Carte scolaire et mixité

Plus d'informations
04 Fév 2017 11:56 - 04 Fév 2017 15:58 #18326 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité

La France est la championne des inégalités sociales à l’école, et l’un des pays du monde où le milieu familial pèse le plus dans le destin scolaire. Il y a urgence à rebattre les cartes.

Les inégalités sont institutionnelles avec le privé financé par l'État en France. "Rebattre les cartes", c'est poser cette question.

Dans le cadre d’une politique de plus grande mixité sociale lancée par la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem, le Conseil de Paris a adopté lundi 30 janvier des expérimentations de nouvelle carte scolaire pour atténuer ces écarts sociaux. Dans les 18e et 19e arrondissements, les secteurs de collèges vont fusionner pour mieux brasser les élèves dans les établissements concernés.

Tous publics. Rebrassage plus que limité donc, puisque l'essentiel de la ségrégation s'observe entre privé et public.

Trois " couplages " ont ainsi été votés, deux dans le 18e et un dans le 19e. Mais dans le 18e, autour de la Butte Montmartre, un collectif de parents du collège Antoine-Coysevox (11% d’élèves défavorisés) dont le secteur sera réuni à celui du collège Hector-Berlioz (47% d’élèves défavorisés) donne de la voix. Il s’inquiète de ce que cette expérimentation mette en péril "un équilibre fragile et récemment acquis" à Coysevox. Les parents de Berlioz, eux, ne sont évidemment pas si critiques...

Et les parents de Saint-Louis ou de Saint-Michel ne sont pas interrogés : il faut dire qu'ils sont heureux de ne pas être concernés par ce brassage et ont bien fait de ne pas mettre leurs enfants dans le public.

Comment comprenez-vous la mobilisation des parents et des professeurs d’Antoine-Coysevox contre cette fusion ?
L’Education nationale alimente l’inquiétude par son manque de transparence. Le Rectorat de Paris ne diffuse pas la composition sociale des collèges, protégée par le secret statistique en vertu de la loi de 1951. Les chiffres utilisés par les parents, partiels, sont ceux que j’ai calculés moi-même dans l’enquête que j’ai présentée en juin 2016, qui avait été reprise dans l’article de Thomas Piketty publié dans "Le Monde" en septembre.
Les statistiques de répartition sociale devraient être publiées pour l’ensemble des collèges de Paris. Cette opacité est contre-productive.

La DEPP communique cette composition sur simple demande. :scratch:
www.education.gouv.fr/pid33441/nous-cont...emande_d_info_stat_2

Cette absence de chiffres fiables fait le lit d’argumentaires fallacieux. Les parents de Coysevox estiment par exemple que leur collège est "déjà mixte" et "fragile sur le plan scolaire". En réalité, avec 11% d’élèves défavorisés en 2015-2016, ce collège fait partie des 20% de collèges publics parisiens qui comptent le moins d’enfants d’ouvriers, de chômeurs ou d’inactifs.

Bien sûr que Coysevox est privilégié socialement (à peine plus que Saint-Louis et beaucoup moins que Saint-Michel). Mais on parle ici de mixité scolaire.

Quant au taux de réussite au Brevet des collèges de Coysevox - 80% en 2015, soit le taux de réussite moyen parmi les collèges publics à Paris -, il n’a rien de surprenant lorsqu’on considère l’évolution de la sociologie de ce collège.

Taux de réussite moyen "parmi les collèges publics" : il est inférieur à la moyenne parisienne si on inclut les collèges privés, curieusement exceptés dans la comparaison de M. Grenet (86%). Rappelons que dans le privé, le taux de réussite est de 95%.
Comme nous l'avons déjà dit, pour apprécier la mixité ou la ségrégation, le taux de réussite au brevet mérite d'être complété par le taux de mentions.

Ce taux reflète très fidèlement la composition sociale des élèves de troisième qui ont passé l’examen en 2015, et qui sont entrés en sixième cinq ans auparavant : seuls 37% d’entre eux étaient alors d’origine sociale très favorisée. La situation a bien changé depuis : l’an dernier, on comptait 58% d’élèves très favorisés dans les classes de sixième du collège Coysevox. Les résultats au brevet 2016 de ce collège se sont d’ailleurs sensiblement améliorés, avec un taux de réussite de 86%.

