêtes nationales de climat scolaire auprès des élèves. Ainsi, dans nos enquêtes, 80 % des répondants en 2022 pensent que la relation entre enseignants et élèves est bonne ou plutôt bonne, contre 78 % en 2013. Le sentiment d’être respecté par les élèves reste très majoritaire (84,5 %), pour toutes les catégories de personnel.[…]
Ce qui est le plus significatif dans cette enquête renouvelée à dix années d’intervalle est un véritable effondrement de la qualité des relations entre adultes, en lien avec une remise en cause très forte des hiérarchies, tant proche que lointaine.
Ce qui me frappe depuis des années quand je me rends dans un établissement scolaire qui me demande d’aider à agir contre « la violence », c’est que, la plupart du temps, on ne me parle pas des élèves. Tous ceux qui interviennent avec moi sur ce sujet, par exemple mon vieil ami Antoine Darnal, avec qui j’ai écumé pendant trois ans entre 2014 et 2017 les établissements de la Seine-Saint-Denis, notent que ce qui est en jeu est d’abord la relation entre adultes. Cela est tout aussi vrai dans les établissements plus huppés avec lesquels j’ai pu travailler ces dernières années – divers lycées français à l’étranger. Si les élèves sont en cause, c’est de manière indirecte, pour reprocher aux autres adultes, particulièrement à la direction ou à la vie scolaire, de ne pas suffisamment faire régner l’ordre et la discipline. Le chef ne punit pas assez, le chef est du côté des élèves, le chef est du côté des parents… Cela touche surtout les relations entre les enseignants et la hiérarchie proche, représentée par les chefs d’établissement.
Près de la moitié des personnels interrogés (48 %) perçoivent une mauvaise qualité de la relation enseignants/direction, en augmentation de 14 % par rapport à l’enquête précédente. L’augmentation des conflits d’équipe est avérée, avec une baisse de la solidarité : l’équipe est jugée peu ou pas solidaire par 41 % des répondants en 2022 contre 34 % en 2013. Ces conflits prennent place autour du sentiment d’une discipline mal appliquée passant en 2022 à 55 %, contre 44 % en 2013. Ils s’expriment aussi par une augmentation des réponses à la question sur le rejet subi de la part d’au moins une partie du personnel qui passe de 18 % des réponses à 31 %.
Eh oui, on se bouffe le nez dans bien des établissements scolaires ! Et on se bouffe le nez bien plus qu’avant. C’est bien gentil de dire qu’il faut travailler en équipe, que tout vient du collectif, mais dans ces conditions parfois explosives comment fait-on ? Cela n’est pas particulier à l’école sans doute et les milieux politiques, professionnels, médiatiques témoignent de cette difficulté à vivre ensemble. Autant que les tristes résultats des élections européennes ou les lugubres discours de bien des ministres de l’Intérieur…
Interview d’Éric Debarbieux (SNCEEL, 2018).
Très majoritairement ce harcèlement supposé n’est pas exercé par les élèves ni même par les parents, mais d’abord par d’autres professionnels de l’éducation nationale : dans plus de 43 % des cas rapportés, ce harcèlement serait exercé par la direction quand il s’agit des enseignants et à plus de 36 % par d’autres membres du personnel quand il s’agit des directions. Dans 14 % des cas il s’agirait de parents (ce qui veut dire en fait qu’environ 3 % des personnels disent subir un harcèlement du fait des parents et 8 % par des professionnels).
La relation aux parents, problématique depuis longtemps, est fortement mise en cause par une partie des personnels. Le sentiment d’être respecté par ceux-ci reste cependant majoritaire – pour 69 % des répondants. C’est un vieux débat que celui de la coupure entre l’école et les familles. Il est cependant tout à fait intéressant, contrairement aux représentations communes, de noter que dans notre enquête ce sont les personnes travaillant dans les quartiers les plus sensibles (en Rep+) qui se disent les plus respectés par les parents (78 % vs 68 % ailleurs).
Mais le discours contre « les familles » est cependant prégnant et s’exprime avec une forte rancœur dans certains des propos recueillis, dont voici quelques extraits :
« Les chefs d’établissement ne soutiennent plus les professeurs et vont toujours dans le sens des familles et des élèves (le #pasdevague règne). »
« L’éducation est devenue un produit de consommation courante comme n’importe quel produit, il faut cesser cela. »
« Pouvoir contraindre les familles, car elles ont tout pouvoir aujourd’hui et on ne peut rien mettre en place pour les responsabiliser. »
« Redonner le pouvoir de décision aux professeurs, et non aux familles. »
Cette tribune met donc sur un même plan les "violences" avec le climat scolaire, les relations avec les élèves ou encore "la qualité des relations entre adultes" ("on se bouffe le nez"), le manque de solidarité, le harcèlement considérées comme des "violences entre adultes". Cette confusion générale permet ensuite tous les discours relativistes.
Et même l'expression "violences entre adultes" donnant son titre iconoclaste à la tribune de M. Debarbieux (faisant ainsi porter la responsabilité des "violences" aux équipes éducatives) oublie - tout en la mentionnant - l'importance des relations avec la hiérarchie, qu'il s'agisse de l'application insuffisante des règles disciplinaires, du manque de soutien, ou du harcèlement. M. Debarbieux fait disparaître le "pas de vague", en somme.
On y constate que sur les incidents graves (dont 34% de violences physiques dans le primaire, 8% dans le secondaire) dont sont victimes les enseignants en 2022-23 :
- dans les écoles : 50% viennent des élèves, 44% des familles et 2% d'un personnel enseignant ou non enseignant.
- dans les collèges et lycées : 100% viennent des élèves.
Inversement, la note d'information de la DEPP n°24-04 (février 2024) indique que les auteurs des incidents graves dans les écoles publiques, les collèges et les lycées sont :
- dans les écoles : à 61% les élèves, à 30% les familles, à 2% les personnels enseignants et non enseignants
- dans les collèges et lycées : à 93% des élèves, à 3% des familles, à 1% des personnels ensignants et non enseignants.
Voilà qui donne raison à M. Debarbieux !
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