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Les devoirs à la maison
- Frist
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Rapport Dominique Glasman - Leslie Besson : "Le travail des élèves pour l'école en dehors de l'école" (2004)
Il ne s'agit pas d'une étude, mais d'une synthèse qui s'efforce de relativiser le résultat des études, comme on peut le voir ici :
Rapport de l'IGEN en 2008 : www.education.gouv.fr/le-travail-des-ele...ns-d-efficacite-4499
Dans le fil de discussion sur l'article "Copies non conformes", Jet a commencé à poser la question de la faute des parents , car ils ne veulent pas "refaire le travail des profs" à la maison. J'ai répondu que c'était normal puisque les parents n'ont pas tous les mêmes connaissances pour être capable d'aider son enfant.
Au bout de quelques messages, Loys a conseillé de traiter cela dans un sujet à part :
C'est donc chose faiteLoys écrit: Un professeur ne donne pas à ses élèves des exercices hors de portée : l'exercice est le prolongement du cours, son application directe. Le travail à la maison constitue généralement la partie la plus simple et la plus répétitive de l'apprentissage. Les leçons bien apprises sont la première chose à laquelle doit veiller un parent : il doit assurer au fond, et quand c'est nécessaire seulement, un rôle de répétiteur.
Si l'élève rencontre un problème, celui-ci ne vient pas de la difficulté de l'exercice. Mais d'un défaut d'explication occasionnel du professeur, d'un manque d'attention de l'élève, ou le plus souvent de lacunes accumulées.
Notez par ailleurs que, même au collège, la complexité des nouveaux programmes depuis vingt ans (je songe principalement au français) rend beaucoup plus difficile l'aide parentale... Même pour les parents des milieux favorisés.
Lacunes accumulées, complexité des programmes : voici plutôt les problèmes auxquels il est urgent de s'attaquer. Mais, pour plus de clarté, vous devriez ouvrir un topic sur le travail à la maison, Frist.
Et donc la question reste la même, que faire dans le cas où l'élève fasse à un devoir réclame de l'aide ? Même si les causes peuvent être multiples, défaut d'explication occasionnel du professeur, d'un manque d'attention occasionnel de l'élève, ou le plus souvent de lacunes accumulées, la difficulté de l'élève est réelle et doit être comblée.
De plus, la remarque de Jet :
illustre le fait que les devoirs à la maison peuvent être le seul moment (avant la conclusion d'un module devoir surveillé qui souvent note la compréhension de l'élève, mais ne sert pas souvent à revoir si besoin les enseignements pas compris) pour vérifier ces absences de, défaut d'explication occasionnel du professeur, d'un manque d'attention occasionnel de l'élève, ou le plus souvent de lacunes accumulées.A force de suppression de postes, on se retrouve avec des classes surchargées dès le plus jeune âge. Difficile, dans ces conditions, et malgré la meilleure volonté du monde, de pouvoir s’occuper de tous les élèves autant qu’il le faudrait. Et de réexpliquer à chacun, de manière différente s’il le faut, ce qu’il n’a pas compris. D’autant qu’un élève timide n’osera pas forcément manifester son incompréhension (peur des quolibets venant des camarades, …) qui ne sera pas facilement détectée à temps dans la masse des élèves.
Et donc, que doit-être la réponse du parent face à l'incompréhension de son enfant face à un devoir quelconque ? Doit-on retenir que ce n'est qu'un défaut occasionnel, qui sera remplacé le lendemain lors du prochain cours ? Mais en attendant, le travail doit être fait, n'est-ce pas ? L'élève ne doit pas rentrer en classe avec un travail non fait !
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Question difficile. Le parent ne peut de toute façon pas se substituer au professeur, ce qui n'est d'ailleurs - en apparence seulement - possible que jusqu'à un certain niveau du secondaire. En réalité, même ce qui paraît simple pour un parent, le bon geste pour apprendre à écrire par exemple, est la plupart du temps plus complexe qu'il n'y paraît et il est important que le parent n'interfère pas dans l'enseignement du professeur, sous peine au mieux de confusion au pire d'erreur. Enseigner est un métier.
Bref, il faut partir du principe que l'élève doit être autonome dans son travail. Le parent doit surtout veiller à ce que l'élève consacre le temps nécessaire au travail à la maison, ce qui est à la portée de tout le monde, même d'un parent qui ne parle pas la langue. Mieux : le parent peut jouer le rôle de répétiteur : c'est ce que je conseille le plus souvent.
Concrètement, si l'on excepte les problèmes occasionnels de défaut d'explication ou de manque d'attention, le problème principal est celui des lacunes à combler. Mon sentiment est que combler les lacunes revient souvent à combler un puits sans fond. Il faut prendre le problème à l'envers : une école qui fonctionne ne doit pas laisser un élève accumuler les lacunes.
