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Les pratiques de lecture de la jeunesse
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Mais aussi : "Comment l’école résiste à l’effondrement du temps de lecture"
Mais aussi : "Michel Desmurget: « Lire nourrit puissamment l'intelligence et l'imagination »"
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Il ne fait aucun doute que l'industrie du livre ou des auteurs utilisent TikTok pour promouvoir la vente de livres. De là à en conclure au relativisme que TitTok fait lire...Salomé Saqué écrit: si TikTok présente un vrai problème d'addiction, c'est aussi un lieu d'incitation à la lecture pour de nombreux jeunes, au point de les faire se déplacer en masse vers les librairies qui comptent désormais des rayons "Booktok". (source Twitter )
www.leparisien.fr/culture-loisirs/livres...C6XE2SAX77KKHXHI.php
www.ladn.eu/media-mutants/booktok-tiktok-rentree-litteraire/
www.ouest-france.fr/culture/livres/repor...ed-926f-b54c0e75f85a
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Curieusement, Séverine Erhel ne donne aucun chiffre attestant que la lecture s'est transférée du papier au numérique.Lire en France
• Des jeunes qui lisent mais pas forcement des livres, romans papiers mais sur numérique
• Des jeunes qui lisent de plus en plus des BD et des mangas
• 1 jeune sur 5 ne lit pas de livres
• Ils passent plus de temps sur le net que les livres mais ils lisent peut être autres choses ??
En France, nous ne disposons pas d'étude différenciant les usages des écrans. Aux Etats-Unis, l'étude Common Sense (2022 dernière en date : voir ici ) fait référence. En 2021, le temps de lecture sur écran (livres ET presse) était de 9' par jour pour les 8-12 ans et de 15' pour les 13-18 ans, soit environ 2,8% du temps d'écran.
On apprend également que le pourcentage des 8-12 ans aimant lire beaucoup est passé de 38% en 2019 à 33% en 2021.
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Le résultat opposé donc de ce qui était attendu...
Chronique
Ce chéquier voulu par Emmanuel Macron pour inciter la jeunesse à découvrir l’offre artistique publique ne résout en rien les fractures culturelles entre villes et campagnes et n’a pas non plus les retombées attendues pour les acteurs locaux de la culture, relève, dans sa chronique, Michel Guerrin, rédacteur en chef au « Monde ».
Le secteur des arts attend son ministre depuis trois mois et le nom qui sortira du chapeau devra se pencher sérieusement sur le Pass culture. Soyons plus directs : quand va-t-on arrêter les frais ? Les rapports s’empilent sur le sujet, jusqu’à celui de la mi-juillet, écrit par l’inspection générale des affaires culturelles, qui constate que ce dispositif mis en place en 2021 ne remplit pas son rôle. Il est même contre-productif.
L’objectif de départ, louable, est d’inciter les jeunes de 18 ans à découvrir la riche offre culturelle publique (théâtre, films d’auteur, romans, expositions, opéras). Pour cela, on leur donne 300 euros, qu’ils peuvent dépenser à leur guise par le biais d’une application numérique. La somme tombe à 30 euros pour les jeunes de 16 et 17 ans, et à 20 euros pour ceux de 15 ans.
La grande majorité des jeunes dépensent leurs 300 euros – le contraire eût été surprenant –, mais il faut voir précisément qui et comment. D’abord, les plus aisés profitent bien plus que les jeunes modestes de cette manne. C’est déjà un problème, car ce passe a moins été créé pour les premiers, qui ont largement les moyens de se payer tout seuls un loisir culturel, que pour les seconds, qui en sont éloignés.
Les deux tiers de l’argent dépensé vont à des livres, et essentiellement des mangas, ensuite à des jeux vidéo populaires ou à des films à succès. Les goûts culturels des jeunes les regardent, rien à dire ici sur ce sujet. En revanche, comme il s’agit d’argent public, la façon dont il est dépensé mérite d’être évoquée.
Echec couru d’avance
Le Pass culture amplifie les œuvres à succès, alors qu’il a été imaginé comme un passeport pour la découverte – comment peut-on découvrir ce qu’on ne connaît pas ? Ensuite, cet argent finit dans la poche des producteurs culturels privés et, pour la plupart, étrangers (majors du disque, du jeu vidéo et du cinéma) qui, souvent, n’en ont pas besoin – hormis les librairies –, alors qu’il devait surtout aider les œuvres et les lieux que l’Etat et les collectivités locales subventionnent. En prime, il existe un solide trafic de Pass culture : des jeunes achètent des livres qu’ils revendent à d’autres jeunes.
