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Bien-être (et bienveillance) à l'école
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Un effort pour changer de l'article standard.Lettre aux enseignants
Sandrine Blanchard retarde un peu : avec la numérisation de l'école et la généralisation des ENT l'envoi des bulletins devient quelque peu anecdotique puisque les parents peuvent désormais accéder en ligne aux notes des enfants à tout moment et en temps réel ou presque : ils n'hésitent pas à les réclamer quand elles se font un tant soit peu attendre.Chers enseignants,
Dans les boîtes aux lettres, les parents ont tout de suite reconnu votre courrier. Ces enveloppes, écrites de leur main, fournies en début d'année pour que vous puissiez leur envoyer ces fameux bulletins scolaires. Celui du deuxième trimestre a une "saveur" particulière : on se demande si les bonnes résolutions prises à la fin du premier auront porté leurs fruits. On s'inquiète qu'il n'y ait plus qu'à peine trois mois pour redresser la barre. Et on se promet de rester zen, au moins cinq minutes. "On a reçu ton bulletin !", lancent avec entrain les parents. "Ah, ouais...", répondent sans enthousiasme les premiers concernés. Mauvais signe...
Quant à l'exemple pris, celui d'un élève peu enthousiaste, voilà qui me semble une généralisation bien abusive, beaucoup d'élèves travailleurs pouvant éprouver une légitime fierté à la réception de leur bulletin.
L'appréciation globale est généralement rédigée par le chef d'établissement : autant dire que la lettre de Sandrine Blanchard se trompe quelque peu de destinataire.C'est à la fois long et court de lire le bulletin d'un collégien ou d'un lycéen. Long, si on se met à étudier les colonnes de chiffres indiquant, pour chaque matière, la moyenne de l'élève, celle de la classe, la pire, la meilleure ; court, si on se rue instinctivement, en bas de la page, sur l'"appréciation globale". Et là, vous avez une farouche tendance à toujours pointer ce qui ne va pas, à appuyer sur les lacunes, les échecs.
L'expérience (selon les établissements scolaires bien sûr et l'écart vis à vis du niveau attendu) montre que les élèves qui donnent satisfaction sont au contraire très souvent complimentés : les félicitations, compliments et encouragements (quel que soit le niveau) concernent dans mon bon lycée entre la moitié et les deux tiers des élèves. A l'inverse les avertissements et les blâmes ne sont jamais - je dis bien jamais - attribués, car on sait leur importance pour l'orientation. Où donc est la "farouche tendance à toujours pointer ce qui ne va pas" ?
De toute façon, lorsque les bulletins sont envoyés aux lycées en fin de troisième, les mentions négatives, qui ne sont pas notées sur le bulletin, ne sont pas jointes.
C'est donc la faute des professeurs, bien sûr.A force, les parents deviennent comme vous et ne voient que le négatif.
Non, mais qu'ils donnent satisfaction dans leur travail oui. On n'attend certainement pas des élèves qu'ils soient bons partout : les élèves ont des profils, plutôt littéraire, scientifiques ou artistiques par exemple. Sandrine Blanchard semble projeter sur les enseignants ses propres attentes.Il faut être bon partout...
L'adjectif "convenable" est positif : c'est ce qui convient. "décevant" aussi puisqu'il montre des attentes supérieures de l'enseignant qui a décelé des capacités de l'élève....surtout en maths et en français. Et encore. Un 12 sur 20 est juste "convenable", "mitigé", voire "décevant".
Quel rapport entre les deux ?Une moyenne qui stagne et c'est un "manque de concentration"...
Il faut s'adresser aux chefs d'établissement... Heureusement certains n'hésitent pas, dans les classes à orientation, à modifier les appréciations ou les notes des professeurs pour faciliter l'orientation des certains élèves problématiques, quand ils ne modifient la décision du conseil de classe elle-même.... un "investissement insuffisant". Pourriez-vous, parfois, inverser vos commentaires et débuter par les points forts, même s'il ne s'agit "que" des langues, de la géo, des arts plastiques ou du sport ? Tous les élèves ne peuvent pas être en tête de classe.