Ce qui correspond au taux moyen parisien et n'en fait pas un établissement privilégié scolairement...
Curieux de n'évoquer que le 6e : la mixité globale de Coysevox, c'est 57% de catégories favorisées et très favorisées à la rentrée 2016 (source DEPP). Rappelons à ce sujet, puisque M. Grenet ne le fait pas, que Saint-Louis abrite 54% de catégories favorisées et très favorisées et Saint-Michel... 74%.

Les parents de Coysevox contestent le fait que le nouveau secteur n’agrège que deux collèges, alors qu’en l’élargissant à un troisième, voire un quatrième établissement aisé du 18e, on aurait pu mieux répartir les élèves défavorisés…
On peut effectivement regretter que l’expérimentation menée à Paris ne porte que sur un nombre limité de collèges à la rentrée 2017 et que, dans le 18e, elle ne concerne pas des collèges publics favorisés comme Yvonne-Le-Tac, Jules-Ferry ou Roland-Dorgelès, qui comptent respectivement 9%, 12% et 13% d’élèves défavorisés.

Aucune mention des établissements privés plus proches.

J’ai cependant quelques réserves sur la proposition formulée par les opposants au projet d’élargir le secteur Berlioz-Coysevox à un, voire deux autres collèges favorisés. Elle compromettrait en effet d’autres perspectives de rapprochement pour atténuer la ségrégation sociale dans les collèges du 18e : je pense par exemple aux collèges Georges-Clemenceau et Roland-Dorgelès, qui présentent des écarts sociaux gigantesques (respectivement 57% et 13% d’élèves défavorisés) alors qu’ils ne sont distants que de 300 mètres.

Ne sont ici envisagés que des collèges publics assez éloignés. Les collèges privés tout proches, en revanche...

Les parents brandissent la menace de voir une partie des élèves s’inscrire dans le privé si cette fusion entre Coysevox et Berlioz avait lieu…
La "fuite" des catégories sociales les plus favorisées vers le privé constitue évidemment une menace pour l’expérimentation, mais je ne pense pas qu’il faille en exagérer la portée. Dans le 18e arrondissement, les établissements privés – deux catholiques, un juif - qui accueillent entre 16 et 20% d’élèves d’origine défavorisée, affichent déjà une mixité sociale plus élevée que les collèges publics les plus favorisés de l’arrondissement.

La mixité sociale (toute relative) sert ici à masquer la ségrégation scolaire, comme on l'a vu avec Saint-Louis plus haut.

Quant au collège privé Saint-Michel des Batignolles (17e), vers lequel pourraient se tourner certains parents du secteur Coysevox, sa capacité d’absorption est limitée et les listes d’attentes y sont déjà très longues.

De fait la fuite dans le privé ne s'arrête pas aux limites d'arrondissement. Saint-Michel-des-Batignolles, dans le 17e, est le collège le plus proche de Coysevox (à 5 minutes à pied : Berlioz est à 8 minutes).
Le raisonnement de M. Grenet est terrible pour les parents de Coysevox puisqu'ils sont considérés comme prisonniers du public. C'est évidemment oublier de préciser que Saint-Michel a été reconstruit en 2016 et a ouvert de nouvelles classes. On note d'ailleurs que M. Grenet n'évoque ni la composition sociale ni la réussite scolaire hors norme de cet établissement.
Et pour cause : il vient de faire l'aveu qu'avec sa "liste d'attente" (et un taux de pression que la fusion autoritaire du secteur public voisin ne pourra qu'augmenter), ce collège privé aura plus encore demain qu'hier l'embarras du choix pour sélectionner les meilleurs dossiers et aggraver la ségrégation scolaire. Le taux de mention ne suffira plus à mesurer sa réussite.

La fusion des secteurs pourrait par ailleurs avoir un effet de sens opposé : les parents qui évitent actuellement Berlioz et inscrivent leur enfant dans le privé pourraient se raviser si ce collège cesse d’être un établissement ghetto. A Paris, lorsqu’un secteur compte entre 20% et 25% d’élèves défavorisés, on retrouve grosso modo les mêmes proportions dans le collège. Mais dès lors que la proportion dépasse 30%, l’évitement s’accélère et les parents cherchent des alternatives dans le privé. Or le nouveau secteur Berlioz-Coysevox compte précisément 20% d’élèves défavorisés. Ce projet ne me paraît donc pas condamné à l’échec.