Cernons un fiasco. Plus le Pass culture a du succès, plus il creuse les inégalités qu’il est censé corriger. Et puis il coûte cher. Deux cent soixante millions d’euros. C’est près de trois fois plus que l’argent dépensé par l’Etat pour l’éducation artistique.
Le plus stupéfiant dans cette affaire, c’est que l’échec était couru d’avance. Comment a-t-on pu croire qu’un chéquier, en forme de baguette magique, gommerait les fractures culturelles – entre riches et pauvres, centres urbains et campagnes, œuvres populaires et les autres –, alors que, depuis quarante ans, des dizaines de responsables de la création, compétents et engagés, s’échinent à faire ce boulot avec un succès mitigé ?
Le Pass culture est une sorte de camouflet pour ces militants de l’action de terrain. Il transforme un peu plus le ministère en guichet. Il entérine l’idée que l’Etat n’a pas à construire une maison culturelle commune. Pour favoriser la lecture, plutôt que de financer l’ouverture des bibliothèques publiques le dimanche ou en soirée (un coût de 8 millions d’euros par an), on donne de l’argent aux jeunes pour acheter le livre de leur choix.
Le Pass culture balaie aussi la figure-clé du médiateur, chargé de faire le lien entre les œuvres et le jeune public, de guider ce dernier vers ce qu’il aime, pour ensuite élargir son goût.
Inefficace et consumériste
Le médiateur est justement au centre d’un second Pass culture, que l’Etat a mis en place, en janvier 2022, au sein des collèges et des lycées. Il n’est plus individuel mais collectif, au sens où l’enseignant pilote l’argent dépensé par une classe entière : 25 euros pour un élève de 4e et de 3e, 30 euros en 2de, 20 euros en 1re et en terminale. Parmi les activités financées par ce deuxième Pass culture, il y a surtout des sorties au théâtre, au cinéma et au musée, et des rencontres avec des artistes. C’est du moins ce que l’on lit dans un rapport du 12 juillet du ministère de la culture. Le dispositif scolaire semble efficace, mais à prendre avec des pincettes, car on n’en est qu’au début, et il faudrait une vraie évaluation.
Ce passe collectif, qui ne coûte, lui, que 45 millions d’euros, a manifestement été créé pour faire passer la pilule du passe individuel. Nombre de voix demandent néanmoins que ce dernier soit supprimé. Rachida Dati, la ministre de la culture démissionnaire, l’a elle-même fortement critiqué, promettant de gommer les inégalités territoriales et sociales qu’il génère. En Italie, pays qui a inventé le bonus cultura, Giorgia Meloni, la très droitière présidente du conseil, a récemment corrigé le tir en réservant le dispositif aux jeunes les plus modestes et à ceux qui obtiennent les meilleures notes au bac.
Mais peut-on vraiment garder ce chéquier coûteux, alors que le budget de la culture a été amputé de 204 millions d’euros en 2024 et que les coupes pourraient être pires en 2025 ? Ajoutons que la quasi-totalité des acteurs du secteur y sont hostiles, le jugeant inefficace et consumériste. Dernier point accablant, la société qui gère le dispositif, la SAS Pass culture, qui compte 166 salariés, a été épinglée pour son opacité, comme le rappelait notre consœur Sandrine Blanchard, dans Le Monde, en juillet.
Pourtant, le passe individuel pourrait perdurer. Il faudra d’abord être solide pour s’en prendre à ce symbole de la politique culturelle d’Emmanuel Macron. Il sera également difficile de supprimer une mesure qui vient gonfler en euros le portefeuille des jeunes. Enfin, que le monde culturel y soit hostile constitue, pour les politiques, presque un signe qu’il faut le conserver.
Car le vent a tourné. Les politiques sont aujourd’hui moins enclins à défendre un monde culturel perçu comme un enfant gâté et davantage prêts à choyer le public. Ce n’est pas un hasard si le Pass culture gagne du terrain en Europe – il existe donc en Italie, en France, mais également en Espagne et en Allemagne. Tout le monde sait qu’il ne fait progresser en rien la démocratisation des œuvres et c’est sans doute cette défaite d’une utopie qui est le plus grave.
Michel Guerrin (Rédacteur en chef au « Monde »)
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Echec ou réussite ? La tribune est assez ambigüe :
En trois ans, le Pass culture a parcouru un chemin déjà considérable. La part collective, celle qui est portée par nos professeurs pour les collégiens et lycéens, est une éclatante réussite. La part individuelle, disponible à partir de 15 ans, est également plébiscitée par les jeunes, qui lisent désormais davantage, tout en s’ouvrant pour la moitié d’entre eux à des découvertes artistiques et culturelles.
Pour autant, force est de constater que cette part individuelle reste encore, trop souvent, un instrument de consommation culturelle et de reproduction sociale, comme deux rapports viennent de le confirmer .
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