La réalité d'une formule policée comme "investissement insuffisant", c'est qu'elle peut traduire une réalité bien plus politiquement incorrecte. Mais il faut croire que les efforts déployés par les professeurs pour dire les choses sans heurter (les bulletins d'aujourd'hui apparaissant bien consensuels et édulcorés) ne suffisent pas à notre journaliste du "Monde".
Nous avons déjà montré à quel point la pensée de Claudia Senik est intéressante .A entendre l'éternelle complainte des parents, à relire tous ces bulletins conservés (par masochisme ?), il semble que Claudia Senik, professeur à l'Ecole d'économie de Paris, a eu raison de souligner le rôle de notre système scolaire dans son étude sur la difficile aptitude des Français à être heureux.
Car évidemment c'est la mission de l'école de rendre les citoyens heureux toute leur vie.Pointant un système élitiste et unidimensionnel, elle décrit une école produisant bien souvent une mésestime de soi que l'on trimballerait toute la vie comme un frein au bonheur.
C'est vrai que Sandrine Blanchard n'insiste pas assez sur les points positifs : des professeurs qui acceptent des conditions de travail difficiles, éloignées, un salaire peu enviable pour leur niveau de qualification, tout cela parce qu'ils croient dans les vertus de l'école et dans son exigence.Certains d'entre vous vont hurler ; excédés que l'école soit accusée de tous les maux.
Avec "l'orientation choisie", on va enfin permettre aux parents de s'affranchir de ces odieux carcans élitistes imposés par des professeurs sans bienveillance.D'autres feront valoir qu'ils ne sont pas responsables d'un système où seules les maths et les mentions mènent aux diplômes rêvés des parents.
La conclusion résume bien l'article : il faut satisfaire le consommateur.Mais comme le jeune garçon qui demandait à Cadbury, dans la publicité pour les biscuits Finger, "tu pourrais pas les faire un petit peu plus longs ?", on a parfois en- vie de vous dire : "Vous ne pourriez pas être un peu plus positifs ?"
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Dans la même veine : "Les mots de trop et les gros-mot à l'Ecole... " dans le "Café pédagogique" du 28/04/14.
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Que ne présente-t-il pas un modèle de règlement intérieur à visage humain ?La plupart des projets d’établissements et des règlements intérieurs sont des œuvres de tératologie : l’élève est un repoussoir, voire une sorte de phénomène anormal.
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Par ailleurs, qui reparle de la souffrance scolaire en France en ressortant les mêmes statistiques hilarantes ?Vous émettez l'hypothèse que le spleen français viendrait de notre système scolaire...
- C'est une interprétation possible. L'école est censée valoriser les compétences les plus diverses : le raisonnement logique, la créativité, la capacité à entreprendre, à travailler en équipe... Or, l'école française sélectionne sur un nombre très restreint de qualités - en gros, le français et les mathématiques. Elle sélectionne par l'échec une élite trop étroite. Et son système de notation est probablement plus sévère que chez nos voisins. Les petits Français devenus adultes n'ont guère développé l'estime d'eux-mêmes s'ils ont plafonné à 10 ou 12 durant toute leur scolarité... Quand un enfant échoue à une dictée, il ne faudrait pas se contenter de le sanctionner, mais lui faire refaire l'exercice. Pour qu'il perçoive qu'il peut progresser.
La FCPE , à l'occasion de la publication des résultats PISA 2012 !
PISA : un argument de plus pour accélérer les réformes
La France s'enfonce dans le classement de l'enquête PISA 2012 publié aujourd'hui. C'est sur ce point que se focaliseront beaucoup de commentaires mais, pour la FCPE, ce n'est pas ce classement qui doit retenir l'attention mais bien l'aggravation des inégalités par notre système éducatif.