Or, avec les cycles par exemple, c'est maintenant ce que fait l'école en permanence.
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- dans le "Café Pédagogique" du 2/10/12 : "Devoirs : Réorienter l’école, pour ne plus désorienter les parents ?" avec Séverine Kakpo.
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- dans "Le Monde" du 9/10/12 : "Les Français opposés à la suppression des devoirs à la maison" (9/10/12)
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Et dans la foulée : "Mes gamins sur Internet? Jamais! Quoique..." (7/12/12)
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Certains de ses arguments sont relativement sensés. Mais c'est une question qui dépend beaucoup de l'âge des élèves.
Typhon
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Allez, quelques commentaires :
M. Serrand n'a pas l'air des avoir que les enseignants ramènent aussi du travail à la maison. ET pourtant ils sont bien moins payés que certains chefs d'entreprise !Devoirs à la maison: "Comme un chef d'entreprise, mon fils ramène du boulot... après le boulot
Marc Serrand
Amusante et significative, en tout cas, cette analogie récurrente entre l'enfant et l'adulte. Comme si le travail de l'un et de l'autre étaient de la même nature. Nous sommes en plein égalitisme.
Le travail scolaire à la maison, c'est vrai que c'est nouveau.Et si on s'en débarrassait des devoirs à la maison pour les écoliers? Notre contributeur Marc Serrand défend cette idée car, selon lui, les enfants sont "débordés".
Intéressante vision du travail à la maison, dites donc..."Allo? C'est Olga... Est-ce que je pourrais parler à Sami s'il vous plait M'sieur? C'est pour l'exo de maths." Ca y est, ça recommence et c'est reparti pour une heure!
Au moins. Un petit rappel ne fait jamais de mal :Depuis le début de l'année, on dirait que mon deuxième fils est au bagne.
M. Serrand juge d'après sa propre vision du monde, reprenant l'expression méprisante de la FCPE, celle d'une "sous-traitance" du travail de l'école faite par les parents : on voit qu'à ses yeux l'école n'a doit faire le travail et le parent en être déchargé. C'est plus le parent qui se plaint que l'enfant, au fond. La relation parent-enfant de la vie moderne est une relation de pur plaisir et de pure jouissance, qui ne doit pas être parasitée par le travail scolaire et d'autres choses désagréables. Un parent qui veille à ce que son enfant travaille est un mauvais parent.Un vrai chef d'entreprise qui ramène du boulot... après le boulot. Débordé! A croire que la maison est devenue une succursale de l'école, avec de la sous-traitance de rédaction, d'exercices, de tests... Et je ne parle pas des leçons!
En réalité, les parents n'ont pas à travailler à la place de l'enfant, ils ont simplement à les mettre au travail. Signer le carnet, assigner du temps à l'enfant pour ce travail, vérifier que le travail est fait, faire réciter une leçon ou une poésie. Le travail qui est donné à la maison est le prolongement naturel du travail en cours, que l'élève doit pouvoir accomplir seul.
La complexification des programmes y est sans doute pour quelque chose...A propos des devoirs, on entend souvent parler de "démission des familles", de "l'abandon de la question scolaire", faute d'intérêt ou faute d'y comprendre goutte.
Quelle curieuse façon de penser...Mais quand je regarde autour de moi, je me dis le contraire! On dirait même que certaines familles en rajoutent, surenchérissent... Et pas seulement dans les milieux "favorisés"! Chez les copains de mon fils de milieux plus "simples", ceux dont les parents font des boulots d'ouvriers non qualifiés, de secrétaire, de caissière... ou qui sont au chômage.
Une certains permanence dans les programmes aurait cette utilité de créer du lien scolaire avec les parents, au lieu de chercher l'innovation en permanence et de renouveler de fond en comble les programmes tous les cinq ans.C'est Mounir, par exemple, dont les parents donnent des devoirs supplémentaires. C'est Zoé, que ses parents obligent à refaire tous les exercices où elle n'a pas eu la moyenne. Et je vois bien aussi certains parents qui proposent à leurs enfants d'autres méthodes "qui ont fait leurs preuves puisque c'est comme ça qu'on nous a fait faire", comme ils disent, pour résoudre les tableaux de proportionnalité de la 5e! Les enfants finissent par en perdre leurs repères.