Le raisonnement n'est pas recevable : les parents ne s'inquiètent pas de la composition sociale mais de la réussite scolaire. Une projection des résultats montre que le secteur fusionné est toujours d'une très grande faiblesse : seuls 13 collèges à Paris ont obtenu en 2015 un taux d'échec supérieur à 32%.

Un autre élément doit être pris en compte, qui devrait rassurer les parents. Berlioz accueille une équipe de choc, un principal qui a une excellente réputation, et qui transforme l’image du collège. Par ailleurs, la mairie a annoncé que des moyens supplémentaires importants seraient octroyés aux collèges concernés : classes à 25 élèves maximum, implantation de nouvelles options et langues, augmentation de la dotation de soutien aux projets éducatifs…

Si l'on suit le raisonnement, avec ces moyens, les parents de Berlioz pourraient déjà être rassurés, non ? :santa:
On en peut que déplorer que les efforts et les moyens consentis ne le soient qu'après protestation des parents. Une vraie politique pour revaloriser l'éducation prioritaire ne devraient pas être une transaction. :fur

Les autres projets de secteurs fusionnés semblent moins sujets à polémique. Pourquoi ?
Les écarts sociaux sont moins marqués. Dans le 18e, les secteurs de Gérard-Philippe (56% de PCS défavorisés) et Marie-Curie (34% de PCS défavorisés) seront regroupés. Dans le 19e, ce sont deux collèges Bergson et Pailleron qui avaient tendance à perdre des élèves. La réforme de la carte scolaire se double d’efforts pour rendre ces établissements plus attractifs.

Ce sont des établissements si proches qu'on se demande à quoi rime leur rapprochement...
Et c'est oublier qu'un autre regroupement encore plus explosif avait été envisagé avant d'être abandonné : Ronsard/Boris Vian dans le 17e.

Que penser d’inclure le privé dans cet effort de mixité sociale ?
En l’état du droit, on ne peut pas forcer le privé à le faire.

Par contre on peut "forcer" le public.
Une simple abrogation de loi changerait cet "état de loi" présenté comme immuable.

Mais il existe des expérimentations intéressantes, notamment dans l’académie de Bordeaux où le privé participe avec le public à la procédure Affelnet d’affectation au lycée, sur la base du volontariat. Dans cette académie, les élèves peuvent faire des vœux en mêlant lycées publics et privés. Une autre piste : la subvention versée au privé pourrait être modulée en fonction des efforts d’ouverture sociale des établissements.

Une relative mixité sociale peut parfaitement occulter une réelle ségrégation scolaire, comme on le voit à Saint-Louis dans le 18e.
Quant à la participation à Affelnet, elle relève moins de l'effort du privé que de sa promotion... :fur
Ici, il s'agit donc de valoriser, à l'image de la ministre, la bonne volonté du secteur privé, lequel occasionne le plus gros de la ségrégation et reste en dehors de tout brassage.

Cela dit, on ne sent pas l’enseignement privé très pressé de contribuer à l’effort collectif en faveur d’une plus grande mixité sociale au collège. A Paris, il accueille moins de 4% d’élèves défavorisés (contre 22% dans le public). J’essaie, à mon niveau, de faire valoir le hiatus entre les valeurs mises en avant par l’enseignement catholique – l’accueil, le partage, la générosité -, et l’exclusion sociale qui est pratiquée de fait par la plupart des établissements privés.

:santa:

Beaucoup d’élèves, y compris les plus défavorisés, font une demande d’inscription dans le privé, mais les pratiques de recrutement y restent extraordinairement opaques et socialement biaisées.

