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Autorité et discipline à l'école
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Les polyexclus : ils sont 1500 et ne tiennent pas en classe. Que faire avec eux ?
Michel Fize : « Je ne suis pas favorable pour envoyer un élève qui pose problème dans des classes relais sans demander l’accord de la famille. On oublie que la méthode d’enseignement produit aussi de la violence.
On sait maintenant qu’il n’y a pas d’élève mauvais, mais des élèves pour lesquels le système n’est pas fait. Il existe des jeunes pour lesquels la méthode pédagogique uniforme ne leur convient pas. Si on prend les travaux d’Howard Gardner sur les sept intelligences. Si on applique et que recherche chez chacun l’intelligence qu’il recèle … Il n’y aurait plus de mauvais élèves, plus d’échec. Il faut adapter l’enseignement et les méthodes pédagogiques à la personnalité des élèves. »
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Et cette curieuse réaction d'un parent d'élève
À l'origine de l'altercation, le professeur a demandé à l'adolescent… de retirer sa casquette. « Et cela ne lui a pas plu donc il l'a frappé. C'est dramatique, souffle une élue des parents d'élèves. Nous essayons de faire la lumière sur ce qu'il s'est passé précisément, et de savoir si le professeur a rendu des coups, ou non. Si c'est le cas, il faudra qu'il soit sanctionné. » Une réunion est prévue entre les parents et la direction ce vendredi.
Agression ou bagarre ? Les avis divergent entre jeunes et professeurs. Les images, d'une trentaine de secondes, sont soumises à interprétation. Avec sa carrure imposante, le professeur paraît seulement tenter de contenir l'adolescent, en le tenant par ses vêtements au niveau du cou.
Mais, pour Damien*, témoin de la scène après avoir été exclu de son cours d'anglais, « le prof a déconné » (sic). « Au début, il essayait de le calmer, mais le mec est devenu fou, relate-t-il. Et, après s'être fait frapper plusieurs fois, à la fin il a répondu. » L'adolescent, comme la dizaine d'élèves présents - dont certains filmaient - n'est pas intervenu. « On les laissait s'expliquer, commente sans mal Damien. Si notre pote est viré, le prof doit l'être aussi. »
www.leparisien.fr/val-d-oise-95/sarcelle...-10-2019-8166468.php
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Bonus :
Edit du 15/09/21 : www.scienceshumaines.com/faut-il-exclure...-cours_fr_43703.html
Adèle Cailleteau
Grands Dossiers N° 64 - Septembre-octobre-novembre 2021
Article mis à jour le 18/08/2021
En théorie, exclure des élèves de cours devrait rester une punition « très exceptionnelle » et ne sanctionner que des manquements graves. Dans la pratique, elle semble devenue un mode de gestion banal des petits et grands désordres au sein des classes – retards, bavardages, devoirs non faits, violence verbale et physique dans une minorité de cas. Avec quelles conséquences sur la scolarité des exclus ? C’est la question posée par le chercheur en pédagogie Julien Garric. Il a mené une étude ethnographique dans trois collèges de l’éducation prioritaire. L’exclusion y est décidée faute d’alternative pour faire tenir la situation de classe. Dans chacun des collèges étudiés sur l’année 2017-2018, 855, 1 042 et 1 350 exclusions ont été enregistrées – sans compter celles qui n’ont pas été déclarées et ne sont donc pas comptabilisées. Le chercheur montre que la punition est prononcée à l’encontre d’un petit nombre d’enfants : 5 % d’élèves cumulent la moitié des exclusions. Leur éviction devient peu à peu une évidence, pour les enseignants, mais aussi pour les autres élèves. Ils sont désignés comme « perturbateurs », exclus pour « sauver la classe » et sacrifiés au profit de la majorité. Une fois hors de classe, les élèves sont accueillis par le personnel de vie scolaire. D’après J. Garric, les CPE ont pour rôle d’obtenir des excuses des élèves et de leur faire reconnaître leur faute. Il s’agit aussi de faire accepter aux exclus récurrents leur mise à l’écart du collège, par exemple vers un dispositif relais, et ainsi la dégradation de leur statut social d’élève vers celui de décrocheur scolaire.
Source : Julien Garric, « Mettre les élèves à la porte : étude compréhensive des effets de l’exclusion ponctuelle de cours sur la déviance scolaire », Revue française de pédagogie, n° 2010, 2021/1.
