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L'innovation dans l'éducation
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Formulé autrement : "un cours donné à une classe par une professeur qui connaît ses élèves et interagit avec eux" pour "un contenu standard s'affichant sur un écran".La réflexion sur l’innovation en éducation conduit justement à mettre en question « le cours adapté à une classe » pour revendiquer « un cours adapté à chaque élève ».
Et "personnaliser", c'est mettre un écran en face d'un élève.Lutter contre l’échec scolaire et pouvoir valoriser les compétences des jeunes supposent une personnalisation des parcours d’enseignement.
Ils permettent surtout de se dispenser de cette relation et donc de l'enseignant.C’est dans ce domaine que les MOOCs représentent une avancée car ils permettent de penser autrement la relation élève-enseignant.
Surtout que les moocs opèrent au sein d'une classe !Ce n’est donc pas aux dépens des interactions entre le professeur et sa classe que s’exerce l’innovation mais bien en les renforçant.
Quelqu'un qui est déjà formé n'a pas grand chose à voir avec un élève...On lira avec intérêt le brillant article de Frank Damour en septembre 2013 par la Revue Etudes, Comment Internet m’a ré-appris pourquoi j’enseigne et sa recension.
Eh oui... toute critique ne peut être que le fait de la peur, et pas d'une réflexion quelconque.En lisant entre les lignes du manifeste de ce collectif « anti-MOOC » on découvre cette peur de l’innovation qui paralyse toute initiative.
Visiblement ça ne pose aucun problème à l'auteur ni que cette plateforme soit privée ni qu'elle soit américaine. Le titre "Le jour de gloire des MOOCs est arrivé" est assez amusant de ce point de vue.L’école Normale Supérieure ne fait pas que proposer « trois nouveaux cours en mathématiques, physique et philosophie enregistrés et mis en ligne sur la plateforme privée américaine Coursera ».
Bah... c'est secondaire.Elle lance de concert avec les plus grandes universités francophones une plateforme expérimentale destinée à stimuler les « Formations en Ligne Ouvertes à Tous ». Ce projet OCEAN doit permettre de mieux comprendre les conditions de création de ces formations en ligne et de stimuler une offre en français.
Eh bien si : oser ne pas céder à une mode éphémère...Si l’on comprend bien les auteurs du Manifeste, « oser » pour une grande école ou une université ne serait pas recevable ;
Non, c'est juste que l'école publique n'est pas une entreprise et qu'elle a d'autres vocations que de former une main d'oeuvre....entreprendre serait se faire le complice d’une démarche neo-libérale.
... qui ne fait que suivre le mouvement mais peu importe...Or les MOOCs ont réalisé une prouesse : convertir l’innovation en éducation en un « trendy topic » au point de se transformer en une « marque d’innovation ». Félicitons donc Normale Sup !
Et quels sont ces "acquis" justement ?Plutôt que de condamner sur des motifs idéologiques une démarche innovante, il faudrait sans doute mieux s’interroger avec le chercheur canadien, Tony Bates, sur la nécessité d’intégrer dans la conception des MOOCs non seulement les acquis de 25 ans de recherche sur l’apprentissage en ligne...
Et son avenir en ligne....mais aussi tout ce que les chercheurs en pédagogie nous ont transmis sur l’apprentissage en général.
En même temps : "The European Commission launched Open Education Europa in September 2013 as part of the Opening Up Education initiative to provide a single gateway to European OER."
Peut-être que l'innovation n'a rien à faire dans l'éducation et que sa vertu est précisément d'être conservatrice.C’est le vrai sens de l’innovation en éducation : construire sur la base des acquis mais en aucun cas reculer !
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Le document 5 :
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N'importe quel professeur consciencieux et attentif à ses élèves serait donc innovant sans le savoir, comme M. Jourdain faisant de la prose !« une pratique innovante est une action pédagogique caractérisée par l'attention soutenue portée aux élèves, au développement de leur bien-être, et à la qualité des apprentissages. En cela, elle promeut et porte les valeurs de la démocratisation scolaire »
A noter que les pratiques innovantes sont supposés "promouvoir et porter les valeurs de la démocratisation scolaire". Quand j'observe le dispositif D'Col , j'ai quelques doutes à ce sujet.