Bref, rien ne changera. La ségrégation ne fera même que s'aggraver.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
13 Fév 2017 15:14 #18397 par symplectique
Réponse de symplectique sur le sujet Carte scolaire et mixité
Entièrement d'accord avec vos constats.
Quant aux remèdes, je me permets d'émettre quelques remarques (elles-même à discuter !).
1) L'enseignement privé est une fleur qui pousse sur le cadavre de l'enseignement public.
Ce n'est pas en coupant la fleur qu'on ressuscitera ledit cadavre.
(Allez, il n'est pas complètement mort mais on s'en rapproche si on n'agit pas vite et avec un remède de cheval.)
2) ... mais si vous la coupez quand même, c'est-à-dire si vous supprimez le "privé sous contrat", je sais comment cela se passera : le "privé hors contrat" prospèrera d'autant. Les parents paieront ! La ségrégation par le fric s'accentuera.
Améliorer l'enseignement public est la seule façon d'avoir une chance de sauver l'enseignement public. Mais cela coûtera cher et sera douloureux (soyez heureux, j'ai mis au futur et pas au conditionnel).
Signé : un prof qui a eu foi dans l'enseignement public jusqu'à ses 30 ans, mais qui en est revenu (ma femme et moi nous sommes barrés dans le privé, et nos enfants avec !).

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
14 Fév 2017 12:58 #18409 par Loys

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
17 Fév 2017 14:36 - 17 Fév 2017 14:41 #18423 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité
Sur "France Info" du 17/02/17 : "Présidentielle : pour Benoît Hamon, "il ne faut plus aujourd'hui parier sur une candidature providentielle""
Candidat à l'élection présidentielle pour le PS, Benoit Hamon propose d'"élargir les bassins de recrutement", permettre aux parents de "formuler plusieurs vœux", "que l'enseignement privé soit associé par discussion". La continuité absolue avec le ministère actuel, donc.
Objectif de chaque académie : "que tout collège soit mixte socialement". C'est d'abord oublier que la mixité sociale peut cacher une certaine ségrégation scolaire mais surtout que "tout collège" concerne, semble-t-il, uniquement l'enseignement public puisqu'à la question de la coercition, M. Hamon répond qu'il existe déjà une forme de coercition avec la carte scolaire... laquelle ne s'applique pas à l'enseignement privé.

Benoit Hamon dit: C'est parfois un peu contre-intuitif, cette idée selon laquelle, pour des parents qui ont un enfant qui a de bons résultats en classe, d'imaginer que s'il est dans la même classe que des élèves en difficulté, il s'en sortira mieux. Pourtant nous constatons que dans toutes les classes où il y a justement de la mixité - différents niveaux - ceux qui sont les meilleurs sont tirés encore plus vers le haut parce qu'ils accompagnent ou sont impliqués dans des projets où des élèves sont plus en difficultés.

Sur quelle étude est fondée ce constat (qui ne distingue pas mixité sociale et scolaire) ? :scratch:
Najat Vallaud-Belkacem n'affirmait pas autre chose.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
01 Mar 2017 10:09 - 01 Mar 2017 10:10 #18486 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité
Dans le "Café" du 27/02/17 : "Mixité sociale : Le collège Surcouf fermé malgré lui"
Extrait :

En toile de fond, il y a la question du privé. Comment faire de la mixité sans les établissement privés qui choisissent leurs élèves et accueillent en moyenne une population plus favorisée ? Les trois collèges catholiques de Saint-Malo scolarisent 9,9% d'élèves d'origine défavorisée à Sainte Jeanne d'Arc-Choisy, 17,3% au Sacré-Coeur et et 19,3% au collège Moka. En dessous de leurs homogues publics.
Lors de la préparation de ces dispositifs, les inspections académiques discutent avec le directeur diocésain, l'interlocuteur du rectorat pour l'enseignement catholique. Des rencontres généralement aimables où l'homme se montre ouvert, intéressé...
Mais les directeurs diocésains n'ont pas la main. Dans l'enseignement catholique, ce sont les chefs d'établissement qui décident chez eux. Et soucieux de préserver leurs prérogatives, ils n'entendent pas s'engager dans des dispositifs communs de mixité.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
17 Mar 2017 23:20 - 18 Mar 2017 11:31 #18621 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité
Des promesses électorales qui rappellent les proclamations passées du quinquennat :
[ Cliquer pour agrandir ]

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
18 Mar 2017 11:29 #18625 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
29 Mar 2017 11:44 #18687 par Loys

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
14 Avr 2017 18:43 - 19 Avr 2017 13:02 #18730 par Loys

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
22 Jui 2017 23:26 - 29 Jui 2017 15:08 #19242 par Loys

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
02 Sep 2017 09:11 #19532 par Loys