On voit que les exercices systématiques sont traités avec beaucoup de mépris... Pourtant M. Serrand devrait se méfier car les TPE au lycée, une sorte de parodie de travail universitaire, sont aussi très souvent le règne du copier-coller.On sonne à la porte: "Bonjour M'sieur". C'est Olkan, qui vient pour le TPE avec l'aîné, qui est au lycée. Là au moins on dirait qu'ils font vraiment du boulot ensemble, un truc qui semble un peu plus construit et un peu plus sensé que les exercices à trous ou les exercices de fractions du plus jeune.
Un Google Doc : il en faut pour émerveiller M. Serrand. AU fait, quel intérêt de partager des documents s'ils viennent l'un chez l'autre ?Ils se sont même mis à travailler sur des "documents partagés" et à utiliser des outils un peu moins connus et plus drôles que les suites bureautiques classiques. Ils m'ont montré ça l'autre jour et j'ai été "scotché"!
Si je suis la logique, pour ne pas "dégoûter de l'effort", il faudrait ne pas en faire ?Je discute parfois avec d'autres parents, qui souvent ont des enfants encore en primaire. Il y a ceux qui me racontent, offusqués, que leur fille fait plus d'une heure de devoirs le soir alors qu'elle est en CM1. Et puis il y a ceux qui pensent que "c'est bien", "que ça n'a jamais tué personne"... Mais combien cela en a-t-il dégoûté de l'école, de l'effort ?
Les élèves n'ont pas à être "aidés", mais simplement mis au travail. C'est très différent. D'ailleurs en général les parents qui croient aider leurs enfants ne leur rendent pas service.Une chose est certaine: pratiquement tous aident leur enfant, en primaire.
Et pas que les ingénieurs ou les enseignants, hein! Mais aussi les parents qui n'ont pratiquement pas fait d'études... La sociologue Séverine Kakpo rappelle dans un article du Monde que dès le CP, un élève est aidé par ses parents plus de 14 heures par mois!
Bien sûr. Il n'y a de contradiction que dans l'esprit de certains parents.Pourtant, on dit qu'"un bon devoir est celui que l'élève est capable de faire tout seul".
Eh bien non justement. Ce "totalement infaisable" montre bien le manque de confiance dans l'enseignant.Je repense à ce que me racontait un parent la semaine dernière, à propos d'un "enseignement d'exploration" confié aux bons soins des enfants, pour un travail personnel du week-end. Totalement infaisable en autonomie par les enfants! Un "enseignement d'exploration", c'est un peu pour aller "plus loin" que le cours, ailleurs, et ça demande forcément au professeur d'être présent, d'animer, d'expliquer.
A noter que ce sont les fédérations de parents d'élèves qui ont réclamé ce genre de nouveautés à l'école.
Si c'est rare, pourquoi en parler dans une réflexion générale ?Le donner à faire aux enfants un vendredi soir pour le lundi, c'est les mettre à peu près tous en situation d'échec. C'est insensé! (et heureusement rare).
Mais n'était-ce pas M. Serrand qui s'émerveillait des outils de communication et de partage utilisés par son fils ?De mon côté, j'essaie de limiter la tension et la pression sur mes fils, en expliquant ce que j'attends... et ce que je n'attends pas. En leur disant que je ne rêve pas en permanence qu'ils soient premiers dans toutes les matières, ni dans une seule... Mais en leur disant aussi qu'il y a un "métier d'élèves" à exercer. Sans oublier le précieux métier de vivre, la joie de rire, de songer, de lire pour le plaisir... de jouer, d'avoir des copains et pas seulement des "collègues de travail"!
On a bien compris que M. Serrand, comme la FCPE, milite pour la suppression des devoirs à la maison. La maison doit être un lieu de bonheur familial pur et non troublé.
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Il y a des études qui ont étés faites sur l’efficacité des devoirs, dont un premier aperçu est disponible ici : www.cse.gouv.qc.ca/fichiers/documents/pu...ons/Avis/50-0467.pdf , page 20.
Alors, certes, il semble que ces études comprennent quelques biais, dont la grosse majorité a tendance à biaiser les résultats en faveur des devoirs. Mais on peut clairement retenir que l'efficacité des devoirs est clairement inobservée au primaire.
D'ailleurs, l'article parle clairement des devoirs au primaire, et pas ailleurs, preuve que l’élément efficacité semble être plus à l'origine des débats "récents" sur le sujet que la motivation ou les inégalités (qui ne sont pas à oublier, non plus).
Dommage que ces recherches n'abordent pas le contenu des devoirs, qui a surement une grande influence : la majorité des devoirs actuels sont des taches de répétition de maintien, pas de répétition d'élaboration (cf, pédagogie multi-épisodique d'Alain Lieury) ou de répétition de rappel (testing effect). Dommage aussi que les professeurs n'aient pas de formation là-dessus...
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