Je note d'ailleurs un contradiction dans le sujet puisqu'il s'agit de "concilier innovation pédagogique et réussite éducative"... alors que l'une est supposée inhérente à l'autre.
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Et cet autre article : "Innover dedans, innover avec, innover par... " par Bruno Devauchelle.
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Euh...Bruno Devauchelle écrit: A coté de ce questionnement, il y en a d'autres dont celui du périmètre de mise en oeuvre d'une innovation. On peut être tenté d'associer innovation à individu. C'est souvent ce qui se produit dans la classe où l'enseignant, considéré parfois comme seul maître à bord...
C'est moi ou Bruno Devauchelle établit un lien entre numérification de l'école et annualisation des cours ?...va donc changer quelque chose par rapport à l'existant (introduire l'ordinateur dans sa classe). Mais on peut aussi parler d'innovation institutionnelle ou organisationnelle lorsque tout ou partie d'une organisation décide de changer l'existant. Cela peut produire deux effets différents : soit simplement à la périphérie sans toucher le noyau; par exemple on change l'organisation globale de l'établissement (affichages numérique, sites web, etc...) sans toucher au fonctionnement de la classe. Soit imposer au noyau des changements internes du fait de changements à la périphérie; par exemple on décide de modifier la durée de chaque séance de cours et d'annualiser l'organisation des enseignements, ce qui impose à chacun de modifier son organisation dans (les séances sont plus courtes ou plus longues) et hors la classe (l'emploi du temps personnel varie).
Et quelle "invention" !Deux exemples peuvent illustrer ces deux modes de l'innovation : la classe twitter, le cahier de texte numérique.
L'invention de twitter...
Andromaque sous forme d'onomatopées , par exemple....a permis à nombre d'enseignant de (re) découvrir l'intérêt des jeunes pour l'écrit.
C'est ça. Plus l'anonymat.Rappelons ici que twitter ne fait pourtant que proposer la même possibilité que jadis les tattoo et plus récemment les sms, en y ajoutant cette dimension de réseau ouvert et partagé.
Cette propension à écrire Twitter sans majuscule, comme si Twitter n'était pas une marque commercial. Et puis quelle "innovation" de l'introduire en classe : impressionnant !L'innovation qui conduit à amener twitter en classe...
Fort louable....peut se lire de deux manières : d'une part le souci de la nouveauté technologique...
Twitter est un moyen d'expression, et non une "expression"....d'autre part le souci d'une expression nouvelle.
On peut voir les choses autrement : la caution de la modernité cache l'absence de progrès pédagogique.On a d'ailleurs parfois du mal à distinguer les deux dans les différents exemples médiatisés. Car, au delà des pratiques en classe, la médiatisation met en avant ce lien de modernitè technologique et d'innovation. Parce que la seule innovation pédagogique ne parle pas au grand public, elle sert en fait de seconde caution de modernité.
Quels élèves de primaire utilisent Twitter ?Prendre en compte les pratiques sociales des jeunes pour les intégrer au processus scolaire n'est pas une nouveauté en soi.
On peut aussi considérer doit apporter aux élèves une forme d'altérité. L'école ne doit pas être le lieu du même.Il y a bien longtemps que nombre d'éducateurs (Dewey parmi les premiers) ont évoqué cette question.
C'est une sacrée vision du "possible" : faire plus court !Intégrer l'écrit court comme nouveau mode d'accès au texte est, lui, issu du possible que permet le dispositif numérique twitter.
Quel "potentiel" augmente-t-il ? Que facilite-t-il ? Quels choix renforce-t-il ? On est dans le nébuleux le plus complet.Facilitant, augmentant le potentiel, le dispositif numérique permet de renforcer des choix pédagogiques et se traduit par ce qui est nommé une innovation.
De "médiation institutionnelle" avec qui ? Les parents ? Dans quel but, en ce cas ?Le cahier de texte numérique est une forme d'innovation à double sens. Elle vient aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur. Elle vient de l'extérieur car la notion de cahier de texte est bien antérieure au numérique et surtout qu'elle a une fonction de régulation de l'activité d'enseignement apprentissage, outil d'abord de médiation instrumentale institutionnelle (le cahier de texte ne pouvait sortir de l'établissement scolaire).