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
19 Sep 2017 11:50 - 23 Sep 2017 20:16 #19645 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
03 Oct 2017 21:46 #19722 par Loys

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
22 Jan 2018 18:01 - 22 Jan 2018 18:09 #20396 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité
Dans "Libération" du 17/01/18 : "Les parents déchirés par l’école"



Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
30 Mar 2018 20:18 - 04 Avr 2018 17:24 #20747 par Loys

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
16 Avr 2018 14:34 #20867 par Loys

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
06 Juil 2018 18:29 - 06 Juil 2018 18:31 #21156 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité
Dans le "Figaro" (abonnés) du 5/07/18 : www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/07...ciale-au-college.php




Paris veut plus de mixité sociale au collège... dans le public.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
11 Sep 2018 13:13 - 13 Déc 2020 19:06 #21339 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité
Dans "Le Monde" (abonnés) du 6/09/18 : "A Paris, les premiers résultats de la mixité scolaire"





Voir également : www.lemonde.fr/education/article/2018/09...5350909_1473685.html





Où l'on constate que la réussite de la mixité se mesure... à la mixité sociale (avec des chiffres qui mériteraient discussion, à vrai dire) : c'est n'avoir pas compris le principe de la ségrégation scolaire, JAMAIS évoquée...



Edit du 13/12/20 :

En se fondant sur les résultats du brevet donnés par datagouv.fr, on peut faire quelques observations intéressantes sur la fusion Coysevox-Berlioz.

En 2017, Coysevox comptait 92,4% d'admis au brevet (4e sur 16) et 75% d'admis avec mention, contre respectivement 83,8% et 64% dans l'ensemble de l'arrondissement et 69,4% (14e sur 16) et 42% à Berlioz.

En 2018, le collège fusionné Berlioz comptait 81.6% d'admis (9e sur 15) et 60,4% d'admis avec mention.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
24 Sep 2018 21:24 - 24 Sep 2018 21:25 #21378 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité
Un très intéressante étude de l'INSEE le 20/09/18 : www.insee.fr/fr/statistiques/3614217



Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
24 Oct 2018 21:26 #21494 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité
Octobre 2018 : le CNESCO a enfin découvert l'existence du privé !

www.laviemoderne.net/forum/le-naufrage-d...mination/21493#21493

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
29 Aoû 2019 14:04 - 29 Aoû 2019 14:04 #22218 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité
www.la-croix.com/Famille/Education/Ensei...019-08-28-1201043753

Extrait :

Certains reprochent à l’enseignement catholique de ne pas œuvrer suffisamment pour la mixité sociale, culturelle, scolaire. Que leur répondez-vous ?

P. D. : Que la réalité est très contrastée d’un territoire à l’autre. Que les fragilités ne se résument pas à une catégorie socio-économique. Que le degré de mixité est aussi le fruit d’implantations historiques. Un exemple : dans le diocèse de Créteil, nos écoles se situent dans d’anciennes banlieues pauvres devenues des banlieues chics. Le profil de nos élèves n’y varie guère de celui des jeunes des établissements publics voisins. En tout cas, nous réaffectons en cette rentrée 96 postes pour notre « Plan réussite ». Depuis 2008, 1 375 emplois ont été redéployés vers ce dispositif de mixité sociale et scolaire.

Certains parents, jugeant l’enseignement catholique pas assez « catholique », optent pour des écoles hors contrat, un phénomène marginal mais qui va croissant. Qu’en dites-vous ?

P. D. : Nous avons suffisamment défendu la liberté de l’enseignement pour ne pas respecter leur décision… Nos établissements, eux, doivent être en mesure de proposer aux enfants, quand leurs familles le souhaitent, un accompagnement dans la foi. Mais ces mêmes familles doivent accepter que l’entre-soi n’est ni la solution ni notre vocation. Car on s’enrichit de la différence. Et l’accueil de tous, inconditionnel, n’est pas seulement imposé par la loi, en échange de financements. Il découle en premier lieu de l’Évangile. Alors oui, on peut dire que l’école catholique n’est pas et ne sera jamais assez catholique. Tout simplement parce qu’on ne sera jamais assez aimant pour aimer comme le Christ ! Mais elle doit offrir à la société un signe d’espérance, montrer que la fraternité est possible.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
31 Déc 2019 22:42 #22589 par Loys