Cette année encore, l'enquête pointe le creusement de l'écart entre les élèves les plus « faibles » et les plus « forts ». Plus grave encore, l'étude montre le mal être des élèves les moins favorisés au sein de l'Ecole. Alors qu'en moyenne, dans les pays de l'OCDE, 78% des élèves issus d'un milieu défavorisé déclarent se sentir chez eux à l'école, en France, ils ne sont que 38%. Or, l'angoisse née de l'échec et de l'exclusion ne peut constituer une bonne base pour des apprentissages sereins.
Comme à chaque fois depuis sa première édition, PISA montre que les systèmes éducatifs qui réussissent le mieux sont ceux qui excluent le moins les élèves et ont le tronc commun le plus long, sans orientation précoce et sans redoublement.
Pour la FCPE, cette étude rappelle donc l'urgence de transformer l'Ecole en profondeur et d'aller vers un système tourné vers la réussite de tous les élèves, sans exclusion.
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Un expert de l'OCDE : "Directeur adjoint de l'éducation à l'OCDE, Bernard Hugonnier milite au sein de "Conseils sans frontières", un think tank qui veut aider à la mise en place de politiques publiques"...
A lire dans le "Café pédagogique" du 10/01/14 : "Hugonnier : Les principales leçons de PISA 2012 pour la France".
Sur le sentiment d'appartenance des élèves français, j'ai trouvé conformation de ce chiffre dans ce résumé : www.oecd.org/pisa/keyfindings/PISA-2012-...lts-overview-FR.pdfParmi les missions de l’école figure celle de favoriser le développement social et émotionnel des élèves. Or, selon PISA, le pourcentage d’élèves, qui sont dans des écoles où l’importance de ce développement est reconnue, est de seulement 48% en France contre 70% pour l’ensemble des pays de l’OCDE. De plus, si ce pourcentage est déjà très bas, il est aussi le plus faible de tous les pays de l’OCDE.
Ce résultat peut être corrélé à une autre question de PISA adressée aux élèves qui révèle que le pourcentage de jeunes français percevant un sentiment d’appartenance à l’école est de seulement 47,4% contre une moyenne de 81,3% pour l’OCDE. C’est à nouveau le taux le plus faible de tous les pays de l’OCDE.
La source citée est : OCDE, Base de données PISA 2012, tableau III. 2.3a : www.keepeek.com/Digital-Asset-Management...9264201170-en#page44
Après vérification, c'est toujours la même formulation en anglais qu'en 2003 :
Le tableau ne donne pas le détail par pays : dx.doi.org/10.1787/888932963806 :
Bref depuis 2003 la même erreur méthodologique grave est perpétuée par l'OCDE.
A noter que les questions ("agree or strongly agree"/"disagree or strongly disagree") sont posées dans les deux sens ("I feel like I belong at school"/"I feel awkward and out of place in my school"), ce qui corrobore peu ou prou les résultats.
...sauf pour la France dont les résultats à "L'école est un endroit où je me sens chez moi"/"je me sens mal à l'aise et pas à ma place" divergeaient totalement dès 2003 : 45% et 13% (au lieu des 55% attendus environ) !
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A lire sur le blog "Peut mieux faire" du 22/01/14 : lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2014/01/22/...4-de-vincent-peillonLa troisième priorité de Vincent Peillon pour 2014 est, quant à elle, arrivée comme la surprise du jour. Le ministre souhaite en effet s'atteler au sujet du "bien-être à l'école". "Cette bienveillance reste un enjeu pour nous", a-t-il souligné, rappelant qu'il fallait travailler sur la notation, le redoublement, la santé des élèves et le bien être des personnels. Un de ses souhaits étant "que la direction des ressources humaines intègre davantage le bien-être des personnels" a-t-il lancé après avoir souligné que cette année le rapprochement géographiques des couples avait été une préoccupation particulière lors des mutations des enseignants. La réflexion sur les notes devrait aussi trouver place. Et il y a fort à penser que le clan des Républicains fourbit déjà ses armes; le sujet étant propice à se prendre une jolie volée de bois vert...
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