Dans la confusion la plus totale, donc. Disons-le l'ENT est en quelque sorte mort-né, concurrencé dès sa naissance par les réseaux sociaux dont l'explosion était imprévisible il y a encore quelques années.Mais le développement des moyens numériques connectés par internet a amené progressivement à l'émergence d'usages détournés d'outils tels que la messagerie ou les annonces des LMS ou encore des forums de discussion par les enseignants, en vue d'en faire le cahier de texte numérique.
Cette rencontre n'a jamais vraiment eu lieu et semble de plus en plus compromise.Cette innovation est donc la rencontre des acteurs et de l'institution autour d'un objet symbolique d'une part...
Quelle évolution, exactement. Bruno Devauchelle reste très vague à ce sujet : ce serait pourtant une intéressante question à aborder.... et d'une évolution de la relation enseignants/élèves d'autre part.
On peut le dire.Le succès (à relativiser dans le temps)...
Il y a ici confusion entre un outil technique remplaçant purement et simplement un autre outil technique (le cahier de texte traditionnel) et un outil pédagogique. Un cahier de texte se numérise, avec tous les nouveaux problèmes que cela suppose (voir la section du forum sur les ENT), mais ce n'est en rien l'indice que la numérification de l'école est en cours....du cahier de texte numérique (le premier des usages des ENT, statistiquement) est donc la preuve du passage progressif à la banalisation de l'outil.
Je ne sais pas quelle différence existe entre essai et expérimentation. Et ce droit me semble très contestable : les élèves ne sont pas des cobayes. Voir par exemple le dispositif D'Col.Ces deux exemples tendent à mettre en évidence un processus fort et indispensable de notre système éducatif : le droit à l'essai. Car l'innovation c'est d'abord un essai (pas forcément une expérimentation), parfois peu pensé, d'un changement du quotidien, pour tenter de dépasser une situation existante.
Tout est dans le "pas forcément".L'intention de l'innovateur n'est pas forcément l'innovation elle-même.
Voilà qui a le mérite de l'honnêteté.La situation existante que l'on veut changer est parfois un prétexte, c'est souvent le cas avec le numérique. Dans certains cas on observe que c'est l'innovateur lui-même (la personne ou l'institution, ou même les deux) qui est le but de l'innovation, mais l'argumentaire de celle-ci tend souvent à le cacher.
Mais que fait Bruno Devauchelle au "Café pédagogique" ?L'arrivée depuis le début des années 1980 de l'informatique en éducation a été perçue comme un choc d'invention. L'institution scolaire, et tous les rapports, colloques et autres débats le montrent, s'est sentie questionnée sans jamais savoir dans quelle direction aller, aujourd'hui encore. La seule parade a été l'innovation, moyen pratique de faire preuve de modernité. Relayé par le monde marchand, ce mouvement est pourtant un écran aux réalités du monde scolaire.
Bruno Devauchelle dénonce donc finalement l'innovation scolaire comme caution de l'immobilisme de l'école. Son propos appelle sans le dire à une changement plus radical : mais lequel ?Certes il permet à certaines personnes ou institutions, d'avoir une "respiration" professionnelle. Mais au final, malgré une reprise récurrente du thème (parfois transformé en "bonnes pratiques"), l'innovation ne sert pas autant qu'on le pense à l'évolution du système éducatif face au numérique. C'est peut-être l'une des explications à l'écart entre les intentions déclarées et la réalité vécue en matière de numérique. On ne touche pas au cœur de métier, simplement à la périphérie, celle peuplée d'innovateurs qui du coup peuvent, sans le vouloir, devenir caution d'une certaine forme d'immobilisme.
Pour ma part, je ne crois pas un instant à cette théorie de la caution, qui supposerait une sorte de machiavélisme de l'Education nationale. Si l'innovation numérique ne prend pas "au cœur de métier", l'explication en est beaucoup plus simple : elle n'a jamais fait la preuve de son efficacité...
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