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
03 Jan 2020 11:02 #22602 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité
Dans "Le Figaro" (abonnés) du 03/01/20 : www.lefigaro.fr/actualite-france/la-clas...op-elitiste-20200102

Ce message contient des informations confidentielles

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
12 Fév 2020 23:17 #22696 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
18 Fév 2021 19:53 - 20 Fév 2021 11:19 #23211 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité
Dans "Le Parisien" du 18/02/21 : "Mixité scolaire : Le brassage social des élèves au collège « a des effets positifs sur eux »"






Quelques commentaires s'imposent :

Mixité scolaire : Le brassage social des élèves au collège « a des effets positifs sur eux »

"des effets positifs sur eux" : on va pouvoir constater pourquoi cette proclamation est aussi évasive.

INTERVIEW Pour Julien Grenet, chercheur au CNRS, l’expérimentation de secteurs multi-collèges conduite à Paris depuis septembre 2017 est largement positive

Comme c'est étonnant ! Julien Grenet (CNRS), auteur du rapport "Renforcer la mixité sociale dans les collèges parisiens" en 2016 et membre en 2017 du comité scientifique ministériel, conclut à la pertinence du dispositif.


Depuis la rentrée 2017, Paris expérimente une méthode d’affectation des élèves aux collèges publics : les secteurs multi-collèges. Ce dispositif consiste à définir des secteurs communs à plusieurs collèges géographiquement proches, de manière à rééquilibrer leur recrutement social.

Personne ne s'interroge sur l'aberration pédagogique d'élèves partagés entre deux collèges, sur un secteur géographique par ailleurs deux fois plus grand...

Selon un rapport de l’Institut des politiques publiques publié ce jeudi, cette expérimentation est globalement une réussite, car elle a amélioré la mixité sociale dans les collèges et a permis de réduire l’échappée des élèves dans le privé.

Incroyable : quand on renforce (brutalement) la mixité sociale, la mixité sociale est (brutalement) renforcée !

La ségrégation scolaire a-t-elle beaucoup augmenté ces dernières années à Paris ?

Oui, car les collèges publics reproduisent la sociologie de leurs secteurs. Du coup, depuis une vingtaine d’années, on assiste à une lente augmentation des élèves qui quittent le public pour être scolarisés dans le privé, dans le but d’éviter les collèges « ghettos ». Alors qu’au début des années 2000, 29 % des collégiens étaient scolarisés dans le privé, ils sont 35 % aujourd’hui.

C'est pourquoi une expérimentation ne concernant que le public et faisant fuir encore davantage davantage dans le privé est une excellente idée !

Or, les résultats de l’enquête internationale Pisa rappellent que la France est l’un des pays de l’OCDE où l’origine sociale des élèves détermine le plus fortement leurs performances scolaires à l’âge de 15 ans.
C’est donc en raison de ce constat que Najat Vallaud-Belkacem a lancé cette expérimentation de secteurs multi-collèges en 2017 alors qu’elle était ministre de l’Education ?

Car ces inégalités ne peuvent avoir aucun lien avec le fait que l'enseignement privé choisit ses élèves tout en restant financé par l’État !

Pour les collèges Coysevox et Berlioz (18e), distants d’à peine 600 mètres, la méthode retenue a été celle de la « montée alternée ». Elle consiste à affecter tous les élèves entrant en 6e dans un même secteur une année au collège Coysevox, et l’année d’après à Berlioz. Ces derniers devant rester dans leur collège jusqu’à la fin de la 3e.

"Ces derniers devant rester dans leur collège jusqu’à la fin de la 3e" : on comprend le succès d'une mixité ainsi imposée. Peu d'élèves ont pu fuir dans le privé, en effet.

Une autre méthode a été utilisée, baptisée « le choix régulé », qui a concerné les secteurs des collèges Bergson-Pailleron (19e) et Curie-Philipe (19e). Là, les familles émettent des vœux pour l’un ou l’autre des deux collèges, et leur enfant est ensuite affecté en fonction des préférences des familles, en veillant à équilibrer la composition sociale des deux collèges.
Cette expérimentation a-t-elle été concluante ?

Le choix entre deux collèges de très faible niveau scolaire...