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Vous pouvez commenter ici le billet du 4/01/2020 analysant cette note : "Globalement positif"
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Suite le 27/03/20 : www.lepoint.fr/education/la-relation-ave...020-2369005_3584.php
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www.champsocial.com/auteur-garcia_alain,391.html
D'Alain Garcia, ce petit mémoire : d1wqtxts1xzle7.cloudfront.net/64970902/G...et_au_lycee_2020.pdf
Alain Garcia, Université de Bordeaux
L'autorité au collège (et au lycée)
Mots-clés : autorité éducative, autorité sous-traitée, autorité incertaine, autorité négative,
punition, sanction.
Résumé : Sur la base de nombreux entretiens et observations, cette recherche ethnographique menée dans cinq collèges et dans un lycée tente d’éclairer la notion d’autorité dans l’enseignement secondaire. Durant plusieurs mois, les pratiques de la classe et celles de la « vie scolaire » ont ainsi été analysées, comme l’ont été les registres de punitions. L’occurrence de ces punitions questionne, d’une part, l’adaptation de l’enseignement secondaire à l’hétérogénéité des élèves et, d’autre part, le type d’autorité dont disposent les professeurs. Faute de formation suffisante et de ressources collectives, ces derniers peuvent en effet banaliser les requêtes punitives, en en « déléguant » l’application à des intermédiaires. Figée et sous-traitée, l’autorité des professeurs demeurerait alors peu éducative.
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La réflexion, sous son apparence très sérieuse, est assez confuse et orientée dans une seule direction : la critique des enseignants. Retenons à ce sujet une ou deux contradictions amusantes :
S'ils externalisent le traitement disciplinaire, les professeurs ne font pas leur travail. S'ils l'assurent, ils sont juges et partie...Qu’une punition soit adaptée ou non, ces derniers jouent en effet le rôle de « juge et partie » [...] Les deux extraits de rapports reproduits ici expriment une volonté d’externalisation punitive. Requérant en effet une sanction grave mais non explicitée, leurs auteurs sous-traitent au chef d’établissement la tâche ingrate de l’élaborer, puis de l’annoncer aux élèves.
Au-delà de la vision d'enseignants "prestataires, polarisés sur leurs cours", "l'idée de converser dans la cour" reviendrait donc à leur faire assurer la discipline dans la cour...Sauf danger ou urgence, les intéressés évitent en revanche tout autre regard et toute réaction : de fait, leur autorité reste circonscrite à leurs salles de classe. Cette tendance à l’évitement ne traduit pas seulement des choix individuels. Dans les collèges et lycées français, l’emploi du temps des professeurs les confirment chaque jour comme prestataires, polarisés sur leurs cours et sans véritable « rayonnement éducatif » dans l’établissement. À de très rares exceptions près, les enseignants ayant une heure de « creux » restent d’ailleurs dans leur salle, ou se replient dans celle des professeurs. En aucune occasion, l’idée de converser dans la cour n’est envisagée : cette zone est en effet un espace commun, dans lequel les enseignants ne semblent vouloir exercer aucune autorité.
Renoncement des parents d'un côté, renoncement des cadres dans l'institution de l'autre... Voilà qui a le mérite de la clarté.On peut d’abord souligner que l’autorité exercée sur les jeunes a évolué dans le temps. Le passage de la puissance paternelle à l’autorité parentale a en effet fait émerger de nouveaux droits de l’enfant, et dépossédé les pères des larges droits de « chefs de famille ». Exerçant aujourd’hui une fonction incertaine, les intéressés voient leur autorité dénoncée en termes de carence (Naouri & Antier, 2008) ou, à l’inverse, contestée pour sa reconduction tacite (Merlin-Kajman, 2005) : quoiqu’il en soit, les parents actuels sont appelés à promouvoir la liberté de l’enfant et à refuser l’autorité conservatrice (Husser, 2012). [...] Obsédés par la crainte de perdre l’autorité (Nizet, Hienaux et al., 1984, p. 174), « habités par la peur d’être détrônés par les élèves » (Houssaye, 2007, p. 179), les enseignants requièrent l’intervention des membres de l’« administration » – eux-mêmes peu enclins à soutenir un ordre répressif.
Rappel : la thèse d'Alain Garcia.
tel.archives-ouvertes.fr/file/index/doci...on_et_discipline.pdf
Dans le "Café" du 10/09/2013 : "Collège : Ta communauté éducative fout le camp..."
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