Elle est globalement positive. Concernant la première méthode, dite de « montée alternée », alors qu’avant l’expérimentation, le collège Berlioz comptait 50 % d’élèves défavorisés et le collège Coysevox10 %, chacun accueille désormais environ 25 à 30 % d’élèves défavorisés. La mixité a bel et bien progressé.

Pourquoi parler de "chacun" puisqu'il ne s'agit plus que d'un seul collège ? La réussite de l'expérimentation est prévisible : quand les élèves défavorisés sont affectés dans un autre collège, ils y sont affectés...

Et le taux d’évitement vers le privé est passé de 24 % en 2016 à 16 % en 2019.

On peut mettre en doute ce chiffre : la méthodologie n'est d'ailleurs pas détaillée.

La méthode du « choix régulé » a aussi porté ses fruits. Surtout pour les collèges Henri Bergson et Édouard Pailleron. Alors qu’au cours de la période 2011-2016, entre 35 et 40 % des parents domiciliés dans ce secteur faisaient le choix du privé à l’entrée en 6e, cette proportion est tombée à 25 % à la rentrée 2017.

C'est-à-dire... avant même la mise en œuvre de l'expérimentation !

Ce chiffre serait par ailleurs à vérifier.

La part des élèves très favorisés s’est aussi rééquilibrée : en 2016, elle était de 19 % à Pailleron, contre 28 % à Bergson ; en 2019, elle était de 26 % dans les deux collèges.

Quand on affecte les élèves sur deux collèges, les élèves sont affectés sur deux collèges : la conclusion est imparable !

Dans le secteur Curie-Philipe, le dispositif a eu des effets plus modestes, mais il a entraîné une diminution de l’évitement vers le privé, qui est passé de 35 % en 2016 à 28 % en 2019. Même effets en demi-teinte sur la mixité sociale. Notamment parce que les deux collèges n’ont pas la même offre pédagogique. Le collège Curie dispose en effet d’une classe à horaires aménagés de musique (CHAM) qui permet d’attirer des enfants de CSP +, contrairement au collège Philippe. Malgré cela, la composition sociale de ces deux collèges a commencé à se rééquilibrer à partir de 2019.

Encore à vérifier pour l'évitement vers le privé.

Les parents ont-ils continué à jouer le jeu après la 6e, ou ont-ils enlevé leur enfant en 5e pour le mettre dans le privé ?

Il est très difficile d'obtenir une place avant même l'entrée en 6e, alors après la sixième...

De fait, on peut très rationnellement faire l'hypothèse que les stratégies d'évitement ont anticipé les secteurs multi-collège et commencé bien avant avec des inscriptions plus nombreuses en primaire dans le privé... et donc un taux d'évitement plus faible en fin de primaire, mais seulement de façon artificielle. De fait, les effectifs des collèges privés avoisinants n'ont pas diminué...

Ce phénomène est d'ailleurs confirmé : dans deux écoles élémentaires privilégiées du quartier, trois classes ont fermé. Comme le dit un parent d'élève : "Les enfants quittent l’école publique DES LE CE 2 ou CM1 pour s’assurer une place en 6e dans le privé. Il reste en CM2 ceux qui ont choisi de rester ds le public." ( source )

La mixité sociale observée à l’entrée en 6e est restée remarquablement stable à mesure que les élèves ont progressé dans les niveaux supérieurs. Car si ce type de dispositif créé des réticences au début, les parents qui ont joué le jeu ont été rassurés ensuite.

Rien d'étonnant ici : un cursus commencé est difficilement interrompu, surtout pour les parents qui - faute d'anticipation - ont dû jouer le jeu...

Pourquoi Jean-Michel Blanquer n’a-t-il pas étendu cette expérimentation à d’autres collèges, comme Najat Vallaud-Belkacem l’avait prévu ?

Le ministre de l’Education ne s’est pas beaucoup exprimé sur la mixité des établissements et a préféré renforcer les moyens pédagogiques en primaire dans l’éducation prioritaire, avec le dédoublement des CP et CE1. Il faut dire aussi que les maires sont réticents à ce type d’expérimentation, car ils savent que cela peut représenter un coût politique, les parents CSP + y étant hostiles au départ.

Le ministre a quand même laissé cette expérimentation se poursuivre. C’est dommage qu’elle n’ait pas été étendue, car en améliorant la mixité dans les collèges, on pourrait réduire fortement le nombre d’établissements Rep dans les grandes villes. Et aujourd’hui encore, beaucoup trop de collèges sont des ghettos.

Nulle part n'est interrogée la ségrégation résidentielle, premier facteur (bien avant l'école) de ségrégation sociale et scolaire.

Par ailleurs, comme le signale un parent d'élèves concerné : "Prétendre que le but est de faire baisser le nombre de collèges REP est démagogique et absurde. Il reste autant d’élèves en difficulté scolaire et sociale, mais le « mélange » permet de faire sortir de REP, en les privant des moyens REP, ces établissements".

Avez-vous pu mesurer si la mixité jouait sur la réussite des élèves ?

Si les collégiens passent le brevet cette année, on va pouvoir comparer leurs résultats avec ceux de leurs camarades ayant connu le système d’affectation précédent. Il faudra ensuite attendre quelques années pour observer les effets des secteurs multi-collèges sur les trajectoires scolaires : cette mixité a-t-elle permis aux élèves défavorisés d’élargir les champs des possibles en matière d’orientation ?

Donc, les résultats scolaires - les plus importants à vrai dire car cela sert à peu de chose à un élèves défavorisé de côtoyer des élèves favorisés si l'échec est le même pour lui en fin de parcours scolaire - ne sont pas encore connus. Les "effets positifs" n'ont, à proprement parler, rien de scolaire. De fait, la mixité scolaire (dont la mixité sociale n'est que l'émanation), n'est mentionnée nulle part dans ce bilan.

Par ailleurs, comme nous l'avons déjà constaté, avec l'inflation des résultats au brevet, ceux-ci ne veulent plus dire grand chose.

Un bilan à l'image de l'expérimentation : purement idéologique.

Les retours des équipes pédagogiques nous font déjà part des effets positifs sur les aspects comportementaux : les élèves relégués dans des ghettos ont tendance à avoir moins confiance en eux, sont davantage exposés à des comportements déviants et expriment souvent un rapport résigné à leur orientation. Si on les affecte dans un établissement plus mixte, ils gagnent confiance en eux, sont exposés à d’autres normes et sont moins souvent enclins au fatalisme social.

Peut-être mais, avec si peu d'exigence (des élèves qui se comportent à peu près normalement), ce n'est bien qu'une illusion de réussite scolaire.

Rappelons que "les équipes pédagogiques" ont été déchirées par la brutalité de l'expérimentation.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
18 Fév 2021 21:42 - 23 Sep 2022 09:27 #23212 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité
Dans "Le Monde" (abonnés) du même jour : "A Paris, le collège au défi de la mixité sociale"

Ce message contient des informations confidentielles

Une remarque sur un point :

"l’évitement vers le privé est passé de 24 % en 2016 à 16 % en 2019."

Victoire. Sauf que, si l'on se fonde sur les statistiques du brevet pour les extrapoler, les chiffres d'élèves scolarisés dans le privé ont progressé de 10% dans l'arrondissement, quand ceux du public ont diminué sur la période 2017-2021 (et plus encore sur la période 2014-2021 : +40% !).

Comment expliquer ce mystère. Simple ! Tout est dans la définition et le calcul de "l'évitement". En se fondant sur le nombre d'élèves scolarisés dans le primaire public poursuivent dans un collège public, on ne tient pas compte de la fuite de plus en plus précoce des publics vers le privé, dès le primaire (avec des fermetures de classes dans le public). Dès lors les chiffres triomphants sont plus que trompeurs !

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
06 Mar 2021 09:52 - 06 Mar 2021 14:34 #23245 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité
Tribune de Najat Vallaud-Belkacem dans "Libération" du 5/03/21 : "La mixité sociale dans les collèges, un objectif réaliste et mobilisateur"





Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
05 Nov 2021 11:35 #23659 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité
Editorial dans "Libération" du 2/11/21 : "La mixité scolaire, antidote à la fracture sociale ?"

Avec évidente confusion mixité scolaire et sociale...



Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
07 Nov 2021 23:50 - 07 Nov 2021 23:53 #23664 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
22 Fév 2022 09:37 - 22 Fév 2022 09:43 #23824 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Carte scolaire et mixité

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Temps de génération de la page : 0.340 secondes
Propulsé par Kunena